double séance 2
OLD
de M. Night Shyamalan
Bon, celui-là, j'en avais envie, j'ai passé outre mon snobisme de la VO (il ne passe partout qu'en VF! Je n'allais tout de même pas me payer un billet de train pour l'aller voir en VO à l'UGC Les Halles!) Obtenir une place a été un peu difficile, mais j'ai réussi, pour entrer dans une salle beaucoup plus remplie que "nos" salles habituelles. Shyamalan a réalisé, incontestablement, un grand film, son premier, LE SIXIEME SENS (oups dont allocinoche m'apprend que ce n'est pas du tout le premier, mais qu'il y en a eu deux autres auparavant), et après il a eu une carrière en dents de scie (tous les autres films que j'ai vu de lui : INCASSABLE, SIGNES, LE VILLAGE, PHENOMENES, ne m'ont jamais complètement convaincu, tandis que j'ai trouvé le dernier que j'ai vu, THE VISIT, un peu plus convaincant et efficace (parce que beaucoup moins ambitieux au départ).
Celui-là démarre plan-plan (il faut bien présenter un chouïa, en plus de la famille vedette : Papa, Maman Fiston et Soeurette, tous les différents personnages qui vont ensuite se retrouver piégés avec eux sur la plage diabolique où le vieillissement s'accélère et dont ils ne peuvent plus s'échapper.)
Puis ça continue de façon assez prévisible à partie du moment où ils arrivent sur la fameuse plage, et que tout ce qu'on a vu plus ou moins annoncé dans la bande-annonce commence à se produire... et que se rejoue sous nos yeux une comptine à élimination (comme dans les Dix Petits Negres d'Agathie Christie, qu'il ne faut d'ailleurs plus appeler comme ça...) où chacune/chacun va joyeusement (et plus ou moins violemment) y passer jusqu'à ce qu'il n'en reste plus que quatre (devinerez-vous lesquels ?). Puis que deux, et tadam! jusqu'au twist final (on reconnaît les films de Shyamalan à ce qu'ils ont TOUJOURS un twist final) qui -bof- m'a laissé un peu de glace, mais nous permet d'assister au cameo du réalisateur (dans un rôle qui lui va comme un gant).
Un épilogue malin (et ouf! tout est presque bien qui finit bien, les méchants vont être punis, mais bon ça n'est pas ça qui va ressusciter les gentils qui sont morts, hein...) et les lumières de la salle peuvent se rallumer, (un poil trop tôt, comme d'hab').
LA SAVEUR DES COINGS
de Kristina Grozeva et Petar Valchanov
Un film bulgare, ça n'est pas si fréquent (ne serait-ce même pas le premier pour moi ?). Vu après le tonitruant OLD, ce qui faisait un sacré décalage, et que, du coup, au début, j'ai trouvé ça un peu tiède et mou. Double originalité : les génériques de debut et de fin se déroulent chacun suivant une trame sonore : une oraison funèbre pour le début, et la réalisation d'une recette de cuisine pour la fin (sans aucun mot). Ah, question dépaysement, on apprend que là-bas (en Bulgarie) la confiture de coings s'assaisonne avec du géranium!
L'enterrement au début, c'est celui d'une femme qui était l'épouse de notre héros numéro 1, et la mère de notre héros numéro 2. Père et fils (déjà, c'est une thématique qui me plaît). Qui vont se retrouver lancés sur les routes bulgares parce que la brave morte a envoyé un message téléphonique a une des tatas qui assistait à l'enterrement, et que le papa est absolument persuadé que le message lui est destiné, parce que la dernière fois qu'il l'a appelée à l'hôpital, juste avant sa mort, la communication a été coupée alors qu'elle s'apprêtait à lui confier quelque chose... Les choses se compliquent lorsque le père décide de faire appel à un gourou, qu'il disparaît, et que le fils doit jongler au téléphone avec un commercial (il a une pub à réaliser) et avec sa femme, avec laquelle il s'est enferré dans un énorme mensonge (il n'a pas osé lui dire qu'il était à l'enterrement de sa mère).
Un film très plaisant, à pied à cheval en voiture (avec même des pauses en cellule ou en clinique psychiatrique) dont les deux éléments récurrents seraient la fameuse confiture de coings (bien sûr faite maison et au géranium), qui revient à plusieurs occasions (j'aime beaucoup la scène chez les flics...) et d'autre part le téléphone, par qui tout arrive et, finalement, aussi, se conclut ("Bon alors, continue d'émincer...").
Comme quoi un film dans lequel j'avais eu un peu de mal à m'immiscer s'est révélé au final bien plus savoureux et goûtu que le fade machin prédigéré américain vu juste avant...