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lieux communs (et autres fadaises)

28 mars 2021

poulailler 85

chez le boulanger ce matin il y avait des petits kouign-ammans individuels

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vue de dessus

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vue de dessous

(à moins que ce ne soit le contraire)

la boulangère m'a assuré que ça n'était pas plus calorique qu'un gâteau "normal"

*

"Certains livres donnent le vertige. Surtout quand ils viennent remettre en cause ce qui paraissait évident, au cœur même de notre routine. La Grande Transformation du sommeil, de l’historien américain Roger Ekirch est de ceux-là : en analysant comment nos nuits ont évolué au cours des siècles, il vient ébranler ce qui semblait si naturel qu’on n’y réfléchissait même pas. Quoi de plus normal que de dormir d’une traite, la nuit ? En accumulant les archives - tableaux et gravures, romans, procès-verbaux policiers et judiciaires, Ekirch a eu une intuition : longtemps, le sommeil des Européens a été scindé en deux temps. "Premier sommeil" et "second sommeil", d’une durée à peu près égale, étaient séparés par une période de veille. Aux alentours de minuit, pendant une heure ou un peu plus, "les membres de chaque foyer quittaient le lit pour uriner, fumer un peu de tabac ou encore rendre visite à leurs voisins, écrit l’historien dans son article A la recherche du sommeil perdu, publié en anglais pour la première fois en 2001 et reproduit dans le livre sorti ces jours-ci en France. De nombreuses personnes restaient au lit et faisaient l’amour, priaient ou, plus important encore, méditaient au contenu des rêves de leur "premier sommeil"". Le poète George Wither (1588-1667) écrivait ainsi : "A minuit quand tu t’éveilles du sommeil…", et quelques années plus tard, John Locke (1632-1704) assurait : "Tous les hommes dorment par intervalles." "L’immense majorité des témoignages qui nous sont parvenus, assure Ekirch, indique que se réveiller spontanément était habituel, qu’il ne s’agissait pas de la conséquence d’un sommeil perturbé ou agité. Les livres de médecine, du XVe au XVIIIe siècle, recommandaient bien souvent, afin de faciliter la digestion, de se coucher sur le côté droit au cours du "premier sommeil" et "après le premier sommeil" de se tourner sur le côté gauche."" (Libé)

*

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(jeune aussi, il était très beau je trouve... mais si, regardez le petit barbu au milieu...)

*

(Toulouse, Toulouse, à mi-parcours...)

UN ANIMAL AMARELO
de Felipe Bragança

Encore une très belle surprise venue du Brésil. Un film ample, somptueux, ambitieux, baroque, avec une voix off et des dialogues très écrits, sur un cinéaste qui veut faire un film à la mémoire de son grand-père et n'embrassera rien moins que l'histoire du Brésil en passant par le Mozambique et le Portugal, dans un film en quatre parties, quatre mouvements dont le héros (le cinéaste) a des faux-airs de Jeff bridges dans The Big Lebowski (sans qu'il y ait quelque rapport que ça soit, excepté peut-être la crédulité (la candeur ,) dudit personnage....) un film historique, exotique, et en même temps très ici et maintenant.

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Capture d’écran (2043)

Capture d’écran (2042)

Capture d’écran (2040)

Capture d’écran (2038)

Capture d’écran (2037)

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27 mars 2021

poulailler 84

Bertrand TAVERNIER en, comme dirait BLOW UP "dix petites madeleines subjectives"

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(1975)
Je ne l'ai aimé que plus tard... A l'époque de sa sortie (j'avais 19 ans) Noiret/Rochefort / Marielle c'était un peu des vieilles barbes et tout ça semblait un peu NQF (Nouvelle Qualité Française) pour ma toute jeune et fringuante cinéphilie... Mais j'ai fini par y venir!

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(1976)
celui-là est affectivement relié aux "week-ends d'analyse cinématographique" qui venaient d'être mis en place à l'Ecole Normale par des profs (Gisèle et Jean Cordouan, Alain Kerlan), je me souviens du protocole d'analyse "situation initiale / situation finale", et d'une scène de viol quasiment d'Isabelle Huppert qui me mettait (et me met toujours) très mal à l'aise

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(1977)

Celui-là c'était grâce à /à cause de Christine Pascal, que je venais de découvrir dans Félicité, le premier film qu'elle avait réalisé, et vue aussi dans La meilleure façon de marcher, de Claude Miller (où elle était déguisée en dompteuse lors d'une scène de bal masqué) qui avait co-écrit le film avec Tavernier, et jouait la jeune femme dont Piccoli tombait amoureux. il faudrait réhabiliter Christine Pascal...

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(1980)

Celui-là m'avait touché par son sujet (une enseignante se tape une déprimounette), par Nathalie Baye, par le "Vous marinez chez vos harengs ?" de Gérard Lanvin, et par ce plan qui m'avait suggéré ce que pouvait être la mise en scène, où Nathalie Baye marche le long des quais, suivie par un travelling parallèle tout aussi rectiligne, mais qui va légèrement plus vite qu'elle, si bien qu'il finit par la dépasser et qu'elle disparaït de l'image "en douceur"

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(1980)

celui-là c'était à cause de la S-F dont je lisais beaucoup à l'époque, (L'INCURABLE de D G Compton, collections Dimensions) du casting international, il me semble que le film m'avait un peu déçu (jamais revu depuis) mais cette histoire de caméra greffée à la place des yeux (d'Harvey Keitel) me fascinait à l'époque -et me fascine toujours autant-

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(1981)

Un sommet. Sans doute mon film préféré de Tavernier, et pourtant il me semble que j'ai été un peu long à la détente pour aller le voir. Un casting où chaque acteur semble avoir atteint une sorte de perfection dans sa partition (Noiret, Huppert, Audran, Mitchell, Marchand, Marielle), le "arrête de m'ombrager" de Nono, la bordée d'injures de Huppert, et cette terrifiante bonhommie exterminatrice de Noiret (dont ce fut aussi un des  grands rôles) avec son maillot rose et sa voix douce

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(1984)

celui-là j'y suis venu par Emma, qui avait adoré le film et en citait une réplique ("Quand cesseras-tu d'en demander toujours plus à la vie, Irène ?") mais je n'en garde quasiment aucun souvenir (l'ai-je d'ailleurs vraiment vu ??)

