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lieux communs (et autres fadaises)
29 novembre 2023

péridurale

NOTRE CORPS
de Claire Simon

Celui-là n'est pas numéroté, car je suis parti avant la fin (j'ai dû voir une heure et demie sur les trois) à cause de ce que j'appellerai un concours malheureux de circonstances.
Déjà en cherchant la doc pour la copier / coller sur notre programmation du Mois du Doc, au lu du résumé et des critiques je m'étais dit que ça ne semblait pas vraiment un film "pour moi", dans mes cordes, mais bon c'était Claire Simon alors j'allais faire un effort... Dans une salle remplie de spectatrices attentives (eh oui j'étais le seul mec), j'ai rapidement eu la confirmation que je ne "tiendrais" pas les trois heures...
Au bout du troisième entretien médecin / patient, je me suis levé, j'ai salué mes voisines (j'étais assis entre Catherine et Dominique) j'ai pris mes cliques et mes claques et je suis sorti sur mes petites pattes d'oiseau.
C'est là que les ennuis ont commencé : plus de clés de voiture! nulle part, dans aucune poche, (même les poches "secrètes", maintenant j'ai l'habitude) je suis même sorti sur le parking jusqu'à ma voiture, qui était joyeusement -et simplement- fermée à clé, suis revenu dans le hall (désert). Que faire ? Le film duait trois heures, et tant qu'à faire, autant retourner dans la salle.
Regarder la suite du film, essayer de m'intéresser (ou peut-être réussir à m'endormir ?). Ah, on avait changé de créneau, on était à présent dans la FIV, et une infirmière expliquait à un sympathique papa, son précieux réceptacle à la main, comment procéder pour récupérer sa précieuse semence...
Mais bon, je pensais à ces fichues clés, qui étaient peut-être (sans doute) quelque part dans la salle (sinon la suite des événements promettait d'être affreusement compliquée -et contraignante- pour la personne (j'avais envisagé Catherine) à qui j'allais ensuite demander de m'aider...
J'ai ainsi regardé encore une heure de film (je l'avoue, vous vous en doutez, le coeur n'y était pas...
Jusqu'à ce que je décide de m'agenouiller devant mon fauteuil et de fouiller dessous.
Et elle y étaient! Elle étaient tombées de ma poche lorsque je m'étais vautré en position "chaise-longue" (on peut faire ça dans crtaines salles du bôô cinéma, la 11 et la 12, je crois...)
Je les ai donc rangées précieusement dans la poche de mon manteau, ai repris mes affaires, re-salué mes voisines (Dominique m'a juste glissé "Tu pars juste avant la péridurale..."), et suis sorti, joyeux et soulagé... (Et sans remords!)
(Pardon pardon, Claire S.)

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26 novembre 2023

micro 210

"Je suis toujours un peu fier de mon amour pour le monde. C'est si facile de haïr, en comparaison." (Jack Kerouac)

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sur tw*tter :" étant donné qu'il prend sa raie du cul pour le Tropique du Cancer..."

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"A force d'appeler ça ma vie je finirai par y croire. C'est le principe de la publicité." (Samuel Beckett, Molloy)

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"La rafale amoureuse provoque assourdissement et peur : crise, révulsion du corps, folie : celui qui est amoureux à la manière romantique, connaît l’expérience de la folie." (Roland Barthes)

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(sur tw*tter) "si tu ne joues pas avec mon coeur, promis, je jouerai avec ta bite"

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"J'ai toujours imaginé le paradis comme une sorte de bibliothèque." (Jorge Luis Borges)

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"There is not past, no future; everything flows in an eternal present." (James Joyce)

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"Dire au revoir c’est nier la séparation. C’est dire: aujourd’hui nous jouons à nous séparer, mais nous verrons demain." (Jorge Luis Borges)

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(sur tw*tter) "être célibataire c'est pas facile, souvent je caresse ma cuisse et je me dis bb stp arrête j'ai pas envie"

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"Quand on renonce à l'espoir, tout est possible... " (Damien Marguet, présentation de SatanTango)

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"Ce qu’on ne peut pas dire, il ne faut surtout pas le taire, mais l’écrire." (Jacques Derrida)

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Pangramme : n. m. Phrase utilisant toutes les lettres de l'alphabet.
"Bâchez la queue du wagon-taxi avec les pyjamas du fakir."
"Portez ce vieux whisky au juge blond qui fume."
"Voyez le brick géant que j'examine près du wharf."

