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lieux communs (et autres fadaises)

27 janvier 2024

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MAKING OF
de Cédric Kahn

J'ai toujours adoré les films avec un film dedans (depuis LA NUIT AMÉRICAINE, ça ne nous rajeunit pas). Cédric Kahn est un homme que j'aime (il porte beau) comme acteur (je le trouve toujours juste) et comme réalisateur (là, ça dépend des coups, il y a des films sublimes (LA PRIERE, LE PROCES GOLDMAN), d'autres que je trouve très bien (FÊTE DE FAMILLE, ROBERTO SUCCO) et d'autres que j'aime moins (VIE SAUVAGE, L'ENNUI), et même certains que je n'ai pas vus et que j'aimerais bien voir (TROP DE BONHEUR, BAR DES RAILS).
Tout ça pour préciser que ce film-ci se situerait plutôt dans le haut du panier Kahnien.
Parce qu'il parle de cinéma donc, et de film dans le film (et, comparé à, par exemple, LA NUIT AMERICAINE, il n'a pas du tout à rougir) et parcequ'il aligne une distribution rutilante : autour du réalisateur (Denis Podalydès, parfait), de son acteur principal masculin "bankable" (Jonathan Cohen) et de son actrice principale féminine (Souheila Yacoub) gravitent Emmanuelle Bercot (en chargée de production bien les pieds sur terre), Xavier Beauvois (inénarrable en producteur "douteux"), et surtout surtout, d'après ce qu'a dit le concerné en interview, en alter ego de Cédric Kahn, Stefan Crépon, découvert en assistant gominé (et plutôt tongue in cheek) de Denis Ménochet dans le PETER VON KANT de François Ozon, oui, Stefan Crépon que j'ai carrément qualifié d'"atomique" en visionnant le film... Là, il est parfait, il casse la baraque. Carrément. un grand acteur pour un grand rôle.
On a -déjà- toutes les raisons d'être ravi(s) et voilà que nous tombe du ciel, via l'écran de l'ordinateur, la cerise sur ce gâteau cinématographique cette toujours aussi aimée Valérie Donzelli, en infirmière loin de son mari (Denis P.) qui voudrait bien réussir à lui rappeler qu'ils sont en instance de séparation.
Et le film dans le film, ça raconte quoi ? "Basée sur des faits réels", l'histoire est celle des ouvriers d'une usine qui ont fait grève jusqu'à obtenir la reprise de leur usine en autogestion. Sauf qu'en vrai ça a foiré, ils n'ont rien obtenu du tout, l'usine a été délocalisée, les patrons ont continué à s'en mettre plein les fouilles, et les ouvriers n'ont eu plus que leurs yeux pour pleurer.
Ca c'est l'histoire "vraie", et la version que le réalisateur a commencé à tourner. Sauf que ce n'est pas cette version-là du script qui est parvenue sur le bureau des producteurs (affectueusement surnommés "Boule et Bill"), mais une autre, (avec une fin couleur rose bonbon, où les ouvriers obtiennent gain de cause, reprennent l'usine et youp la boum tout va bien dans le meilleur des mondes), honteusement caviardée par l'enfoiré de producteur (Beauvois est grandiose dans le rôle).
Et c'est là que ça devient délicieux : les deux niveaux des l'histoire (la fiction tournée d'une part, et les gens qui la tournent d'autre part) vont commencer à s'autocontaminer... et je ne vous en dirai rien de plus, parce que j'ai trouvé ça à la fois très intelligent et très fort... Bref ce Cédric Kahn là figurera  sans conteste parmi mes préférés, avec, je le répète, des félicitations pour l'ensemble des acteurs.
Je ne sais pas si c'est parce que c'est le début de l'année et qu'il faut encourager, mais j'aurais, du coup, presque des envie des top10, si si...