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(1992)

celui-là je l'avais adoré, et mis dans mon top 10 de l'année (je trouvais Lulu / Didier Bezace extraordinaire, et j'aimais cette chronique hyper-réaliste des flics au quotidien, par le petit bout de la lorgnette, le manque de moyens, le poids de la hiérarchie (j'avais appris le mot soum' (pour sous-marin) le petit nom des véhicules banalisée utilisés pour les surveillances)

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(2007)

celui-là parce que Tommy Lee Jones, parce que le polar, mais parce qu'il marquait aussi ma "réconciliation" avec Tavernier, après quinze ans d'éloignement(s), de films pas vus (LAISSEZ-PASSER, CA COMMENCE AUJOURD'HUI), ou pas trop aimés, ou même détestés (L'APPÂT), bref un genre de retour en grâce ()

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(2016)
Un monument de culture de curiosité et de générosité, un constat de son amour immodéré pour le cinéma, et c'est très bien que ça soit son dernier film...

*

(que tal à Toulouse ?)

SOLOS
de Joanna Lombardi Pollarolo

Venu du Pérou, un film... reposant. Dans le focus "le goût du rire" une chronique sympatoche sur quatre jeunes gens (une fille, Wen, et trois garçons), sur les routes péruviennes en camionnette, pour aller de village en village présenter des séances de cinéma gratuites à 19h sur écran géant gonflable, auxquelles personne ne vient ou presque. Il est question de cinéma, indépendant, et on comprend assez vite que "leur" film on n'aura pas vraiment l'occasion de le voir, à part en flou d'arrière-plan (ce qui est assez joli) et on les accompagne donc, dans leurs discussions, leurs rires, leurs délires, parfois leurs confessions, bref tout ça est assez agréable même si un peu anodin, gratuit (pour ce qui est de la couleur locale il sera une fois question de films "indiens", qu'une villageoise interviewée (car ils filment aussi les gens qu'ils rencontrent) avoue préférer, qui étaient projetés dans une salle municipale, qui a fermé sans préavis à l'arrivée du dvd, et aussi (rien à voir) de pisco, l'alcool local, pour une soirée de cuite à l'hôtel, sinon ces quatre jeunes gens ont des échanges comme pourraient en avoir beaucoup d'autres jeunes gens en el mundo.). Un perfecto film de festival (c'est surtout là que le film a été montré) qui parle  d'un (sans doute) film de festival, et donc la boucle est bouclée ou presque, et c'est plutôt agréable... Un film sud-américain sans drame politique ou social en filigrane, ni autre enjeu dramatique que son propre déroulement, ça change. Et ça repose, oui...

Capture d’écran (2032)

Capture d’écran (2031)

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*

 

 

 

26 mars 2021

poulailler 83

(O Toulouse...)

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(o dos ballenas se encuentran en la playa)
de Jorge Cuchi

Un film... dégueulasse.
Enfin, que je range dans la catégorie des "films qui me semblent dégueulasses " (entre Funny Games et Benny's video, -tiens, deux films de Haneke- ), par le rapport qu'ils ont à la violence et à sa figuration, entre injustifiable et impardonnable. J'en ai regardé une heure (il en fait deux), en me tortillant de plus en plus sur mon siège, puis je suis allé à la fin (pour me rassurer ? ou pour voir les dégats?), puis je suis revenu en arrière, pour assister à une scène de meurtre (une exécution, une mise à mort, très dans la "tradition mexicaine" sauf qu'ici ce sont deux adolescents à l'oeuvre) particulièrement dégueulasse, juste avant que le jeune homme (Felix) découvre que tout ça (le jeu du défi de La Baleine Bleue, qui l'incite depuis le début à répondre à des défis numérotés dont le dernier -le n°50- consistera à se suicider) est du pipeau, et qu'il se fait depuis le début mener en bateau -et manipuler- par Elisa (ce que le spectateur un minimum attentif aura compris depuis un bail, se posant juste la question du pourquoi)... Mais bon le nigaud il ne va pas changer d'avis pour autant, hein... Un film glacé glacial glaçant ("d'après des faits réels" est-il affirmé en ouverture) par un réalisateur dont c'est le premier film... Une apologie de l'automutilation, du crime gratuit, du suicide au nom du "mal de vivre adolescent" (adolescent mon cul dirait Zazie) qui se prend très au sérieux, et m'a mis d'abord mal à l'aise, puis en colère, carrément. Arrêtons-là les frais donc, et cessons de nous imposer ça. Dans le genre (même si lointainement) je préfère Le diable probablement...

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L'affiche nous vend une bluette romantique entre adolescents, ce qui est une façon de voir les choses...

Capture d’écran (2007)

Capture d’écran (2009)

*

Tiens, j'ai bien pensé à Hervé, et j'ai pris toutes les Pilsner Urquell qui restaient en rayon chez N*z...

*

dans la série Caliméro, "Caliméro achète une chemise en jean sur eb*y" :

Le vendeur vous a répondu

Bonjour xxx,

xxxxxxx vous a envoyé un message concernant votre demande :

bonjour il y a une erreur d'entrepôt votre chemise est partie en finlande si vous pouvez fermer le colis je vous enverrai une étiquette d'expédition à mettre dessus afin que je récupère le mauvais colis et nous vous ferons livrer le bon dont nous nous excusons le désagrément xxxxxx xxxxxx

Pour répondre immédiatement, consultez les détails de la demande.

