Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

lieux communs (et autres fadaises)

3 septembre 2013

sur les quais

GARE DU NORD
de Claire Simon

Hmmm, enfin, retour de l'amie Claire Simon. (Ah, Les bureaux de Dieu...) Il y a des réalisateurs et des réalisatrices, comme ça, pour qui j'éprouve une immense, immédiate (et pas forcément explicable) sympathie. Et je ne pouvais donc pas manquer cette avant-première, mardi soir, dans mon  Plazza Victor Hugo chéri-chéri... (où nous étions, d'ailleurs, relativement peu.)
Un jeune étudiant qui fait des sondages, une "femme mûre" avant une opération, un père qui cherche sa fille, une femme en rouge dans une période instable, voilà les quatre personnages principaux qui vont se croiser dans ce "village global", ce non-lieu ferroviaire où la fiction s'enracine (et fleurit) sur le terreau documentaire et social.
La gare comme univers autonome (et comme sujet de thèse de l'étudiant du film. (Réda Kateb, déja vu et apprécié dans un prophète et A moi seule, entre autres). Il fait plaisir aussi de retrouver Nicole Garcia, sa voix et son sourire que j'adore, et François Damiens, calme (ça fait du bien aussi), dans un rôle qui, bizarrement, se démarquerait d'abord de son personnage "réel" pour y revenir ensuite de plein fouet (et de façon pas très heureuse). La dame en rouge, enfin, c'est Mona Chokri, la jolie brunette des Amours imaginaires (ce qui pourrait plus ou moins être le sous-titre du film, d'ailleurs), dont on ne comprend pas forcément toujours le pourquoi de la présence dans la Gare.
Claire Simon nous donne à voir la naissance d'une relation affective / amoureuse entre une femme d'un certain âge et un homme beaucoup plus jeune qu'elle, et Nicole Garcia et Reda Kateb ont la force de nous y faire croire, et c'est déjà beaucoup. Dans cet  espace complexe qu'est la Gare du Nord (que je ne connais pas du tout, indéfectiblement abonné que je suis à celle dite "de l'Est"), avec ses multiples niveaux, ses escalators, ses coursives, ses encoignures et ses caméras de surveillance... la réalisatrice utilise au mieux cet espace fractionné, qui, paradoxalement rapproche les gens (il est possoble de voir à plusieurs "niveaux" mais les sépare d'autant plus (pas forcément facile de rejoindre immédiatement quelqu'un qu'on voit, et, de la même façon, plus facile de faire en sorte que l'autre ne vous voie pas ou ne puisse pas vous rejoindre).
Les gares ont toujours été des lieux pour lesquels j'avais énormément d'affection (ah, les années "Inter-rail"...), et le film de Claire Simon ne peut que confimer cette attirance...

21023407_20130730125536678

 

2 septembre 2013

la dose

GRAND CENTRAL
de Rebecca Zlotowski

Difficile a priori de parler objectivement du film. Parce Tahar Rahim waouuuuuuuuuuuh! y est extrêmement extrêmement mimi (oooh la barbette de 3 jours...). Qu'il est flanqué en outre de Denis Ménochet (viril viril aussi) et de Olivier Gourmet, tout aussi pas rasé, impérial de justesse. Les autres s'extasient Léa Seydoux Léa Seydoux, ouais, bon, ok. c'est vrai que sans elle il n'y avait pas de film, (ou alors, pas le même film : j'imagine -délirons- un triangle amoureux Rahim/Ménochet/Gourmet, cela eut fait un peu velcro lors des embrassades... et c'était définitivement un tout autre film.) Tel que, je le trouve très bien, celui-là, ne serait-ce que pour sa façon de faire un parallèle entre sentiment amoureux (ou désir) et radioactivité...
Irradiéééééé... chantait, il ya longtemps, Jacques Higelin.
Une histoire d'amour simple, donc, entre le joli Tahar mal rasé et la blonde Léa. Sauf que c'est la future femme de son pote Denis, avec qui il s'enfile des bières. Et que tous travaillent à la centrale. Boulot de merde, mal payé, dangereux. Et vie de merde qui va avec (caravane, barbeuq', pastaga). Donc a priori pas de perspectives très riantes. Juste survivre (tenter de), car avec ce job, on n'est jamais sûr de pouvoir se projeter beaucoup dans l'avenir.
Il se dit que Rebecca Zlotowski est, dans la vie, la compagne de Jacques Audiard (hmmm ça fait le même genre d'appariement que James Cameron et Kathryn Bigelow) et c'est vrai qu'il y a des fibres communes dans les tissus de leurs films. La même fascination pour la notion de virilité (en tout cas la même façon de tourner autour, le plus près possible, à renifler l'odeur que peut bien avoir cette quintessence, toutes narines ouvertes), et tout ça ne peut que me plaire. Oui, c'est drôle, quand on y pense, dans le film de Zlotowki, mêmes les femmes sont "viriles"...
On sort du film en ayant presque ce sentiment physique de la contamination radioactive, celui que ces hommes et femmes risquent à chaque instant, en se disant qu'on est complètement impuissant face à lui, comme on l'est, finalement, face au sentiment amoureux, non ? Rideau.

