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lieux communs (et autres fadaises)

8 novembre 2021

le petit adjudant

ALBATROS
de Xavier Beauvois

Xavier Beauvois, un coup en haut en coup en bas (c'est pour la rime, mais pas que). Depuis l'introductif -pour moi- (je n'ai jamais vu Nord) et peu aimable N'oublie pas que tu vas mourir (que j'avais trouvé très fort) sa carrière cinématographique fut, pour moi, en dents de scie, entre films pas vus et films adorés.
Déjà, je n'en avais pas vu (heureusement) la bande-annonce, qui avait fort agacé Emma & Dominique car, selon elles "elle racontait tout le film". J'en savais donc ce que tout le monde en sait : un gendarme tue un paysan par accident. Et rien de plus. Mais ce n'est qu'une partie du film. Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre pour le reste.
Mon film préféré de Beauvois, c'est sans doute Le Petit Lieutenant, qui n'est pas sans ressemblances avec, justement, celui-ci : des flics vus par le petit bout de la lorgnette, le quotidien d'une brigade, les flics au naturel, et puis, au milieu, une mort violente qui fait tout basculer, remet tout en question(s). Dans l'autre film c'était Nathalie Baye (excellente) qui essuyait les plâtres, ici c'est (le  toujours juste) Jérémie Rénier. j'adore ce genre de film "en immersion chez nos amis les flics" (L627, Polisse, Perdrix...)
Je dois préciser qu'en sortant je suis allé voir cette fameuse bande-annonce sur y*utube, et, c'est vrai, mes copines avaient raison, tout le film y est (même cette image que j'ai trouvée particulièrement touchante).Pas très bon point, mais le réalisateur n'y est pour rien.
J'ai beaucoup beaucoup aimé le film, que j'ai trouvé -ensuite- être un peu à double-fond : la compagne et la fille de Jérémie Rénier dans le film, ce sont celles de Xavier Beauvois dans la vie...  Et cette même compagne, non contente d'en être l'actrice principale, est aussi la monteuse du film. Ah ah.
Ensuite, il s'avère que ce (beau) personnage-pivot  de paysan (dans le film) est joué par un vrai paysan, dans la vie, recruté sur casting. L'homme s'appelle Geoffroy Séry (et c'est ma foi un fort bel homme, - oui je sais oui, je suis en ce moment extrêmement sensible à la beauté des travailleurs, mais qu'y peux-je ?-...). Ce paysan dont la mort va provoquer "un sacré ramdam" (dixit le supérieur de notre gendarme, qui, m'a dit Dominique, est lui aussi un vrai commissaire.)
L'adjoint de Jérémie Rénier est interprété par Victor Belmondo (le petit-fils de qui-vous-savez) ce qui pour moi est plus anecdotique, même si davantage relayé par les médias à propos du film de Xavier Beauvois.
Et le même Xavier Beauvois s'offre un cameo (en forme de clin d'oeil) en pochetron insulteur de flics.
Le film va suivre le double mouvement du ressac (le flux et le reflux), marée montante dans une première partie presque idyllique (familialement parlant, tout du moins), qui va ensuite, après son point culminant, se retirer violemment ("avec perte et fracas" ne sera pas ici de trop). Et remettre en question à peu près tout ce qu'on aurait pu tenir pour acquis tout au long de la souriante première moitié. Où la mer était déjà fort présente (candide, je me demandais un peu le pourquoi de cette insistantce de la part du réalisateur, j'ai compris par la suite).
Le père en mer, sur son petit voilier, la mère et la fille restées à quai, chacun.e va devoir gérer sa vie et son quotidien sans l'autre. Embarqués nous sommes et jusqu'au bout nous le resterons (j'avoue que pendant un certain moment j'ai appréhendé le pire, mais non non, le -joli- happy end est au rendez-vous. De façon, pour moi, presque inattendue. Et presque trop happy pour être vrai.
Après, il est vrai (justement) un plan, en plein milieu d'une furieuse tempête, qui restera pour moi "le" plan sublime de ce film (dont on entraperçoit même une image dans la bande-annonce) et dont j'ai eu du mal à parler à Manue sans avoir aussitot les yeux mouillés.
Très beau travail.
(top 10 ?)

