HONEYMOONS
de Goran Paskaljevic
Un film serbo-albanais, le premier du genre. Deux couples, un serbe et un albanais, tentent de fuir leurs pays respectifs. Ca ne finira pas bien, ni pour l'un ni pour l'autre. Quand on lit la bio et les intentions du réalisateur, inattaquable. quasiment. Pourtant un peu faiblard, mollasson (à la fois la mise en scène et les acteurs...). Un peu dommage, quoi. J'avais été beaucoup plus touché me semble-t-il par son Songe d'une nuit d'hiver...
TETRO
de Francis Ford Coppola
Dans un noir et blanc magnifique (avec un peu de couleur quand même... oui oui comme dans Rusty James...), quelque chose d'énorme, qu'on pourrait résumer par, soyons honnête, un vrai mélo des familles. Avec des belles choses et d'autres plus... folkloriques dirons-nous. Je dois reconnaître que je préfère sans hésiter Coppola à Scorsese, par exemple. (qui se souvient de Peggy Sue got married ? j'avais adoré ça...) Techniquement c'est impeccable. Scénaristiquement c'est moins sûr. (La danse était-elle vraiment indispensable ?) Mais bon faut le reconnaître : le jeune frère de Vincent Gallo est mimi comme tout.
AVATAR
de James Cameron
Ciel! J'ai pris part à un phénomène de masse! Heureusement c'était le matin, et au MK2 Nation, et donc, ni foule ni stabulation. Tout ça hélas pour me voir confirmer ce que je craignais depuis un certain temps : je n'ai quasiment aucune vision stéréoscopique. Dommage pour moi. Mon voisin avait l'air de se régaler. Des bonnes choses quand il s'agit d'évoquer la planète et ses habitants, mais des grosses bourrinades pour le reste (rhalala les quarante dernières minutes avec l'affreux Rambo de mes deux...). Et le (toujours) grand plaisir de revoir Sigouney Weaver, dans un rôle de grande gueule style Ripley dans Alien. Quant à l'affiche, elle m'a agréablement rappelé les vieux Anticipation Fleuve Noir que je dévorais quand j'étais gamin.
QU'UN SEUL TIENNE ET LES AUTRES SUIVRONT
de Léa Fehner
C'est pas parce que la réalisatrice est une amie de la fille du copain de Malou, mais j'ai trouvé ça plutôt très bien. Malgré un début un peu inquiétant (ça ne joue pas très juste), le film met en place plutôt intelligemment sa triple intrigue de parloir(s) (trois situations pas conventionnelles et -a priori- invraisemblables). Une mère et l'assassin de son fils, une demoiselle mineure et le père son futur enfant, un caïd et son sosie... Apreté, émotion, amertume. Pas très loin, finalement, mais en tout cas complémentaire, du bel A côté, de Stéphane Mercurio.Une mention spéciale à Reda Kateb et une autre à Pauline Etienne.
LE PERE DE MES ENFANTS
de Mia Hansen-Love
On ne devait pas tous aller voir ça, au début. Pour cause d'affluence avatarienne au MK2 Bibli, on est restés "groupés". Le film n'a pas convaincu dans l'ensemble. (Les trois filles étaient quasiment contre moi et me sont tombées sur le râble à la fin). Agréable, mais ne mérite certes pas la couronne de dithyrambes tressée par les Cahiaîs. Personnellement j'ai plutôt bien aimé, et préféré la première partie (avant la mort). Une chronique familiale touchante mais bon, sans plus quoi (avec quelques scènes horripilantes de bonnes intentions...)
PRIMITIVE
d'Apichatpong Weerasethakul
Une installation vidéo de mon Apichatpongounet au Musée d'Art Moderne, je n'allais pas manquer ça... Je suis resté -véritablement- scotché dans la dernière salle, où deux -grands- écrans voisins diffusent deux films peut-être aussi voisins : celui de droite a la parole (et les sous-titres), avec de splendides images rouges où il serait question de jeunes gens et de machine à voyager dans le temps, celui de gauche n'a que les images et les bruits (d'autres jeunes gens). On peut tenter de les regarder tous les deux en même temps, ou d'abord l'un (en entier) puis l'autre (idem) ou enfin tous les deux alternativement. J'ai essayé les trois solutions. Je n'arrivais plus à quitter la salle. Après être sorti pour visiter l'expo de peinture voisine (j'avais pris un ticket groupé) que j'ai parcouru au petit trot, je n'ai pas pu m'empêcher de revenir voir Primitive une dernière fois. Je ne comprends pas pourquoi ce cinéma-là me fascine aussi manifestement. J'ai retrouvé des sensations éprouvées devant Syndromes and a century : une certaine douceur extrême, une façon de voir (et donc de montrer), quelque chose de très simple en apparence et de très beau (de très mystérieux aussi), et qui (je l'ai déjà écrit juste en dessous) me débarbouillerait l'âme, d'une certaine façon sans que je puisse du tout expliquer pourquoi ni comment.