20534616_20130702111026946

1 septembre 2013

le(s) vieux fusil(s)

LES APACHES
de Thierry de Peretti

Il y a des films qu'on va voir pour de bonnes mauvaises raisons (ou l'inverse). De ces Apaches, je n'avais vu, via la bande-annonce,  qu'un film avec des jeunes gens torse-nu en caleçons bariolés. J'imaginais un genre de Larry Clark from Corsica, dont on n'est finalement pas si loin. (Ceci est un compliment). Et donc tout ça me tentait.
D'ados, le film en est plein, torse-nu et en caleçon, idem, mais il y a aussi un fusil... (Et quand il y a une arme, c'est qu'elle va servir, disait Anton T.) Deux fusils, même, à vrai dire, qui ont été volés, en plus d'autres babioles fourrées dans un sac de sport, par une bande d'ados en virée nocturne dans une luxueuse villa avec piscine, appartenant probablement à des "continentaux". Et c'est de cette scène "primale" et nocturne que va découler, façon cascade, toute la suite du film...
Un petit fait-divers estival et insulaire qui va mettre en ébullition l'ensemble de la communauté locale (en réveillant les différents antagonismes qui la sous-tendent et qui ne demande qu'à s'embraser. A la moindre étincelle) et qui devrait, en principe, être réglé assez rapidos. sauf que, bien évidemment...
Les Apaches parle des djeunz, de la Corse, des jeunes corses et des autres jeunes aussi (des maghrébins principalement) avec les difficultés inhérentes de cohabitation (pas facilitée par le caractère légendairement ombrageux et farouche des autochtones), mais, attention on n'est pas dans Colomba. il s'agit ici d'une réalité, concrète, contemporaine, de l'inaction épinglée de jeunes branleurs inconscients et des différentes façons qui leur sont offertes de s'occuper. De tromper l'ennui, ou la malchance, ou...
On rentre dans le film "par la petite porte", pas forcément très facilement, et puis, mine de rien, le réalisateur sait nous empoigner, nous ferrer, et ne nous lâchera plus jusqu'à la dernière image, avec un sens inné de la dramaturgie (et de sa progression), et une mise en scène idoinement au service de la montée de la tension (je pense à cette extraordinaire succession de plans nocturnes depuis l'arrière de la bagnole, quand les trois loustics emmènent le quatrième, qui nous dit bien, sans aucun mot, le but, la destination finale de cette virée.)
Bien évidemment tous les djeunz sont au diapason, impeccables (les corses, les rebeus, les autres) dans le registre testostéroné en pleine croissance, avec tout ce que ça suppose d'agressions verbales et d'ergots dressés, mais le film est plus qu'un combat de coquelets, et la brusque accélération de l'action (qu'on appréhendait, pourtant, qu'on savait quasiment inéluctable) nous coupe la respiration, tant elle est filmée juste et fort (et off).
Un film chaud sec et épineux, à l'image du maquis dans lequel "nos héros" crapahutent, pour filer la métaphore corsisante. Et qui pourrait finir par faire froid dans le dos (on ne peut pas ne pas penser à Bully, de Larry Clark, encore, même si les circonstances sont presque diamétralement opposées). Rien de touristique ni de démagogique là-dedans, mais des vrais morceaux de cinéma, et c'est juste ça qu'on voulait.

