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lieux communs (et autres fadaises)

16 juin 2022

CMFUBJ (spécial bac philo)

"Dis quelquefois la vérité, afin qu'on te croie quand tu mentiras." (Jules Renard)

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"J’ai assisté incognito à la déroute progressive de ma vie, au lent naufrage de tout ce que j’aurais voulu être." (Fernando Pessoa)

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"Ecrire, c'est aussi ne pas parler. C'est se taire. C'est hurler sans bruit."  (Marguerite Duras)

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Capture d’écran (1841)

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"Toute ma vie j’ai rêvé du moment où, fixé enfin, autant qu’on peut l’être avant d’avoir tout perdu, je pourrais tirer le trait et faire la somme." (Samuel Beckett)

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"Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l'être mais aussi la sagesse de distinguer l'un de l'autre." ( Marc Aurèle)

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"La violence, sous quelque forme qu’elle se manifeste, est un échec." ( Jean-Paul Sartre)

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"Les Hommes naissent libres et égaux en droit. Après, ils se démerdent." (Jean Yanne)

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"Être heureux ne signifie pas que tout est parfait. Cela signifie que vous avez décidé de regarder au-delà des imperfections."  (Aristote)

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"Quand un homme ne dit rien alors que tout le monde parle, on n'entend plus que lui !" (Raymond Devos)

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Capture d’écran (1846)

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"Quand on perd le droit d'être différent, nous perdons le privilège d'être libre." (Charles Evans Hughes)

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"Je suis chez moi entre le jour et le rêve." (Rainer Maria Rilke)

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13 juin 2022

la routine

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PETITE FLEUR
de Santiago Mitre

J'adore être surpris par un film. Surtout un qu'on n'a pas du tout vu venir, et qui surgit plop! devant nos yeux écarquillés. Un film d'un réalisateur sud-américain (dont on a vu me semble-t-il El presidente), un film dont l'action est située à Clermont-Ferrand (coucou Guiraudie !), un film dont le scénario a été co-écrit avec Mariano Llinas (le réalisateur de La Flor, souvenez-vous le(s) film(s) fou(s) de quatorze heures!), un film dont la bande-annonce a semblé joyeusement perchée. Et un film pour lequel, finalement, on est tout seul dans la salle, en plus, à la séance de 16h pourtant (pas la digestive spécial troisième âge de 13h30...), et pour lequel donc on va rire tout seul (c'est drôle de rire tout seul dans une salle vide...).
Ca commence avec l'arrivée -en live, et pas via la cigogne ni les choux! - d'un bébé chez un jeune couple mixte (franco-argentin) : elle (celle qui accouche) c'est la toujours bien Vimala Pons et lui (celui qui assiste) se nomme Daniel Hendler (acteur uruguayen déjà vu, il y a quelques temps déjà, dans les excellents Whisky et 25 watts de Pablo Stoll Ward et Juan Pablo Rebella).
Ils sont venus s'installer il y a peu de temps à Clermont-Ferrand, où lui, dessinateur, a été embauché par une boîte dont le logo est un célèbre bibendum, avec pour tâche de redesigner le célèbre bibendum en question. Et il vient d'apprendre qu'il s'est fait virer par le DRH. C'est elle qui va donc aller travailler tandis que lui reste à la maison pour pouponner et s'occuper de leur petite Antonia. Il va faire la connaissance de la voisine (Françoise Lebrun) (qui propose ses services en tant que cuisinière et/ou baby sitter) et du voisin, chez qui il sonne pour lui emprunter une pelle,(et qu'il va finir par assassiner, presque accidentellement, d'un coup de cette même pelle) et qui n'est autre que la voix off du film, Melvil Poupaud, en très grande forme. voix-off qui nous a prévenus dès le début du film qu'il est mort (mais bon il parle quand même comme William Holden dans Boulevard du crépuscule, fait qui m'avait fort chiffonné quand j'étais enfant mais je crois vous en avoir déjà parlé, non ?), et qu'il a, par la suite, par lui été assassiné tous les jeudis (c'est bien ce qu'on avait cru comprendre dans la bande-annonce), ghost in the machine (plutôt fantasma en la maquina dans ce cas précis) qui intervient à intervalles réguliers pour commenter l'action, entre sarcasme et affection.
Les échanges à la maison se font bilinguement (elle fait l'effort de parler en español tandis que lui ne fait que baragouiner en français) et c'est donc en réalité (délice!) un film en vost plutôt qu'une comédie lambda en français comme je le croyais en entrant dans la salle. Et le film va en remettre une couche dans la langue españole (et le plaisir auditif qu'elle m'apporte) avec l'entrée en scène d'un nouveau personnage, le nouveau psy/gourou/ coach mental de madame, interprété par ce cher Sergi Lopez (qu'on n'avait pas vu depuis un certain temps et qu'on a plaisir à retrouver en grande forme...).
C'est donc une plaisante comédie noire qui va se dérouler devant nous. Qui démarre très fort (trop ?) et calme ensuite un peu (trop ?) le jeu, dans une deuxième partie plus conventionnelle, moins carabinée... (qui changerait même, presque, son fusil d'épaule). Un film-surprise, hélas distribué un peu à la sauvette, sans tambours ni trompettes ni tapis rouge publicitaires (comme les grosses conneries américaines avec des avions et des acteurs botoxés qui font en ce moment -tant mieux pour eux les pauvres ils en avaient besoin- le bonheur des tiroirs-caisses en apnée de nos vaillants cinémas) et risque donc hélas une carrière météoritique et c'est bien dommage car il mérite mieux, incontestablement.
Un film cintré, givré, perché, qui s'affranchit de la gravité habituelle et lourdingue comme une bienvenue (et salutaire) bouffée d'hélium... Inspirez, pour ce qui est d'expirer, le film s'en charge, ne vous inquiétez pas...