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24 janvier 2024

l'ukraine est trop loin et je suis trop vieux

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TESTAMENT
de Denys Arcand

Oh l'excellente, la divine surprise! c'est Hervé qui avait proposé ce film à la réunion de programmation, film qui était passé (complètement) sous mes radars perso, dont l'affiche ne me disait rien, et donc dont je n'attendais rien. (quand on attend trop, souvent on est déçu...), raison de plus pour que ça matche.
Nous sommes dans une "résidence d'ainés" (c'est plus joli qu'EHPAD, non ?), et nous faisons la connaissance de Jean-Michel, un des résidents de cet établissement, via la voix-off de son discours intérieur. Jean-Michel est vieux (70 ans), désabusé, et n'attend plus grand-chose de la vie, il va servir de porte-parole au réalisateur, Denys Arcand (qui nous régala jadis du DÉCLIN DE L'EMPIRE AMERICAIN). Oui, Jean-Michel est un vieux con désabusé, et voici que je me suis reconnu -identifié- avec effroi et délices dans ce qu'il raconte sur sa (fin de) vie et sa vision du monde.
Ca commence par les ronchonnades d'un vieux con (qui râle contre à peu près tout, vu qu'il est , comme je viens de l'écrire -moi aussi je suis un vieux con qui ressasse et rabâche-, en fin de vie ou presque), ça continue avec une histoire hilarante de fresque à faire disparaître (avec le retour de bâton consécutif en sens inverse) - comme quoi le ministère de la Culture québecois n'a rien à envier au français, surtout l'actuel-) et ça se termine (contre toute probabilité) en romcom*, avec roucoulades serments yeux humides et baisers qui vont avec.
Nickel, quoi.
C'est caustique, acide, mais aussi lucide, réaliste.
Donc, en vertu de notre âge canonique, nous lui décernons le premier Top10 de l'année.

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* comédie romantique, quoi

23 janvier 2024

la terre dans la gourde

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L'INNOCENCE
de Hirokazu Kore-Eda

Un récit un peu trop emberlificoté à mon goût (la même histoire racontée suivant le point de vue de trois personnes différentes: une mère inquiète (et surprotectrice)puis dépassée, un professeur fatigué, puis harcelée (et qui prend les choses trop à coeur), et, finalement le jeune garçon fils du premier et élève du second, qui - on le comprendra dans la dernière partie- s'ébat, "simplement" (et joyeusement) dans le "vert paradis des amours enfantines"...)
(Ok, j'ai dormi au début, ça m'a un peu démotivé... mais c'est tout de ma faute hein) .Bon, et les histoires d'école, d'enseignement, de profs et d'équipe éducative ça commence à -je me demande bien pourquoi d'ailleurs hihi- un peu me gonfler.
Pas mon film préféré de Kore-Edachounet, mais, en y repensant (et en me laissant influencer avec les autres spectateurs avec qui j'en ai parlé) plutôt bien quand même

En plus, j'aime beaucoup l'affiche.

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(mais l'affiche originale n'était pas mal non plus :)

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22 janvier 2024

la mère de la mère de sa mère

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LITTLE GIRL BLUE
de Mona Achache

Un film curieux, surprenant, étonnant. En hommage à une mère qui l'était tout autant. Et qui s'est suicidée, laissant une valise de carnets et des milliers de photographies. C'est sa fille, Mona, qui parle de sa mère, Carole Achache, avec une visible fascination, et évoque la façon dont celle-ci était, de la même façon, fascinée par sa propre mère à elle. Où la fascination de la fille pour la mère serait une affaire de famille.
La mère de la réalisatrice a eu une vie qu'on peut qualifier de "trépidante", évoquant notamment (et note amant, hihi) ses relations avec Jean (qui s'avère être Jean Genêt) et Juan (qui s'avèrera être Goytisolo).
Un torrent d'images, de vidéos, de mots, de lignes de carnets, pour essayer de faire le portrait d'une mère qui a fini par fuir.
Le film est dense, multiforme, intense, parfois presqu'indigeste tellement il nous proposé d'éléments à voir, à intégrer, à ingurgiter...
Et puis, il y a Marion Cotillard.
Comme une reine, elle entre, accroche son manteau (qu'on suppose de haute-couture) au porte-manteau, s'assoie sans rien dire en face du bureau de la réalisatrice, qui pose devant elle, alors, les différents effets de sa mère : son jean, son t-shirt, son gilet, ses lunettes, son grand collier, ses bagues, et une perruque frisée. Et la comédienne quitte ses vêtements pour mettre ceux de la mère, et, sous nos yeux, devenir elle.
C'est... impressionnant, la façon, dont, sous nos yeux, elle s'approprie ce personnage, ce moment où le mot incarnation prend tout son sens.
Et ce n'est qu'à la toute fin qu'on comprend pourquoi le film s'appelle ainsi : seulement, il reprend le titre d'une chanson de Janis Joplin (qui n'est pas forcément, je le reconnais, ma tasse de thé).

