Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
lieux communs (et autres fadaises)
31 août 2007

éminemment scientifique

Echelle de Chori servant à mesurer le plaisir éprouvé en recevant du courrier

-6 : une lettre anonyme

-5 : le pv auquel on ne s'attendait pas...

-4 : les factures à payer illico (sinon police menottes prison)

-3 : les lettres recommandées (sauf envoi de chéquier, c'est jamais bon signe)

-2 : les lettres administratives dont on se fout un peu (banque, facture téléphonique, etc.)

-1 : les courriers publicitaires

0 : rien

+1 : un quotidien auquel on est abonné

+2 : un mensuel auquel on est abonné

+3 : une carte postale de relation(s)

+4 : une carte postale d'ami(e)

+5 : une carte postale d'amoureux (ou de quelqu'un dont on est)

+6 : un paquet contenant un truc qu'on avait commandé (pour se faire plaisir)

+7 : une lettre manuscrite (d'amis, en général, qui d'autre encore en écrirait?)

+8 : un paquet qu'on attendait pas

+9  : une lettre d'amoureux (qu'on attendait)

+10 : une lettre d'amoureux (qu'on n'attendait pas)

+11 : un paquet (d'un amoureux) qu'on attendait

+12 : un paquet (d'un amoureux) qu'on n'attendait pas

30 août 2007

vide-ordures

4 MOIS, 3 SEMAINES ET 2 JOURS
de Christian Mungiu

On le savait déjà, depuis La mort de Dante Lazarescu (2006)  et 12h08 à l'est de Bucarest (2007) que :
1) La vie en Roumanie n'est pas spécialement youp lala youp la boum ni drôle à se taper sur les cuisses
2) Nous arrivent de là-bas d'excellentes choses (le "renouveau roumain", car, jusque là, l'ami Lucian Pintilié devait commencer à se sentir un p'tit peu seul)
Et ce nouvel opus, couronné à Cannes de la Palme d'Or (ce qui, autant le jour du palmarès que celui du visionnement du film de par chez nous, provoqua quelques discussions : la mérite... la mérite pas... ) vient donc doublement confirmer les deux postulats ci-dessus, en enfonçant même encore un peu, si possible, le clou de la désespérance blafarde (ça faisait longtemps que je n'avais pas été aussi noué pendant tout un film), qu'il double, pourtant, d'une imperceptible distance.
Comme ses copains Christi Puiu et Corneliu Porumboiu, Christan Mungiu (devinette : comment reconnait-on un nouveau cinéaste roumain ?) a tourné,  comme on dit pudiquement avec peu de moyens (traduisez : des bouts de ficelle, des clopinettes, trois francs six sous) ce film noir (très sombre, en tout cas) qu'il sous-titre ironiquement (au générique de fin) Chroniques de l'âge d'or. (L'unité de temps semble aussi une composante primordiale dans ces "nouveaux films roumains" : une nuit pour Dante Lazarescu, une journée pour 12h08..., et à nouveau  une journée (particulière, mais somme toute ordinaire) pour celui-ci, qui nous fera passer progressivement du clair du matin joliet au très obscur de la plus sombre des nuits.
A ceux qui seraient tenter de résumer le film par "c'est l'histoire d'une étudiante qui va subir un avortement clandestin", je dirais "c'est plutôt l'histoire de la copine d'une étudiante qui va subir un avortement clandestin", tant le personnage d'Otilia (Anamaria Marinca, magnifique) est immédiatement central, véritable pierre angulaire du film qui supporte tout le poids de l'édifice (cinématographique) sur des épaules qu'elle a aussi frêles que jolies.
On peut être désarçonné, au début, par la complexité de la situation initiale qui se dévoile progressivement (on est où ? qui est qui ? et elle pourquoi elle fait ça ? et pourquoi toujours des Kent ?) dans ce bâtiment universitaire, dans cette chambre tristouillasse (mais le bâtiment ne l'est pas moins) où il est question de préparatifs, d'argent, de marché noir, de cigarettes, de toile cirée... C'est Gabita qui doit avorter, mais c'est Otilia qui s'occupe de tout, et c'est elle que la caméra d'ailleurs se met à suivre obstinément (passionnément ? )pour ne plus la lâcher, reléguant un peu la copine en fond de scène (en off).
On passera de cette chambre universitaire à une autre, d'hôtel cette fois-ci, (avec un passage épique à la réception de l'hôtel en question), chambre où doit s'effectuer l'avortement, à l'issue d'une transaction plus qu'éprouvante, mais, finalement, juste tristement et réalistement humaine pourrait-on dire, dont le protagoniste s'appelle Monsieur Bébé... L'impossible Monsieur Bébé (un hommage à Howard Hawks ?), plutôt l'impayable Monsieur Bébé, puisqu'il va, justement, - l'expression est ignoble mais elle est tellement juste - se payer sur la bête, et même plutôt deux fois qu'une. Beurk beurk...