 

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12 juin 2022

constat

 22h03 : j'ai honte d'habiter dans un départment de merde

12 juin 2022

dissocié

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MEN
de Alex Garland

(Je suis allé le voir à Besac parce qu'il y passait aussi en VO (alors que dans le bôô cinéma il ne passe -tsss!- qu'en VF).
Et j'y ai vécu du coup quasiment une expérience métaphysique. J'ai vu le film tout seul dans une salle en compagnie de 8 ados perchés en haut au tout dernier rang (là où je m'assoie d'habitude) et qui tapaient un joyeux bordel quand je suis arrivé, avant que le film commence, ce qui m'a un peu inquiété pour la suite... (j'avoue que j'ai envisagé le pire...) et tout au début du film, où ça continuait de discuter et de rigoler (et de popcorner), je me suis retourné (je m'étais installé deux rangs plus bas, étant donné que certains avaient carrément foutu les pieds sur le dossier du siège de devant) et je les ai -poliment, j'ai dit s'il vous plaît- priés de se taire, ce à quoi ils ont obtempéré d'assez bonne grâce, étonnament, après que le plus bavard, celui tout au bout du rang, ait tout de même rajouté un genre de commentaire ironique, histoire d'avoir le dernier mot. Ils se sont tous ensuite plutôt bien tenus dans l'ensemble (les filles alternantles gloussements complices et les chut! à l'adresse de leurs coreligionnaires ) mais le fameux celui du bout se manifestait régulièrement lors des scènes inquiétantes avec des commentaires à haute voix "la tête de ma mère" et autres "sa mère la pute" qui venaient donc soulignerce qui se passait à l'écran.
J'avais donc un film devant moi, sous les yeux, et un second derrière, via les oreilles... A un moment où je trouvais qu'il commençait à en faire un peu trop, je me suis retourné et j'ai vu qu'il se cachait carrément les yeux derrière son t-shirt, et quand il a vu que je le regardais, avant que je ne lui fasse une remarque, il m'a fait un geste montrant qu'il était désolé, mais qu'il n'y pouvait rien. Il avait la TROUILLE, ce jeune homme!).
D'ailleurs, à la fin, quand ils sont descendus pour sortir de la salle, ils sont passés devant moi, celui du bout en dernier,  m'a marmonné  de vagues excuses, en souhaitant ne pas m'avoir trop dérangé, sur ce je lui ai dit qu'au contraire, il m'avait fourni un deuxième film pour le prix d'un, ça l'a fait rigoler, et du coup il s'est arrêté pour me demander si j'avais tout compris du film, et je l'ai rassuré en disant que non...)

