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lieux communs (et autres fadaises)

18 juillet 2022

bananas et gin tonic

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LES MINIONS 2
de Kyle Balda, Brad Ableson, Jonathan Del Val

Bof bof! Parti pour voir le film d'Ozon et réalisant qu'il ne passait qu'à 16h, j'en ai profité pour. Première séance, quand je suis entré dans la salle j'ai eu un petit coup au coeur en repensant aux séances scolaires : beaucoup de gamins, joyeux, qui rebondissent sur leurs sièges dzoïng dzoïng, papotent, popcornent, posent des questions, ont envie de faire pipi au(x) mauvais moment(s), etc., (j'ai d'ailleurs envoyé un sms à Catherine pour lui évoquer la situation). Je n'ai vu aucun film de la série Moi moche et méchant mais je suis assez sensible à la poésie burlesque et décalée des Minions. Là il est question de la jeunesse de Gru, de son apprentissage en tant que méchant, mais j'ai trouvé l'histoire complexe pour des enfants, sans vraiment réussir à m'y intéresser, la musique fatiguante (ouhlala les seventies...), et tout ça en regrettant que les meilleurs gags figurent dans la bande-annonce. Bref, bof bof bof...

 

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PETER VON KANT
de François Ozon

Déjà, les deux modèles différents de l'affiche (référencés Warhol), qui me ravissent. Le film se revendique comme "librement inspiré par" Les Larmes amères de Petra Von Kant, de R.W Fassbinder, (1972 : j'étais encore "trop petit" cinéphiliquement et je ne l'ai pas vu). Ozon prend la pièce et "transpose" la distribution, et hop! Petra Von Kant devient Peter. Et de dessinatrice de mode devient réalisateur de cinéma. Et Peter est incarné par un Denis Ménochet carrément monumental. La Petra de l'histoire originelle avait une secrétaire à tout faire qu'elle surexploitait, et tombait amoureuse d'une troublante jouvencelle qui allait la tournebouler complet, (mais les aventures saphiques m'ont toujours bien moins intéressé que leurs homologues gaies) et donc notre Peter a un secrétaire Karl, aussi amoureusement que silencieusement dévoué (c'est un rôle muet), et va se faire rouler dans la farine amoureuse par Amir, un jeune apollon frisotté. D'où les larmes du titre de la pièce, qui, si elles ne figurent pas explicitement dans celui du film, y figureront pourtant en bonne place... Peter a aussi une muse, Sidonie (Adjani dans ses grandes oeuvres, soumise -impassiblement- à des dialogues sur le refus de vieillir et la jeunesse éternelle...) celle justement qui lui a présenté Amir.
Une pièce filmée donc, dans un appartement dont on ne sortira que très peu (régulièrement, juste, depuis l'autre côté de la fenêtre,  pour figurer les saisons -et le temps- qui passent, ainsi que deux scènes presque à la toute fin, qui ajouteront encore un petit je ne sais quoi de plus à la cruauté de cette histoire d'amour(s).) Hormis les quatre personnages pré-cités, nous ferons aussi la connaissance de la fille de Peter (qui, époque oblige, est coiffée comme Mireille Mathieu), et, sublime entre les sublimes, cette toujours très chère Hanna Schygulla, qui joue la mère de Peter (et qui, pour mémoire, jouait aussi dans la Petra von Kant  originelle, mais le rôle de la jeunette).
Le film est implacablement (impeccablement) fascinant, comme le rouge très rouge d'isabelle Adjani, on s'y aime, on s'y ment, on s'y fait des cadeaux,on y casse les cadeaux, on s'y hurle dessus, on s'y déchire et on s'y rabiboche, mais, impitoyablement, à la fin, on n'a plus qu'à tirer le rideau, sur cette histoire triste et simple (et "normale") comme la vie... On retrouve, minutieux, le sens du théâtre filmé qu'Ozon avait déjà manifesté dans 8 Femmes, ce sens du glamour, de l'artifice et de la représentation.
Je n'ai donc pas de moyen de comparaison avec l'original, mais, sur tw*tter a eu lieu récemment une intense campagne de dénigrement et de détestation du film d'Ozon, par une bande de fassbinderolâtres échevelés hurlants et bavants, qui m'a quand même bien agacé. Eh oh! Du passé faisons table basse (celle-ci je ne m'en lasse pas...).Il est tout à fait possible de voir le film (et de succomber à son charme, certes, d'une certaine façon, suranné, mais de façon, justement, pleinement assumée) sans avoir vu l'original de R.W-F (que d'aucun(e)s semblent pieusement conserver sous cloche, en le qualifiant de "meilleur du monde" et en pleurant devant chaque matin...)  Sans forcément comparer. Restons calme(s)!
J'avoue qu'en sortant du film je me sentais un peu partagé (souvent, Ozon, c'est vrai, c'est un peu les montagnes russes...) Aimé ? Pas aimé ? Plus aimé que ? Moins que ? Et bien, après quelques jours, le plaisir (souvenu) du film excède largement les eventuels incorforts générés et/ou ressentis lors de son visionnement. Ozon revendique sa passion pour Fassbinder (témoin cette très touchante photo en fin de générique...) et s'est donc fait plaisir (et nous a fait plaisir) en lui concoctant ce petit hommage de derrière les fagots, et je ne pense pas que Rainer W. s'en serait beaucoup formalisé (mais, de toute façon, il est mort, eh!).
C'est un (très) bel objet (trop, peut-être ?), brillant de mille feux (d'artifice(s)), luxueux, oui, ostentatoire, sans aucun doute, et à l'image, finalement, de cette chère (très chère) Isabelle A. : un produit marketing de haut vol. De grand luxe.