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Geoffroy Séry et Jérémie Rénier

6 novembre 2021

lussas dans tous ses états (généraux)

LE FILS DE L'EPICIERE, LE MAIRE, LE VILLAGE ET LE MONDE
de Claire Simon

Mois du doc 2. Par rapport au film de la semaine dernière, on a multiplié les effectifs par trois (là on était carrément 3 au début, même si plus que 2 à la fin). Je partais avec la peur de m'ennuyer un peu (au vu de critiques*,remplies de morgue parisienne en escarpins vernis) et finalement non non (encore une fois, on n'a pas vu le même film): la Claire Simon's touch, qui tant de fois m'a ravi, est une nouvelle fois au rendez-vous, et elle réussit son coup une fois de plus.
Je ne vais pas mentir, hein, je me suis pourtant inexorablement assoupi un peu dès le début, impossible de lutter (le confit de chou de ce midi devait y être pour quelque chose) mais, une fois ce nécessaire (légitime) besoin de somme assouvi, je n'en ai plus perdu une miette.
Ca tombe bien, c'était justement pour le jour de la mise en route, l'instant de la mise en ligne de Tënk, la plate-forme vidéo dont il est question dans le film. Tënk est  dédiée au documentaire d'auteur. Au cinéma documentaire, et, de cinéma, il en sera beaucoup question, puisque tout ça se passe à Lussas, petit patelin ardéchois où ont lieu chaque année, au mois d'août, les États généraux du film documentaire (un festival auquel le film donne irrésistiblement envie d'assister, tout comme il donne tout aussi irrésistiblement l'envie de s'abonner à Tënk).
Claire Simon, comme à son habitude,  inscrit son sujet numérico-cinématographique dans une réalité de terrain. Profondément rurale. Lussas est aussi un village ardéchois, avec ses histoires, sa vie, ses tronches et ses problèmes de village ardéchois. Et ses bonheurs aussi. A l'instar d'un Wiseman, Claire Simon regarde tout, voit tout, enregistre tout (il me semble avoir lu que le projet était, à l'origine, une série de 20 heures!), et à Lussas y a pas que la culture dans la vie, y a aussi (surtout ?) l'agriculture! On nous présentera ainsi plusieurs paysans,avec leurs problèmes de paysans,  tout aussi attachants que le fils de l'épicière, que le maire où que celui qui porte à bout de bras Ardèche Cinéma, l'association qui gère la fameuse plate-forme : il sera ainsi question de raisins et de vignes (et de vins bios), de poires (abimées par la grêle), de marrons (pardon, de châtaignes  (la ministrette de la Culture, alors en visite -et en robe blanche- pour l'ouverture des fameux "Etats Généraux" raffole, apprendra-t-on, des marrons glacés, et une boîte des meilleurs lui en sera offerte...). Les vergers, la cchaleur, l'orage, la lune, la nuit, à chaque fois la caméra est là...
Il sera beaucoup question de culture et d'agriculture, mais on parlera aussi de subventions, de loyers, de salaires, de tarifs d'abonnements, bref de la phynance chère à ce cher Ubu, et des prouesses à exécuter pour parvenir à équilibrer un budget.
On est sur la brèche, sur tous les fronts, avec l'amie Claire, qui a l'excellentissime idée de finir son film sur un sirtaki (celui de Zorba le grec, dont on verra quelques secondes) aussi joyeux que généralisé (et qui m'a tout de suite fait penser au bal, tout aussi entraînant,  qui avait suivi dans le hall du bôô cinéma la projection du Grand Bal, de Laetitia Carton...)

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là je me suis réveillé

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les poires

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le tracteur

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les docs de Scorsese

LE FILS DE L EPICIERE LE MAIRE LE VILLAGE ET LE MONDE PHOTO4

le bâtiment à la construction duquel on va assister

* (machine à gifles) :

"Hormis le talent propre de la réalisatrice (...) rien ne distingue vraiment le film d'un rapport d'activité ou d'une bande institutionnelle, faute d'un regard plus critique, dont l'adhésion avec son sujet ne serait pas acquise d'emblée." (Le Monde)

"Certes, on est de tout cœur avec les organisateurs de ce projet dans une France très rurale, mais assister aux discussions, à la recherche de fonds, au travail de construction, c’est tout sauf un spectacle. Sujet d’article ? Oui. Sujet de film ? Non." (Le Nouvel Obs)

(Non, on n'a pas vu le même film...)