Si vous n'avez pas trouvé une solution d'ici le 31 mars 2021, vous pouvez nous demander d'intervenir. Si vous avez besoin de plus de temps pour trouver une solution avec le vendeur, votre demande restera ouverte jusqu'au 28 avr. 2021.

*

(de Toulouse, otra vez)
LOS BOLOS EN CUBA
de Enrique Colina

Un documentaire alerte (et rythmé) sur les trente ans d'"indéfectible amitié soviético-cubaine", (jusqu'en 1991). c'est plaisant, documenté, on y aprrend plein de choses, on écoute de multiples témoignages, tout ça en cinquante-deux petits minutes. Plaisant. Ce qui est curieux c'est qu'on trouve le film sur youtube, dans une version qui fait dix minutes de plus (, pour les gens curieux...) En étant un peu attentif, je m'aperçois que par exemple a disparu toute la séquence sur Estereo Segura artisto plastica.... Pourquoi donc ? Mystère... Les Bolos du titre ne sont pas les Boloss dont parlent certains jeunes gens : ça veut dire les Quilles, et, par extension cubaine, les Russes...

Capture d’écran (2010)

*

c'est Catherine P. qui me l'a appris, et ça m'a un peu désarçonné : la mort de Bertrand Tavernier, à qui je dois, depuis tant de temps, tant de plaisirs cinématographiques : depuis 1974 (mais je ne suis plus très sûr d'avoir effectivement vu l'Horloger de St Paul...) jusqu'au récent Voyage à travers le cinéma français... J'y reviens demain plus en détail.

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*

et ce soir à 20h concert au Lieu Unique, à Nantes, dans le cadre du Festival Variations, mais visible en direct sur y*utube, de ce très cher Bachar Mar-Khalifé , c'est toujours aussi beau, mais, faut le reconnaître, toujours aussi court, et c'est dommage...mais du coup ce très cher y*utube m'a proposé, en complément de programme impromptu Chapelier Fou et Bachar Mar-Khalifé jouent Erik Satie (), 3trente-deux minutes trente-trois assez magiques, en décembre 2019 (donc sans masque pour le public), et tant qu'on y est, si vous voulez pleurer un peu, continuez avec Ya balad en live session au Petit Palais, Paris ()

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Capture d’écran (2025)

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25 mars 2021

poulailler 82

(from Toulouse)

ANIMAL POLITICO
de Tião

J'avais commencé hier soir mais je m'étais beaucoup endormi beaucoup donc j'ai préféré remettre ça à ce matin. Toujours dans la section "le goût du rire" un autre film brésilien, réalisé en 2016 et jamais sorti en France (quand allocinoche annonce prochainement comme date de sortie, ça veut en général dire jamais) par un mystérieux réalisateur (Tião) et poussant encore plus loin le curseur de l'étrangeté, puisqu'il s'agit du discours intérieur d'une vache (avec une voix masculine) philosophe qui plus est, monologuant sur l'inanité de l'existence et cherchant un sens à la sienne

*, une vraie vache dans un premier temps, remplacée plus tard (après l'interférence d'un autre film dans le film, qui entre et sort avec la même désinvolture, sur une jeune fille à poil seule sur une île) par un homme à tête de vache, qui, sortant du désert, va (re)venir se frotter au reste de l'humanité (une très jolie séquence à la Jean-Gabriel Périot) sans trouver de réponse en continuant de se poser des questions, jusqu'à une séquence/métaphore conclusive plutôt belle ("Nous somme la forêt d'eucalyptus"). Humour ? Nous n'avons sans doute pas le même sens de, alors. Hermétique, soit. Angoissant -inquiétant-, plutôt (la fameuse inquiétante étrangeté, mais en brésilien estranheza perturbadora me souffle dans l'oreillette le traducteur go*gle). Mais drôle je ne suis pas sûr, passé la surprise des premières scènes. Barré, perché, oui sans doute aussi. Plutôt plaisant à regarder, mais un peu trop formellement (foncièrement) décousu, et le film dans le film avec la fille à poil n'apporte pas grand-chose...
Mais bon je vais persister dans la section "le goût du rire", je vais bien finir par y trouver sourire à mon zygomatique...

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Capture d’écran (1995)

Capture d’écran (1996)

Capture d’écran (1997)

*

POR LAS PLUMAS
de Neto Villalobos

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Venue du Costa Rica, cette aimable comédie ébouriffée débarque (toutes plumes dehors) dans la section "le goût du rire" et y parvient effectivement (à nous faire rire). Mais pas que. Les aventures de Chalo, un grand machin, veilleur de nuit, qui va enfin réussir à réaliser le rêve de sa vie : acheter un coq de combat (en plus d'arriver à faire fonctionner correctement l'antenne de la télévision sur son lieu de travail). Avec l'aide de Candy, la bonne de la maison d'à côté (ambassadrice Av*n acharnée), de Jason le nouveau veilleur de nuit un peu branché sur la religion (qui habite dans un bidonville)et qui n'arrive pas à obtenir son permis de port d'arme, et Erlan un gros garçon rencontré dans un bus et qui vend des fruits et légumes dans le camion de son oncle (et qui est passionné par les moustaches), un quatuor aussi cabossé qu'indéfectiblement attachant. Le film, sous couvert d'être une plaisante comédie, en profite pour mettre en place un "état des lieux" sociologique (social) pour nous en apprendre un peu plus sur les façons de vivre (et de survivre) dans ce pays à la cinématographie jusque là pour nous un peu... succincte.