La caméra continue de suivre Otilia, et va un peu aérer cette histoire, à contrepied par un huis-clos (le repas d'anniversaire de la mère de son copain) mais, durant toute cette scène, on est comme Otilia, on est là mais pas vraiment là, (pourtant on aurait de quoi réagir, à l'écoute des conversations de ces "nantis" roumains...),  on s'interroge, on s'inquiète, on est noué de ne pas savoir... et on finit par y retourner, dans cette chambre d'hôtel, sans même pouvoir manger la meringue que la maman du copain avait préparée spécialement pour vous et le dessert, mais en ayant eu le temps de s'expliquer un peu entre quatre-z-yeux avec le copain en se lançant au visage deux trois choses un peu amères.
La dernière partie, enfin, après l'avortement et le retour d'Otilia à l'hôtel, (et un passage dans la salle de bains qui me fut un peu difficile) sera une longue déambulation (une course plutôt), fiévreuse et inquiète, dans la nuit bucaresque, (c'est peut-être beau une ville la nuit, mais celle-là pas tellement je vous assure), la caméra (à l'épaule), traque, furète, accompagne, cette demoiselle blonde, parfois dans l'obscurité si quasi-complète qu'elle rend la scène presque abstraite. Pour finir ex abrupto  par une scène assez croquignolette dans le restaurant de l'hôtel et un ultime plan cut comme une paire de claques. Pif paf! Et envoyez le musique! (la seule  qu'on entendra d'ailleurs, de tout le film!)
Pour revenir à cette distance, j'ai vu le film, et c'est assez rare pour être ici noté, dans un espèce de dédoublement : sur le plan humain, affectif, mon premier degré habituel m'a fait, je l'ai déjà dit, être très très tendu pendant tout le film, tandis que d'un point de vue intellectuel, j'étais beaucoup plus détaché, appréciant ici le cadrage, là admirant tel plan particulièrement réussi, ricanant presque à certain autre moment en me disant "il a osé...", me questionnant sur le choix de l'angle de prise de vue, bref, l'image la plus proche serait celle d'un double vitrage, avec ce mince espace entre les deux parois, qui fait que l'image qu'on perçoit est légérement brouillée, dédoublée, modifiée ; c'est en même temps la réalité et pas tout à fait.
Oui, où il serait peut-être question de dualité, où le cinéaste serait comme un prestidigitateur nous disant attention regardez bien là, le chapeau, le petit lapin va sortir, mais en réalité ce n'est pas là qu'il faudrait regarder pour découvrir le subterfuge en train de se dérouler. Mungiu se défend d'avoir voulu faire un film sur l'avortement (ni pour ni contre, bien au contraire...) et c'est vrai qu'en faisant ce petit pas de côté, en (dés)axant davantage le récit sur tout ce qui est autour (l'avant, l'après, l'ailleurs...) il gagne en force ce qu'il perd en compassion. Avec l'extrême élégance de ne pas faire de Gabita une sainte laïque auréolée du prestige des martyrs, crucifiée sur son lit de douleurs (au contraire, il en rajouterait presque dans le côté nunuche agaçante, avec son accumulation de mensonges et d'indécisions), ni d'Otilia un bloc de certitudes et d'efficacité, genre "Super Bonne Copine vole à ton secours, attention ça va cartonner!" , non c'est juste une jeune femme qui marche dans la nuit, qui a peur, qui cherche,  qui se demande, qui doute, une femme qui se construit, peut-être aussi...
C'est drôle (enfin, façon de parler) certains placent ce film du côté de Rosetta et des frères Dardenne, moi je le rangerais plutôt du côté de Kaurismaki : pas de paupérisme ni de misérabilisme, non, des faits, (le manque d'argent, le flicage, le marché noir, le communisme totalitairement si délicieux), juste un genre de constat, sec comme un coup de trique mais éminemment cinématographique, avec des choix affirmés de mise en scène, le tout sous-tendu par un genre d'humour froid au trente-sixième degré, prenant par cette "ironie" du regard le minimal recul nécessaire. Un certain sens de la nuance. Ca se présenterait presque comme un documentaire mais ça serait presque une fiction, ça aurait presque l'air improvisé mais ça serait très écrit, ça serait presque un drame mais à la fin on sourirait presque...
Et enfin, au générique, sur fond de musique roumaine de bal du samedi soir, le poids qu'on avait sur l'estomac soudain un peu se désagrège, tandis que les lumières se rallument. (J'avais une vachement plus belle phrase pour conclure, mais, whoof! elle s'est envolée. Tant pis pour moi (et pour vous)! Noir.)