 

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21 janvier 2024

physique

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SI SEULEMENT JE POUVAIS HIBERNER
de Zoljargal Purevdash

Un film mongol, déjà c'est rare, réalisé par une femme, ça devient carrément rarissime! Alors on y court (puisqu'on n'est pas certains que nos amis du FICÂÂÂÂ l'aient programmé...). Résultat un joli film "familial", à la lisière du documentaire, dont le héros est un jeune homme qui est très doué en physique, et serait visiblement apte à entrer en fac s'il n'avait pas des problèmes bien plus urgents -et vitaux- à régler, au quotidien : sa mère (alcoolique) est retournée dans son village natal, pour gagner un peu d'argent, laissant le jeune Ulzii avec ses deux frères et soeurs dans une yourte sans bois, sans charbon, et sans nourriture... Ulzii a sa fierté et ne veut pas "apparaître comme un mendiant", donc, sous la yourte on ne se chauffe (ni ne mange) pas tous les jours. Heureusement il y a les voisins (attentionnés) et le prof de physique d'Ulzii (idem), qui vont réussir à aider -malgré eux- la fratrie.  Et même (la séquence est grandiose)  des membres des services gouvernementaux (parfaitement ridicules) qui interviennent chez les gens "en-dessous du seuil de pauvreté" pour installer gratuitement un dispositif permettant de brûler le charbon jusqu'au bout (chez des gens donc, qui n'ont ni charbon à brûler ni électricité pour faire fonctionner le machin en question.
(Renseignement pris, le film sera bien diffusé par nos amis du FICÂÂÂ, et je parie d'ores et déjà que moult spectateurs ne manqueront pas de défaillir d'émotion(s) devant les mêêêêrveilleux paysages...).
Un joli film, touchant, émouvant, avec un message in fine positif (ce qui n'était pas joué d'avance, vu la situation des personnages au début du film, et devant lequel il n'est pas interdit d'écraser une furtive larmichette...
Un beau titre, une belle affiche, une belle histoire simple... oui, on a le droit dêtre ravi

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20 janvier 2024

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"Après une longue dispute, si ta femme te dit "OK, fais ce que tu veux !", ne fais surtout pas ce que tu veux, ne bouge pas, ne cligne pas des yeux, ne répond rien, ne respire pas, fais le mort." (tw*tter)

*

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*

"Je cultive la haine de l'action comme une fleur de serre." (Fernando Pessoa, Fragments d’un voyage immobile)

 

18 janvier 2024

la voir en peinture

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LA FILLE DE SON PERE
de Erwan Le Duc

Ca fait du bien de commencer l'année cinématographique par un film exquis, surtout en compagnie de mes copines Catherine et Manue... Du même réalisateur, on avait adoré le délicieux -et surprenant- PERDRIX, en 2019. Là aussi il est question d'une famille, d'abord déséquilibrée par le soudain départ de la mère, et devenir relation fusionnelle entre le père et la fille du titre, avant qu'une nouvelle arrivante ne vienne tenter de rééquilibrer leurs rapports.
Bonne nouvelle, la fille c'est la -toujours aussi- bluffante Céleste Brunnquell (cette damoiselle ira très très loin, ça se sent et on lui souhaite), le père c'est le lunaire et toujours aussi délicieusement singulier) Nahuel Perez Biscayart, qu'on aime d'un amour pur et inconditionnel depuis l'excellentissime JE SUIS A TOI de David Lambert (2014), qui fit les beaux jours d'une Semaine Belge, et la "nouvelle" c'est la toujours juste (mais toujours trop rare aussi) Maud Wyler, que j'aime, elle, depuis le merveilleux 2 AUTOMNES, 3 HIVERS (2013) de Sébastien Betbeder.
Trois bonnes raisons, donc, d'être déjà de bonne humeur. Après qu'une voix-off nous ait narré les prémisses de l'histoire (voix-off qu'on n'identifiera d'ailleurs que bien plus tard, a posteriori en ce qui me concerne) nous voilà introduits dans la maison où vivent père et fille, au quotidien, une maison blanche avec beaucoup de couleurs : Rosa peint. Lui est entraîneur de foot,un entraîneur lunaire et décalé, entre citations philosophiques  sur lesquelles méditer en faisant des tours de stade et conseils paradoxaux donnés aux joueurs, d'une équipe qui ne gagne jamais, quant à la nouvelle arrivante, elle est chauffeur de taxi...
Comme PERDRIX le film est délicieusement loufoque, ajoutant au comique des situations l'improbabilité des personnages et leurs dialogues vigoureusement (et rigoureusement) très écrits, tout ça avec une remarquable dose de tendresse, du réalisateur envers ses personnages autant que des personnages entre eux. La maturité de Rosa, face à la fragilité de son père induirait presqu'un renversement des rapports parentaux / filiaux.
Bref on se régale, d'un bout à l'autre (même si la parenthèse portugaise finale n'était finalement pas si indispensable) et on jubile, comme si on avait inhalé une bouffée d'hélium, un gaz qui a le double avantage de vous faire rire en même temps qu'il vous rend plus léger.
Dans les discussions post projection est revenu plusieurs fois le mot subtilité. Oui, c'est très juste. Chaque personnage, par son fonctionnement, ses idées fixes, ses singularités, aurait pu ne se réduire qu'à une simple étude de cas, mais il n'en est rien, c'est beaucoup plus subtil que ça. Et beaucoup plus touchant aussi.