Capture d’écran (2002)

Capture d’écran (1999)

*

Il faisait  beau cet aprèm' alors j'ai pris la voiture "pour aller faire un tour", comme avant ("au bon vieux temps"), sur un parking proche, et ça faisait du bien, un beau soleil donnait, et pas mal de bahuts stationnés, et quelques voitures aussi, le pauvre travelo n'arrêtait pas de faire des allers et retours de l'un à l'autre, dans sa camionnette (sûrement équipée de tout le confort moderne) mais en vain, personne n'avait l'air intéressé... Est venue se garer devant moi une Fiat 500 dont s'est extrait un joli barbu à casquette en bermuda (mmmh ça sentait l'été) le travelo s'est précipité, a été éconduit, est parti, est revenu à l'assaut une seconde fois quelques minutes plus tard, s'est à nouveau fait jeter... Il a fini par retourner à sa camionnette et se barrer. Le barbu mimi est ressorti de sa voiture. Moi je n'en perdais pas une miette, d'ailleurs j'étais venu pour ça, "juste regarder" (même si je l'aurais volontiers acccompagné lorsqu'il s'est éclipsé dans les sous-bois...) Mais non, "juste regarder..."

*

 

 

 

24 mars 2021

poulailler 81

un joli titre de Libé, hier
LES THÉÂTRES VAQUENT À LEURS OCCUPATIONS

*

Festival Variations :
le festival Variations propose, pendant plusieurs jours, de multiples concerts pour mettre en valeur la richesse créative du clavier dans le domaine des musiques classiques, jazz, électroniques, expérimentales, improvisées ou traditionnelles.
Le festival Variations est maintenu en streaming du 20 au 28 mars 2021.
Au programme : des concerts gratuits, en livestream ou enregistrés par les artistes spécialement pour l'événement.
tout le programme

Bachar Mar Khalifé en concert ("On/off"),gratuit le 25 mars à 20h (il ne fait pas partie des recommandations de Libé)

les recommandations de Libé :

"Pour l’édition 2021, et quelques mois seulement après une manifestation 2020 certes réduite mais miraculeusement tenue en chair et en os au mois d’octobre, consacrée au clavier dans son immense variété, l’excellent festival nantais Variations se déroulera entièrement sur YouTube, gratuitement. Un vrai cadeau, d’autant que la programmation a de beaux atours débridés. Outre les inévitables géants du minimalisme Glass (ses Enfants terribles, adapté par les sœurs Labèque) et Reich (son classique Drumming, pour percussions et voix, était au programme de samedi, par l’Ensemble Links), on se branchera sans faute pour les performances en live (ou différé) du Serbe Abul Mogard, ancien ouvrier en aciérie qui a profité de la retraite pour se lancer dans un néo-classique délicat, ou du trio français Orgue Agnès, au sein duquel on retrouve notamment Ernest Bergez alias Sourdure, et qui semble avoir refondu la techno dans une poterie auvergnate vieille de 10 000 ans. Surtout, on ne ratera sous aucun prétexte la création mondiale d’une pièce inédite de Kali Malone, organiste et compositrice américaine installée à Stockholm, dont la musique abyssale et faussement sereine nous a beaucoup accompagné ces dernières années. D’autant qu’elle sera rejointe par un chœur de quatre chanteurs et de Stephen O’Malley, de Sunn O))), à qui l’on doit cette invitation, à la faveur d’une carte blanche."

Visiblement, on peut tout revoir sur y*utube. J'ai regardé, ce matin,  le début de Drumming, et aussi celui de Music for airports de Brian Eno par l'ensemble Social Silence (tous en bleu de travail!), et, juste là, celui de Grand Veymont (un duo français assez hypnotique) Persistance et changement

*

A part ça,
Comment bien commencer la journée ?
par un joli documentaire sur Françoise Hardy la discrète ()
Merci arte!

*

(de Toulouse)
SINFONIA DA NECROPOLE
de Juliana Rojas

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(focus "le goût du rire")
On a déjà programmé plusieurs films de Juliana Rojas dans "notre" Semaine Latino (le très étrange TRABALHAR CANSA, co-réalisé avec Marco Dutra, en 2012, et le non moins étrange LES BONNES MANIERES, en 2018, co-réalisé idem), celui-ci date de 2014, elle l'a réalisé toute seule comme une grande, et, question étrangeté, il ne dépare pas au milieu de sa filmo... C'est l'histoire de Deodato (un joli barbu mimi comme tout), apprenti-fossoyeur trop sensible, qui commence juste à bosser dans le cimetière où son oncle bosse déjà, et va rencontrer quelques difficultés à embrasser pleinement ses nouvelles fonctions. Lui qui tourne de l'oeil quasiment chaque fois qu'il pense à un pauvre cadavre tout seul dans son cercueil va avoir fort à faire avec Jacqueline, qui vient pour réorganiser le cimetière et faire de la place pour les nouveaux morts en virant les anciens des tombes "non réclamées"... D'autant plus que Deodato tombe (bien sûr) amoureux de Jacqueline, mais, surtout que tout ça est traité en... comédie musicale (régulièrement les personnages arrêtent de parler et se mettent à chanter, le premier morceau, les trois fossoyeurs avec leurs pelles, est, bien sûr le plus surprenant,  alors que l'est sans doute moins le grand final, avec tous les morts qui viennent confier leurs états d'âme et leur colère d'être ainsi dépossédés). Surprenant, plus décalé que vraiment "drôle", mais du coup attendrissant. Plaisant.

Capture d’écran (1989)

Capture d’écran (1990)

Capture d’écran (1992)

Capture d’écran (1993)

 *

(les nouveaux départements sur la sellette)

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(ouf  on n'y est pas...
de peu, mais on n'y est pas
-pas encore ?-)

*

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23 mars 2021

poulailler 80

j'aime le pain (très) noir
mais il faut le manger
le jour même
après il est vraiment trop dur

*

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plaisir de groupie : grâce à Isa qui m'avait donné le nom de ce mec sur twitter qui organise des sondages cinéma, celui-ci m'a donné  celui de Xavier Beauvois, qui m'a donné lui celui de Vincent Macaigne... ah le twit de Vincent Macaigne (sourire béat...)