5 novembre 2021

ces deux-là

(ah, ces deux-là...)

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(Libé, 2014, j'adore cette photo)

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(Les Inrocks, 2016)

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(La Voix du Nord, 2021)

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(les Livres du Futur, 2021)

4 novembre 2021

brimborions

Bernard C., avec qui je discute dans la rue un dimanche matin, (notamment, et surtout, de lectures) évoque soudain sa mère qu'il va aller voir dans sa maison : elle a 95 ans et ne veut pas la quitter, il est un peu embêté.

*

"manger de tout, en quantité raisonnable"
(huhuhu)

*

A la Foire aux Livres, Philippe S. n'achète jamais de livres de poche.

*

la façon quasi-instantanée dont les rêves de décomposent, se désagrègent dès qu'on s'est réveillé, pour peu qu'on n'ait pas eu la présence d'esprit d'attraper le fil (et de s'y cramponner fermement)

*

A la boîte à livres près de la boulangerie de Frotey, j'ai trouvé Belle du Seigneur, en belle édition nrf, en très bon état, et je l'ai pris illico (ainsi qu'un roman de Joyce Carol Oates, en poche et à l'état neuf)

*

chez happyc*sh, pour 2 livres achetés, le 3ème est gratuit, j'en ai donc pris trois, de Donato Carrisi (dont je pensais qu'il étaient tous de la même série, celle du Chuchoteur (excellent), mais non, il y a deux séries différentes...

*

ému aux larmes en regardant, dans l'émission En aparté, Pierre Perret écoutant une reprise de sa chanson Lily, par Barbara, puis ce même Pierre Perret reprendre, a capella, en grattouillant un peu la guitare qu'on a mise à se disposition, les premiers mots de cette même chanson, puis un peu de Mon p'tit loup, et enfin d'une chanson sur les bisous que je ne connaissais pas (dont go*gle m'apprendra qu'elle s'appelle Bientôt et fut écrite pendant le conconfinement)

*

j'aime beaucoup cette photo envoyée par Pépin qui montre un panneau " TOUTLEMONDE 5" avec, posé au pied,  un autre panneau un plus petit (et provisoire)qui  indique Déviation

*

depuis trop longtemps organisé ma vie comme un pré carré, cloturé, dans lequel, âne, je serais cantonné (avec la tentation d'aller brouter dans le pré voisin (comme dans Le beau chardon d'Aliboron, du Père Castor)

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*

Vincent Macaigne a tourné dans The French Dispatch de Wes Anderson, mais il a été coupé au montage!

*

rdv bisannuel avec le docteur K. pneumologue : ras. Il m'a appris que son emploi du temps serait prochainement moins chargé, le nombre de pneumologues affectés au CHU local passant de 2 à 5. Youpi! (et rdv en 2023)

*

 

 

