The midnight oyster bellies bug you
From inside you want to scream
The comic cut is your arrival
Your reflection is obscene
Well you're looking for another end
Doing time
But you still can't turn away
Well you're looking for a real friend
Any kind
who wants to play the games you play
On this side of paradise
Wher you're never going to go through twice
Stay tuned at any price
To this side of paradise
Cylinder dreams passing in stages
Lethargic grins left to bare
Broadway windows cubical cages
Where escape is fairly rare
Well you're looking for another end
Any Time
But you still can't turn away
Well you're looking for a real friend
Any kind
That wants to play the games you play
On this side of paradise
You're never going to go through twice
Stay tuned at any price
To this side of paradise
You've got to keep yourself well amused
Pay no attention to the faulty news
Set yourself on automatic cruise
Sometimes you just got to lose
On this side of paradise
You're never going to go through twice
Stay tuned at any price
To this side of paradise
On this side of paradise
On this side of paradise
30 septembre 2019
eurydice
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PORTRAIT DE LA JEUNE FILLE EN FEU
de Céline Sciamma
Et dire que je n'étais pas sûr d'avoir envie d'y aller...
J'en suis sorti complètement (parfaitement) sous le charme. J'ai toujours trouvé Adèle Haenel exquise, mais Noémie Merlant (que je voyais pour la première fois sur un écran) le lui rend bien. Sans oublier la jeune Luàna Bajrami (vue dans le récent Fête de Famille, de Cédric Khan) qui les assiste (tout aussi exquisement), ni le passage de l'ange tutélaire ("avec la participation de"), Valeria Golino, qu'on aime ici toujours aussi, mais cette fois (inhabituellement) blonde et frisée.
Héloïse (Adèle Haenel) est une jeune fille qu'on a sortie du couvent pour "remplacer" sa soeur, morte avant d'avoir honoré le mariage, organisé par sa mère, avec un riche italien (d'Italie), mariage qu'elle refuse elle-aussi, et donc elle refuse de poser pour un portrait d'elle qui doit être envoyé à son futur époux (un peu pour la présenter -ils ne sont jamais vus- mais en quelque sorte pour "vanter la marchandise".)
Marianne est une jeune fille, peintre, envoyée sur l'île où vivent Héloïse et sa mère (ainsi que Sophie, une jeune bonne) pour faire "en secret" le portrait de celle-ci (on l'a faite passer pour une demoiselle de compagnie, une compagne de promenade pour l'autre demoiselle solitaire et farouche). Marianne accepte de donc de jouer sur les deux tableaux (avec la complicité de la mère et de la jeune servante), pour réussir à peindre un premier portrait d'Héloïse, qui ne la satisfera pas et dont elle effacera le visage avant de le lui montrer (et après lui avoir avoué la vérité).
Va donc se mettre en route un nouveau tableau, tandis que les relations entre les deux jeunes filles évoluent (se décorsettent et se libèrent) elle saussi. La mère d'Héloïse part pour cinq jours, et c'est la date-butoir qu'elle fixe à Marianne pour l'exécution à bien de son nouveau portrait.
Mais c'est davantage d'amour qu'il va être question, bien plus que de peinture. Oui, comme le chante La Belle Hélène "Il nous faut de l'amour, n'en fut-il plus au monde, il nous faut de l'amour, nous voulons de l'amour..." et c'est bien de ça que traite chaque plan, chaque séquence, avec, d'abord, infiniment de délicatesse et de pudeur (les regards, les sourires, les non-dits, les effleurements, les frémissements) dans son approche, puis avec davantage de franchise et de réalisme (mais toujours de simplicité) lorsque l'amour se manifeste physiquement entre nos deux héroïnes.
Céline Sciamma filme les choses très simplement (j'ai pensé à plusieurs reprises au Thérèse d'Alain Cavalier, dans cette façon élégamment sobre qu'elle a d'utiliser à chaque fois le minimum d'éléments nécessaires pour la construction d'un plan, d'une scène), l'aspect "film historique" est réduit presque jusqu'à l'anecdotique. J'aime cette façon de se colleter "légèrement" (en termes de moyens) avec le film dit "en costumes" qui revient chez des réalisateurs/trices que j'aime beaucoup (récemment Rabah Ameur Zaimèche avec son Mandrin ou son Judas, ou Emmanuel Mouret et sa Mademoiselle de Jonquières, ce qui serait en même temps une stylisation et un approfondissement, mais qui, à chaque fois, me ravit.)
La peinture est (presque) un prétexte, et le film pourrait, d'ailleurs être partagé, plutôt qu'en chapitres, en "tableaux" successifs (dans tous les sens du terme). Et j'aime énormément la façon dont Célina Sciamma structure sa narration, avec les différents niveaux qui y interfèrent : les tableaux successifs de Marianne, l'amour entre les deux jeunes filles, mais tout autant une autre histoire, qui sert de fil d'Ariane et court tout au long du film : la légende d'Orphée (et d'Eurydice).
Le tableau sera peint (les tableaux, pour être plus précis), Héloïse et Marianne se seront aimées, chacune reprendra le cours de sa vie, jusqu'à cet épilogue fulgurant (un plan fixe sur un visage qui serait lui-aussi à la fois comme un tableau et une déclaration d'amour). Le seul moment où la musique (Vivaldi) est utilisée en off et comme un paroxysme. Magnifique.