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(j'aime beaucoup les deux affiches...)

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17 juillet 2022

faire sonner le portique

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ENTRE LA VIE ET LA MORT
de Giordano Gederlini

On l'avait en film A, puis on ne l'a plus eu, et finalement avec la fête du cinéma on a pu le voir pour encore moins cher (4€!). Un film intriguant : une belle affiche bleue, un nom de réalisateur qui sonne plutôt italien (pas du tout en fait il est français d'ascendance chilienne), un casting international : Antonio de la Torre, une grosse pointure espagnole (El reino, Que dios nos perdone, La Isla Minima) du polar burné, Marine Vacth (découverte dans Jeune et jolie, de François Ozon, en 2013) et Olivier Gourmet, qu'on ne présente plus depuis toutes ces années (depuis La Promesse, des frères Dardenne, en 1995). Un premier long-métrage a priori en forme de polar, mais qui finalement n'est pas tout à fait ce qu'on pensait qu'il allait être. Un film franco-espagnol qui se passe en Belgique, qui démarre comme un fait divers (un incident de personne dans le métro) et finit dans un hall de départ, après quelques scènes de -entre autres- furieuse pyrotechnie.
Une première mort qui n'est pas non plus vraiment ce qu'elle a l'air d'être, touchant un conducteur de métro dans le même cas, puis une inspectrice, puis un commissaire, qui vont nouer et dénouer des liens qui s'avèreront autant familiaux que strictement polardeux. Peut-être même plus, d'ailleurs.Le "conducteur de métro" est très impressionnant (il y a de quoi), (presqu'un peu trop d'ailleurs au début pense-t-on, mais la suite justifiera pourquoi...). Vacth et Gourmet le secondent efficacement, dans ce film qui, sans que cela pose vraiment problème, a tout de même un peu le cul entre deux chaises cinématographiques : l'action pyrotechnique et burnée et l'introspection familiale (le sous-texte affectif en contrepoint).
Merci la Fête du Cinéma!

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16 juillet 2022

la rafle du vel d'hiv

« Se souvenir, ce n’est pas cultiver la haine comme on le ferait avec un ennemi héréditaire. C’est surtout marquer un jalon de l’histoire et chercher à comprendre pourquoi l’homme est capable d’exactions telles que l’imagination est insuffisante pour les concevoir. » (Maurice Rajsfus)

Il y a quatre-vingt ans, la saloperie bureaucratique à l'oeuvre :

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La Rafle du Vel d'Hiv
16/17 juillet 1942

« Nous ne savions pas que c’était la police française que nous devions craindre.
Nous ignorions que cette institution irait au-devant des revendications des nazis.
Comment pouvions-nous envisager que les chefs de la police française allaient suggérer à la Gestapo, non seulement l’arrestation des femmes, mais également celle des enfants.
Hypothèse invraisemblable.
Complices forcenés des bourreaux, les responsables de la police française estimaient qu’il ne devait pas rester de traces de leurs méfaits.» (Maurice Rajsfus)

