Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

lieux communs (et autres fadaises)

9 mars 2012

l'insurrection qui vient

LES CHANTS DE MANDRIN
de Rabah Ameur-Zaïmèche

Mettons les choses au point. Rabah Ameur-Zaïmèche figure parmi les plus doués des cinéastes français contemporains, je le redis et le répète, et je ne suis pas tout seul. C'est pourquoi j'étais un peu chagriné de ne pas avoir reçu son dernier film dans des conditions optimales. On a beau dire, mais les écrans du MK2 Beaubourg font quand même singulièrement riquiqui à côté de deux du bôô cinéma (même le plus grand de ceux-là est ridicule par rapport au plus petit de ceux-ci.) Grâce à Marie, je l'ai donc pu revoir en grandes pompes (et -ce qui a son importance- sans autre film adjacent.)
Encore une fois (comme pour Drive), le sentiment de ne pas avoir vu tout à fait le même film. La taille de l'écran le remet à sa juste place, et les qualités  indéniables du cadrage, de l'éclairage, des mouvements de caméra, sont enfin restituées à leur juste valeur.
Rabah Ameur-Zaïmèche fait des films à hauteur d'homme, des histoires de vrais gens, avec "sa" tribu (comme Guédiguian a la sienne) dans lesquelles il se met en scène, avec sur le visage la même paradoxale douceur que celle dont il enveloppe ses personnages et son son récit. D'aucuns critiquent ce qu'on pourrait nommer cette complaisance à se mettre ainsi en scène, à jouer des deux côtés de la caméra, personnellement, ça ne me dérange pas du tout, bien au contraire (R.A.Z est quelqu'un de plutôt agréable à regarder, et vraiment cette douceur fait du bien je le répète...)
Après une trilogie "contemporaine" (Weh wesh, Bled number one et Dernier maquis) voilà qu'il nous raconte encore peu ou prou la même histoire, précarité, révolte, solidarité, espoir, désespoir, pouvoir et contre-pouvoir, en l'habillant d'oripeaux historiques. R.A.Z fait un film en costumes, je dirais, une épure de film en costume, tant il se concentre sur l'essentiel, et ne dépense pas des millions de pépètes dans la reconstitution de la vérité historique accessoirisée et figurantée.
Les acteurs ? Jacques Nolot incarne, souverainement, un  jubilatoire marquis (le film aurait pu s'appeler Dernier marquis, pour rester dans la continuité, hihihi), qui vient rejoindre, à pied, descendu de son carrosse,  la joyeuse troupe de traînes-savates (les contrebandiers) qui gravitent autour de Belissard, leur chef-même-s'il-n'y-a-pas-de-chef (Rabah Ameur-Zaïmèche, très bien comme d'hab dans le registre de l'humanité bonhomme). Soyons franc, le niveau d'interprétation n'est pas toujours idoinement homogène (des textes parfois maladroits, des acteurs parfois moins convaincants, des scènes parfois moins justes) mais l'énergie et/ou la beauté de l'ensemble emportent le morceau. Haut la main.
Jusqu'à la scène du "marché" (où les contrebandiers convient les villageois), le film, est, pour moi, une réussite totale, parfaite. Chacun des plans, leur conception, leur enchaînement, tout est bon. Pas une faute de goût ni de rythme. On est au plus près des corps, des visages, de l'affrontement ( "tueur de flics" dès les premières minutes, marquis contre colporteur ensuite) puis pris dans une structure où l'encerclement ("tourner autour du pot") devient une figure de style et ce mouvement de caméra une écriture significative (le cheval qui tourne autour du marquis, les torches enflammées autour du même...) Menace ? Pas vraiment, il s'agirait de faire connaissance, de juger sur pièces, de s'apprivoiser. Le film juxtapose des moments vécus "au plus près".
A partir de ce moment là, où la caméra prendrait un peu de champ, et le scénar aussi, c'est comme si le récit était repris en main pour une narration peut-être plus "normalisée", et perdait alors un peu en force de suggestion ce qu'il gagne en pittoresque villageois. Et le récit va continuer d'alterner ces moments superbement plastiques (les chevaux sur fond de ciel, la construction de la barricade), et ces autres moments simplement "joués", et donc plus anecdotiques.
Le travail de R.A.Z est d'autant plus admirable et percutant qu'il oeuvre dans le signe, dans le détail, le fragment, dans la sensation, plutôt que dans la narration proprement dite.  On a un peu le sentiment que le film se laisse aller un peu dans sa dernière partie, se débraille, se détricote, joue un peu sur la redite, mais c'est peut-être  pour solliciter du spectateur une autre complicité (celle que Zvezdo appelait la connivence ?). Le message est ambigu, et le propos reste un peu flou, mais qu'importe, à l'image du superbe plan final, nocturne, lumineux, et mystérieux. Quid de l'instant présent, et quid de l'avenir ?
Top10, probablement...