21017420_20130703173902809

31 août 2013

la dernière semaine

dernier lundi
réveillé d'assez mauvaise humeur (rien ne va ; l'ordi, les toilettes, les vacances, le temps, le rêve...)
je suis allé tôt au Thé V' pour réserver mes places pour la saison prochaine
Je termine BEAUFORT (mon livre de bidasses israéliens)
cinéma : JEUNE ET JOLIE
j'ai débranché la webcam (qui me provoquait va savoir pourquoi  des écrans bleus!) et l'ordi va bien, les toilettes vont bien aussi, quand aux vacances on ne peut rien y faire

dernier mardi
me suis recouché le matin (mmmh)
parti à Besac
qq photos des travaux (catégorie "je ne peux pas m'en empêcher...")
cinéma : LES APACHES
mangé dans la brasserie à côté du Commerce (une pizza et une glace 3 boules -caramel beurre salé  /poire /chocolat au lait en dessert mmmmh!)
Commencé VERSUS d'Antoine Chainas
puis avant-première de GARE DU NORD
retour sous la pluie

dernier mercredi
c'est la dernière fois avant longtemps que je peux en profiter pour batifoler le matin. Je tente donc (de batifoler). En vain...
à midi, me suis confectionné une petite salade grecque, avec la tomate d'Evelyne qui me restait
Très joli courrier de Philou
Coups de fil : Manu (qui vient de perdre sa cousine), Marie, Dominique B, Dominique V., Emma (toutes mes filles, quoi)
je fais de la soupe avec la courgette d'Evelyne
cinéma GRAND CENTRAL
après je passe chez Pépin boire une bière

dernier jeudi
rdv à midi à l'Ermitage à Besançon, avec Dom et Emma pour un dernier repas de midi avant longtemps...
ensuite je prends les places pour l'Espace au Théâtre
puis cinéma UNE PLACE SUR LA TERRE avec Dominique
je repasse aux Sandales pour récupérer les 2 tome du Dictionnaire des littérature policières commandé grâce au chèque-cadeau d'Emma et Régis
et retour à la bagnole sans pratiquement prendre de photos des travaux ("presque pu m'en empêcher")
retour avec arrêt sur parking où je lis juste Têtu à la fraîche
Fait un clafoutis aux framboises (celles qu'Evelyne m'a laissées ce matin)

 

31 août 2013

micro 124

*

"Faut pas jouer toutes sortes de films ! Faut jouer son rôle!"
(un jeune schizophrène)

*

 "sourcil, c'est pas un beau mot"
(un enfant de 3 ans)

*

 "Ce qui les troublait à l'extrême
et les rendait fous de désir
c'était pas la chose en elle-même
c'était la façon de s'en servir..."
(une chanson)

*
"C'est pas parce qu'on a eu une enfance malheureuse qu'il faut le faire payer à tout le monde."
(La nuit américaine)

*

"tu seras aux yeux des autres ce que tu seras à tes propres yeux"
(maxime latine)

*

 Il n'y a plus aucune crêperie en ville

*

 "Tu m'avais pas dit que je pouvais pas le faire..."
(un enfant, après avoir fait une bêtise)

*

"Mon ordinateur est devenu poreux"
(d'un psy)

*

"Si je te dis la vérité, tu ne vas pas me croire, et si je te mens, tu vas être énervé..."
(dans un film)

*

 "j'ai pris la résolution de ne pas prendre de résolutions"
(une collègue)

*

 "love is a bourgeois construct"
(pet shop boys)

*

 

31 août 2013

on n'est pas sérieux quand on a 17 ans ?