*
revu hier soir à la téloche (ce qui est parfaitement exceptionnel) En liberté! de Pierre Salvadori, que j'avais adoré à sa sortie (), revu avec très grand plaisir mais en baissant -juste un chouïa- le curseur de mon enthousiasme (normal, il n'y a plus le plaisir de la découverte). Je garde toujours dans mes scènes préférées le retour d'Antoine (Pio Marmaï) à la maison, et toujours autant  celle des vigiles pendant le hold-up à la bijouterie (une magnifique mise en abyme de notre statut de spectateur). Et j'ai un gros faible pour  Damien Bonnard (et le personnage qu'il incarne).

Capture d’écran (1975)

Capture d’écran (1974)

*

(from toulouse, with love)

TENGO MIEDO TORERO
de Rodrigo Sepulveda

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Une excellente découverte, en compétition et aussi dans l'hommage à Alfredo Castro. "Les histoires de travelos" je l'ai déjà dit et répété, a priori ce n'est pas trop ma tasse de thé, mais là, allez savoir pourquoi, je n'ai pas  hésité à me lancer, peut-être juste parce que je le trouvais (Alfredo Castro) incroyablement crédible sur la photo qui annonce le film... Et qu'est-ce que j'ai bien fait! Parce qu'en plus de l'interprétation véritablement grandiose d'Alfredo C., le thème (un vieux -travelo- tombe amoureux d'un plus jeune -guerillero- et fera tout ce qu'il est capable de faire au nom de cet amour) fait comme qui dirait partie de mes thèmes de prédilection (midinet un jour, midinet toujours) : le crapaud amoureux de l'étoile, ça c'est ma tasse de thé ! Amour et politique, homo et hétéro, on ne serait pas si loin du divin Le baiser de la femme-araignée, de Manuel Puig, sauf que nous sommes ici au Chili, en 1986, pendant la disctaure de Pinochet). En sublime mélo tropical, le film m'a, bien sûr, tiré quelques larmes... Et la mise en scène très précise de Rodrigo Sepulveda (réalisateur de Aurora, en 2016, qu'on a hélas loupé) transcende encore l'ensemble (pour les captures d'écran, je n'ai eu que l'embarras du choix...). Mon Prix du Public ?

Capture d’écran (1979)

Capture d’écran (1980)

Capture d’écran (1983)

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Capture d’écran (1985)
le réalisateur de TENGO MIEDO TORERO

*

PERRO BOMBA
de Juan Caceres

Alfredo Castro est deuxième au générique et c'est presque de la publicité mensongère tellement on le voit peu dans le film (deux ou trois scènes au début et basta) où il joue un chef de chantier raciste et antipathique, qui se fait cogner par un de ses ouvriers, Steevens Benjamin, un jeune immigré haïtien arrivé au Chili depuis déjà quelques mois, et qui a juste voulu prendre la défense de son cousin fraîchement arrivé (et qu'il avait voulu faire embaucher) victime d'une mauvaise blague par les autres mecs du chantier (un genre de bizuthage) et pris alors à parti par le patron en question (qui mérite bien le pain qu'il se prend.) Seulement Stevens non seulement perd son emploi mais est désavoué par toute la communauté haïtienne, qui fait le dos rond pour s'intégrer le mieux possible dans un pays qui est montré comme relativement xénophobe. Après une première partie qui nous montrait "de l'intérieur" cette communauté haïtienne, le film se recentre en une longue dérive nocturne de Steevens, quasiment documentaire, dans une série de scènes entrecoupées de petits numéraux musicaux chantés/dansés comme autant de respirations bienvenues... Le générique de début nous annonçait un film musical, alerte et rythmé, plutôt joyeux, mais on déchante en même temps que le héros.Un film très triste (et hélas très réaliste).

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Steevens Benjamin

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les Eurocks ont lancé ça :

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22 mars 2021

poulailler 79

(en direct depuis Toulouse...)

FAUNA
de Nicolas Pereda

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Un film mexicain étonnant (pléonasme?), placé dès le début sous le signe de l'inquiétude, du malaise : une demoiselle et son copain arrivent en voiture chez les parents de celle-ci, mais ils n'y sont pas. Ils sont rejoints par le frère de la demoiselle, ils attendent devant la porte... Les parents finissent par arriver, s'ensuit une soirée pénible (surtout pour le fiancé de la demoiselle). Au petit matin, la soeur et le frère discutent d'un bouquin que le frère est en train de lire, et qui va constituer la seconde partie du film, où les personnages ont le même prénom (ou pas) mais (re)jouent une histoire différente, vaguement polar, achevant de déstabiliser le spectateur... Puis une scène nocturne avec juste la lumière des phares de motocicletas, et une conclusion qui nous laisse, volontairement dans le flou, avec quasiment une citation de Broken Flowers, sans qu'on en sache plus sur le niveau de réalité (ou de fiction). Curieux, par un réalisateur dont je pensais connaître le nom, alors que pas du tout...