18792120_w434_h578_q80

29 août 2007

micro34

Je me sens presque quasiment prêt à ne plus être en vacances.

*

Réveillé au milieu de la nuit par le bruit d'une violente averse
dont je ne trouverai aucune trace au matin.

*

On m'a envoyé un Caliméro en peluche qui, lorsqu'on lui appuie sur le ventre, dit
"C'est trop injuste..."

*

Il semblerait que j'aie, pour l'instant, un lecteur régulier depuis le Québec,
dont je reconnais l'IP.

*

Baudriers fluo, comme on surlignerait au marqueur
l'érotisation du corps prolétarien.

*

Photo à prendre, cour de la bibliothèque, onze heures du matin : penser à revenir

*

Demain, il va pleuvoir.
(Ah bon.... je commençais à m'inquiéter, après deux jours consécutifs de soleil.)

*

Maison en construction : la "joyeuse effervescence" d'un nid de papas turcs.

*

Sans être nihiliste, avoir le sentiment que, quoi qu'on fasse, on se trompe.

*

"Notre besoin de consolation est impossible à rassasier" (S. Dagerman)

*

Derniers jours de vacance, le  goutte-à-goutte se ralentit.

*

Je suis d'une crédulité qui confine à la benêterie.

*

Se sentir confus d'être aussi confus.

*

Après vous...

*

DSC04822

28 août 2007

beyrouth beauté institut

CARAMEL
de Nadine Labaki

Un film choral de filles (un film chorale, alors ? smiley angélique). Un institut de beauté beyrouthain tel une ruche,  où bossent plusieurs copines, chacune avec au moins un problème "de fille" (une telle qui veut se marier mais ne remplit pas les conditions requises, une qui a une relation avec un homme marié qui lui fait des misères, une qui ne se met jamais en jupe mais qui a ses raisons, une qui court les castings pour oublier sa peur de vieillir, une autre encore affublée d'une (mère ? soeur ?) chiante qui aurait peut-être sa place à l'hospice, etc...) voilà pour les abeilles.
Et quelques mâles, bien sûr, qui tournent dans le coin, tels les faux-bourdons autour de la ruche : l'homme marié (qu'on ne verra jamais!), le fiancé sanguin, le flic amoureux, le petit livreur timide, le vieux gentleman...
La réalisatrice (qui s'est donné ma foi un plutôt joli rôle) peut alors faire son miel (son caramel, donc, plutôt), de tout ce petit monde, des va-et-vient, des rencontres, des attentes, des absences, des espoirs et des déconvenues, des hésitations et des regrets... Et ça bourdonne et ça bzz bzz (c'est normal, c'est des filles!), il est question d'amour, bien évidemment, mais aussi, et surtout de cohabitation, des relations entre les gens : homme / femme bien sûr, mais aussi célibataire et marié(e), catholique et musulman,  homo et hétéro - alors que, comme chacun le sait, l'homosexualité (et à plus forte raison féminine) n'existe pas, hein...-, avec du dit et du non-dit, du drôle et moins drôle, du tendre et du plus vachard ...
Caramel est à Beyrouth ce que The Bubble était pour Tel Aviv : une déclaration d'amour du / de la réalisatrice pour sa ville (à qui elle dédie d'ailleurs son film), donc enthousiaste et vibrante et forcément partiale, mais par la même touchante, parce que directement from the heart.
Liassez-vous tenter, c'est tiède, c'est sucré, c'est doux, et en plus ça vous fera la peau lisse comme une joue de bébé (sauf que quand on arrache les poils avec, ça doit pas faire du bien mais bon, ce n'est qu'un avis de mâle ignorant...)