Un film d'un réalisateur que je ne connaissais pas (je n'ai vu ni Ex Machina ni Annihilation, que les critiques ont l'air de tenir en assez haute estime, mais dont all*ciné m'apprend qu'il a été le scénariste du splendide  Never Let me Go, ce qui me le rend immédiatement plus sympathique). Un film pour lequel ce même all*ciné a du mal à trouver une catégorie (horreur ? épouvante ? fantastique ? science-fiction ? ). Un film qui démarre très très doucement et qui va, très progressivementaussi  monter, en puissance jusqu'à un final complètement délirant (je me suis presque senti revenir trente ou quarante ans en arrière, devant les délires gore de Stuart Gordon (ReAnimator, ce genre...), et même au-delà.
L'héroïne est une jeune femme qui, lors de la première scène, voit son mari passer par la fenêtre (par sa fenêtre, oui, elle le voit passer), après une dispute conjugale (ils étaient sur le point de divorcer), et part donc se mettre au vert, pour tenter de digérer ce trauma, en louant un cottage cossu dans une bourgade de trou du cul du monde britannique. Au vert est tout à fait adapté, tant est si green la campagne so british où elle va faire de grandes balades (les rêveries de la promeneuse solitaire), oui ce vert flashy  comme celui des petits pois surgelés, qui ne sont pas, d'ailleurs, forcément british). Elle a été accueillie à son arrivée par Geoffrey, le propriétaire, presque trop attentionné, et va ensuite, au cours de ses balades, faire la connaissance des différents autochtones de ce trou perdu, dont aucun (de ces hommes) n'est a priori véritablement sympathique, -car tiens c'est vrai il n'y a que des hommes dans ce village, et dans ce film, la seule autre femme que notre héroïne étant sa meilleure copine avec qui elle échange au téléphone (en visio)- ). On est sur ses gardes, d'autant qu'on a vu en bas de l'affiche, ce slogan sibylin  Le mâle engendre le mal, qui nous met déjà dans l'ambiance. Car c'est bien de ces  mâles que vont venir les soucis de notre héroïne, au fil des face-à-face successifs que le réalisateur va mettre en place, générant de plus en plus de malaise, puis d'inquiétude, et carrément ensuite de TROUILLE (les fameux "la tête de ma mère" de mon jeune voisin de derrière).
C'est là que je vais ronchonner contre les critiques (ceux qui en quelques mots vous ruinent le plaisir de voir un film, il y en a qui sont vraiment trop forts pour ça...) et qui révèlent gratuitement une clé du film qu'il eût été plus judicieux que le spectateur découvre par lui-même, et qui gâchent un peu -beaucoup- le plaisir (c'est comme si un critique de Psychose avait écrit -attention spoil !- "Dommage que le rôle de sa mère soit tenu par le fils...", oui en effet c'est dommage de l'écrire, et donc je nen dirai pas plus ici...). Oui, dommage.
Le film qui, hormis le prologue, avait démarré comme dirait Dominique "à 2 de tension" finit furieusement avec tous les voyants dans le rouge (et même au-delà) .
Tout ça est bien ficelé, avec pas mal de  scènes flippantes rigoureusement mises en scène -et d'autant plus anxiogènes-, même si je ne suis moins fan de la dernière partie (que les mêmes critiques goujats auraient pu commenter par "le mâle engendre le mâle" hihihi). Un film étonnant (que certains critiques -pas les mêmes, d'autres- ont qualifié de "premier film d'horreur féministe"...) De belle facture, en tout cas.

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 Capture d’écran (1854)

Capture d’écran (1862)

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11 juin 2022

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"Dans son premier essai, Genèse, le physicien Guido Tonelli, qui a longtemps travaillé sur la découverte du boson de Higgs, choisit un parallèle audacieux, celui du mythe de la création en sept jours. Le premier jour dure ainsi 10-32 seconde (soit cent-millième de milliardième de milliardième de milliardième de seconde) quand le troisième, celui où intervient notre boson préféré, dure trois minutes et le quatrième 380 000 ans. Le résultat est étonnant et réussit à marquer une temporalité dans les événements fondateurs qui reste gravée dans notre mémoire." (Libé)

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Salut Albert!

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❝Quand la vie réelle nous échappe, on vit des mirages. C’est tout de même mieux que rien.❞ (Anton Tchékhov, Oncle Vania)

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from Rithy Panh

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"C'est ce que vous ne voyez pas qui est le plus effrayant." (Christopher Lee)

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no comment

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détail : larmes

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"Il ne faut pas pleurer parce que cela n'est plus, il faut sourire parce que cela a été." (Marguerite Yourcenar)

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"Ne te laisse pas tenter par les champions du malheur, de la hargne stupide, du sérieux joint à l'ignorance. Sois joyeux." (Pasolini)

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Tiens! ils sont passés à Paris ?  Tsss on ne me dit jamais rien...

