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lieux communs (et autres fadaises)

22 février 2011

micro89

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"émancipé, aimant si peu..."
(dans une chanson)

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j'ai tellement peur de perdre cette très belle écharpe que je ne la mets plus!

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me suis acheté (en solde) une paire de chaussettes laine-cashmere

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mes lecteurs ne sont pas bavards

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La sarcosine aggraverait le cancer de la prostate

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Mon voisin d'en face m'a repiqué des giroflées.

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"un bon ouvrier vaut mieux que n'importe quel étudiant." ('FICA)

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- (le serveur, à propos des cafés) : "c'est les longs qui sont longs..."
- (moi, finement) : "et les courts, y courent ?" (FICA)

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"les maisons, c'est comme les gens :
quand c'est vieux, on a beau rafistoler, ça reste vieux..." (FICA)

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"Si nos parents sont réactionnaires, ce sont nos ennemis" (FICA)

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(une mamie au téléphone, très fort) :
"alors ça y est, elle est passée, la petite souris ?" (FICA)

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"Mangeurs de pellicule, vous êtes mes frères en culture..." (FICA)

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"et maintenant, place à l'amour..." (FICA)

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Dans Didier, Jean-Pierre Bacri dit :
"Je crois même pas à ce que je viens de dire..."

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21 février 2011

décalage horaire

ET LA-BAS, QUELLE HEURE EST-IL ?
de Tsai Ming-Liang

Un film que j'avais raté quand il était passé au Bôô Festival (je me souviens juste d'une discussion post-proj' entre Hervé et Mireille, qui m'avait donné envie de le voir.) Invisible ensuite, difficile à acheter (en tout cas à un prix décent),  Et je suis donc resté (depuis 2001) assez longtemps sur ma faim, mais j'ai enfin réussi à le télécharger malhonnêtement récupérer en tout bien tout honneur, et en  VO.ST anglais (mais vu le peu de dialogues qu'il y a, la VO seule eut été quasiment envisageable...)
Chronologiquement (...) il vient dans la filmo de Tsai Ming Liang, juste avant Goodbye Dragon Inn, qui est -justement- pour moi son film que je préfère.
J'aime les films qui n'ont pas d'enjeu (visible, tout du moins) et donc j'aime énormément Et là-bas quelle heure est-il ?
Formellement, le film est proche de la perfection (chaque cadrage est virtuose dans sa simplicité, sans pour autant le crier sur les toits), le rythme typique des films de Tsai Ming Liang est incontestablement présent (les  fameux "plans-séquences" qui s'étirent, parfois voluptueusement, et parfois douloureusement) et réussit, dans le même temps à nous fasciner (perception de la durée) et à nous surprendre (par cette façon abrupte de couper la scène et de passer à autre chose, au moment où, justement, nous spectateurs, on aurait pensé que ça allait continuer).
Et les thèmes de prédilection du réalisateur : solitude, incommunicabilité, mais aussi cinéma, nourriture et... "traditions"  (rituels ?) sont tous là, fidèles au rendez-vous. Avec une imperceptible -mais indispensable- touche d'humour, une infinitésimale distance, qui rend l'ensemble d'autant plus fascinant.
La trame narrative est mincissime : le "héros" (Lee Kang-Shen, acteur récurrent de tous les films du réalisateur, alter ego comme le fut Jean-Pierre Léaud pour François Truffaut, ça tombe bien on les verra tous les deux passer dans le film), qui vient de perdre son père, vend des montres à la sauvette, et passe son temps à remettre à l'heure toutes les pendules, montres horloges et réveils qu'il croisera dans le film, à l'heure de Paris, ou est partie une jeune fille tristounette qui a tenu auparavant absolument à lui acheter sa montre (qui est double time). Il vient de perdre son père, et voilà que sa mère, avec qui il habite, a du mal à gérer l'évènement en question, et pète un peu les plombs, persuadée que son défunt mari va lui rendre visite post mortem et reincarnationem incessamment sous peu, et s'y préparant donc (sauf s'il s'est réincarné en bestiole et que son fils l'a écrabouillé par inadvertance).
Trois personnages, la mère, le fils, la jeune fille,  trois histoires singulières qui cohabitent dans le récit sans vraiment s'y mélanger. Ultramoderne solitude, légers troubles (dérèglements) physiques, moraux et sociaux, événements minuscules, comme trempés du bout des baguettes dans l'amertume contemplative, sous le glaçage léger de la perfection graphique.
Fascinant, hypnotique dis-je. Un film idéal pour cette fin d'hiver, et une lacune enfin comblée. Merci Tsaïchounet!