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9 janvier 2024

moments

(à la descente du bus 201)

Un jeune rebeu très souriant m'approche et me serre la main, le temps que j'essaie de retrouver son prénom, un autre jeune rebeu arrive, serre la main du premier (je pense qu'ils sont amis) puis la mienne, et, à ma grande surprise, entame la conversation avec moi. (l'autre jeune rebeu a disparu du coup). C'est un de mes anciens élèves, mais, étrangement je ne le reconnais pas immédiatement. Il me dit son prénom, et, bien sûr, je m'en rappelle quand il avait cinq ans, Ayman B., une "forte tête". Qui s'est changé en jeune homme exquis.  Il me dit qu'il est en fac de sport, et aimerait continuer pour pouvoir enseigner. Nous parlons de son frère, de son père. Puis il prend fort poliment congé de moi et s'éloigne.

(à l'arrêt Justices)

Un papy est monté dans le bus à cet arrêt (le dernier avant Vesoul puisque le bus 201 est direct). Au bout de quelques minutes, il se lève, et cherche le bouton pour demander l'arrêt, ne le trouve pas, demande à la cantonade quel est le prochain arrêt et nous sommes plusieurs à lui répondre "Vesoul". Il remonte la travée centrale jusqu'au chauffeur, auquel il explique son problème et dont j'entends que celui-ci  conclut en disant "allez vous installer", avant d'arrêter, très peu de temps après,  le bus devant -ouf!- le dernier arrêt de bus urbain bisontin, et d'en ouvrir les portes afin que le papy puisse descendre.

(au "Pôle Multimodal")

Elle boit une gorgée de café, pose le gobelet sur le couvercle de la poubelle métallique, étreint son mec, puis monte dans le bus ; le mec resté en bas reprend alors le gobelet de café et en boit une gorgée, en regardant le bus (ils n'échangeront pas de signe.)

(dans la salle d'attente du médecin)

J'ai bien entendu son nom de famille (il parle à la secrétaire, de dos), mais je l'ai tout d'abord pris pour son père, avec qui je n'avais pas spécialement envie d'échanger. Il attend un papier, moi aussi. Nous sommes tous les deux debout contre le radiateur, l'un à côté de l'autre, quand à un moment je dois tourner la tête pour répondre à la secrétaire,  nos regards se croisent, nous nous saluons, et je reconnais Sofian B. Nous évoquons l'année de grande section, je lui dis que je leur lisais les Contes du Chat perché, et lui me répond que désormais sa femme les lit à ses enfants. Il me dit que son frère Y. s'est engagé dans l'armée. Lui est marié, il a deux enfants, une très jolie barbe... pendant toute la conversation il me tutoie.

(rue Baron Bouvier)

il se gare (en marche arrière et en descente) en faisant un créneau pas plus approximatif que les miens (il n'est pas vraiment tout près du trottoir), il baisse alors sa vitre et s'exclame -bruyamment- "je suis garé comme un porc!"