16 juillet 2022

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"La vie réelle se porte mieux si on lui donne ses justes vacances d’irréalité." (Gaston Bachelard / L’eau et les rêves)

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"Plus le développement intellectuel et moral d’un homme est élevé, plus l’homme est libre, et plus la vie lui donne de satisfaction." (Anton Tchekhov)

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"Seules les pensées que l'on a en marchant valent quelque chose" (Friedrich Nietzsche)

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"J’aime les nuages… les nuages qui passent… là-bas… là-bas… les merveilleux nuages !" (Charles Baudelaire)

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"Vous êtes sur Terre, c'est sans remède." (Samuel Beckett)

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Le Projet Blair Witch

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"Le seul bien qui me reste au monde est d’avoir quelquefois pleuré." (Alfred de Musset)

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"La vie est courte, transgressez les règles, pardonnez rapidement, embrassez lentement, aimez véritablement, riez sans contrôle et ne regrettez jamais quelque chose qui vous a fait sourire." (anonyme)

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Rodolphe Burger

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Le cancer de Poutine proposé pour le Prix Nobel de la Paix (le Gorafi)

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"Et perdez-moi, au loin, au loin."  (Henri Michaux)

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Francis Bacon

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"Le réel, dit Lacan, c’est quand on se cogne." (Christian Lehmann / Libé)

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Cy Twombly

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"Penche-toi sur ton passé, répare ce que tu peux réparer, et tâche de profiter de ce qui te reste." (Philip Roth)

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"On croit que, lorsqu'une chose finit, une autre recommence tout de suite. Non. Entre les deux, c'est la pagaille." (Marguerite Duras)

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"Je ne pense à rien, et que c'est bon !" (Fernando Pessoa)

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Joost Swarte

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"Je photographie pour vérifier à quoi ressemble le monde quand il est photographié." (Garry Winogrand)

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photo de l'année National Geographic

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'C’est tout ce qu’on peut espérer, en fait : être heureux quelque temps, et puis s’en souvenir après." (Philip K. Dick)

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Duane Michals

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"Les cœurs des femmes sont comme ces petits meubles à secrets, pleins de tiroirs emboîtés les uns dans les autres ; on se donne du mal, on se casse les ongles, et on trouve au fond quelque fleur desséchée, des brins de poussière – ou le vide !" (Gustave Flaubert, Un cœur simple)

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15 juillet 2022

plutôt l'ours ou le crocodile ?

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IRRÉDUCTIBLE
de Jérôme Commandeur

J'avais vu la bande-annonce, que j'avais trouvée sympathique (même si un chouïa trop explicative), j'aime plutôt bien le bonhomme, j'avais envisagé vaguement d'aller le voir, sans me fixer d'échéance, et c'est finalement un appel d'Emma, et un concours de circonstances idoine, qui ont fait que nous y sommes allés dimanche à 18h (mon deuxième film de la Fête du C., donc).
On a passé un assez bon moment, il faut le reconnaître, le réalisateur est assez doué pour metre en place des situations qui prêtent à sourire, voire, à l'occasion, à pouffer carrément... Les dialogues font le job, et on était plutôt de bonne humeur, avec Emma, à la fin de la séance, "un bon film de fête du cinéma, pour passer un bon moment de divertissement" avons-nous conclu. N'empêche que, une semaine plus tard (j'ai commis l'erreur de ne rien écrire dessus tout de suite, à chaud) tout le film ou presque s'est évaporé.
Me restent les interventions vocales du réalisateur (au début du générique de debut, vous savez, le moment où s'empilent (s'enquillent) les différentes petites animations correspondant aux différentes sociétés qui ont donné des sous, et à la fin du générique de fin, où il intervient pour mettre son grain de sel à propos de tout et de rien, pour meubler, parce qu'il n'avait pas assez de sous pour mettre de la musique jusqu'au bout), que j'ai trouvé assez plaisantes. On a bien compris le pitch en voyant la bande-annonce : un fonctionnaire qui refuse son indemnité de licenciement est successivement envoyé dans des lieux (et des fonctions) de plus en plus en improbables. On a aussi le plaisir de voir Laetitia Dosch qui fait grave sa Laetitia Dosch, et on a quelques "avec la participation de" plaisamment complices (Christian Clavier en délégué syndical! Depardieu en amoureux de la France au J-T, et Valérie Lemercier, moins lyrique, qui parle avec gourmandise des chiens qui reniflent la bite...). Ca dégomme tous azimuths les fonctionnaires, les DRH, les supérieurs hiérarchiques, les délégués syndicaux, les ministres, les tribus dans la jungle, les indemnités de licenciement, les unions libres à partenaires multiples, les familles recomposées, dans un spectre assez large de rigolardise allant du caustique au franchouillard...
Pas indigne, mais pas inoubliable. Voilà, un "film sympa pour la Fête du Cinéma", quoi...