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20 février 2011

mystère et balle de golf

TOUS LES SOLEILS
de Philippe Claudel

Tous les gens qui l'ont déjà lu pourront vous le confirmer, Philippe Claudel n'est pas spécialement associé à la grosse rigolade ni au tapage sur les cuisses, et on pouvait donc donc s'interroger sur l'aptitude du même à réaliser une comédie à l'italienne (comme si on apprenait que Dany Boon adaptait Le dialogue des carmélites). On y alla donc, en avant-première et avec une certaine curiosité mâtinée de bienveillante méfiance, puisqu'en plus c'était gratuit.
Un générique sur fond de tarentelle (musique joyeuse et rital s'il en fut) suit le trajet en solex d'un prof de musique baroque, jusqu'au cours où il fait écouter la musique en question à ses étudiants. On apprend qu'il s'appelle Alessandro, qu'il est rital, veuf, qu'il lit dans les hôpitaux, qu'il est chanteur amateur et prépare un concert, et qu'il vit avec sa fille de quinze ans et son frère, rital lui-aussi,qui a décidé qu'il ne sortirait plus de l'appartement tant que Berlusconi n'était pas viré...
Voilà pour la situation de départ.
On est donc indiscutablement dans un registre plus léger que d'hab', aucun drame en vue, et les petites histoires individuelles de chacun, celles à deux (les engueulades entre frangins, les relations orageuses père/fille, les relations complices oncle/nièce, les relations compliquées Alessandro / les femmes) sont les fils conducteurs du récit, vont  s'entrecroiser et s'entasser, parfois un peu au détriment les uns des autres, comme si le réalisateur avait voulu  en mettre le plus possible (la famille, l'amour, le deuil, l'adolescence, les premiers émois, la politique, les copains, la multipropriété, les sites de rencontre internet, l'Alsace, la musique baroque, les soins palliatifs...) et avait du coup  décidément  trop chargé la barque (la mule ?).
Le film est imparfait mais il est attachant. Il est hétérogène (hétéroclite (et même hétéronormé mais bon là c'est une autre histoire...), et pourtant, même si on n'y croit pas tout à fait (comme aux lunettes de Stefano Accorsi), on se laisse porter, sans rechigner. L'interprétation aide : au plaisir de revoir Anouk Aimée, impériale,  dans un rôle touchant, s'ajoute surtout la révélation  grandiose de Nori Marcoré, le frère du héros, (dont la dégaine, le peignoir et la loufoquerie m'ont beaucoup fait penser au Kramer de Seinfeld...) qui vole la vedette, justement, à un Stefano Accorsi que j'ai trouvé un peu anodin  (trop lisse) en comparaison ; sans oublier l'apparition tardive de Clotilde Courau, sobre et joliment tristounette, qu'on a peut-être eu l'habitude de voir dans des figurations plus... légères, mais dont le capital sympathie reste intact.
Comédie à l'italienne ? Certes, c'est justement dans ces moments où les frangins (ou le père et la fille) s'engueulent, et que la langue maternelle réapparaît (et que les voisins frappent au plafond en les traitant de ritals de merde) que l"on retrouve la chaleur et le rythme que la version originale, justement, insuffle.
Mais indiscutablement Philippe Claudel est plus à l'aise dans l'émotion que dans le comique. Question de rythme ? La première scène avec le flic anti-CRS, par exemple, tombe un peu à plat tant elle arrive par surprise, comme un cheveu sur le minestrone. Autrement, c'est  inégal, hauts et bas, drôle et moins, convenu et original, émouvant et nunuche (comme la vie, quoi), on louvoie entre des jolies scènes, très réussies (dans le registre de l'émotion, surtout), et d'autres qui le sont moins, parce que le jeu des comédiens n'est parfois, pas tout à fait juste, ou que les dialogues ne les aident pas, ou que la situation n'a pas été traitée dans l'esprit qui aurait le mieux convenu.
Mais, je le répète, on y trouve son compte. Ne serait-ce que pour le joli duo père-fille dans la voiture, le film vaut la peine d'être vécu.
On passe un moment agréable, le happy-end lyrique (et choral) de la fin est assez finement négocié (même si on a voulu le voir venir à des kilomètres) pour qu'on sorte de là avec le sourire, et ma foi presque une larmichette. C'est quand même le but recherché pour une comédie, non ?