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"La bêtise est infiniment plus fascinante que l'intelligence, infiniment plus profonde. L'intelligence a des limites, la bêtise n'en a pas. " (Claude Chabrol)

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une image qui me fait flipper...

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tsss... les temps changent!

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7 juin 2022

à malaise malaise et demi

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VORTEX
de Gaspar Noé

Un choc. J'y allais très prudemment (j'avais prévenu Catherine que si je trouvais ça trop dur je sortirais). Avec Gaspar Noé je me méfie... Françoise Lebrun, Dario Argento, déjà, a priori c'est questionnant. (Ca fait envie). Plus Alex Lutz, plus huis-clos, plus split-creen, n'hésitons plus hop! on embarque...
Le split-screen (qui fait hurler à la lune le "contre" de Télérama) est, non seulement très bien amené (la scène de lit et de réveil nocturne où le réalisateur met en place son dispositif avec infiniment de délicatesse) mais plutôt très bien utilisé, et ce jusqu'à la fin (Gaspar Noé va vraiment jusqu'au bout, jusqu'à la toute fin, (même si on l'avait un peu vu venir avec ce générique de début très très détaillé), et cette scène finale est radicalement parfaite je trouve. Glaçante et en même temps parfaitement objective.
Un appartement impressionnant, l'appartement de toute une vie, rempli à ras bord de bouquins, d'affiches, de papiers, où le partage d'écran rend encore l'espace plus asphyxiant, au fur et à mesure que le mal de "elle" (Françoise Lebrun, magnifique) empire.
Un film sobre (ça aussi ça étonne chez Gaspar Noé), -de sobre à sombre il n'y a qu'une petite lettre de différence- mais de plus en plus anxiogène. Irrespirable. Inéluctable (et irréversible aussi).
Silence de mort dans la salle lorsque les lumières se sont rallumées sur le mot FIN,  que personne ne semblait oser rompre...

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DON JUAN
de Serge Bozon

Vu juste après le Noé, glaçant. J'espérais en entrant dans la salle (le film commençait tout juste) m'y "changer les idées". Ca commence plutôt pas mal, Tahar Rahim est mimi dans son petit costume de futur ex jeune marié, planté par sa promise (Virginie Efira, multiple) le jour de son mariage, pour un regard surpris à la fenêtre envers une autre femme... Il est aussi, tiens donc, acteur, et répète Don Juan, avec une metteuse en scène au personnage limite schématique (voire caricatural(e)) et une Elvire débutante qui l'est tout autant. Il est malheureux et voit son ex-femme partout, mais surtout, hélas, il chante (et là c'est pas terrible, même avec toute l'indulgence requise pour le courage de ce pauvre Taharchounet), son ex-future femme chantera aussi un peu (elle est un peu plus convaincante), de même qu'un Commandeur en imperméable (mais lui c'est son métier de chanter), sous les traits d'un Alain Chamfort toujours touchant à regarder. Très vite le plaisir pris dans les premières scènes se délite, on a le sentiment que tout ça tourne un peu en rond (comme un chien après sa queue, oui oui) et, spectateur, on soupire un peu en attendant que ça se passe (et surtout qu'ils arrêtent de chanter). Bref, encore raté. Je ne sais pas si je vais continuer (m'obstiner à) voir ses films. J'avais pourtant beaucoup aimé La France (), où, pourtant déjà on chantait...

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6 juin 2022

LGBT

(sur MUBI)
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SUMMER VACATION
de Hofesh Gadol

Un joli court-métrage comme j'aime : Coquillages et crustacés sauce yiddish : la plage, la mer, le soleil, le mari, la femme et l'amant (mais l'amant de qui donc ? huhuhu). Sympathique et ensoleillé.