19959088
(l'affiche est vraiment superbe)

Publicité
Publicité
8 mars 2012

micro101

*

les turcs ont souvent des calbutes pas possibles

*

on est comme le temps : plus vieux

*

 "si elle est la seule à pas faire grève, elle fera grève..."

*

 c'est pas parce que c'est la 18ème édition que je ne les déteste plus...

*

"Vous vous êtes caillé les couilles où ?" (Christine)

*

ce soir, je vais cuisiner des topinambours

*

 ce café fait de l'effet

*

quand je n'avais pas de ventre, les miettes tombaient par terre

*

"je peux peu"

*

"Bonsoir... et bon Carême!" (dans le métro)

*

(s'ensuit, entre deux djeunz, un cours pratique sur "c'est quoi la religion rasta?"

*

Sharpeïs : des chiens-chats

*

Un délicieux mille-feuilles au caramel de la maison Julhes

*

 "né, elevé et abattu en france" (sur l'emballage du bistèque)

*

 

 

 

7 mars 2012

paris7

(la journée des imprévus)

RIVES
de Armel Hostiou

Je n'en avais jamais entendu parler, et pourtant je savais que j'irais le voir. Dernier matin, donc. Trois histoires, trois personnages, trois solitudes, une même journée dans Paris. Un jeune indien, une jeune hongroise, et un gamin qui fait l'école buissonnière. Ils ne se rencontreront jamais, dit le synopsis. Sauf en rêve. Facile, peut-être, mais plaisant (surtout le jeune indien). Un film un peu décousu, mais agréablement sensoriel (sensoriellement agréable, hihihi ?). Le sens du détail plastique, indéniablement (des mains qui patouillent dans l'eau boueuse, de la peinture blanche qui goutte à goutte...) et le plaisir de découvrir à l'improviste, derrière une porte rouge, en client grincheux, je vous le donne en mille : Vincent Macaigne! (ça faisait longtemps)

PORTRAIT AU CREPUSCULE
d'Angelina Nikonova

Longtemps hésité (il fallait que j'utilise la dernière place de ma carte MK2) entre celui-ci et LE DERNIER HIVER. Celui-ci commençait plus tôt, j'y suis donc allé... Mauvais choix. certes, la Russie va mal, et il faut peut-être le dire fort et le répéter. La même équipe de flics qui viole successivement, et en moins de dix minutes, une pute descendue d'un camion et l'"héroïne" du film, ça vous plante tout de suite le décor. Un film déplaisant, amer, aigre. Que je n'ai pas vraiment compris. Ironie ? Deuxième degré , Quel est le message ?? Dernier film vu, et, tiens, le premier que je n'ai pas vraiment (je n'ai pas écrit "vraiment pas", attention!) aimé. Il en fallait bien un, n'est-ce pas ?

6 mars 2012

paris 6

La journée "projections de presse" (j'ai d'ailleurs failli me tromper de jour!)