19670528

(Hommage involontaire ? le Stefano Accorsi sur son solex m'évoque immanquablement le Nanni Moretti sur son scooter de Journal intime...)

19 février 2011

la peau de l'ours

 

Comme quoi, il suffit de pas grand-chose pour une soirée  tout simplement miraculeuse (ou miraculeusement simple)...
Un concert à Luxeuil, pourtant prévu de longue date, mais où, peut-être je n'aurais pas eu le courage d'aller, si je ne m'étais engagé moralement à y transporter des amis dans ma Twingouille. Et j'aurais raté tout ça. Je ne l'aurais pas regretté, puisque je ne l'aurais pas su, mais quand même...
Simplement, le fait de partir de nuit, comme ça, simplement, à quatre (Pépin, Loulou, Emma), avec la musique, ça vous avait déjà un petit air de vacances, de on part à l'aventure...
Le concert, c'était Florent Marchet , dans son "Courchevel Tour" (accompagné, donc, du Courchevel Orchestra), la salle était agréable, on était au quatrième rang, assez idéalement placés, le public était bon enfant, et visiblement convaincu (y figuraient plusieurs personnes que j'aime aussi de bien à beaucoup). Sur scène, un décor à peine scénarisé (peau d'ours, téléphone, avec une bande-son de feu qui crépite), comme le furent d'ailleurs les musiciens (hmmm ces petits débardeurs  jacquard, l'arrivée sur fond de grelots de traineau -chacun le sien- ) et Florent M lui-même (oh ce petit pantalon trop court et ces chaussettes rouges...), qui parle au public mais dans un rapport lui-aussi à peine scénarisé...
Je me suis régalé d'un bout à l'autre dans ce concert parfois surprenant (présentation des musiciens dès le deuxième morceau, envoi du "tube" (Benjamin) dès le troisième) mais toujours touchant dans sa simplicité bonhomme. Avec ses envolées rock juste ce qu'il faut, et ses variations sur le thème. On eut ainsi le bonheur d'entendre non pas juste  le dernier album en promo (Courchevel) mais un survol des autres opus (Gargilesse et Rio Baril).
Tout s'est passé comme sur des roulettes, les musiciens ont mouillé la chemise (oh qu'il était mimi ce guitariste costaud  aux avant-bras velus, avec des airs de Sergi Lopez dans ses bons jours (avec la barbe de 3)!), j'aime vraiment l'écriture de Florent Marchet (paroles & musique) où jamais tout n'est exactement complètement dit, et laisse une petite marge d'incertitude à l'auditeur...
C'était d'autant plus agréable qu'au moment, par exemple, où je me suis dit "tiens, j'aimerais bien qu'ils jouent Je n'ai pensé qu'à moi", et bien hop, justement ils l'ont joué, et quand, avant le rappel, j'ai chuchoté à Emma "j'aimerais bien Le terrain de sport" et bien hop, re on l'a eu, suivi d'ailleurs d'une reprise d'Aucun express, de Bashung, chanson que j'aime tout particulièrement aussi...