JEUNE & JOLIE
de François Ozon

Il vieillit bien, François Ozon. Ses films sont de plus en plus forts. Et j'ai l'impression que je l'aime de plus en plus.
C'est vrai, le résumé de l'intrigue (une adolescente se prostitue) ne me faisait pas plus en vie que ça. Mais j'ai voulu vérifier si l'unanimité louangeuse à propos de la jeune fille en question était fondée. Elle l'est. Marina Vacth est extraordinairement superbe (ou le contraire). Physiquemment, celle qu'un coup d'oeil rapide pourrait faire passer pour une adolescente jolie mais maussade, est beaucoup mieux qu'une version plus jeune de, disons Laetitia Casta. Il y a en elle quelque chose d'opaque, d'intériorisé, qui empêche de laisser affleurer sur ce beau visage le maelstrom de sentiments qui se bousculent à l'intérieur. Ou pas. On ne peut qu'émettre des hypothèses. D'autant plus que ce personnage de jeune fille est inséré au coeur d'une famille dite "normale" (la mère aimante -Géraldine Pailhas, très bien-, le beau père gentiment à côté de la plaque -Frédéric Pierrot, quel bonheur pour la deuxième fois en une semaine, mais cette fois dans un rôle délicieusement en deça, de mec maladroit et "planplan"-, et un petit frère en pleine croissance) avec des problèmes simples de quotidien et d'habitude, très justement et très simplement évoqués.
On va suivre Isabelle de la fin d'un été jusqu'à l'été suivant, le film est partagé en chapitres saisonniers, et la "patte Ozon" nous gratifie pour chacun d'entre eux d'une chanson, et qui plus est de Françoise Hardy (des vieilles, les chansons, dont une, la première, que je ne connaissais absolument pas...). On découvre quasiment en même temps qu'elle la pratique de la prostitution "haut de gamme" (les hôtels, les chambres, les clients, les rapports, l'argent), mais on continue de la suivre "tout simplement", en petite jeune fille 'toute simple", (avoir ainsi des rapports tarifés ne semblerait pas plus porter à conséquence que, disons, manger un bol de céréales le matin, et beaucoup moins calorique en tout ça) jusqu'au jour où...
Le film est très bien ficelé, fluidement monté, il est question de sexe, certes, de famille, bien sûr, mais aussi d'adolescence, et d'une certaine innocence (j'avais d'abord écrit candeur), avec notamment une séquence aussi simple que magnifique où toute une série d'ados disent successivement, face caméra, le poème de Rimbaud, et qui, à elle seule, justifierait la vision du film.
Il ne s'agit pas d'un film à thèse, ni d'un documentaire moral, ni d'une machine à fantasmes,  juste le portrait d'une jeune fille, sans que tout soit expliqué ni résolu au bout du compte, et c'est ce qui en fait tout le charme. (Belle de jour version Mademoiselle âge tendre ?)

21005923_2013051510325393

29 août 2013

lus pendant les vacs

LES PAS PERDUS
de Gilles Jacob
Un "je me souviens" pas très passionnant

JOHN ET ROSIE
de Pierre Lemaitre
un petit inédit gratos un peu anecdotique : court et vite lu

ELVIS ET LA VERTU
de Frantz Delplanque
Un polar plaisant et légèrement décalé. Savoureux (merci Marie !)

CRÂNE CHAUD
de Nathalie Quintane
Trouvé chez Gibert (1€), j'en avais très envie? mais m'est tombé des mains au bout d'une quarantaine de pages. Pfff...

CEUX QU'ON AIME
de Steve Mosby
Un polar dont l'idée de départ m'impressionnait et qui se réveille finalement plutôt mollasson

QUAND FAUT Y ALLER...
de Teri White
Une relecture, suite à un rachat, qui m'a confirmé tout le bien que j'en pensais...

LES REVENANTS
de Laura Kasishke
Une découverte (merci Christine!) énorme par la taille, complexe par la construction et hyper-agréable par l'écriture. Les sororités américaines, comme si vous y étiez...

TRAQUER LES OMBRES
de John Harvey
Le dernier Harvey, ou presque, qui me restait à lire, sans Resnick, mais tout aussi bien fichu...