2 novembre 2021

strictement opérationnel

IL N'Y AURA PLUS DE NUIT
d'Eleonore Weber

Ouverture du Mois du Doc (enfin, officiellement c'est le 1er novembre, hein) : un doc comme j'aime, c'est à dire qu'il ne ressemble pas du tout à un doc. Ou presque. Des images d'archives authentiques, enregistrées par les pilotes d'hélicoptères en zone(s) de combat(s), filmées de nuit par des caméras thermiques (de plus en plus perfectionnées, comme on le verra à la toute fin)) ont été visionnées, choisies, commentées, et sont présentées, avec l'accompagnement de la voix de (la divine) Nathalie Richard, qui dit un texte relatant les entretiens de la réalisatrice avec un pilote d'hélicoptère (Pierre V.), et ses réactions au visionnement des vidéos en question. C'est en même temps glaçant et fascinant, d'observer ces silhouettes lumineuses qui se déplacent, suivies par le viseur des mitrailleuses, avec les commentaires en direct des soldats, qui les suivent, parfois les perdent, les attendent, les retrouvent, et reçoivent l'ordre de les exécuter (ou pas), plus les commentaires dans le texte lu, etl'ensemble crée un univers à la fois virtuel et terriblement réel, la conjonction de tous ces éléments  est aussi hypnotisante que terrifiante.
D'autant plus que j'étais tout seul seul dans la salle.
Seul face à ce "théâtre des hostilités". Où la vie de ceux qui sont observés ne tient qu"à peu de choses. Même pas un fil. Un peu comme dans les jeux vidéo (que je ne pratique pas) on vise on tire et bam! sauf que là on ne marque pas de points (même si certains se congratulent, via la radio). Et sauf que là il s'agit de vrais gens (dont le tireur n'est jamais sûr qu'il s'agit de "vrais" terroristes) et de vrais morts ("c'est difficile de faire la différence entre un paysan qui porte une fourche et un djihadiste qui tient sa kalachnikov..."). les commentaires peuvent aussi être plus glaçants que les tirs qu'ils commentent...
Le geste de tuer, dans toute sa crudité (et "en toute objectivité"...).

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1 novembre 2021

octobre 2021

vendredi 1er

comme quand on faisait du théâtre :
j'aimerais avoir des ongles incarnés/désincarnés

samedi 2

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le gentil serveur qui "nous a fait confiance"

dimanche 3

"Les dimanches passent passent
le Puc / Villeurbanne
y a du café dans les tasses
devant la lucarne..."
(Alain Souchon)

lundi 4

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un échafaudage, à Vaivre


mardi 5

"Votre attitude conforte ceux qui souhaitent votre échec."
(Une histoire d'amour et de désir)

mercredi 6

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un autre échafaudage, mais à Besac

jeudi 7

"JULIE
Que vouliez-vous qu'il fît contre trois ?
LE VIEIL HORACE
Qu'il mourût,
Ou qu'un beau désespoir alors le secourût."
(Pierre Corneille)

vendredi 8

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Mytho s2/e4

samedi 9

"Rendant sans regret à César ce qui obsède tellement César, ce signifiant massif du pouvoir, Issa pourra aimer Siham, vivre leur désir en dehors (littéralement, dans l’épilogue) des limites qu’on veut leur tracer, au large de tous les je bande, de Gaza ou d’ailleurs, mon amour." (Libé)

dimanche 10

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tiens ça coule... (ça a coulé, plutôt)

lundi 11

"Il eût fallu en plus qu'en Prusse
ces processus se sussent"
(Serge Gainsbourg)

mardi 12

aspro3
tout à fait ça...

mercredi 13

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F.A.L avec Catherine et Marie, "comme au bon vieux temps"...

jeudi 14

"On ne sort de l'ambiguïté qu'à ses dépens." (Cardinal de Retz, cité en réunion par J-C)

vendredi 15

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"surprise musicale" chez C&P

samedi 16

"Allons au verger Simone,
Allons au verger

Avec un panier d'osier.
Nous dirons à nos pommiers,
En entrant dans le verger :
Voici la saison des pommes.
Allons au verger, Simone,
Allons au verger."
(chanté a capella sous le noyer par Catherine P.)

dimanche 17

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(beaucoup de mal pour retrouver le nom de la dame qui a fait ça (que j'adore), dans l'expo temporaire à l'usine Bohin)

lundi 18

"L'art, c'est le cadeau de consolation par excellence." (Dominique A, cité par Pépin)

“L’art est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art”  (Robert Filliou, cité par Dominique A)

mardi 19

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(nice crack)

mercredi 20

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First Cow
, aujourd'hui dans Libé

jeudi 21

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(et moi je bois du Perrier...)

vendredi 22

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butternut & potimarron en versions individuelles ( = pour célibataire) : nickel pour la soupe!