 

Bref, c'était bien, c'était vraiment bien...

J'ai pensé très fort à ma copine Isa...

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15 février 2011

d'Asie (mais pas dans le métro) 6

dimanche
(mon dernier "vrai" jour de Festival) :

10h : LES SEPT JOURS de Ronit et Shlomi Elkabetz (Israël)

Celui-là, je revenais le voir juste par gourmandise, tellemnt je me souvenais de l'avoir aimé lorsque je l'avais vu. J'adore le cinéma israëlien. Une histoire de famille, d'enterrement (et, fatalement, de gros sous et d'histoires de famille), dans un dispositif qui évoquerait cuisine et dépendances, à la sauce juive. Du grand art, pour toute la gamme des sentiments dans une mise en scène au cordeau. Très fort.

14h : NUAGES D'ETE de Mikio Naruse (Japon)

Une découverte, une heureuse surprise, un grand bonheur. Un film merveilleux de ce réalisateur dont j'avais entendu causer depuis longtemps sans rien voir de lui. Plastiquement somptueux (j'aurais pu regarder ça pendant des heures), le Technicolor des années 50 acquiert sur l'écran une patine magnifique de chromo nostalgique, élégiaque, d'autant plus qu'il est question ici de petites gens, juste des paysans japonais que le réalisateur filme attentivement. Un film doux, apaisant, merveilleux. pierre blanche.

16h : HOMMES SANS FEMMES de A Vidaguiris (Kirghizistan)

Vu juste après le délicat Naruse, ce qui ne jouait pas en faveur de cette bourrinade.  Comme un long clip de pub pour nos camarades électriciens d'altitude (ou une pub Manpower préhistorique), mais tourné avec trois francs six sous (ou plutôt trois roubles six kopeks) filmé rustiquement (effets de zoom intempestifs, musique de prisu années 60, séquences de rêves ou de fantasmes à se tordre), bref tellement mal fichu qu'il en devient attendrissant. Et puis ce n'est pas tous les jours qu'on a l'occasion de voir un bulldozer qui vole!  (Bon j'avoue que le titre m'avait trompeusement alléché...)

18h : FLEURS D'EQUINOXE de Yajuziro Ozu (Japon)

Je voulais le voir sur grand écran. Naruse était à la campagne, celui-ci est urbain. Une histoire de famille, centrée autour d'un père qui a du mal à admettre que sa fille aînée décide de se marier avec un jeune homme sans lui en avoir parlé auparavant. Des gens qui parlent surtout (qui font souvent "Ah" ou cet inimitablement japonais "Euhhhhhh!") beaucoup de sentiments, de frémissements derrière ces parfois impassibilités... Ça aussi, c'est du beau cinéma "nostalgique"...

20h30 : P.S de Elzin Tuichiev (Ouzbékistan)

Un film curieux, autour d'un mec (un "bouseux" comme il se définit lui-même) qui se prend la foudre, et, consécutivement, va prendre au pied de la lettre les élucubrations de son frère intello. Le film devient progressivement de plus en plus touffu (et barré) en suivant la progression du mal de notre héros. il est question de métaphores, de minotaure, de labyrinthe, et, finalement, d'échec(s), entre les deux frangins.

14 février 2011

d'Asie (mais pas dans le métro) 5

(samedi)

9h30 : LE PRINCE YEONSAN de Shin Sang-Ok (Corée)

Un vieux film coréen, encore, mais cette fois-ci en costumes et en couleur. Plus de deux heures qui passent sans qu'on s'ennuie un instant. Intrigues de cour, avec reine-mère machiavélique, épouses et concubines, complots,  poison, reine bannie et déchue, fils qui mène l'enquête, rétablissement de la vérité, représailles sanglantes.. on se régale!