AUPRES DE MOI TOUJOURS
de Kazuo Ishiguro
Le roman dont a été tiré
Never let me go, ce film qui me bouleverse, et qui lui est extrêment fidèle (et me bouleverse donc aussi). La fin en est exquisement désespérée.

UN LIEN FRATERNEL
de Wells Tower
Un petit bouquin (même pas 100 pages) qui raconte la même histoire de deux façons différentes (chacun des deux frangins).  Viril (4x4, menuiserie, chasse à l'orignal). Très agréable.

L'ESPOIR, CETTE TRAGEDIE
de Shalom Auslander
Par l'auteur des délicieuses Lamentations du prépuce, un bouquin tout aussi désespérément drôle : un monsieur (juif américain) qui vient d'achetr une maison à la campagne pour y loger sa petite famille découvre, cachée dans son grenier, Anne Franck... Des pages entières que j'aurais envie de recopier...

LE GRAND N'IMPORTE QUOI
de Jean-Pierre Marielle
Un plaisant livres de souvenirs, sous forme de dictionnaire (ou d'abécédaire). "Truculent".

BEAUFORT
de Ron Leshem
J'avais adoré le film (bidasses + israéliens), je crois que j'aime encore plus le bouquin! Une écriture indiscutablement "couillue", la vie militaire vue de l'intérieur, comme j'en rêvais... Aussi foisonnant que jouissif (...). "Très mâle, très bien!"


27 août 2013

MY T.

ROMEOS
de Sabine Bernardi

"My T, nous explique Lukas, au début du film, signifie "Ma testostérone". Il s'agit des injections qu'il prend régulièrement pour se masculiniser. Car Lucas, s'il présente les signes extérieurs qui l'apparentent à un garçon, est en realité transgenre. Il est fille pour l'état-civil mais veut désormais pleinement assumer le statut de garçon qu'il est à l'intérieur, et se trouve, au début du film, en plein milieu de ce processus de transformation. Il est copain avec Eli, qui est lesbienne (avec qui il était déjà copine quand il était encore fille) et va rapidement tomber amoureux de Fabio, un beau macho pédé.
Le film de Sabine Bernardi, qui a déjà raflé pas mal de prix dans pas mal de festivals, sortira le 4 septembre, et nous avons eu la chance de le recevoir en prévisionnement par son gentil distributeur, (car nous commençons à avoir un peu d'entregent.) Je l'ai donc visionné hier soir, alors que je n'avais pas a priori plus aussi envie que ça de le voir (parce que j'ai lu "transgenre", et, oui, je le reconnais, je peux être très con des fois, et me dire dans un premier temps "bah si c'est pas que des mecs-mecs ça va moins m'intéresser..."), et malgré les susdits (et très cons je le répète) a priori(s), je l'ai finalement regardé d'une seule traite, avec attention et, oui je dois le reconnaître, émotion.
Il s'agit finalement, et simplement, d'une histoire d'amour, "banale" pourrait-on dire, même si le contexte : le Köln underground et plurisexué, rend les choses un peu plus complexes et un peu plus ... pittoresques. Boy meets girl, disait la tradition, ici - o tempora o mores- ce serait plutôt Girl/boy meets Boy/boy. Qu'importe le flacon...
Un film de gens, (plutôt qu'un film de genre), comme pouvait l'être celui de Féret (bien que dans un tout autre genre), mais tout aussi attentif en tout cas (et attentionné), avec le dosage adéquat de réalisme et de romance, et extrêmement pudique sur un sujet qui aurait pu faire craindre plus de soufre ou de voyeurisme malsain. Certains critiques diront "gnagnagna .. n'évite pas les clichés" (je le sais, je l'ai lu), mais tel que le film assume courageusement son sujet, en se colletant tout aussi bravement aux clichés inhérents. Même s'ils sont parfois un poil (!) voyants.
J'ai repensé, en le voyant, au superbe Wild side, de Sébastien Lifshitz (peut-être plus dramatique) et au très ricain Transamerica (beaucoup plus humoristique ?). Le premier beaucoup plus fort parce que le personnage principal était joué par un "vrai" transexuel, tandis que le deuxième avait choisi une actrice pour incarner ce personnage de trans. C'est aussi ce que reprochent certain(e)s critiques à la reéalisatrice, d'avoir choisi un acteur mâle pour jouer cette fille qui devient garçon. mais l'acteur en question, Rick Okon, dont c'est le premier "premier rôle" est vraiment vraiment bluffant tant il incarne son personnage avec force et vérité, avec ce qu'il faut de douceur (féminine, bien sûr) et de révolte (virile, tout aussi bien sûr, hihi). Trop mignon(ne) !

