bilan ciné
(vus à paris)
LIBRE-ECHANGE
de Serge Gisquière
Une comédie sympathique, qui vaut surtout par son duo d'actrices : Carole bouquet impériale en pute de luxe un feu fatiguée et Julie Depardieu hélas un tout petit peu trop suremployée en bobonne nunuche (Malou dit que la coupe chez le coiffeur n'est pas vraisemblable). Les dialogues font mouche, surtout les scènes entre filles, et quelques répliques feront date ("Je vais vous aspirer cinq minutes, au moins je ne serai pas venue pour rien..."). Le sous-texte politique du scénar est moy-moy. Agréable, rafraîchissant et futile comme une coupette.
ALAMAR
de Pedro Gonzales-Rubio
Je continue ma carte au Latina commencée au mois d'août! Très dépaysant, que ces quelques jours de vacances qu'un père divorcé offre à son fils dans un lagon de rêve, très loin là-bas au Mexique. Au menu , pêche, fruits de mer, cabane sur pilotis, apprivoisage de héron pique-boeuf, vie simple et saine, entre mer et ciel. Tout dans le bleu. Une chronique quasiment de rêve,donc, proche du doc, réchauffante quand on s'aperçoit à la sortie de la salle qu'il neige à gros flocons!
WE ARE FOUR LIONS
de Chris Morris
Alors celui-là, j'avoue que j'ai adoré, et qu'il a raté de peu l'entrée dans le top 15 de l'année. J'ai vraiment rigolé comme une grosse baleine à maintes reprises devant les aventures de ces Pieds-nickelés apprentis-terroristes vraiment très très fabuleusement cons, force est de le reconnaître. C'est très british, très "channel four", très drôle, très destroy et très noir. Furieusement destroy. Là où le bât blesse un peu c'est -effectivement- qu'il s'agit de terroristes, et que le "héros", le plus sympathique de la bande (moi, mon cœur battait, bien sûr, pour le grand très con et très barbu...) est tout de même un intégriste fanatique, dont les motivations ne seront jamais précisées. Il y a comme un malaise, d'autant que le personnage -comme le réalisateur, n'hésite pas à aller complètement jusqu'au bout, jusque là où, soudain, on ne rit plus du tout (ou alors très très jaune).
ANOTHER YEAR
de Mike Leigh
Un autre film so british, encore vu aux séances matinales de l'UGC Les Halles (où nous allâmes beaucoup).Un couple swimming into happiness, entouré de copains célibataires et/ou mal dans leurs pompes. C'est là que j'ai réalisé combien j'étais naïf (et "premier degré"), et comment je serais passé complètement à côté du vrai sujet du film sans les éclairages de Malou et son indignation envers certains personnages. Ici aussi, le plan ultime est glaçant, et force le spectateur à reconsidérer ce qu'il vient de voir..
DES FILLES EN NOIR
de Jean-Paul Civeyrac
Retour à mon MK2 d'amour dont de mauvaises langues avaient annoncé, à tort qu'il n'accordait plus de réduc aux séances du matin. Que nenni. il faisait partie des "séances de rattrapage" prévues. Ca m'a tellement touché que je ne suis allé rien voir d'autre de la journée (j'avais envisagé Mardi après Noël et Cabeza de vaca). Sur un sujet qui -sur le papier- aurait pu prêter à ricaner (deux adolescentes gothiques décident de se suicider), Civeyrac livre un film sobre, digne, frémissant, habité. Qui tangue dangereusement à un certain moment, manque de perdre son bel équilibre, et se reprend. Superbe.
(Oups! -rétrospectivement- : en reprenant mon carnet, je m'aperçois que j'en ai oublié un :
LES EMOTIFS ANONYMES
de Jean-Pierre Améris
Vu dans la graaaaande salle de l'UGC Les Halles, un matin. Gentillet. Mais tellement transparent qu'il m'était sorti de la tête. L'idée est sympathique, mais le problème c'est qu'il n'y en a qu'une, étirée sur 1h30 : ils sont timides. (Ah non il y en a une autre : ils sont dans le chocolat....) Isabelle Carré est délicieuse, Benoît Poolvorde sobrement bien, oui, tous les deux sont excellents mais bon... Il manque un ingrédient, un tour de main, pour transformer cette boîte de chocolats "standard" en quelque chose de plus précieux, de plus raffiné, de plus audacieux...Enfin, j'aurai tout de même eu le -rare- plaisir de revoir mon Philippe Fretun chéri (Philippe, si tu lis ces lignes,ouououououh!), c'est déjà ça, hein ?
-fin de la parenthèse!)