12h : FLAMME ET FEMME de Yoshida Kiju (Japon)

Un film agaçant, qui évoque irrésistiblement les emberlificaotages du "nouveau roman" français des années 50/60, avec agaçante musique "concrète à la Nono (voix de femme à la Cathy Berbérian sur accords désaccordés) sur problématique d'insémination artificielle entre deux couples qu'on a un peu de mal à déconnaître (d'autant que je me suis endormi un peu au début du film...) Abscons.

14h : SUSA de Rusudan Pirveli (Géorgie, en compète)

Le premier film en compétition qui m'ait complètement séduit. L'histoire d'un gamin (le Susa du titre) qui vivote en traficotant (ou plutôt en aidant au traficotage) de vodka maison (de la distillerie où travaille sa mère.) un film parmi les ruines (comme pouvait l'être celui-ci vu cet été, l'histoire du gamin qui louche) dans un pays qui fait un peu froid dans le dos. Le retour du père n'apporte qu'une petite note d'espoir. Beau travail de cinéma.

 

16h : RUNNING AMONG THE CLOUDS de Amin Farajpoor (Iran, en compète)

Un iranien en noir et blanc hyper-constrasté (très beau) sur une histoire hélas un peu mince (un jeune collégien deale du crack, et sa mère ne le sait pas.) Filmé parfois un peu hystériquement et répétitivement (mais ce n'est, je le répète, pas fait du tout pour me déplaire). En plus il y a eu un problème de sous-titrage électronique (pendant un certain temps n'apparaissaient que les s-t anglais) ce qui n'a pas amélioré sa perception par les spectateurs. Les iraniens sont beaux comme des camions, est-il besoin de le préciser.

 

18h : PEPPERMINT CANDY de Lee Chang-Dong (Corée)

Celui-là j'avais particulièrement envie de le revoir, tellement je me souvenais bien d'avoir eu les larmes aux yeux, à la fin, dans notre vieux club5, avec Zabetta. un film construit à l'envers (un homme se suicide depuis un pont en 1999, et le temps est remonté jusqu'en 1979, en-dessous du même pont, pour nous expliquer pourquoi ce mec a fait ça là, et pourquoi les bonbons à la menthe du titre. je ne me souvenais pas que le film fut si violent, m'en restait surtout le sentiment mélancolique d'une vie consciencieusement foirée.. Un tout petit peu déçu, du coup...

 

J'avais prévu un sixième, à 20h30, mais je ne me suis pas senti (ni le courage, ni l'énergie...) Et je suis donc rentré à la maison. J'avais faim et je me sentais un peu ensuqué...

12 février 2011

d'Asie (mais pas dans le métro) 4

(vendredi)

Et oui, juste deux films ! Une fois la journée de grève passée, le travail "normal" reprend ses droits!

18h : LA VALLEE DE PIA (au générique, "LA VALLEE INFERNALE") de Lee Kang-Cheon (Corée)

Encore un vieux film coréen, en noir et blanc (auquel le temps confère un charme certain) sur un groupe de communistes qui combattent contre les "réacs" (et les abattent, puis commencent consciencieusement à s'exterminer entre eux, pour des raisons de moins en moins idéologiques. C'est tellement "sérieux" que ça en devient très vite involontairement drôle..

20h30 : WHERE ARE YOU GOING ? de Park Chur-Woong (Corée, en compète)

Un film coréen en compète, tout neuf celui-là, avec des couleurs, des mouvements de caméra et tout, sur l'histoire d'une famille qui habite dans un bidonville juste à côté du quartier le plus riche de Séoul. Le père mutique et ombrageux, le grand-frère petite frappe qui revient pour régler des dettes, le petit frère qui voudrait participer à un concours de chant, bref plein de petites histoires qui s'empilent et s'enchevêtrent, jusqu'à une succession finale de happy-ends gigognes et youp la boum qui ruissellent trop de la mauvaise graisse des bons sentiments.