(parking rue Serpente)

je monte la rue pour aller me garer, mais à première vue le parking a l'air plein à ras bord, il y a même une voiture stationnée dans l'allée, juste à l'entrée... Comme je m'apprête à passer ma route, une main sort par la vitre ouverte, côté conducteur,  de la voiture en question, et me fait un signe vers l'arrière, répétitif, m'informant qu'il y a une place libre, ce qui est effectivement le cas... merci Monsieur je vais m'y garer de ce pas!

(en bas)

(vus par la fenêtre) deux événements concomitants : un joli technicien barbu en bonnet s'active au-dessus de différentes plaques d'égoût entrouvertes (je l'avais pourtant entendu depuis un moment, je l'ai vu presque trop tard) et, simultanément, ma proprio, revenant du marché est tombée sur le râble des deux propriétaires des deux ou trois chiens qu'ils promènent non attachés tous les jours dans le quartier (d'ailleurs l'un d'eux a traversé la rue pour aller tourner un peu autour du technicien) et qui laissent des merdes partout, avec semble-t-il une prédilection pour juste devant le porche, que d'ailleurs, après les avoir engueulés, (il semble même qu'ils soient partis puis revenus pour argumenter) elle s'active à nettoyer, à grands coups de balai et de seau(x) d'eau savonneuse.

(dans le bus)

ce soir est monté un homme qui s'est installé quelques rangs derrière moi (heureusement) et a commencé a tousser sans discontinuer de Besac à Vesoul (un son de toux pas très rassurant, d'ailleurs) ; heureusement j'avais dans mon sac un masque que j'ai sorti assez vite et me suis mis sur le museau

(12h30)

il avait annoncé qu'il serait là à 12h30. L'attente. Voilà 12h15, le quart d'heure avant, qui fait battre le coeur (l'espoir) ; 12h30 personne, commence le quart d'heure après (le doute) ; 13h : (on estime lui avoir laissé assez de temps) la déception.

(dans le hall du Victor Hugo)

j'observe derrière les portes vitrées les travailleurs qui s'affairent dans la rue, juste devant le cinéma, le projectionniste me fait remarquer qu'ils ont ôté les moëllons qui permettaient d'accéder au cinéma, et me propose de me faire sortir "par l'arrière", ce qui est plus facile, tandis que j'observe, admiratif, le cul d'un ouvrier, en gros plan, penché sur je ne sais pas quoi, et que j'envisage presque de sortir mon téléphone ;il réitère sa proposition, et m'ouvre la route en s'avançant au milieu des gens qui attendent dans le hall, et je suis bien obligé de le suivre, tandis qu'il pousse la porte qui donne accès à la ruelle, "derrière", parfaitement déserte.

(arrêt Justices)

le vendredi le bus 201 est doublé pour cause d'afflux massif de jeunes gens, et voilà pourquoi notre bus 201 se retrouve à cul avec l'autre bus 201 (ils ne feront même pas la course, notre chauffeur n'est pas joueur).

(à la caisse au Super U)

Je dis "Pardon..." à la dame devant moi parce que je l'ai légèrement touchée en me penchant pour prendre un séparateur de courses, elle se tourne vers moi et me répond, les yeux dans les yeux, un "On ne pardonne plus, on tue..." définitif, avant de se retourner pour s'occuper de ses courses

(dans l'armoire)

oh oh j'ai remis la main sur ce pull camionneur noir et beige acheté il y a 30 ans, et que je peux encore mettre (c'est le seul vêtement acheté il y a trente ans que je puisse encore mettre) et je l'ai donc mis. il a des petits trous et des accrocs, mais j'en ai aussi.

(sentimental)

je devrais penser à lui comme je pense à la crème anglaise, aux côtes de boeuf, au pralin, aux calissons : j'aime vraiment ça, mais je ne peux pas en avoir tout le temps, ça me ferait du mal.

