CSDRN'E8
Le Top 9 des sorties de route du gouvernement sur la crise sanitaire
"Outre les municipales, les retraites, le séparatisme ou les violences policières, l’année aura été principalement marquée par le Covid-19 et ses confinements. Une période où il n’y a que des mauvaises décisions à prendre, disait Edouard Philippe, Premier ministre durant la première partie de la crise puis reparti humer l’air iodé du Havre pour laisser place à Jean Castex. Mais, du conseil des ministres extraordinaire du 29 février aux préconisations d’auto-confinement avant Noël, le gouvernement, quel qu’en soit son chef, s’est notamment illustré par ses bourdes, ses approximations, sa com’ défaillante ou ses couacs. Retour sur le worst of gouvernemental de 2020 sur la crise sanitaire.
49.3
Peut-être le péché originel. Samedi 29 février, le gouvernement est convoqué à l’Elysée pour un conseil des ministres extraordinaire consacré, officiellement, au coronavirus. Les nouvelles provenant de Chine et d’Italie sur la pandémie naissante ne sont pas rassurantes. Et que ressort-il de ce rendez-vous imprévu ? La décision de recourir aux masques au 49.3 pour faire passer la très critiquée réforme des retraites.
Les bons tuyaux
Agnès Pannier-Runacher a sorti une des premières belles boulettes gouvernementales de la crise sanitaire. La ministre déléguée à l’Industrie, pour qui le libéralisme est "la meilleure façon d'être de gauche", était alors secrétaire d’Etat quand, le 10 mars, elle a lâché, avec beaucoup de vista, au moment où les bourses commençaient à s'effondrer : "C’est le moment d’investir en bourse." Outre le fait que tout le monde n’a pas les moyens d’investir en bourse, le confinement de la France une semaine plus tard puis de près de la moitié de la planète dans les semaines suivantes feront chuter les marchés mondiaux. Qui ne s’en sont pas encore remis malgré une reprise en novembre.
La pénurie démasquée
On vous parle d'un temps que les moins de un an ne peuvent pas connaître mais dites-vous qu'en mars dernier - une éternité - le gouvernement assurait haut et fort que le masque ne sert à rien. Le 6 mars, le ministre de la Santé Olivier Véran insistait : "L'usage des masques en population générale n'est pas recommandé et n'est pas utile." "Il n’y en a pas besoin dès lors qu’on respecte la distance de protection vis-à-vis des autres. [...] Lorsque nous ne sommes pas malades ou pas soignants, ce n’est pas utile", estimait quant à elle Sibeth Ndiaye, alors porte-parole du gouvernement d'Edouard Philippe, le 25 mars. Les temps ont changé et le masque - vous l'avez remarqué - est désormais très utile, et rendu obligatoire, même dans la rue, pour limiter la propagation de l'épidémie.
Les profs dans les champs
La déclaration est mal passée. Alors que Sibeth Ndiaye précisait en sortie de conseil des ministres l'appel aux personnes sans activité à venir "rejoindre la grande armée de l'agriculture française", un des exemples utilisés a provoqué l'ire des enseignants. "Nous n'entendons pas demander à un enseignant qui aujourd'hui ne travaille pas compte tenu de la fermeture des écoles de traverser toute la France pour aller récolter des fraises", a lancé la porte-parole du gouvernement, reprise de volée par Jean-Michel Blanquer et contrainte de faire son mea culpa.
Le théorème de Blanquer
Tel est le théorème de Blanquer : si Blanquer = x et Réalité = y, alors y ≠ x. Autrement dit : lorsque le ministre de l’Education nationale s’est avancé sur la suite des événements liés au Covid-19, c’est souvent l’inverse qui s’est produit. Un exemple parmi d’autres ? Le 23 avril, l'Elysée expliquait que la reprise des cours le 11 mai se ferait sur la base du volontariat, "sans obligation de retour à l'école". Et que disait Blanquer le 15 avril ? Ceci : "L'école est obligatoire, c'est la loi qui le dit. Je n'ai pas dit, contrairement à certaines interprétations, que ça n'est pas obligatoire. En revanche, c'est progressif donc tout le monde n'y va pas tout de suite."