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(grâce à Zabetta 1)
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MON AMOUR
de David Teboul

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Pour PARLONS D'AMOURS, le Festival LGBT qu'elle organise du 22 au 26 juin dans le bôô cinéma (mon dieu! une quinzaine de films de pédés et de gouines, vous imaginez le séisme ?), Zabetta avait besoin d'un avis sur ce film, pour lequel (entregent...) elle m'avait fait parvenir un lien de visionnage. Par une drôle de coïncidence, c'est précisément la critique de ce film qu'Hervé m'avait fait miroiter à notre dernière réunion, parue dans P*sitif avec la photo ci-dessus (il connaît mon goût pour les QV, le bougre...). MON AMOUR, c'est un documentaire de 2h52 (la longueur est rédhibitoire...). Je pensais ne pas connaître le réalisateur, mais allocinoche me dit que si, que son documentaire Banya, (date de sortie inconnues) m'avait en son temps affriolé (presqu'une heure d'hommes au(x) bain(s), vous imaginez l'émoi...) et il faudrait bien, tiens, que je le retrouve...
Le film démarre dans la neige (c'est magnifique) de la Sibérie, où la voix-off du réalisateur nous apprend que celui-ci est allé s'installer à la mort de son ami/amant (je ne sais pas comment il faut dire). Il est parti là-bas, et y filme les autochtones (des deux sexes), qu'il interviewe en leur posant des questions sur leur couple, leur rencontre, leur désir, bref en les faisant parler d'amour, et en intercalant des séquences plus intimes où il parle de son amour à lui... Ca fait comme deux films en un.
Si le film est très touchant, il est aussi hélas très long, (et il faut un certain temps pour arriver à faire le lien avec la Sibérie (et ses habitants) et l'amour défunt du réalisateur, et j'ai donc livré mon compte-rendu -succinct- et mon avis : pas vraiment adapté pour cette première éditions de PARLONS D'AMOURS (mais tout à fait envisageable, par exemple, hihihi, pour le Mois du Doc!)

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(grâce à Zabetta 2)
098
VENT CHAUD
de Daniel Nolasco

Toujours en prospectant pour PARLONS D'AMOURS, j'avais évoqué à Zabetta EL CAZADOR, de Marco Berger (un réalisateur que j'adore et dont j'ai vu tous les films qu'il est possible de voir), annoncé chez Optim*le, distributeur de films LGBT qu'elle a contacté, mais dont le responsable au téléphone n'a pu lui proposer qu'un lien (entregent) vers ce film-là en précisant (oups!) qu'ils demandaient 300€ de MG. Petit poucet curieux, j'ai donc suivi le lien (le film était passé rapidement à Besac -genre une semaine avec uniquement des séances à 22h- et j'avais regretté de ne pouvoir le voir...)
Waouh! C'est brésilien et c'est vraiment chaud, très chaud (le titre ne ment pas!). Le héros, Sandro, est un nounours barbu et poilu (très poilu, même dans le dos) qui travaille dans une entreprise agro-alimentaire, il a un amant (barbu aussi) Ricardo, qui travaille dans la même boîte que lui, et ils s'envoient des sms en service pour se retrouver après le travail dans la forêt d'eucalyptus pour de viriles étreintes (et de tendres -mais énergiques- câlins).
Mais Sandro, à la piscine, est tombé amoureux du beau Maicon (qui ne le regarde même pas), et voilà que non seulement Maicon vient travailler dans la même boîte, mais que Sandro le surprend avec Ricardo en train de se faire du bien, dans "leur" forêt d'eucalyptus... Ah mais, on va voir ce qu'on va voir... Vengeance!
Le réalisateur aime les hommes, et les regarde (les montre) comme des objets de convoitise (gros plans sur des maillots de bains ou des shorts de foot, j'adore), se complaît à traîner dans les vestiaires (ça aussi c'est délicieux, toutes ses zigounettes à l'air en tout bien tout honneur) et sous les douches, et n"hésite pas à nous exposer quasiment tout le catalogue des actes sexuels entre hommes (le film est interdit aux moins de 16 ans avec avertissement) : pelles, pipes, branlettes, sodomies, ce qui fait déjà beaucoup (et aurait été suffisant à mon goût) mais voilà qu'il en rajoute encore dans l'imagerie homoérotique avec une série de rêves que fait Sandro, avec homme-chien arnaché de cuir, maître-chien arnaché idem, bordel d'hommes avec panoplie(s) fétichiste(s) (uniformes, casquettes, pinces à seins, etc.) le film alors -et c'est dommage- en devient carrément too much...  Je n'ai jamais été attiré par toute cette quincaillerie... (et Sandro a une facheuse tendance à vouloir lécher tout ce qu'il trouve : joue, blouson, bottes, et même par terre me semble-t-il).
Le film est "rééquilibré" par la présence féminine (limite virile, quand même) de la cheffe d'équipe de Sandro, louvoie par un suicide qu'on n'avait pas vraiment vu venir (vu qu'il s'agit d'un personnage "secondaire") et se conclue par une apothéose virile de gros câlins (et un, et deux, et trois!)
Je ne suis pas sûr que notre bon public vésulien soit vraiment prêt pour ça. Mais ça fait de jolies captures d'écran...