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"Ma tristesse n’est pas un reproche, vous savez…" (Veronika, La maman et la putain)

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"Qu'il est difficile de se taire quand on a plus rien à dire." (Pierre Etaix)

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"Le dépit n'a jamais guéri une passion ; cette cure doit être l'ouvrage de la séparation et de l'absence : il n'y a point d'autre remède." (Jean-Jacques Rousseau, Pensées d'un esprit droit)

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❝Un jour, je te décevrai, et ce jour-là, j’aurai besoin de toi.❞ (Robert Desnos)
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"On me croit ici, et calme, je suis aussi ailleurs en des régions bouleversantes inconnues de tous." (Robert Desnos)

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24 novembre 2023

les mecs mariés

J'aime les mecs mariés.
Précision : j'aime recevoir les mecs mariés.
(Appelons un chat un chat : coucher avec serait plus précis. J'aime coucher avec des mecs mariés.)
C'est surtout pour eux que j'ai commencé à faire "table d'hôte".
Je suis un gay qui préfère les bi (ou même les hétéros) aux autres gays. J'ai toujours préféré chasser hors de ma meute, n'ayant jamais été trop à l'aise avec les codes de "mes pairs" (LGBTetc.). Si je dis que je préfère les hommes "normaux" (aïe pas taper) je veux juste parler de ceux qui n'usent ni n'abusent d'une signalétique sexuelle (ou textile ou sociale) excessive (et redondante) de grande follasse.
Pour quoi je kife les hommes mariés ? D'abord parce qu'ils sont "neutres". Une apparence de mec, un look de mec, une odeur de mec, aussi. Les "bonhommes", quoi, comme j'aime les appeler.
Ensuite parce que ce sont, sous leur apparence "normale" et leurs habits "normaux",  leur vie "normale" (?) des agents doubles, des  tricheurs, des menteurs, (des salopards, quoi) et que, ce faisant (en couchant avec eux), je contribue à les inciter à l'être encore davantage,  à mentir et à tricher encore (un peu)  plus. Passer un moment au lit avec eux, c'est non seulement agréable physiquement (c'est quand même, après tout, pour ça que je les reçois) mais aussi  moralement gratifiant pour moi (même s'il y a là-dedans, je l'avoue,  un soupçon de perversiré. Une larmichette, dirons-nous).
Ils sont là en cachette, furtivement, pour pas très longtemps. De passage ("On ne s'éternisera pas" prévenait l'un d'eux, récemment, que je devais voir pour la première fois), donc même pas cinq à sept (rarement), souvent plutôt cinq à cinq trente, voire vingt, entre la poire et le fromage, vite fait (et pas forcément) bien fait, en loucedé, en catimini, en douce (Jean-Luc Hennig avait écrit un joli bouquin sur eux, BI, que je dois avoir quelque part dans ma bibliothèque, bouquin où il expliqait tout ça très bien). C'est plus physique qu'affectif. La plupart le revendiquent. (le résumé le plus prosaïque serait, attention pour public averti, "se vider les couilles"...)
D'ailleurs, lors de premiers contacts (écrits), il est souvent question de "discrétion". Ce qu'ils demandent : "beaucoup de discrétion". Et reprécisent. Insistent. Tsss. Comme si j'allais ouvrir en grand la fenêtre de mon salon, jouer de la trompette (ou plutôt, louer un orchestre de mariachis) pour tonitruer : "JE RECOIS UN HOMME MARIÉ, OH EH OH EH!" afin d'être certain que tous les voisins, voire tout le quartier, sont bien au courant. Et en profitent pour le faire savoir aussi sec,exponentiellement, partout sur les rézosocios.
(Furtifs. J'aime toujours imaginer que c'est ainsi que, tels les Zorros moyens (ou, mieux, les conspirateurs d'opérette) ils traversent le porche et grimpent les escaliers, avec un loup noir sur les yeux et le bas du visage dissimulé derrière la cape qu'ils ont relevée sur leur avant-bras). Caramba, encore raté!
Ces tricheurs ont bien organisé leur tricherie. Bien obligés. Non seulement il faut disposer d'un certain laps de temps, mais, tout autant, d'un prétexte, ou d'une raison (bref d'un alibi) pour pouvoir disposer de ce laps de temps hors du foyer conjugal, ou, tout du moins, sans que la tendre épouse n'en ait vent (ni puisse concevoir le moindre soupçon).
Le temps le plus propice, à cet effet, (et c'est celui qui -je contemple le cheptel -attendrissant- de mes visiteurs et leur emploi du temps- est majoritairement utilisé) est l'interzone (la grau zone) entre la fin du travail et le retour à la maison. Hormis en cas d'épouse particulièrement soupçonneuse et chronométreuse de trajets (ça s'est vu), ce sera toujours une zone temporellement -et, parfois même géographiquement- floue, incertaine, imprécise. Parfaite donc. L'aubaine. (Je l'ai déjà écrit, c'est lors de ce même créneau qu'on retrouve en général les braves pères de famille traîner sur les parkings, feignant d'être là par erreur et de ne rien attendre). Il y a aussi les rebelles (j'en ai connus, oui oui) qui utilisent ce moment flou, mais à rebours, dans l'autre sens  : entre le moment où ils quittent le domicile et celui où ils arrivent au taf. Le moment  généralement -très- matinal où ils embauchent. (et je ne ferai pas là de jeu de mot facile avec le mouvement contraire, celui où, plutôt le soir, il est alors question de débauche...).