A MOI SEULE
de Frédéric Videau

Une fillette est séquestrée 8 ans par l'homme qui l'a enlevée. Un jour, il la relâche (c'est le début du film). On va suivre la demoiselle (Agathe Bonizer, excellente) dans son "réapprentissage" de la vie normale, dans un mouvement de va-et-vient entre le passé et le présent, comme dans MARTHA MARCY MAY MARLENE. La distribution est ebouriffamment au petit poil : L'homme c'est Reda Kateb, que j'ai toujours extrêmemnt aimé dans chacun des rôles où je l'ai vu, et qui reste ici fidèle à son habitude. Superbe. Mais y paraissent aussi Noémie Lvovsky (hmmm...) Hélèn Fillières (re hummm), Jacques Bonnaffé (re re hummm) et Grégory Gadebois (re re re), tous suffisamment intenses et attachants pour éviter de faire regretter que leur participation soit tout de même si brève... Sortie le 4 avril

POUR LUI
de Andreas Dresen

Une famille allemande moyenne : papa maman et deux enfants. Dès la première scène, le père apprend qu'il a une tumeur au cerveau, inopérable. Le film va donc le suivre, depuis ce a jusqu'à l'inéluctable z, avec une attention quasiment clinique sur le déroulement des choses... Un sujet fort traité de manière idoine, un choc émotionnel (tout est pourtant traité hyper sobrement, sans attendrissement ni larmoyage). Juste les étapes, qui s'enchaînent, aussi impassiblement que les saisons passent, et leurs effets, sur les individualités autant que sur l'ensemble de la cellule familiale. Bref, beaucoup pleuré. Sortie le 4 avril, aussi.

5 mars 2012

paris 5

TATSUMI
d'Eric Khoo

Sorti le 1er février et pourtant déjà quasiment disparu des écrans (une séance dominicale au Reflet Médicis -j'ai eu du mal à trouver la rue Champollion-) ce beau film d'animation singapourien traite de Yoshihiro Tatsumi, créateur de mangas (et auteur de l'autobiographie dessinée Une vie dans les marges, moult primé)a été éalisé par Eric Khoo, auteur du sublime BE WITH ME. Il nous y narre la vie du susdit (qu'il a d'ailleurs aussi réquistionné pour faire la voix off de son autobiographie) enl'entrecoupant de petites histoires cruelles, mangas en noir et blanc (et rouge aussi souvent!) qui furent réalisées en vrai par Tatsumi. Un bel objet graphique, plastique, et asiatique. Y penser pour la prochaine "fête de l'animation", en octobre prochain ???

BOVINES
d'Emmanuel Gras

Encore un changement radical d'ambiance et d'humeur. Séance dominicale dans la grande salle du MK2 B; quasi pleine, de parisiens en famille le plus souvent visiblement ravis de venir prendre ici leur bol d'air sans avoir à se déplacer. Un film joli, pas difficile à comprendre, agréable, pittoresque : le titre annonce la couleur et, la vache, on va la voir sous toutes les coutures et dans tous ses états : vache qui broute, vache qui mâche, vache qui meugle, vache qui lèche (un certain succès dans la salle), vache qui fait caca (un franc succès, là, par contre, je me serais quasiment cru à la ferme avec les enfants, quand on va voir les amis à Authoison), vache qui pète négligemment en sortant du cadre. Vaches allongées ("indolentes odalisques" écrivis-je un jour dans un précédent Lieux Communs) et vaches qui se promènent, vaches seules et vaches en familles, avec pour seule bande-son ou quasi. les meuglements répétés, justement (ces vaches-là, charolaises, sont plus sonores que nos comtoises, que je trouve -chauvinement ? - plus jolies aussi) Le bonheur est dans le pré, vous dis-je!

Publicité
Publicité
4 mars 2012

paris 4

Traînassé feignassé, pas de séance(s) du matin. Bu du bouillon de canard et mangé les légumes qui allaient avec...