18779840_w434_h589_q80

27 août 2007

un samedi à la campagne

Hmmm, il ya des journées comme ça, on ne sait pas vraiment pourquoi, qu'on aimerait replier avec soin et tendresse, et les ranger soigneusement dans son porte-feuille, entre la photo de *, le ticket de cinéma de **, ou le petit mot de ***, pour pouvoir les redéplier et les regarder à loisir, les jours de pas trop de soleil, les sjours de les pieds dans la merde. Oui, des journées qui n'avaient a priori (chaque fois que j'écris désormais a priori, je pense à mon ami Philippe...) rien de spécial, rien de particulier, rien de sensationnel, mais dont on découvre, rétrospectivement, qu'elles furent simplement délicieuses.
Ainsi, ce samedi : au départ sur l'agenda, il n'y avait rien, mais un message sur le répondeur avait prévenu la veille qu'il y aurait ce repas de midi, chez une amie, proposé par une autre amie, et que si on voulait on pouvait venir.
Bien sûr on avait voulu, on était venu, et c'était tellement bien qu'on était même resté jusqu'au soir! Une journée ensoleillée (la première depuis ououououh!) déjà ça ça faisait du bien, une journée à manger dehors donc encore mieux, à boire de la très bonne Clairette pour l'apéro, et des grillades, et des framboises du jardin et du crumble maison, et le  café qu'on boit lentement, on a le temps. Une journée de hamac et de sieste dans le jardin, une journée de crème de cassis et de picon-bière,  une journée de se promener (un peu) et de rentrer le bois (juste un peu aussi, à peine de quoi se procurer une petite suée), une journée de ciel bleu et de nuages blancs...
Une journée à avoir envie de tout photographier.
Une journée calme, qui se déroule lisse et paisible, une journée sans aspérités ni rebords coupants, une journée simple, facile, à parler et à rire, simplement être là, entre souvenirs de jeunesse récits de vacances et projets divers.
On était reparti dans la nuit estivale, (il y avait  des étoiles), sans même avoir peur de tomber en panne d'essence (pourtant la jauge disait zéro, mais on s'était fait le pari qu'on arriverait à bon port, et d'ailleurs on y arriva.)
Une journée qui, à y repenser, n'avait rien de plus qu'une autre, mais c'est de celle-là pourtant dont on se souviendra...