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4 juin 2022

la rayure sur la voiture de batman

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HIT THE ROAD
de Panah Panahi

Je n'ai pas pu m'empêcher d'y retourner dans le bôô cinéma pour vérifier si c'était toujours aussi bien.
Ca l'est.
Le gamin semble beaucoup moins énervant, la deuxième fois (on s'habitue ?)
Pour parler comme au FICÂÂÂ les paysages sont absolument mêêêêêêrveilleux (vraiment l'Iran s'y prête...), mais les personnages sont TOUS au diapason (et la mise en scène aussi...)
Du vrai bonheur ce film, d'un bout à l'autre.
Top 10 je confirme
(il fait partie de la catégorie des films que je pourrais revoir et revoir encore sans me lasser...parce que je sais que j'y retrouverais à chaque fois quelque chose de nouveau...)
Oui, des films que j'ai trop envie de revoir, simplement.

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3 juin 2022

polyphonies corses

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I COMETE
de Pascal Tagnati

Oh le beau film!
Séance de 15h45 au bôô cinéma : tous les gens, à la caisse, semblaient aller voir T*PGUN (de mes fesses), et moi,dans la salle 9 j'étais tout seul, j'étais le roi (tant pis pour eux tant mieux pour moi! )
Oh le beau film inattendu! (inespéré ?)
Je connaissais le morceau de critique que j'avais copié/collé dans notre plaquette (from Libé, qui avait a-do-ré mais bon des fois je me méfie), et qui ressemblait autant à une critique que ce film, justement, ressemble à un film : "de loin".
De "films corses"  je connaissais surtout ceux  de Thierry de Peretti (Les Apaches (2013), Une vie violente (2017)) âpres, épineux, maquisards) qui m'avaient beaucoup impressionné. J'avais aussi l'avis de Dominique qui avait réussi à le voir pendant sa très fugace exploitation bisontine, et qui avait "plutôt bien aimé". Et je savais que le film était passé par Belfort et Entrevues où il avait décroché quelque chose... (le prix "Films en cours", qui consistait en une aide à la post-production).
La Corse j'y connais rien (une visite il y a 40 ans quand Môve y était, dont m'est juste restée la phrasel(que j'avais eu beaucoup de mal à comprendre) "Ajaccio-Bastia je le fais en une heure...", c'est peu). J'ai abordé le film avec dans les yeux quasiment la candeur d'un nouveau-né. Au début j'ai pensé qu'il s'agissait d'un genre de  documentaire sur un village corse en été, et j'ai pensé à Ce cher mois d'août de Miguel Gomes (2h30, où je m'étais quand même un peu emmerdouillé...).