21019318_20130712173610982

 

26 août 2013

tchekhov ou morisot

LE PROCHAIN FILM
de René Féret

J'y suis allé en toute innocence, sans rien en savoir du tout. (De Féret je me souvenais juste de La communion solennelle, que j'aimerais bien revoir d'ailleurs, et des contacts très amicaux que nous avions euy avec lui parce qu'il distribuait un des films que nous avions programmés(s) dans notre "semaine latino", autant dire que tout ça me mettait dans de plutôt très bonnes dispositions...). Dès le générique, j'ai commencé à soupirer d'aise et à ronronner comme un vieux matou ravi : Frédéric Pierrot  (oh que je l'aime ce monsieur), Maryline Canto (re ooh), Antoine Chappey (re reoooh), avec la participation de Grégory Gadebois (ouououh), déjà j'en frissonnais d'aise. J'avoue que je ne connaissais pas Sabrina Seyvecou, mais elle mérite aussi son oooh rétrospectif, tant elle est à la hauteur du trio précité (Gadebois n'étant là qu'une poignée de minutes), qui se qualifie par son excellence, sa simplicité, son humanité, sa justesse... hmmm un régal vous dis-je.
Mise en abyme ? Il est question d'un cinéaste nommé Gravet (comme dans Les frères gravet, du même René Féret), de ses projets "professionnels", et des membres de sa famille (sa femme, ses filles, son frère, sa belle-soeur...) avec eux aussi des projets professionnels... et des problèmes personnels. Il est réalisateur, elle est actrice, le frangin aussi, sa femme est éditrice, et tout ça est filmé très près des gens, chaleureusement, intimement. Frédéric Pierrot est au centre de tout ça, au début du film il vient présenter son dernier film dans une salle art & essai et discuter avec les spectateurs (et se prendre la tête avec le directeur de la salle en question qui anime le débat - directeur joué par Féret himself), à la fin il est sur un nouveau projet (le "prochain film" du titre), après avoir navigué entre plusieurs idées : une adaptation de la vie de Tchekhov ("en costumes, donc très cher" commente son producteur) ou bien une comédie avec son frère (alors qu'aucun des deux n'est a priori étiqueté comme spécialement rigolo... -et toutes ces considérations sur la difficulté de faire une comédie qui soit drôle résonnaient... drôlement, ensuite, pendant la projection consécutive de Tip-Top -). Le frère veut donc prouver au monde qu'il a de l'humour et peut être drôle, l'épouse, qui accepte mal le fait que son mari de réalisateur ne l'ait jamais engagée, se voit proposer au théâtre le rôle de Phèdre à jouer avec un jeune Hyppolyte tout mimi, la belle-soeur, éditrice -on ne devinera pas son métier tout de suite- traverse elle une crise personnelle dirons-nous, et toutes ces interférences et petits incidents affectifs sont comme des propositions de jeu(x) que Féret met en scène simplement, légèrement (il y a parfois carrément des échanges qui ressemblent à des improvisations - les scènes entre Chappey et Canto, notamment-) sans jamais tomber dans le pathos de la thérapie familiale.
Un film délicat, personnel, idéal à savourer en cette fin d'août... Dominique a qualifié ça de "cinéma d'un autre temps", je ne suis pas tout à fait d'accord. De la belle ouvrage, oui, le goût du travail bien fait, voilà...

21009196_2013052915073634

24 août 2013

facile à comprendre

quasi le début des vacances

P1970558

...et quasi la fin des vacances...

P1970555

Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 384 413