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12 juillet 2022

BOJO

"Il peut parfois m’arriver de venir à la rescousse de puissances faillies ou de suffisances honnies une fois que les têtes roulent dans le caniveau. Il ne s’agira pas ici de réhabiliter Boris Johnson, faut pas exagérer. Mon propos tiendra plus du précis de décomposition du dirigeant d’une antique démocratie que d’une analyse a posteriori de l’exercice d’un pouvoir incertain de celui qu’on compare à Néron, quand il est moins fou incendiaire que Gribouille branquignol. J’essaierai aussi de comprendre pourquoi je répugne à lâcher les chiens aux basques de l’homme de Downing Street quand je me régale à hurler à l’infamie contre Trump et Bolsonaro, sans parler du meilleur d’entre eux, Poutine.

Sa blondeur ébouriffée et son toupet d’étoupe jaunie sont pour beaucoup dans la sympathie torve que je ne peux réfréner pour BJ. Le crâne argenté de ce zouave qui se coiffe avec un pétard me comblait d’aise tant je l’imaginais en fils illégitime de Maggie Thatcher pour le tranchant et d’Oscar Wilde pour le marrant. Avouons que sans ce plumet de paltoquet ahuri, j’aurais pris en mauvaise part les embardées de celui sur lequel je comptais pour renvoyer à sa caricature ultralibérale le royaume de mes alliés préférés. Lors de sa nomination voici trois ans, j’en étais certain, celui qui en remontre à Marilyn Monroe pour le naturel de son platiné ferait de Londres un paradis fiscal, un dérégulateur social et un valet de Washington. Ce qui aurait renforcé mes préventions contre mes bons amis d’outre-Manche. Le résultat n’est pas celui espéré. Il est pire, tant Johnson est trop fanfaron pour savoir où il va. Ses épis de blé dur et son échevelé débraillé auraient dû m’avertir du côté tombé du nid d’un esprit réversible, dévalant à reculons une pente pas forcément la sienne.

On ne va pas prétendre que Churchill, le héros de Johnson, n’a pas multiplié les revers et les volte-face. Le bouledogue, mâchouilleur de cigares et lappeur de whisky, a eu la chance… d’avoir un ennemi sanguinaire. Face à Johnson, il n’y avait que l’Union européenne qui ne veut pas de mal à grand monde. Cela a renvoyé à son inconséquence BJ, blondin plaisantin qui n’aura jamais le sex-appeal de Brad Pitt, la ténacité de Matt Damon, ni le charme de Hugh Grant, anglais qui n’en est pas moins brun.

Maire de Londres, Boris était un libertarien, un monteur de coups d’épate qui retombaient souvent sur ses pattes. Au 10, Downing Street, il a flotté en eaux troubles, orque batifolante, finissant par (s’)échouer. Cet aristo élevé dans les meilleures écoles et grandi à Bruxelles était un brexiteur à double face. Il hésitait entre nostalgie d’un ordre passé et souci de complaire aux comtés ouvriers du nord du pays ravagés par la mondialisation. Monsieur Brexit était un souverainiste qui ne savait sur quel pied danser plus qu’un isolationniste structuré, façon Le Pen, ou un populiste non aligné, à la manière de Mélenchon. Si je continue à préférer le décoiffé aux bien peignés à la raie sur le côté, et la liquette sortie de la ceinture au pli marqué du pantalon, j’ai découvert avec BJ que l’habit ne fait pas le moine et que le charmant bouffon pouvait aussi virer xénophobe et assez réac.