StopCastex
Fin septembre sur France 2, Jean Castex le reconnaissait : il n'avait pas téléchargé l'application StopCovid recommandée par le gouvernement de Jean Castex. Le Premier ministre avait alors expliqué ne pas en avoir besoin parce qu'il ne prend pas le métro. Note de crédibilité : 2/10. Quelques jours plus tard, sur France Info, le même Castex se plantait carrément de nom et parlait - deux fois - non pas de "StopCovid" mais de "TéléCovid". A ne pas confondre avec Téléfoot ou Téléachat. "J'ai pris un portable sécurisé donc je n'ai pas téléchargé TéléCovid. En réalité, TéléCovid, indépendamment de ma personne, n'a pas eu les effets escomptés", avait déclaré le chef du gouvernement tout en annonçant qu'il y aurait, d'ici fin octobre, une nouvelle appli. Mais, rappelons les propos d’Emmanuel Macron qui expliquait que StopCovid n’était pas un échec mais n’avait simplement pas marché.
M. Auto-confinement
On le connaissait comme le monsieur Déconfinement. Puis, devenu Premier ministre, il a dû mettre le costume de monsieur Reconfinement. Tout ça pour porter quelques semaines plus tard la casquette de monsieur Redéconfinement. Mais tout cela n'était sans doute pas assez. Et avant les fêtes, Jean Castex a voulu essayer un nouveau costume : bonjour monsieur Auto-confinement. Le boss de Matignon avait, en effet, conseillé aux Français de s'auto-confiner huit jours avant Noël. Et le même de déclarer que les écoliers, collégiens et lycéens, pourraient ne pas aller à l'école - où on ne se contamine pourtant pas plus qu'ailleurs selon le gouvernement - les 17 et 18 décembre.
Passations de pouvoir très Covid-friendly
A l’image d’un dîner "de travail" à l’Elysée à plus de 6 personnes après l’heure de couvre-feu que doit respecter chaque français, les passations de pouvoir entre ministres après l'avènement de Castex 1 ont fait tiquer. Alors que le gouvernement et les autorités sanitaires préconisaient, malgré l’été et le déconfinement, de respecter les gestes barrières, on a vu de partout des embrassades sans masque et autres poignées de mains prohibées. Faites ce que je dis, pas ce que je fais.
Ne pas parler trop vite
Dans une période aussi instable, mieux vaut ne jamais trop s’avancer. Jean-Baptiste Lemoyne l’a appris à ses dépens, lui qui encourageait les Français à réserver pour les vacances de la Toussaint deux semaines seulement avant que le pays ne connaisse son confinement numéro 2 au milieu des vacances de la Toussaint. Ce n’est évidemment pas sans rappeler Emmanuel Macron, le 10 mars, qui s’affichait au théâtre pour inciter les Français à continuer à sortir malgré le naissant "nouveau coronavirus", comme on l’appelait, alors que l’Italie et la région Grand-Est voyaient déjà la première vague déferler. Souvenons-nous aussi de Sibeth Ndiaye, encore elle (dur dur d’être porte-parole du gouvernement dans une telle crise), le 5 mars sur LCI : "Il faut avoir conscience que 80% des malades ont un gros rhume, une grosse grippe au maximum. Il y a 20% de cas qui sont compliqués. On ne va pas arrêter le pays." Bah si, et plutôt deux fois qu’une."
(Chez Pol / Libé)
*
je retrouve une coquille de moule collée tout en haut du sac-poubelle, comme si elle avait essayé d'en resortir par ses propres moyens...
*
24 décembre, 10h : 50m de queue devant chez le boulanger, 50m de queue devant chez le poissonnier, à peine moins devant le traiteur et le marchand de primeurs (leurs trottoirs sont plus courts et malaisés)
*
le Libé d'aujourd'hui est un numéro quadruple (jeudi 24 / vendredi 25 / samedi 26 / dimanche 27)
*
finalement, tout ça n'est qu'une affaire de conventions : ici, sans aucun signe extérieur de "noélisme", j'ai vraiment l'expression que c'est un soir "normal", exactement comme tous les autres soirs...
*
Kim Ki Duk, Claude Brasseur, Rika Zaraï, Ivry Gitlis...
ça dégomme sec en ce moment
*
Père Nono à toutes les sauces...
*