(chr*nopost)

acte 1 : j'ai commandé un accessoire "spécialisé" (que, comme dirait Brassens, "rigoureusement ma mère m'a interdit de nommer ici"), le facteur est passé pendant que j'étais à Gy, et l'avis de passage, plutôt abscons me stipule que je pourrai le récupérer à la grande poste 2 jours plus tard
acte 2 : un mystérieux correspondant en 03 77 me harcèle d'appels téléphoniques sur mon portable, et ce depuis hier, quand j'étais à Gy (3 appels consécutifs) ; quand c'est un numéro inconnu, je ne réponds pas. Et voilà que, consultant mon journal d'appels, je constate que le même numéro réitère ses appels aujourd'hui... je fais la sourde oreille, et je finis même par envoyer un sms "quand allez-vous cesser de me HARCELER ?"
acte 3 : tandis que je fais la sieste, on sonne à la porte, je vais ouvrir, et je vois monter le préposé, qui me tend mon paquet (de bonnes dimensions, en me disant "ça fait deux jours que j'essaie de vous joindre..." ; je me confonds en excuses, il est très aimable, souriant, me dit "ah vous habitez là maintenant ?" et je reconnais un ancien parent d'élèves, plutôt réputé pour être très pieux, et je souris d'autant plus en pensant au contenu du paquet qu'il me tend, en me disant "S'il savait..."

4 janvier 2024

dernière séance 2023

(deux films " initialement pas prévus")

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VERMINES
de Sébastien Vanicek

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Vu à prix d'or (8,50! le jeune caissier ne m'a pas fait de cadeau, mais il n'est pas là pour ça non plus), mais bon, j'en avais très envie... Un film qui fait peur, avec des jeunes de banlieue et des araignées (avec beaucoup plus de celles-ci que de ceux-là, et plus le film avance et plus le rapport de proportion augmente en défaveur des jeunes... Il s'agit d'un premier long, et j'ai trouvé ça très bien fait... et très efficace! Un film d'horreur avec un sous-texte politique, (dans la lignée des MISERABLES de Ladj Ly, si si) dont j'ai craint un instant qu'il ne se termine avec le même nihilisme jusqu'auboutiste que LA NUIT DES MORTS VIVANTS, mais, heureusement, non). Un "film de genre" très bien construit, aux effets bien dosés (j'adore l'effet "Rosemary's baby", utilisé à plusieurs reprises, -quand le spectateur voit, en fond d'écran, des choses que les personnages ne voient pas-), bref une réjouissante réussite (et la critique ne s'y est pas trompée, le film ayant été très bien reçu tous azimuths).

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LES COLONS
de Felipe Gálvez

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Dominique m'en avait dit beaucoup de bien (l'ayant vu à Besac au Kursaal) , confirmé par Hervé (qui l'avait vu à ENTREVUES) et nous l'envisagions pour notre prochaine semaine Latino, mais voilà qu'il nous tombe tout rôti, en sortie nationale! (On ne va pas se plaindre, mais bon)
Un film chilien, dont l'action se situe au début du siècle dernier, où un propriétaire terrien (dans lequel j'ai reconnu ce cher Alfredo Castro) charge un militaire anglais d'aller jusqu'à la limite de ses propriétés, pour, entre autres choses, régler leur compte aux autochtones qui y vivent (les indiens mapuche). Le militaire anglais a choisi pour l'accompagner un métis, peu bavard mais excellent tireur, tandis que le propriétaire lui a adjoint d'office un ancien marin américain (c'est le trio qu'on voit chevaucher sur l'affiche.)
J'ai pensé au JAUJA de Lisandro Alonso (le personnage du militaire, sans doute), et, encore plus à LA LEGENDE DU ROI-CRABE, des sieurs Rigo de Righi & Zoppis. C'est un film magnifique et violent (magnifiques, les paysages, et violents, les protagonistes). Un "film d'hommes" (qu'on aurait pu tout à fait sous-titrer Affreux, sales et méchants), dans lequel il faut attendre l'épilogue ("sept ans après") pour voir apparaître des personnages féminins (dont celui, grandiose, d'une indienne, dans un plan aussi simple qu'inoubliable), permettant de prendre une certaine distance, même si cruellement ironique, avec l'aspect bas de plafond et bourrin (et testostéroné) -et puant- des personnages de la "première partie" (de presque tout le film, en fait).
(Rajouté in extremis dans mon top 2023)

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3 janvier 2024

... et surtout la santé

en guise de voeux :
de Besançon à Bellou en passant par Paris, douze image pour (bien) commencer l'année

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