Un film qui, dans ses premières répliques, parle (en corse) de tarte au concombre et de couilles bénéficiera automatiquement, chez moi, d'un a priori sympathique (voire très sympathique). Cette première scène (en plan fixe), entre des enfants et un vieux qui vient râler, sera suivie de beaucoup d'autres (2h07), toujours en plan fixe (c'est la marque de fabrique du film), pour nous montrer des gens, dans la chaleur estivale de ce village corse aussi imaginaire que jamais nommé, au fil de scènes plus ou moins longues, plus ou moins dialoguées, plus ou moins audibles et/ou compréhensibles ((je pense notamment à un échange entre deux mecs en boîte de nuit  sur fond de musique boumboum, où on comprend qu'il est question de fellation et des différentes catégories de demoiselles qui la pratiquent -le film est très hétéronormé, normal, on est en Corse, et je ne m'en offusquerai pas plus que ça...-, et la pipe semble d'ailleurs être un sujet d'intérêt récurrent pour les mâles locaux -il en sera question à au moins trois reprises-...). De mâles, il en sera beaucoup question, dans tous leurs états, mais pas que, du tout du tout. Le réalisateur ratisse large et sa caméra tendrait à être la plus objective possible : femmes, enfants, ados, adotes, parents, célibataires, papys, mamies, autochtones, touristes, défileront ainsi sous nos yeux (et la caméra bienveillante de Pascal Tagnati).
Un certain rythme alors se crée, de par la durée des plans et leur enchaînement, un peu indolent / estival dans un premier temps, et le spectateur se laisse porter par la succession et l'enfilade comme s'il assistait à tout ça depuis son transat au bord de la piscine (ou par la fenêtre ouverte de sa chambre la nuit), spectateur donc  attentif (plus ou moins) ainsi à chaque scène (ce qui s'y joue, ce qui s'y dit, ce qui pourrait), jusqu'à ce que se remarque la réapparition de certains personnages, pas toujours dans les mêmes lieux, chacun(e) dans son histoire, mais voilà que certaines histoires semblent s'ajuster (plus ou moins précisément), et c'est donc à chaque spectateur de faire l'effort, s'il en a l'envie (et l'énergie), de tenter de reconstituer et d'agencer ces bouts d'histoire(s), certaines qui se répondent et d'autres qui sont autonomes, parfois juste pour leur propre plaisir interne (le pianiste, les pompiers...), et parfois pour la façon dont elles se raccrochent (rapprochent) à un fragment déjà vu auparavant, et plus on progresse, et plus le film nousaccroche, nous appâte, nous tient en haleine (que va-t-il se passer ensuite ?) mais, en même temps, se déguste au présent, au coup par coup, bouchée par bouchée (c'est vraiment la première fois que j'avais ce sentiment quasiment gustatif en sortant de la salle : un film qui, comme un dessert délicieux, laisse dans la bouche un goût très agréable, et qui dure longtemps... I comete est un film long en bouche (et ne voyez là aucune allusion graveleuse, quoique que si, peut-être finalement, en y réfléchissant un peu mais bon chacun(e) voit midi à sa porte, hein... et il n'est alors question que de plaisir!)

Le réalisateur est aussi acteur (il joue dans le film), il est corse, et en parle ainsi dans Libé :
"Quand je dis mon village, c’est celui que j’ai dans la tête, c’est mon image du village. Contrairement à beaucoup de Corses, je n’ai plus de village de famille. J’ai grandi dans une commune qui s’appelle Alata, proche d’Ajaccio, presque une banlieue. C’est rural, mais ce n’est pas le village tel qu’on le voit dans le film, dans les terres, quasiment désert l’hiver, repeuplé le temps de l’été. C’est donc un village imaginaire, et qui n’est jamais nommé. On a filmé au village de Tolla, mais je n’ai rien pris de son histoire. Cette histoire reste aux Tollais, je ne voulais pas la leur prendre, l’intégrer de façon documentaire dans mon film. Bien sûr, je capte un décor, un réel, et les habitants ont joué le jeu. Celui de l’accueil et de la confiance, ce qui n’est pas rien, et celui de la figuration, naturelle, ils passent, ils restent sur un muret. Ils participent à la vie mais je ne capture pas leur vie. Non qu’elle ne soit pas passionnante, mais c’est mon histoire que je raconte avant tout. Celle de personnages qui sont des images de ma vie, de mes rêves"

Le film revendique sa corsitude intrinsèque (celle du réalisateur, des villageois) mais sans en faire un manifeste gueulard, juste un état de fait (et je ne connais peut-être pas, je le répète, tout à fait assez la Corse pour apprécier pleinement (comprendre parfaitement) tout ce qui en fait la spécificité. Finalement (j'en reviens au gustatif) ce serait peut-être comme déguster une spécialité régionale, s'en délecter, et même lécher l'assiette tellement on a apprécié ça...

Certains critiques ont évoqué Tati, d'autres Elia Suleyman, ce que je trouve beaucoup plus pertinent, pour essayer  de rattacher ce style de narration insulaire à un continent répertorié dans les atlas de la cinématographie mondiale, tellement elle est inhabituelle (par exemple, j'étais un peu étonné de voir le mot "scénario" au générique, tant un oeil un peu inattentif pourrait croire à un simple empilement de vignettes, et tout autant d'apprendre, de la bouche du réalisateur, que les dialogues étaient très écrits -pour 80%, et laissant les 20% restants à l'improvisation des acteurs, parmi lesquels -nouvelle précision du réal'- évoluaient côte à côte "vrais" acteurs et "vrais amateurs"-).