UN MONDE SANS FEMMES
de Guillaume Brac

Avec mon Vincent Macaigne chéri-chéri (sans déc, il est vraiment très bien en nounours poilu timide et maladroit, on a très envie d'aller le consoler,hein) chronique balnéaire, idylles estivales, marivaudage(s) en flux et reflux, dans un film en fait constitué de deux moyens-métrages qui ont l'heureuse idée d'avoir le même personnage principal, Sylvain (Vincenchounet) et la même géolocalisation (ça jette, non ?), ce qui génère en quelque sorte une continuité narrative. Il y a du Rohmer du Conte d'été ou de Pauline à la plage (les critiques y ont vu en majorité du Rozier... je connais moins je vais pas dire) mais il y a surtout du Guillaume Brac, qui en deux temps trois mouvements vous installe le chapiteau de son petit théâtre des sentiments, avec des vrais gens qui jouent leur vrai rôle et d'autres qui interprètent leur personnage, tout ça sans coutures apparentes et avec un parfum délicieux de naturalisme poétique (la justesse générale de l'interprétation est confondante...)

ULYSSE, SOUVIENS-TOI
de Guy Maddin

Vu juste après, ce qui crée un chaud-et-froid cinématographique indéniable. (Un coq-à-l'âne serait plus juste ?) Voilà donc un film au sublime noir et blanc qui fait semblant de vouloir nous raconter une histoire de gangsters, de fantômes, d'amnésie, de phénomènes psychiques. Un film authentiquement barré, cintré, secoué, avec des images sublimement léchées pour un propos pour le moins abscons et fracassé. Un bonheur de bande-son paroxystique, de montage hâché, de dilalogues parfois hallucinés, d'effets en même temps très simples (surimpressions) mais glamourissimes et efficaces en diable. Un bonheur de véhémence, un torrent d'idées, d'images, de chocs dans lequel il est fort agréable (et recommandé) de s'abandonner. Et Isabella Rossellini est joufflue que c'en est un bonheur (j'adore cette dame, l'ai-je déjà dit ?)

3 mars 2012

paris 3

Journée cinématographiquement pyrotechnique!!! Du bo du bon du sacré cinéma :

OSLO, 31 AOÛT
de Joachim Trier

Les critiques m'ont alléché. Elles ont bien fait. Un film qui débute par une série de "Je me souviens", qui un peu plus tard retransmet des conversations glanées à une terrasse de café (comme le faisaient les anges des Ailes du désir) et se clôt sur une série de lieux vides (vidés serait sans doute plus juste) ne pouvait que susciter mon intérêt, mon émotion, et mon enthousiasme. un beau portrait de trentenaire désabusé (décalé, désaccordé) qui fait le point sur lui-même et les autres lors d'une journée de "permission" (il est en cure de désintox). On le suit, jusqu'à la fin, et c'est magnifique (la musique de générique est également splendide). Du très beau cinéma.

LES CHANTS DE MANDRIN
de Rabah Ameur-Zaïmèche

Celui-là, c'est peu de dire que je l'attendais... Peut-être trop, et les dithyrambres d'Hervé n'ont pas arrangé les choses. Ni le fait de le voir juste après Oslo, 31 août. D'où le fait que ma jubilation n'a peut-être pas été aussi complètement intense q'elle aurait pu l'être. Un grand film, certes, mais pas LE plus grand. Je le dis et le répète, je tiens Rabah Ameur-Zaïmèche pour un des plus grands réalisateurs français actuels, et  ce film est plein de jubilation, d'insurrection, de force, de complicités, de moments sublimes, mais il est aussi parfois un peu flottant, un peu... décousu (normal, avec des gueux en guenilles). Je l'adore, mais pas autant que j'aurais pu. Mandrin a pâti de Drieu La Rochelle. A revoir, dès la semaine prochaine, dans le bôô cinéma. 