 

12 février 2011

d'Asie (mais pas dans le métro) 3

Jeudi :

14h : 4:30 de Royston Tan (Singapour)

Le film ne passait qu'une fois, sans la grève je ne l'aurais pas vu, c'eût été dommage. Produit par Eric Khoo (dont j'aime énormément le Be with me) un film d'une extrême beauté plastique, où à peine une dizaine de phrases sont prononcées, sur la cohabitation dans un appartement d'un jeune garçon sans père et d'un jeune adulte, visiblement en proie à un chagrin d'amour. Une splendeur... exigeante.

 

16h : L'ARIRANG DE KURO de Park Chong-Won (Corée)

Une gentille œuvrette sociale (ouvriers méritants, ouvrières solidaires, contremaitres fourbes, patrons répugnants, CRS SS...) militante, vieillotte et longuette en plus! Je pensais que ça datait des années 50/60 mais à un moment un protagoniste évoque dans la même phrase Michael Jackson et Yves Montand! Le seul film où je me sois véritablement ennuyé.

18h : LES POMMES DE TERRE de Kim Song-Ok (Corée)

A la suite, un autre film coréen d'un certain âge, en noir et blanc, sur les déboires d'une oie blanche mariée "arrangé" à un fainéant congénital. Un peu répétitif mais gracieusement pittoresque, avec la patine des ans (bon c'est vrai, quand même, que la jeunette, elle est un peu conne...) et bien entendu, ça finira mal...

20h30 : RIDING THE DREAMS de Gitish Karasavalli (Inde, en compète)

Un film indien pas mal du tout, dommage que le réalisateur ait eu du mal à savoir s'arrêter... (en plus, c'est rarissime de voir un film from India avec en ouverture une citation de Jean-Luc Godard!) Une histoire de croque-mort, de rêve prémonitoire et de cadavre un peu avarié.. C'est bien fait, un peu inutilement emberlificoté question temporalité, mais ça se regarde très agréablement.

 

11 février 2011

d'Asie (mais pas dans le métro) 2

De Vesoul toujours, donc, état des lieux le mercredi soir :

 

10h : SHOWER de Zhang Yang (Chine)
Le tout premier, et donc, difficile à comparer. Evalué d'abord en "sympathique, puis régulièrement réévalué, en "bien," voire, "très bien"... Une histoire de bains pains publics et de famille (c'est le veiux père qui gère, en compagnie du fils débile léger, quand l'autre frère réapparaît soudain... Bien construit, bien filmé, agréable et rafraîchissant...

14h : LA FIANCEE SYRIENNE d'Eran Riklis (Israël)
Sans que je m'y attende, un gros gros coup de coeur... un film dont j'ai apprécié chaque instant (il y aurait peut-être juuuste une tite longueur vers la fin, entre les deux frontières...), où j'étais dans un état de réceptivité maximale (j'ai eu les larmes aux yeux quasiment d'un bout à l'autre... je sais je sais j'ai l'alarme facile), où j'ai tout aimé... Une belle histoire de famille, aussi compliquée que la situtaion l'est à la frontière Israëlo-Syrienne. Et puis Hyam Abbas, sublime...

16 : LA FÊTE DU FEU de Asghar Farhadi (Iran)
Où un mec passe une heure trente ou presque à expliquer à sa  femme qu'il ne la trompe pas avec la voisine et qu'elle doit lui faire confiance (sous les yeux de la nouvelle petite bonne à tout faire), et où, quand la femme est enfin rassurée, on finit par apprendre que le mari la trompe vraiment avec la voisine... ahlala, quel que soit le pays, hein, ces mecs, tous des quéquettes à pattes, hein...

18h : LE VOLEUR DE LUMIERE de Aktan Aryn Kubat (Kirghizistan)
Le film de la soirée d'ouverture (ou le réalisateur est des deux côtés de la caméra), dans les mêêêrveilleurs paysages kirghizes, une touchante histoire d'électricité (et d'un doux rêveur qui aide les pauvres qui ne peuvent pas payer, tout en bâtissant de chimériques éoliennes)... Bien entendu, les mecs ne sucent pas de la glace, et il y a des méchants (malfrats  mafieux kirghizes, ce qui fait beaucoup) avec des affreux projets... Un joli film, qui pète la santé, avec de jolis éclairs poétiques...