DSC05338DSC05363DSC05368DSC05341DSC05347DSC05357

26 août 2007

aigreurs

Et tandis que je m'évertue à m'égosiller (mais ça tiendrait plutôt du pépiement) de façon écervelée en apparence, dans le petit enclos du périmètre circonscrit autour de mon nombril, je continue pourtant de lire Libé, de  regarder les infos, parfois, de regarder la vie des gens autour de moi et un peu plus loin aussi, et de m'indigner devant toutes les saloperies qu'on y déverse (je me souviens d'un directeur de théâtre qui avait dit, ici, il y a très longtemps, à propos des goûts du public "Ils veulent de la merde ? Je vais leur en donner..." et qui l'avait fait). Et bien la France, maintenant c'est pareil. Le Président (avec un p majuscule minuscule) s'est visiblement dit la même chose, et met son "programme" à exécution.
Cette fameuse france des 53% (qui a crû jusqu'à 66% tout de même, et qui n'est "plus qu'à" 61% !) dont je ne fais pas partie, ce Président qui n'est pas le mien, ces politiques, ces économistes, ces financiers, grands patrons, qui me sont étrangers, tellement vautrés qu'ils sont dans leur culte de money money money, ces promesses électorales dans le sens du poil qu'on s'efforce de faire semblant de vouloir tenir, ces lois démagogiques qu'on vote à la va-vite dans un esprit toujours plus police-menottes-prison!, ces réactions à chaud et instantanées exploitant de plus en plus cyniquement et honteusement le moindre fait-divers un tant soit peu racoleur, ces émissions débiles où l'on gave de vent nauséabond les parts de cerveaux disponibles (toi aussi mon fils / ma fille tu auras ton quart d'heure de célébrité quand on fera voter pour ton départ cette meute de veaux à coup de numéros surtaxés), ces journaux de merde où des photos floues au téléobjectif informent des cons sur les vacances ou le shopping ou les amourettes d'autres cons, simplement plus connus (quoique des fois...) parce qu'ils sont déjà passé à la télé ou qu'ils ont gagné beaucoup de brouzoufs, ces déclarations pérorantes de ministres-dindons (ou potiches, ça dépend) sur Les intérêts d'emprunts à 40% youpee!, sur On est un peu en-dessous du seuil d'expulsés qu'on s'était fixé, faut y aller davantage les gars, sur Mais qui donc ne pourrait pas payer 4€ de franchise, hein je vous le demande ?, sur Mais non y a pas de pauvres en france... et glou et glou il est des nôtres, il a fait sa déclaration comme les autres...
Cet étalage toujours aussi obscène mais désormais revendiqué du fric fric fric comme règle de vie et sélection naturelle : yatch, hôtel de luxe, gourmettes, robes prada, bagnoles bling-bling, baraques démesurées, chiottes en or, golden parachutes dépliés en nombre de siècles de salaire de smicards, oui l'obscénité, sociale, financière, raciale, audiovisuelle, est dorénanavant de notoriété publique, et presque personne ne semble y trouver à redire, à haute voix du moins, (vous les avez entendus, les journalistes ?)  non non, la gauche ferme sa gueule, puisqu'elle n'a rien à dire à part se tirer dans les pattes pour savoir si je te tiens tu me tiens par la barbichette ou c'est moi le plus fort, donc qui regarde ailleurs, ou en l'air, ou le bout de ses chaussures, en attendant que ça se passe, cinq ans finalement hein..., ou alors qu'un miracle se produise, oui que quelque chose arrive, peut-être, en quoi elle ne croit pas mais dont, si ça marche, elle pourrait revendiquer la paternité oui oui c'est moi qui ai eu l'idée...
Mais d'idées point, l'encéphalogramme est plat, le petit rouleau-compresseur présidentiel aplatit nivelle écrabouille et lamine (dada ?) les états d'âme les consciences et les laisse sans voix. Observons donc, impuissants,  les nantis se muer en hypernantis, tandis que les baudruches des pauvres se dégonflent en sifflant, les transformant en dédémunis, sauf que finalement, tout ça n'a pas trop l'air de leur déplaire, non, ils ont l'air de plutôt aimer ça, (panem et telerealitas) puisqu'ils regardent toujours TF1, applaudissent aux invectives fuhrieuses des hautes instances, qu'ils sont toujours dans les 61% de vachement contents pourvu que ça dure encore et même que ça devienne encore plus dur si possible! (aux dernières nouvelles il s'agissait de -arghhh!- 69%!)
Tiens, les étrangers, dehors, et les pédés, et les vieux, et les malades, et les provinciaux,  et les paysans, et les enseignants, et les ceusses qui votent à gauche, et les intellos, oui ceux qui regardent arte, ceux qui lisent des livres, ceux qui écoutent des opéras, qui vont dans les musées, et aussi tiens ceux qui n'ont pas exactement tout à fait pareil la même apparence la même couleur la même religion la même obédience la même bagnole la même mémoire, oui, tous  les pas-comme-nous, et les autres aussi.

26 août 2007

métaphores urbaines 3

DSC05328

25 août 2007

bon pain ?

TROIS AMIS
de Michel Boujenah

Oui, euh, bon, c'était la fin des vacances, il pleuvait, la journée avait pas été terrible alors j'me suis dit allez on va rigoler un bon coup, comme tout le monde, avec un truc simple, pas intello, pas prise de tête,... normal quoi!