Malgré tout, il y a deux choses que je mets volontiers au crédit de BJ :

1) Le Brexit est une bonne chose pour l’Europe, tant Albion s’est toujours ingéniée avec plus ou moins de perfidie à ce que rien ne tourne rond. La rebuffade digérée, l’UE pourra profiter du départ de l’acrimonieuse rapiat pour aller de l’avant. Ensuite, on verra où ça la mènera. Réussira-t-elle à bâtir la force militaire nécessaire ou se planquera-t-elle sous le parapluie américain comme d’habitude ? En tout cas, c’est le Royaume de moins en moins uni qui a largement volé au secours de l’Ukraine quand la France, et surtout l’Allemagne, y allaient prudemment, malgré les suppliques des européistes les plus va-t’en guerre et les plus… anti-Boris.

2) L’excentricité de BoJo permet de claquer le beignet à ces insupportables demandes d’exemplarité qui laissent croire que seuls les angelots sont dignes d’être élus. Par ses excès, BoJo en remontre aux exigences de sobriété qui fleurissent alentour. Il est dans la dépense et la débauche quand la retenue et la contrition sont exigées. Il aime les fiestas et leurs ivresses, et gaspille ses bonus plus que prévu. Il ment sans vergogne, s’autorise ce qu’il interdit aux autres et soutient ses copains au-delà du raisonnable. Aîné de six, il sème des palanquées d’enfants plus ou moins reconnus et pouponne, à 58 ans, deux bambins issus de son union avec une communicante, âgée de 33 ans. Cet atypisme aussi cabotin que méprisant est la preuve que l’accès aux responsabilités n’est pas réservé aux premiers communiants aux désirs innocents et aux envies froides comme la mort. Ensuite, il est possible que l’honorable Monsieur Johnson ait un peu trop fait son BoJo pour durer." (Luc Le Vaillant / Libé)

(J'ai toujours eu un faible -que j'ai du mal à m'expliquer mais je n'essaie même pas- pour Boris Johnson...)

11 juillet 2022

la belle et le connard

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LES GOÛTS ET LES COULEURS
de Michel Leclerc

J'ai une tendresse certaine pour les films de Michel Leclerc (et encore plus depuis le formidable PIngouin et Goéland). Dans celui-ci, un beau couple de romcom (comédie romantique), le genre que tout oppose au début, mais a propos desquels le spectateur n'est pas dupe et sait pertinemment qu'ils vont- en principe- tomber dans les bras l'un de l'autre, éperdument. Les tourtereaux ce sont Rebecca Marder ("de la comédie française", découverte il n'y a pas si longtemps dans le frémissant film de Sandrine Kiberlain Une jeune fille qui va bien) et Félix Moati pour lequel j'éprouve, aussi, une tendresse certaine (qui est un habitué des films de Michel Leclerc, mais pas que... -ah, Gaspard va au mariage...-). Elle joue Marcia, une jeune chanteuse qui galère un peu, et lui joue Anthony, jeune bourrinet un peu bas de plafond, mais qui a la particularité d'être le seul ayant-droit de Daredjane, une icône de la chanson gauchisto-contestataire des années 70, qui vient de décéder après avoir (bien) travaillé avec Marcia sur un nouvel album, donc inachevé, et donc posthume.
Et dans le rôle de Daredjane flamboie l'exquise Judith Chemla, qu'on découvre au début du film vieillie ridée et perruquée, mais qui va par la suite (magie du cinéma) retrouver sa prime jeunesse (on la suivra de 1970 à aujourd'hui, c'est dire...). A travers elle, il sera beaucoup question de musique (et de paroles surtout -à noter que toutes les chansons du film ont été co-écrites par le réalisateur) à travers la reconstitution -complice- de la (fausse) carrière de l'idole défunte (ah ce duo Daredjane / Rocheteau, on brûlerait de posséder le 45 tours en question!) faux Discorama, faux concert, faux clip à la Rita Mitsouko, rebel attitude à la Brigitte Fontaine... on n'est pas dupe, mais on y prend beaucoup de plaisir, c'est de notre jeunesse qu'on parle, hein...
Bon, paroles & musique, il est question -d'abord- de chansons (et de disques) mais romcom oblige, il sera, bien entendu (!) question d'amour. Chansons de rebellitude, certes, mais aussi chanson d'amour toujours. Et toi et toi et toi... Dans En roue libre, Marina Foïs et Benjamin Voisin étaient surtout dans une voiture, tandis qu'ici  c'est plutôt -logiquement !- dans un studio d'enregistrement que la romance de nos deux aspirants tourtereaux va se nouer (à moins que ce ne soit le contraire, hihi). Rebecca Marder et Félix Moati sont juste parfaits chacun(e) dans son rôle, et confirment, chacun(e) à sa manière qu'ils méritent d'être aimés.
Les seconds rôles sont aux petits oignons : Philippe Rebbot en manager aussi paternaliste qu'opportuniste, Eye Haïdara en épouse et sculptrice branchouille, Artus en dj-star, et, en passant, ce cher François Morel en crooner... consciencieux!, le temps d'un duo d'amour (et de fesses qu'on caresse, oh à peine comme ça en passant hein...).