20h30 : WANG LIANG'S IDEAL de Gao Xiongie (Chine, en compète)
Premier film en compète, une variation chinoise et assez répétitive de La femme et le pantin . Où un imbécile se morfond d'amour pour une demoiselle qui va le faire passer par tous les stades de l'enfer... La demoiselle est effectivement à claquer, (et même pire... Vu que le héros est boucher de son état, et qu'on a vu en détail au début du film son modus operandi pour zigouiller les cochons, on espère qu'il va faire de même avec elle mais bernique...) Longuet.

10 février 2011

d'Asie (mais pas dans le métro) 1

Festival des Cinémas d'Asie de V. (mise en route)

Pour des raisons personnelles (que connaissent ceux qui me connaissent!), j'étais jusque là en délicatesse avec ce Festival. Je le suis toujours, mais, n'est-ce pas, les choses changent, et ce n'est pas parce qu'on en veut à certaines personnes qu'on devrait se priver de certains autres plaisirs, n'est-ce pas, alors, cette année, carrément, j'ai pris un Passeport.  (Il est amorti à partir de 13 films)
J'ai fait le plein pour la journée du mercredi (5 films), pour jeudi, une bienheureuse initiative de grève au niveau national m'a permis d'en programmer 4 supplémentaires (pour la séance du matin, après avoir longuement hésité, je me suis rangé aux recommandations de Catherine "Jiminy Cricket", et je suis -courageusement, il faisait froid- allé manifester plutôt que de voir Le père ou revoir Memories of murder. Héroïque, non ?

J'adore l'ambiance des festivals (et je me suis d'ailleurs promis que, pour ma première année de retraite, je me les "ferais" tous (enfin, les connus : Belfort, Clermont, ici, et pourquoi pas  La Rochelle, Locarno, mais revenons à nos moutons asiatiques...),c'est un temps hors du temps, une réalité autonome en dehors de la réalité vraie.

Un genre d'idéal de bonheur terrestre, en ce qui me concerne : on n'a rien d'autre à penser que ce qu'on va voir ensuite, ce qu'on vient de voir précédemment, et satisfaire des besoins primaires (manger, boire, pisser, dormir), dans la mesure du possible, discuter avec des inconnu(e)s, s'installer dans son fauteuil et juste attendre que ça démarre... Oui, le bonheur ? (mais, me disais-je, ça pourrait être tout aussi justement une figuration assez proche de l'enfer : être perpétuellement dans la file d'attente pour le film suivant, en sachant très bien que ça ne s'arrêtera jamais...)

Car, comme disait Perec à propos du labyrinthe, le Festival ne mène nulle part en dehors de lui-même (ou "qu'en dehors de lui-même" ? est-ce que ça change le sens ?) On prend ses billets pour une succession de trajets, consécutifs ou pas, qui s'effectueront pour des durées déterminées dans des conditions variables. Tout est d'abord une question de véhicule, et il y en aura des neufs, des rafistolés, des repeints de frais, des chamarrés, des austères, des frais du jour, des passés de mode, des cahotants, des trop rapides, des instables, des tortillards, des omnibus, des qui secouent, des qui bercent, des qui font trop de bruit, des qui manquent de souffle, des qui démarrent bien mais terminent dans le mur, des qu'on perd en chemin, des qu'on raccroche in extremis, des qu'on a du mal à quitter, des accueillants, des incommodes, des attirants, des trompeurs, bref, la liste en serait quasiment infinie...

c'est à chacun de s'organiser, au départ, pour déterminer son itinéraire perso (seul ou en compagnie) choisir chacun de ses trajets, quitte à modifier son itinéraire en cours de route pour cause de conseils touristiques éclairés, ou de voisinage aimable,ou de faim subite,  ou toute autre raison (il suffit parfois de si peu...)

Et nous (me) voilà donc parti(s)!

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