 samedi 23

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La nuit juste avant les forêts, de Bernard-Marie Koltès

dimanche 24

"Des bouts du sermon me reviennent en mémoire... "Aimes-tu ?" : c'est la question que chacun de nous doit se poser... "Aimes-tu? As-tu aimé ?" Je me demande si j'aime et si j'ai déjà vraiment aimé, d'ailleurs qu'est-ce que c'est exactement, aimer ? Est-ce que si on a du désir pour quelqu'un, même un désir infini, ça veut dire qu'on l'aime ? Est-ce qu'on peut aimer sans désir ? Est-ce que ça compte si on aime sans être aimé en retour ? Si on aime dans le vide, en quelque sorte. Est-ce qu'aimer ou avoir aimé son père et sa mère quand on était petit, ça compte, vu que c'est  un amour automatique. Est-ce que ça compte d'aimer le genre humain dans son ensemble sans aimer personne en particulier. Ca arrive de partout dans ma tête, en fait, je pense à tous ceux que je connais et faut que je reste comme ça un moment sans rien dire, sans rien faire, pour que ça décante, et le seul qui reste au bout du compte, c'est le curé." (Alain Guiraudie, Rabalaïre, p 525)

lundi 25

"parfois un souvenir surgit
se pose sur la rambarde 
et se toilette les plumes
comme un oiseau banal
je l'admire émerveillé
pendant quelques secondes
puis il disparait à nouveau
alors je regarde le vide
par dessus la rambarde"
(Thomas Vinau)

mardi 26

"Ramène-moi des choux à la crème si tu vas sur l'autoroute!" (Passe Montagne)

mercredi 27

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"On voit tout le temps en automne quelque chose qui vous étonne..." (poésie d'école)

jeudi 28

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Il n'y aura plus de nuit
(pris dans la salle!)

vendredi 29

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mon gingembre, il passe tellement de temps derrière les carreaux de la fenêtre de la cuisine, à mater ce qui se passe en bas dans la rue, que ça en deviendrait presque gênant...

samedi 30

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Sylvère, le nouveau (jeune) chien de Catherine P.

dimanche 31

Une histoire de la lecture (Prix Médicis, 1998) / Le livre d'images (2001) / Stevenson sous les palmiers (2011) / Chez Borges (2003) / Journal d'un lecteur (2004) / La bibliothèque, la nuit (2006) / Le lecteur comme métaphore (2011) / Nouvel éloge de la folie (2011) / De la curiosité (2015) / La Cité des mots (2016) / Je remballe ma bibliothèque (2019) /(bibliographie séllective de Claudio Manguel, tous ces livres sont publiés chez Actes Sud)

31 octobre 2021

goret

BARBAQUE
de Fabrice Eboué

Quand c'est un peu joli, c'est joliet, quand c'est un peu gentil, c'est gentillet, et quand c'est un peu gore, c'est goret (gorêt, plutôt), ce qui tombe bien ici puisqu'il s'agit d'un boucher qui dégomme des végans ("c'est des herbivores...") au fusil de chasse mais pas que, et les débite pour les servir dans sa boucherie (et les vendre, à des tarifs exorbitants sous l'appelation "porc d'Iran", à une clientèle sur le champ séduite et de plus en plus nombreuse, qui découvre sans le savoir les plaisirs de l'anthropophagie (c'est mieux que cannibalisme). Quelque part entre Hara-Kiri (toute ma jeunesse) et "Ma petite entreprise", le ton est donné...
Lui c'est Fabrice Eboué (qui réalise aussi), son épouse -et complice- c'est Marina Foïs. C'est la bande-annonce, découverte récemment dans le bôô cinéma, qui m'a donné aussitôt très envie de le voir. Et donc j'ai. Le problème, c'est que ladite bande-annonce survend le film, en racontant à peu près tout, et c'est dommage. Un pitch joliment tordu pour un traitement pas complètement à la hauteur (ni assez bête, ni assez méchant, en fait), un développement un peu paresseux (les autre pistes : problèmes de couple chez les bouchers, rivalité avec un couple de "bouchers industriels", semblent n'être là que pour étoffer un peu le propos et sont un peu mollement exploitées) pour un résultat en demi-teinte (et un dénouement un peu vite expédié -qui figure lui aussi dans la bande-annonce, ce qui est une erreur à mon sens-).
Un effet pervers est qu'à la sortie on a sacrément envie de manger de la bidoche (aaaah une bonne côte de boeuf) tout en étant quand même un peu écoeuré...
Devrait être projeté en triple programme avec GRAVE de Julia Ducourneau et l'étrange LES ANIMAUX ANONYMES de Jean-Baptiste Rouveure (découvert à Gérardmer), ce qui permettrait d'avoir trois points de vue (et trois éclairages) différents sur le même sujet : l'amour de la barbaque.