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10 juillet 2022

donbass

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TRANCHÉES
de Loup Bureau

Un très beau documentaire en noir et blanc (avec juste un petit peu de couleur(s), pour un moment spécialement joyeux) sur un groupe de soldats ukrainiens, lors de la "précédente" guerre en ukraine (contre les nationalistes), le quotidien d'un groupe de bidasses (dont une seule de sexe féminin). on se souvient des shadoks qui pompaient, eh bien eux ils creusent (ils creusent vraiment beaucoup), ils tirent aussi un peu de temps en temps (sur "les autres"), et le reste du temps, s'occupent (comme ils peuvent). La "guerre" est présentée à la fois comme quelque chose de très abstrait, et, en même temps, de terriblement réel, réaliste, terre-à-terre.

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 (trop de films vus en peu de temps, trop de posts commencés en même temps, et du temps a passé, et le films s'est un peu éloigné...)

8 juillet 2022

laver des plats dans un torrent

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AU TRAVERS DES OLIVIERS
d'Abbas Kiarostami

(grâce à MUBI)
Qu'est-ce c'est bien! Mais qu'est-ce que c'est bien!
Commencé la journée avec ce film, et c'était vraiment une excellente idée. J'ai vu ce film à sa sortie, en 1994, et je me souvenais jsute, grosso modo, de sa scène finale (qui m'avait époustouflé, et continue encore de). Je me souvenais aussi de ce comique de répétition (la même scène jouée et rejouée , parce que la demoiselle ne veut pas parler au damoiseau...) mais j'avais oublié (ou peut-être pas complètement compris) à peu près tout le reste.
Et tout est bien, tout me plaît dans ce film (et je n'ai qu'une envie, voir ET LA VIE CONTINUE)...

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7 juillet 2022

toit ouvrant

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EN ROUE LIBRE
de Didier Barcelo

C'était le film A de la semaine. Dont on ne savait au départ pas grand chose. Ni de son réalisateur non plus (un court-métrage en 2011, plus la co-production du beau et intriguant Swagger en 2016). Mais on y allait plein de bienveillance (au vu des noms sur l'affiche, Foïs, Voisin, Clichet). Passé une mise en route "invraisemblable" (elle reste coincée dans sa voiture par une crise d'angoisse qui l'empêche d'en sortir -un peu comme les convives de L'Ange exterminateur de Bunuel, qui ne peuvent pas sortir du salon alors que la porte en est grande ouverte-), une fois donc avalée la couleuvre, le réalisateur met en place un road-movie en voiture jaune, direction Le Cap Ferret, un (souvent) huis-clos entre elle (Marina Foïs, que je trouve toujours aussi bien) et lui, Benjamin Voisin (découvert il n'y a pas si longtemps chez Ozon (Eté 85) puis chez Giannoli (Illusions perdues)), qui casse véritablement la baraque, avec sa colère, sa capuche, sa barbounette et son flingue (tout pour plaire). Louise (Marina Foïs) passera l'intégralité du film dans sa voiture, Paul (Benjamin Voisin) ne va faire qu'entrer et sortir et re, tournicotant autour comme un moustique rageur, le duo Foïs / Voisin fonctionne parfaitement, fait des étincelles juste comme il faut, et tout ça donne un film plus que plaisant, qui donne envie de les accompagner jusqu'au Cap Ferret, où Paul veut concrétiser la rage adolescente qui l'anime. On aura en plus, en prime, un excellent numéro de Jean-Charles Clichet en psy pris en otage et sommé de soigner Louise en thérapie express sous la menace d'un gros flingot.  Tout bien donc, (j'ai toujours eu un gros gros faible pour les road-movies, et peut-être encore plus ceux en voiture), péripéties, rebondissements, frictions, montées d'adrénaline,  jusqu'à la fin que je trouve plutôt astucieuse.
Et on aura appris la différence entre toit ouvrant et toit ouvert...

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Capture d’écran (2011)

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