IL N'Y A PAS DE RAPPORT SEXUEL
de Raphaël Sibony

Celui-là aussi, je voulais le voir, et je savais que je n'avais aucune chance de, sauf à Paris. Ce fut donc au St André des Arts, devant un public clairsemé (des hommes seuls, et, bizrrement, trois demoiselles). A partir des milliers d'heures de rushes de making of enregistrées par la deuxième caméra sur pied du hardeur HPG, le réalisateur a construit un documentaire sur le métier d'acteur (trice) X. C'est assez plaisant, de voir ainsi démontée (!) démysthifiée la mythologie hardeuse.Un peu pathétique parfois aussi, peut-être, attendrissant des fois, et d'autres assez comique. Le réalisateur-acteur HPG est évidemment le pivot de la chose (le maître-étalon hihihi) ne répugnant pas à se mettre joyeusement en scène et en vedette. Agréable, mais inégal.

La beauté de la mélancolie, la séduction de la révolte, et l'industrie du cul Sacré mélange détonnant! (Mais difficile de tenir ce diary à jour en temps réel lol)

 

1 mars 2012

paris 2

Un brouillard ce matin à couper au couteau. Vraiment.

Marie : à cause de Satan dans le désert, manqué ce matin une séance de cinéma. Sacré bouquin, t'avais raison!

OKI'S MOVIE
de Hong Sang-soo

Un film coréen grâcieux (gracile ?) qui parle d'amour et de cinéma. Un film doux, même si comme d'hab chez HSS les mecs y boivent plutôt sec. Presque un petit côté Rohmer coréen, incertitudes du coeur etc. et on en parle. Ai été dsl parce que j'y ai un petit peu dormouillé, alors que ça ne passait qu'une seule et unique fois. Et qu'il y a là-dedans plusieurs films successifs, avec la même typo de générique et la même musique, dont le dernier, le plus attachant, donne son titre à l'ensemnle. Profs, étudiantes (et diants), sans oublier un petit morceau de poulpe vivant qu'on vomit (si si!) dans la neige.
Délicieux
(tout seul au MK2 Beaubourg)

MARTHA MARCY MAY MARLENE
de Sean Durkin

J'attendais un thriller et me voilà avec une chronique familiale. un demoiselle s'enfuit de la secte où elle était enrôlée depuis deux ans et va se réfugier chez sa soeur (et son beau-frère) mais l'apprentissage de la vie "normale" n'est pas si facile, et tous en conçoivent un certain désappointement. Un film un peu le cul entre deux chaises thématiques, même si filmé avec un indéniable maestria (les scènes agencées sur deux plans temporels) mais un peu mou du genou tout de même, et qui de surcroît vous abandonne aussi soudainement que lâchement (et sans remords)
(avec Loulou au MK2 Bib.)

Puis soirée délicieuse avec Malou chez Loulou et Fred 

29 février 2012

paris1

Alors nous y voilà, pour un nouveau séjour parisien...

Ce matin, direction UGC Les Halles après histoires de problèmes de four pour Malou... (heureusement résolues)

BULLHEAD
de Michael R. Roskam

Un film puissant, à l'image de son acteur principal, impressionnant d'animalité. Au début on a un peu peur, on a le sentiment de ne rien comprendre, puis les choses se posent, s'installent, se ramifient, se complexifient... Bétail, trafic d'hormones, mafia locale, trauma enfantin, assassinat, voiture volée, amour malheureux, poids de la culpabilité, lâcheté, vengeance, tous les éléments sont réunis pour composer à la fois un polar complexe et une tragédie contemporaine. Le réalisateur impulse un souffle quasiment épique pour ce qui aurait pu n'être qu'une petite histoire sordide de traficotage mais qui, par la force de la mise en scène, l'intensité du récit, l'épaisseur et la profondeur des personnages, capture le spectateur très rapidement, et ne le lâche plus, jusqu'à la fin.
Le travail sur les personnages principaux (Jacky, l'ami d'enfance, la demoiselle) ou un peu moins exploités (la fliquesse et le fliquet) est vraiment remarquable, et la construction du film ne l'est pas moins. Le réalisateur pratique un art consommé des montagnes russes, et vous fait passer de l'inquiétude aux larmes, en passant même par le sourire (les personnages des garagistes). On est tendu, on pressent le pire, qui vient ou ne vient pas, mais on ne relâche pas son attention une seconde...
Plusieurs fois j'ai pensé à Drive, même si les films ont peut-être peu° en commun (le "héros" solitaire et mutique, l'historiette d'amour, les scènes de violence (ou d'hyper) soudaines - on a même une nouvelle "scène de l'ascenseur!"-)
Bref, un sacré moment de cinéma!