J'ai donc été incontestablement enthousiasmé (je n'ai pas fermé l'oeil une seconde!), il y a juste un moment où j'ai regardé l'heure (de l'avantage d'être seul dans une salle!), il devait encore rester quarante minutes, qui sont passées très (trop ?) rapidement, jusqu'au plan final (l'homme devant la fenêtre ouverte) qui m'a cueilli dans un état de ravissement...

Je me disais bien que film serait clivant, et donc je suis allé faire un tour dans (me délecter de) les critiques spectateurs sur allocinoche, en voici une, (elle le mérite) une perle à zéro * et demi :

"Ce film est une succession de saynettes sans intérêt, dont on ne comprend ni l’utilité, ni même souvent la signification (on ne comprend souvent qu’un mot sur deux, soit parce qu’il n’est pas traduit – du corse –, soit parce la bande son est d’une effroyable qualité). Le peu que l’on perçoit des dialogues est d’une affligeante banalité. Le vide reste du vide, même lorsqu’il est tourné en Corse. Ce n’est évidemment pas un documentaire paysager, tant le réalisateur est avare d’images, l’essentiel du film étant tourné en plan fixe. Et l’on s’ennuie, on s’ennuie… Deux scènes de masturbation explicites, l’une masculine, l’autre féminine, sont à peu près les seules scènes d’action du film. Pourquoi pas mais on a du mal à comprendre leur articulation dans le film. Un (beaucoup trop long) métrage, que l’on aura vite oublié et auquel on n’aurait rien perdu à ne jamais penser."

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2 juin 2022

body art

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LES CRIMES DU FUTUR
de David Cronenberg

Beurk beurk beurk ou bof bof bof ? Je suis partagé... Deuxième film d'anticipation à la suite (après le très déjanté mais remarquable JUNK HEAD), ça faisait longtemps que ça ne m'était pas arrivé. Vu au Beaux-Arts en compagnie de Dominique, Malou et Pascal, à la séance (en VO) de 19h, dans une salle anormalement remplie (au moins presque 30 personnes!) pour ce film qui hélas m'a perdu, dès le début pratiquement (bon le gamin qui croque la poubelle en plastique, c'est rigolo).
C'est abscons, x'est incompréhensible, c'est prétentieux, c'est arty, c'est organique, c'est chichiteux, c'est émétique, c'est grotesque, c'est ennuyeux, et, si j'avais été seul, j'aurais probablement quitté la salle. Je suis pourtant resté jusqu'au bout, presque contre ma volonté donc. Comme si ce cher David C. avait  déballé, aligné, toutes ses obsessions et les avait touillées ensemble (à main nue), pour en faire cette salade de saison cannoise hors de prix et immangeable. Galimatias, salmigondis, amphigouri* (gloubi-boulga, quoi), n'en jetez plus la cour est pleine!
Léachounette Seydoux et Viggo Mortensen font ce qu'ils peuvent (on frôle par moments le grotesque) mais j'en veux surtout à monsieur Cronenberg pour avoir réussi à anonymiser (à quelconquiser) la divine Kristen Stewart (et ça c'est vraiment impardonnable). Mi trip et mi tripes (des relents de EXistenZ et du Festin Nu, de Crash, qui avaient en leur temps provoqué déjà quelques haut-le-coeur), ou comme on dit chez nous, ni fait ni a faire (le discours sur l'art est particulièrement pénible, autant que dans The square, palme d'or d'il y a quelques années, qui m'avait particulièrement horripilé).
On oublie...

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l'affiche française est assez laide et ne reflète pas les ambitions plastiques du film

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celle-ci, si

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Capture d’écran (1749)

Capture d’écran (1747)

Capture d’écran (1746)

Capture d’écran (1743)

Capture d’écran (1742)

*

* L’amphigouri (substantif masculin) est une figure de style consistant en un discours, texte ou dessin volontairement obscur ou inintelligible à visée burlesque. L'origine étymologique du mot n'est pas connue, probablement forgé, à l'image de la figure, de manière à imiter un mot savant pour le détourner. Par extension, on l'utilise pour qualifier un texte confus et incohérent, ce qui est alors péjoratif (wikipedia)

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