Capture d’écran (1959)

Capture d’écran (1958)

*

SIRENA
de Carlos Piñeiro

Dans un noir et blanc somptueux, un film bolivien (ce qui n'est pas si fréquent) à propos d'une expédition de quatre hommes sur une ile (au milieu d'un lac - ô ignare que je suis le catalogue m'apprend qu'il s'agit du Titicaca...), expédition comme dans les films de F-J Ossang, quatre hommes qu'on apprend à connaître par leur nom ou leur métier : un ingénieur, un officier de police, un passeur (Poma, qui servira aussi d'interprète), et Diego, le quatrième dont on ne sait pas très bien en tant que quoi il est là. Le film s'ouvre sur la traversée en bateau (et se terminera d'ailleurs, bouclage de boucle, par le trajet inverse) des quatre hommes, puis leur crapahutage dans l'île sompteusement filmé, souvent de très près (les chaussures) parfois  de très haut, à travers ce paysage rocheux et accidenté (au début on ne sait pas très bien ce qu'ils cherchent), jusqu'à ce qu'ils rencontrent des autochtones (les aymaras, qui ne parlent qu'aymara) et que tout ça commence à prendre un sens. (Mais sans forcément se stabiliser). Un film qui m'a passionné, déjà par la qualité -et le soin- de son filmage (noir et blanc, lumière, cadrage).

Capture d’écran (1964)

Capture d’écran (1962)

Capture d’écran (1967)

Capture d’écran (1966)

*

NOUVEL ORDRE
de Michel Franco

Un film mexicain terrifiant (pléonasme ?), qui maintient le spectateur dans un état de tension perpétuelle, qui plus est va croissant tout au long du film. Ca commence par un mariage somptuaire et ça finit par des exécutions. La dichotomie riches/pauvres qui bat son plein au début de cette  uchronie/dystopie (un mariage en très grandes pompes) cède soudain le pas à cet ordre nouveau, où l'armée a soudain pris les pleins  pouvoirs pour mater la révolte populaire qu'on aura vu soudain en action lors du fameux mariage (méfiez-vous de la peinture verte...). C'est rès anxiogène et terriblement violent, et je suis quasiment sûr que je ne reverrai jamais ce film, tant la représentation de cette violence (qu'on pourrait presque qualifier de complaisante) à l'écran m'insupporte. (dans une interview donnée par Yves Cape, le chef-op', celui-ci déclarait que, dans ses sources d'inspiration le réalisateur avait revendiqué Salo de Pasolini -que je me suis promis de ne jamais revoir, et j'ai tenu parole!-). Le film a obtenu le Lion d'Argent à Venise.

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Capture d’écran (1969)

Capture d’écran (1971)

Capture d’écran (1972)

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(ce qui, tout naturellement m'amène à ça, hihihi)

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(je suis vite allé chercher sur le ouaibe les nouvelles attest' "première version", avant qu'elle ne disparaissent dans les limbes...)

 

21 mars 2021

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aujourd'hui on a vu ça :

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eh bien à la même heure à peu près, je faisais la même chose! (la secrétaire de mon médecin m'a téléphoné pour me prévenir qu'une candidate à la vaccination venait de se désister pour cause de maladie, et m'a demandé si j'étais intéressé pour profiter de la dose laissée vacante, et j'y suis donc allé et j'ai reçu ma première dose! (et rdv est même pris pour le rappel dans 9 semaines (et demie) le vendredi 21 mai à 15h

*

(Caliméro achète du CBD)

Ce matin j'ai reçu ça :

"Nous vous contactons au sujet du retard de votre commande.
Nous avons malheureusement été impactés par l’incendie des serveurs d’OVH survenu dans la nuit du 9 au 10 mars.
Un des serveurs gérant notre logistique a été touché et a brulé.

Nous avions 2 sauvegardes dont une chez OVH qui nous aurait permis de reprendre les préparations de commande dans un délai de quelques heures.
Malheureusement OVH étant très sollicité, il nous a été impossible de les contacter pour activer cette sauvegarde. Nous avons donc dû récupérer notre 2 ème sauvegarde chez un prestataire externe et tout réinstaller.
Cela devait nous prendre au maximum une journée mais nous avons été confrontés à plusieurs problèmes techniques.
Tout cela nous a amené à un retard plus important que que nous le prévoyions.
Nous avons du entrer manuellement de nombreuses données et notre stock a été faussé car nous avons perdu une journée de sauvegarde.
Nous sommes sincèrement désolés pour le retard qu’ont pris vos commandes, même si tout cela est indépendant de notre volonté.
Notre équipe est mobilisée ce jour et samedi jusqu’à 22 heures afin de rattraper notre retard.
Concernant ce désagrément, nous vous accordons une remise de 20% valable 1 mois à valoir sur tout le site avec le code OVH20.

Nous vous remercions par avance de votre compréhension et vous souhaitions une excellente journée.

L’équipe de La Ferme du CBD"
(no comment)

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Séance (gratuite) d'ouverture du Festival Latino de Toulouse

LA ODISEA DE LOS GILES
de Sebastián Borensztein

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(dans le film los Giles est traduit par les Couillons...) Un sympathique feel-good movie (surtout la fin, mais bon ça fait du bien) sur une équipe de Giles qui montent un hold-up pour récupérer l'argent dont ils ont été injustement spoliés par un banquier pourri et un avocat véreux, lors de la crise économique argentine de 2001 ("el Corralito"). C'est très agréable (le film m'a évoqué, de loin La loi du plus faible de Lucas Belvaux), Ricardo Darin a toujours d'aussi beaux yeux (c'est la troisième fois qu'il tourne avec le réalisateur, depuis El Chino, qu'on avait d'ailleurs programmé dans un de nos premières Semaines Latinos) et la troupe qui l'entoure est parfaitement à la hauteur (vive les papys!). Une très bonne séance d'ouverture, donc, joyeuse, plaisante, parfaite donc pour se mettre dans le (grand) bain toulousain...

Capture d’écran (1956)

Capture d’écran (1954)

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le voisin d'en face qui avait été arrêté manu militari par la maréchaussée parce qu'il distribuait, cul nu, du pain aux passants dans la rue St Georges, et sans doute conduit vers des confinements psychiatriques et/ou médicamenteux, a été libéré, mais ça n'a pas l'air d'aller vraiment mieux puisque je l'ai aperçu, hier soir,,aux environs de minuit, assis sur le coin du trottoir en train de faire des incantations à la lune...