CE QU'IL RESTERA DE NOUS
de Vincent Macaigne

Celui-là, je ne savais même pas qu'il sortait. Moyen-métrage de 44 minutes, récemment primé au Festival de Clermont, critiques élogieuses, je n'ai appris son passage qu'en passant, justement, devant le MK2 Beaubourg, ce matin. Une seule séance quotidienne, 19h, la salle 2 est quasi comble (reste une place à côté de moi, ma voisine de gauche y ayant posé son manteau jusqu'au quasi début du film (et que je lui demande "vous attendez quelqu'un?").
Le réalisateur (qui est surtout un metteur en scène de théâtre dont on parle beaucoup et dont, donc, j'ai entendu parler) nous fait l'honneur d'une visite surprise juste avant le film, en compagnie de l'acteur principal et du producteur (?) (je ne suis pas sûr) et nous donne rendez-vous après, pour échanger...
Le début du film ressemble à ce que je sais des pièces de Macaigne : des personnages qui hurlent, qui vocifèrent, qui gueulent, l'histoire de deux frères à la mort de leur père, et de la femme d'un des frères. Au départ c'est plutôt cahotique, mais peu à peu les choses  se posent, presque pourrait-on dire. C'est féroce, agressif, excessif, sonore, très... physique (très jolie scène AQV), et jusqu'au bout, on ne sait pas vraiment sur quel pied danser, tant on reste, finalement, sur sa faim...
Théâtre ? répétitions ? work in progress ? making of ? C'est un objet sans doute conceptuel, un truc arty, une nouvelle corde à l'arc d'un archer déjà multidigitigrade... Le vague argument (prétexte) narratif est certes relayé par les "performances" des acteurs, et il est bien alors question de cinéma (même si le réalisateur s'en défend comme il nous l'expliquera dans le bref mais riche échange post-film). Vincent Macaigne s'avère être un jeune barbu et chevelu délicieux (très éloigné de l'image que je pouvais avoir de lui) et qui s'est révélé de plus relativement jovial (et désinvolte) sur la façon dont le "film" s'est fait (pas de techniciens, pas de "grammaire cinématographique", tournage et montage et scénario à l'arrache), invitant les spectateurs qui le souhaitaient à venir boire un pot avec lui/eux pour parler du film après... J'ai pas osé...
Tout ça est agréable, mais... vain, branchouille en diable. (Expliquer à des gens qui ont tout de même payé 6,10€ pour 44 minutes d'images que tout ça n'est peut-être pas du cinéma et s'est fait comme ça, au petit bonheur quasiment (Vincent M. nous répète qu'à partir de ses 70h de rushes, il aurait pu monter tout à fait complètement autre chose) entre potes du théâââtre a quelque chose d'un peu agaçant - ne serait-ce pas un peu du foutage de gueule très parisien ?- mais bon passons, de toute façon, je lui passerais tout, plus j'y pense plus ce mec me fait craquer hihihi.)
Un charmant barbu, une jolie quéquette, une invitation sottement (de ma part) déclinée voilà ce qu'il me restera de cette soirée... ("Prenons-en ce que nous pouvons, servons nous!!!" pourrais-je conclure en HURLANT...)

28 février 2012

les poissons

(juste pour Malou!)

P1790984

(ils sont beaux, hein ?)

Publicité
Publicité
Publicité
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 384 016
Publicité