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lieux communs (et autres fadaises)
21 avril 2024

double séance comédie(s) française(s)

ET PLUS SI AFFINITÉS
de Olivier Ducray et Wilfried Meance

J'avais failli le voir en avant-première au Printemps du Cinéma (mais ça ne collait pas au niveau des horaires). C'est surtout, j'avoue, la présence de Pablo Pauly sur l'affiche qui m'a attiré l’œil (je kiffe ce jeune homme). L''affiche est cash : quatre personnes (deux couples -de voisins-, un jeune et un vieux), un canapé (on va tourner autour pendant tout le film) et Bernard Campan tout nu (mais très pudiquement, sans qu'on voit jamais sa zigounette). Et tournez manèges!
Une certaine (incontestable) parenté avec CUISINES ET DÉPENDANCES (un film uniquement "d'intérieur", théâtre filmé, humour, dialogues aiguisés, rebondissements) mais à la fin, on reste sur sa faim. Pourtant, quatre prix au festival de l'Alpe d'Huez (Prix du Public, Prix spécial du Jury, Prix d'interprétation féminine (Isabelle Carré), Prix d'interprétation masculine (Bernard Campan -c'est drôle(!) ce sont les vieux qui ont été primés, alors que les jeunots (Julia Faure, et, surtout -mais je ne suis pas objectif-, Pablo Pauly, étaient largement au diapason...-).
Bref, comme on dit par ici "comme les brochets, tout dans la gueule..." : un film qui promet (oralement) beaucoup plus que ce qu'il offre en réalité... Une volonté de "grand-publiquer" qui affadit (aseptise)le propos. Un gigot de sept heures qui promettait, pourtant, et qui, paradoxalement, manque un peu trop d'assaisonnement.

*

NOUS LES LEROY
de Florent Bernard

Tiens! Les "hasards de la programmation" nous envoient ce film qui, lui aussi...  a été primé au  festival de L'Alpe d'Huez (il a obtenu le Grand Prix). Contrairement au précédent si on commence -et on termine- dans le salon familial, on va heureusement, entretemps, voyager un peu (ça fait du bien de prendre l'air).
Comme dans l'autre film, un "vieux couple" (plus de 20 ans au compteur, deux enfants qui ont grandi), et Madame (Charlotte Gainsbourg -c'est pour elle que je venais voir le film-) annonce à ses grands enfants qu'elle envisage de se séparer de Monsieur (José Garcia, qui nous la joue sobre, et ce n'en est que plus plaisant)). Puis elle l'annonce à son mari, qui ne trouve rien de mieux que d'embarquer toute la famille en 4x4 pour un "week-end de la dernière chance", un genre de pèlerinage affectif au fil des lieux qui ont émaillé la naissance (et l'histoire) de leur couple, essayant ainsi de reconquérir sa belle... On va ainsi les suivre de lieu en lieu "pas forcément top" (le premier achélème où ils ont habité, un motel moche, un restau un peu glauque, un parking de supermarché, un square tristounet), avec à chaque fois un coup d'éclat narratif, un personnage qui détonne (le voisin au marteau, le maître d'hôtel relou, etc.) et embarque -et décale- la scène (et éloigne le père de son but roucoulant).
La distribution est très soignée (si le couple Gainsbourg / Garcia réussit à se rendre plausible, leurs enfants (Lily Aubry et Hadrien Haulmé) sont vraiment épatants, et rééquilibrent la distribution), et il ne faudrait pas oublier non plus Lyès Salem en collègue de boulot, ni, surtout, Luis Rego (qu'on ne voit plus tant que ça et c'est dommage) en papy-gâteau. Le film est bien construit, bien dosé, et largement à la hauteur de son Grand Prix (à noter qu'il a été dédaigneusement boycotté par la majorité de la critique (celle que je suis habituellement) : rien de Libé, des Inrocks, des Cahiaîs, de Popositif, du Moonde, pfff... seul Télérama s'y est collé, et a attribué **** : Bravo Téléramuche!)
La supériorité incontestable de ce film sur l'autre est qu'il ne brûle pas que ses cartouches d'humour, et sait, régulièrement, basculer dans l'émotion -et la tendresse- un peu, beaucoup, passionnément. Bien dosé, cuit à point, rosé à cœur, une recette réussie qui nous donne envie de nous resservir.
Un film très aimable, voilà.

 

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