*

 

 

 

20 mars 2021

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1) C'est la fin -officielle- de l'hiver.
Et toc!
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(doublement merci à Emma, qui me l'a fait connaître il y a... un certain temps, et qui a bidouillé pour que canalbl*g l'accepte...)
Joyeux printemps! (Et joyeux pollens! non, je déconne...)
V'là l'printemps gnangnan comme chantait Anne Sylvestre en 1973!

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2) Quelle chance ! Un nouveau festival de cinéma en ligne ! Et pas n'importe lequel! (J'en ai eu même un peu les larmes aux yeux, en feuilletant le catalogue, si si!)

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Pour la partie "en ligne" (du 19 au 28 mars) il est possible d'acheter un pass pour l'ensemble des films (68!) à 20€ (mais ce matin je l'ai acheté en promo à 15€), et tous les films sont visibles jusqu'au 5 avril ! (il faut bien ça!)

site du festival
catalogue du festival

(je vais donc à nouveau être très occupé, jusqu'au 5 avril)

une seconde partie du festival, du 9 au 13 juin, est annoncée dans les salles (et un seul petit regret à ce propos : le film ALGUNAS BESTIAS qu'on avait programmé très en avance dans notre Semaine Latino 9 (hélas mort-née en mars 2020 pour cause de vous savez quoi), sera projeté uniquement en salle, dans le cadre d'un focus sur Alfredo Castro... Mais bon peut-être que d'ici là, "notre" salle aura pu rouvrir, et qu'on pourra aussi le (re) programmer, hein ?)

3) festival(s) toujours : pour les Eurocks ça a l'air plutôt mal barré :

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4) divers : sur twitt*r, trouvé un gars qui re-publie les tweets qui ont été supprimés (l'idée me plaît)

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5) la couv' du Libé d'aujourd'hui

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6) (temps de cerveau disponible) je m'étonnais l'autre fois lors de l'interview d'un "repenti" de la Silic*n Valley, quand il avait avoué que "avant" (il avait désormais tout plaqué) son job c'était d'inventer des moyens pour que les gens passent le plus de temps possible pour y*utube, etje trouvais qu'il a sacrément bien réussi son coup : ce matin, 7h et quelques,  j'y étais passé juste en coup de vent, juste pour récupérer le morceau en l'honneur du printemps ci-dessus, et voilà que juste après, ça me met un clip plutôt sympa (Chamfort, je crois), et je clique pour avoir la suite du mix où ce clip figure, et de fil en aiguille, à 10h je suis toujours au même endroit, et j'ai vu plein de clips, beaucoup qui m'ont fait plaisir, certains que je ne connaissais pas, d'autres aussi que j'ai zappés (à chaque fois il essaye de me refiler le même truc de Chr*s en duo avec Ind*chine, et je ne veux pas, mais bon) mais ça a généré pas mal d'endorphines me semble-t-il, pour que la suite de la matinée me semble délicieusement délicieuse...

Capture d’écran (1952)

("rêvant des révolutions sur le bord de la rivière...")

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19 mars 2021

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(que dire ?)

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"Il y a un an, au soir du 15 mars 2020, alors que la soirée de premier tour des municipales virait à la cacophonie tant tout le monde se foutait des résultats et voyait bien que le pire était devant nous, j’ai envoyé un mail à la rédaction de Libé.

"L’épidémie s’étend, le confinement arrive. Tout va changer dans la façon de gérer. Comme tu le sais peut-être, je me suis intéressé à ces questions de pandémie depuis des années, mon adolescence avec les romans de SF, plus récemment avec H1N1 et mon blog. Ma proposition ? Un Journal au temps du corona en première ligne, en médecine générale, en sachant que tout est possible et qu’on ne sait pas quelle forme ça prendra. Dans nos cabinets ? En réquisition avec l’armée ? En soutien à l’hosto ? En visite ou en consult dans des tentes à l’air frais ? On ne sait rien. Mais on va apprendre et faire jour après jour. J’ai les connaissances médicales, la culture littéraire, les infos médicales sur les réseaux sociaux et sur mon réseau perso (réanimateurs, urgentistes, généralistes, régulateurs Samu, membres de la team de gestion de crise), pour faire ça. Ainsi que les compétences pour donner des infos simples et compréhensibles sur les questions médicales, Ains [Anti-inflammatoire non stéroïdien, ndlr] ou pas, chloroquine, etc. C’est ma proposition, parce que j’ai adoré bosser avec vous. Si ça vous dit, tu me dis le nombre de signes au quotidien, on en discute. Dis-moi vite, la “guerre”, c’est demain."

Je relis ce mail et je me souviens que nous ne savions rien de ce que serait demain. Des confrères avaient peur de mourir. Ils n’avaient pas tort. Ce fut le sort de certains de mes amis. D’autres imaginaient que nous serions abandonnés complètement, que le chaos régnerait si les morts s’accumulaient, si on nous demandait, en ville, de prendre en charge sans moyens des patients ingérables parce que l’hôpital était submergé.

Galaxie de gens perdus

Nous ne savions pas que le confinement casserait la dynamique de l’épidémie et aplatirait la courbe des contaminations. Nous ne savions pas non plus, comment aurions-nous pu l’imaginer, que de l’angoisse et de la frustration de l’isolement naîtraient les germes du complotisme, une galaxie de gens perdus et d’escrocs incompétents dont ce serait l’heure de gloire, qui enchaînerait vidéos débiles et appels à la haine sur les réseaux. Nous ne savions pas que le narcissisme exacerbé d’un seul homme pourrait coûter tant de temps perdu à la communauté scientifique. Nous ne savions pas que Donald Trump laisserait mourir 400 000 de ses concitoyens et serait applaudi pour cette démonstration de masculinisme exacerbé. Nous ne savions pas que notre propre gouvernement enchaînerait les artifices et les offuscations pour couvrir son mensonge originel sur les masques.