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30 octobre 2021

"le gel, le froid... ça vient..."

PASSE MONTAGNE
de Jean-François Stévenin

Le film, présenté à nos adhérents en soirée s'ouverture de saison, n'a pas fait l'unanimité (c'est un euphémisme) et c'est bien dommage, et j'en ai été d'autant plus surpris  que, pour ma part, c'est en quelque sorte un de mes films de chevet, un film-doudou, un compagnon de route, un film de référence(s) découvert à sa sortie et toujours aimé depuis...
Alors qu'on avait, en plus, la chance d'avoir un -passionnant- critique de Positif pour nous accompagner et mieux faire découvrir le film à celles/ceux qui ne le connaissaient pas (ce qui était visiblement le cas pour beaucoup de monde), et mon coeur s'est serré en voyant, dès que les lumières se sont rallumées, une hémorragie de spectateurs quittant précipitamment la salle (de peur qu'on ne les intercepte à la porte avec une kalachnikov pour les obliger à se rasseoir ?).
"Un film de feignasse" a lapidairement (et stupidement) résumé un -jeune- spectateur à l'issue de la discussion qui a suivi, ce qui m'a scandalisé mais bon je n'avais même pas le coeur à débattre.
Je suis, une fois de plus, resté dans la magie du film (pas revu sur grand écran depuis une éternité), j'ai trouvé que l'ami Stévenin y était toujours aussi craquant et le film aussi intriguant (même si je reconnais que les -trop longues- scènes de beuverie(s) n'y sont pas ce que je préfère...)
Je l'ai donc re-regardé le lendemain en vitesse sur mon ordi et j'en ai fait quelques copies d'écran, pour le plaisir...


*

PASSE MONTAGNE :

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un film débraillé

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un film où on marche dans la brume au petit matin

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un film où on "regarde ensemble dans la même direction"

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un film avec un oiseau en bois

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un film de détails

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un film où on mange et on boit (bien)

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un film où on n'hésite pas à s'embourbe (à s'enneiger plutôt)

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un film où on n'hésite pas à sauter par la fenêtre

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un film où on se poursuit comme des mômes

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un film où on marche dans la neige

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un film où on ne ménage pas ses efforts

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un film avec une combe magique

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un film où on boit (un peu) l'eau du bain

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un film avec une tronçonneuse...

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un film où on prend la tangente...

*

29 octobre 2021

feelings

(réconfortant)

le blog de Thomas Vinau ETC-ISTE
plein de pensées fugitives
de petits bonbons (pour la gorge)
d'épices douces
de poèmes qu'on a plaisir à lire comme ça le matin
qui font du bien

(détail)

Philou serait-il le seul à avoir remarqué la coquille dans la notule sur PASSE MONTAGNE dans la programmation ?
en copine restaurée au lieu de en copie restaurée
je plaide coupable,
en tout cas ça m'a bien fait rire

(coco)

grâce à Manue et à ses poules, l'immense plaisir de manger le matin un oeuf coque par-fait! (mais la légère déception, les matins suivants, de ne pas pouvoir reproduire l'exploit à l'identique : une fois l'oeuf n'est pas assez cuit, et la suivante il l'est presque trop:)

(tristesse)

de constater que, eh bien, je n'aime plus tout à fait assez le théâtre pour (re)faire ce qu'on a fait l'autre soir : 150 km aller/retour pour assister à un monologue plus ou moins passionnant dans une salle pas chauffée où on s'est quand même bien pelé (en plus ils n'avaient même pas pensé au vin chaud!)