(un blanc...)

J'aime bien Pascal Elbé, j'apprécie relativement Kad Merad, et je ne suis pas trop fan de Mathilde Seigner. Ben là ils sont au diapason. J'ai ri plusieurs fois (surtout parce qu'on fait jouer à Pascal Elbé - qui a co-écrit le scénar, tout de même, c'est à dire qu'on qu'il s'est fait jouer- un rôle de Rantanplan (et j'adore Rantaplan. Si j'avais été un animal, j'aurais été lui. Je sens plus que des affinités.)
Cette histoire où chacun des trois amis  successivement dans la merde est secouru par les deux autres et qu'a chaque fois quasi ça foire sent un peu son amateurisme - bon enfant - feignasse - c'est les vacances - je vais pas me casser la tête à écrire un truc hyper compliqué. C'est... indolent (à défaut d'être insolent) pas indigne (à défaut d'être insigne), mais gentillet, quoi.
Avec l'unique émotion (mais quasiment en dehors du propos du film) de revoir Philippe Noiret, dont ça a du être le dernier rôle, presque méconnaissable, tant il a l'air affaibli, vieilli, fragile, et ça, ça fait vraiment mal au coeur.

25 août 2007

métaphores urbaines 2

DSC05325

24 août 2007

glisser dans la piscine

LE PENSIONNAT
de Songyos Sugmakanan

Les films thaï se suivent et ne se ressemblent pas forcément. Après un tendre et assez solaire SYNDROMES AND A CENTURY de notre ami Apichounet, voici une plutôt sombre (au sens strict) et nocturne histoire de fantômes, thaîlandais, donc. Où un gamin est envoyé par son père (qui a ses raisons) dans un pensionnat un peu inquiétant, y fait la connaissance d'une bande de pieds-nickelés qui le bizuthent règlementairement à coup d'histoires de fantômes, finit par en rencontrer un vrai, devient son ami, et l'aidera à régler son problème (car les fantômes ont généralement un problème)...

Au début du film, c'est vrai, on a très peur, mais pas vraiment de ce que montre le film ; on a surtout peur d'assister à un effrayant catalogue de clichés, de poncifs et de déjà-vu du cinéma fantastique bouh fais-moi peur asiatique. Heureusement, le réalisateur est bien plus malin, et, passé le début qui c'est vrai en remet des couches (bâtisse lugubre, directrice inquiétante, chiens qui hurlent à la mort, angoisses nocturnes, porte qui se ferme puis s'ouvre toute seule, ombre flippante...) il met en place une histoire assez  bien fichue (et plutôt très bien mise en images), en mêlant plusieurs strates narratives, chacune associant un personnage, un objet, et un sentiment  (le père / la télévision, les copains / les lampes de poche , la directrice / le disque rayé, le fantôme / la piscine), passant d'un registre à l'autre parfois abruptement (on a le sentiment, au début, que le montage a été fait un peu à la hache, moins par la suite, mais peut-être s'habitue-t-on), d'un sentiment à l'autre...

Il va sans dire que la mise en place de l'histoire est beaucoup plus intéressante que son explicitation... Quelques très belles scènes (le public à la projection de "Fantômes affamés", la piscine en temps mêlés), beaucoup de  plans léchés (avec une image sombre, à la limite de la sous-exposition) de quelques lieux très graphiques (la salle d'eau, la piscine vide, le dortoir), des interprètes (enfants, surtout) sympathiquement justes, font apprécier cette histoire qui, paradoxalement, ne fera hurler de peur à aucun moment, mais nous raconte simplement combien c'est difficile (et pas forcément plaisant) de passer du stade de petit à celui de grand.

Pour ceux qui  entendent la contrepèterie, j'ai trouvé que le titre de ce post s'imposait doublement, car, je ne sais pas si c'est parce que j'avais envie, mais il me semble que je n'ai jamais vu un film (fantastique) où on pisse autant. (Mais, désolé, pas la moindre glycine...)

18793593_w434_h578_q80

1 2 3 > >>
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 384 548