Nous ne savions pas que «Monsieur déconfinement», qui n’avait rien préparé du déconfinement, deviendrait le fusible du Président. Nous ne savions pas que ce dernier, dont l’intelligence céderait comme souvent à l’hubris, tenterait de se réinventer en protecteur d’un pacte social qu’il avait passé trois ans à mettre à mal, puis en épidémiologiste décryptant le Lancet et le New England Journal of Medecine mieux que le Conseil scientifique sur lequel, dès le début, il avait essuyé ses escarpins pour maintenir un premier tour des municipales d’une criminelle incohérence. Nous ne savions pas que personne au gouvernement ne prendrait le temps d’expliquer clairement le risque de contamination par aérosol, parce que cela aurait trop crûment mis à terre les protocoles inopérants mis en place.

Pari insensé

Nous ne savions pas que l’été serait doux, et bon, et une simple parenthèse. Nous ne savions pas que des guignols passeraient à la télévision en boucle juste pour dire ce que chacun voulait entendre, que c’était fini, qu’il ne se passait rien à Barcelone ou à Namur, qu’il n’y aurait jamais de seconde vague. Nous ne savions pas qu’un ministre de l’Education nationale trouverait à s’appuyer sur des sociétés savantes infoutues de lire des données scientifiques internationales, pour envoyer élèves et enseignants dans une étuve virale sans leur donner les moyens de se protéger. Nous ne savions pas que les vaccins arriveraient aussi vite, ni que nous vaccinerions aussi lentement. Nous ne savions pas ce que la pandémie, et le confinement, et les restrictions nous coûteraient, en vies, en souffrances, en dépressions, en faillites, en renoncements, en distance entre nous. Nous ne savions pas qu’il était possible, dans un pays civilisé, de se satisfaire de 400 morts et 30 000 contaminations par jour pour ne pas perdre un pari insensé.

Je ne sais pas ce que nous aurions fait si nous avions su ce qui nous attendait. Si nous avions su que ce serait si long, si terriblement long. Ce monde du sans-contact, ce monde dans lequel nous ne rêvons même plus de s’asseoir à une terrasse pour boire une bière avec des amis.

Et moi, je ne savais pas, quand la réponse est tombée trois heures plus tard – "Ok, on tente le coup. Tu nous envoies quelque chose comme deux feuillets (3 000 signes) demain ?" –, que nous y serions encore aujourd’hui."
(Christian Lehmann / Journal d'épidémie)

*

"Il y a un an, on s’était promis d’aller acheter un four. Pour remplacer le souvenir tenace de l’ancien tellement cabossé par le temps qu’il nous aurait sans doute valu la correctionnelle si on avait été restaurateur. Pensez donc, on avait trouvé l’engin à côté d’une poubelle il y a une vingtaine d’années. Genre modèle de célibataire endurci, d’étudiant attardé qui avait dû le lourder sur le trottoir à force d’enfourner les reproches sur son état délabré. On avait récupéré ce tarare plus par pitié que par envie mais aussi un peu comme un défi pour le remettre en état. Mais en fait, la bête avait le cuir épais puisque au premier tour de thermostat, il se mit en chauffe. Un petit bonheur vite assombri par la méchante claque de ses mauvaises odeurs.

Paille de fer

C’est que notre four était plus craspouille que le carburateur d’un T-55 soviétique égaré en Tchétchénie. Il lui fallait un ramonage. Et du sévère. A la poudre à récurer et à la paille de fer à s’en éclater la pulpe des doigts pour en faire un sou presque neuf. C’est qu’on ne plaisante pas avec l’électroménager tricolore. Remis en état, l’intéressé reprit vaillamment du service pour les quiches, tartes aux pommes et autres poulets grillés. Non sans quelques caprices quand il faisait de la résistance au préchauffage mais une petite tape sur son carter le remettait vite d’équerre.

Souvent, les objets sont comme les êtres aimé(e)s : ils se carapatent sans crier gare. On croyait que notre four en avait pris pour perpète dans notre cuisine mouchoir de poche. Mais il nous fit le coup de la panne éternelle un matin où on lui demandait de faire briller nos œufs au plat en position gril. Sur le coup, cela nous sembla trop anodin pour être vrai. Et pourtant, en dépit de maints coups de manivelles, la bête ne repartit jamais. Ce qui provoqua en nous une profonde sidération.

Canard sans tête

On finit par se résigner à le remplacer le week-end précédant le confinement de mars 2020. Mais comme on est du genre chaland indécis, on tourna en rond comme un canard décapité dans les rayons du Darty du coin. Ce n’est pas qu’on ait des oursins dans les poches mais un four, c’est du sérieux à l’achat. Et donc, on revint bredouille dans la kitchenette perchée quand la première réclusion pour cause de Covid s’abattit sur nous comme la vérole sur le bas clergé.

Il ne s’agit pas de fanfaronner mais ce satané virus n’a pas provoqué de panique dans notre cambuse. Tout juste avons-nous acheté quelques paquets de pâtes, riz et autres légumes secs, un sac d’oignons et de patates pour des mijotages domestiques. Ce temps de guingois, cette béance dissonante que nous subissons depuis un an n’a pas bouleversé non plus nos menus et notre cahier de recettes chiffonné. Il s’est toujours trouvé un primeur, un boucher, un épicier sur notre route incertaine pour nous ravitailler dans l’étroite fenêtre de tir de la sortie petit bol d’air camouflée en "achats essentiels"."
(Jacky Durand / Bouffons la vie)

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