(perplexité)

de constater, aussi, (sans rapport avec ce qui précède)  qu'à mon âge (pourtant quasi canonique) je suis toujours capable de me comporter -affectivement- comme un adolescent (l'immaturité tenant sans doute lieu chez moi de ligne de conduite)

(enchanté)

de revoir, ainsi, sur grand écran, Jean-François Stévenin dans son PASSE MONTAGNE de ma jeunesse (et de l'y trouver toujours aussi beau)

(calembour)

Murakami sa culotte à l'envers
(sur une carte envoyée par Loulou)
ça me ravit

(comme un fait exprès)

j'ai dû passer plusieurs fois, la même journée (et même le jour suivant), devant la maison de C & P., et j'ai aperçu à chaque fois le museau de cet utilitaire blanc garé dans leur cour qui dépassait un peu sur le trottoir, comme s'il me faisait coucou

28 octobre 2021

affirmatif

LA TROISIEME GUERRE
de Giovanni Aloi

Quoi de neuf sur la guerre ? pourrait-on dire comme Robert Bobert, après avoir vu récemment MON LÉGIONNAIRE, et avant les prochains IL N'Y AURA PLUS DE NUIT et NOTTURNO, dans le bôô cinéma s'empilent désormais les casques  et les treillis. J'ai eu envie de revoir "en vrai" sur grand écran, ce film que j'avais vu en petit sur mon ordi (et en avant-première) "il y a un certain temps", quand on était confiné (soupir...) dans le cadre du Festival du Polar de Reims.
Anthony Bajon (excellent comme d'hab', avec sa bonne tête de poupon jouflu) est au centre de cette histoire, en incarnant Léo, un jeune homme engagé volontaire, qui se retrouve à patrouiller dans les rues de Paris, dans le cadre du plan Vigipirate après les attentats de 2015, en compagnie du toujours bon Karim Leklou (très impressionnant ici avec son crâne rasé) sous les ordres du sergent Leila Bekthi (elle aussi très bien). Notre trio patrouille, avec ses armes de guerre, scrute, zyeute, observe, dans un décor parisien très quotidien et très banal, qui va pourtant du coup devenir de plus en plus anxiogène, de par l'acuité du regard de ces trois observateurs aux aguets, à l'affût (désespérément, penserait-on presque) d'un colis suspect, d'un (ou plusieurs) hypothétique(s) terroriste(s), ou d'un tout aussi hypothétique attentat.
(Soeur anne ma soeur Anne, ne vois-tu rien venir ?) le mot qui revient le plus souvent dans leurs observations est chelou. Tout est ainsi susceptible d'âtre chelou : un sac abandonné, un véhicule mal garé, un individu suspect, et donc de provoquer une demande d'intervention (qui, en général, a très peu de chances d'aboutir.). Le problème de ces militaires c'est qu'ils sont, paradoxalement, condamnés à l'inaction, à n'être que spectateurs.
Léo a intégré l'armée à la fois pour servir son pays et pour fuir sa famille (on comprend un peu pourquoi la première fois qu'on le voit revenir en perm), faisant en quelque sorte des mecs de la caserne et de ses potes de chambrée sa nouvelle famille, justement. Le film alterne les scènes de patrouille en extérieur (de plus en plus stressantes) et les scènes de "pause" (du dedans), du quotidien des bidasses (entre nettoyage des toilettes et parties de jeux vidéos), tandis que la caméra ne quitte pas Léo et semble scruter l'apparition des premières fissures, imperceptibles, mais qui ne vont aller qu'en s'agrandissant. Jusqu'au climax.
Anthnoy Bajon est, une fois de plus, fascinant, mais il est excellemment accompagné, je le répète, par Karim Leklou (impressionnant même quand il est peint en jaune) et Leila Bekhti (touchante de par son statut "particulier"de femme dans cet univers très viriliste et plutôt bas de plafond).
Il y aura beaucoup d'armes braquées dans la toute dernière (longue) scène du film, mais une seule balle sera tirée...
Impressionnant.

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si vous voulez rire un peu allez voir sur la page y*utube de la bande-annonce
(il semble que ces bérêts aient provoqué des flots d'indignation (et des cris d'orfraies) chez les vrais "spécialistes", qui s'épanchent sans fin (on dirait une armée de trolls) en une longue litanie de récriminations viriles et jérémiades idem ...). il semblerait qu'un bérêt (comme un bleu-bite) doive obligatoirement être formé.

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