Puisque je les reçois, les choses sont claires : ils savent où ils viennent, quand ils viennent, et pourquoi ils viennent. (Et à quel moment ils devront être repartis). Oui, pas d'équivoque. Bien au chaud dans notre petite bulle de tricherie.
Ils me parlent, à mots couverts, de leurs épouses, ou pas. Je ne questionne pas, je ne tire pas les vers du nez, juste parfois m'enquiers-je poliment. Lorsqu'ils n'en parlent pas, c'est que visiblement ils ont épousé une perle (j'en connais), ou, à l'opposé, un dragon. Mais d'une façon générale, pendant le peu de temps qu'ils passent dans mon boudoir, on a l'occasion de penser à pas mal d'autres choses que celles qui se passent dans leur maison à eux. Et c'est très bien comme ça.
Et j'adore le petit laps de temps quand ils sonnent et que j'actionne l'ouvre-porte. Les petits papillons dans le ventre (la première fois, bien sûr, mais pas que). Quand ils montent. Les quelques secondes où j'ai ouvert la porte de l'appartement, je suis sorti sur le palier (ou j'ai juste sorti la tête) et je les regarde monter la volée de marches. Ils entrent (en scène), je referme la porte derrière eux, et c'est parti... Nous vaquons à nos occupations. On s'attelle à la tâche. Ce pour quoi ils sont là.
C'est moi le maître de maison, l'hôte, et donc par là-même -en principe- le maître de cérémonie, qui va les diriger soit, vers la gauche, direction la cuisine (et donc, souvent, le café -et parfois la cigarette qui va avec- on n'est pas des bêtes, on la joue "civil" (mais c'est rare, je reconnais : lorsque café il y a, c'est plutôt "après")), ou bien vers la droite, pour traverser tout l'appartement et arriver jusqu'à la chambre (bien qu'il me soit arrivé (n'est-ce pas L., n'est ce pas N.) de m'arrêter avant et de ne pas aller plus loin que le canapé du salon... Plaisant aussi.)
A partir de là, nous savons tous les deux que nous disposons d'un certain temps. A nous de l'occuper au mieux. Le plus souvent (en principe) on a, par chat, déblayé le terrain : ce qu'ils aiment, ce qu'ils n'aiment pas, ce dont ils auraient envie... Très souvent (le plus souvent, allez) les mecs mariés sont -en plus d'être menteurs et tricheurs- égoïstes. Il sont là parce que leur bite les y a poussés, et avec un seul but : la jouissance. La leur, le plus souvent (mais ça fait pour moi partie du jeu). Ils sont là, en majesté, sur le lit ouvert  et les oreillers de travers  J''ai appris le terme "à la pacha", et c'est tout à fait ça, mais ça ne me déplaît pas du tout alors de jouer les grands vizirs. Je m'y emploie. En général avec succès. Le rythme dépend du laps de temps disponible. C'est hélas (quasiment) implicite : dés qu'il a joui, l'affaire est close. Un brin de toilette parfois (pas forcément) et je les regarde ensuite "remballer", se rhabiller, récupérer leurs accessoires, leur panoplie de mec marié, pour retourner dans leur vie de mec marié. (et là, seulement, je tolère qu'ils regardent leur montre ou leur téléphone, avant c'est de la pure goujaterie (inacceptable, mais ça s'est vu...)
On se salue d'une façon fort civile (la plupart de ces mecs, avec qui nous venons pourtant d'avoir un rapport très... intime, optent pour la virile poignée de main), avant qu'ils ne sortent, on échange quelques mots "apaisés", j'ouvre la porte je les regarde descendre, ouvrir la porte, la refermer (la paroi est en verre -trempé-, je peux donc encore les voir avant qu'ils ne disparaissent tout à fait. Jusqu'à la prochaine fois.) Hasta la vista baby.
Ils sont repartis dans leur vie de mecs mariés "au grand jour", tandis que je me tiens dans l'angle mort de leur existence. Tapi dans l'ombre, parfois dissimulé dans le répertoire de leur téléphone derrière un laconique prénom.
Le revers de la médaille, c'est, évidemment que ce sont eux qui tiennent les rênes (j'avais écrit les rêves : charmant) et que la méthode recommandée semble être celle qui procède a minima : je n'e suis pas supposé abuser des messages, il suffit juste d'avoir la patience d'attendre.
Pas toujours facile, mais bon on s'y fait. (Et l'expérience prouve que, plus on a envie et plus on cherche frénétiquement, eh bien moins on trouve... A bon entendeur.)

22 novembre 2023

une odeur de marée, de fleurs et de pisse

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PORTRAITS FANTÔMES
de Kleber Mendonça Filho

Troisième film de notre Mois du Doc. Lui a droit à six séances (heureusement que je veillais au grain pour les horaires : on avait bien les 6 séances prévues mais aucune ne correspondait avec celles précédemment communiquées par le programmateur, et annoncées par nous - à nos adhérents et au niveau national-, et donc on serait encore passé pour des charlots, mais, ouf! tout a été promptement rectifié par le directeur dès mon signalement).
Un documentaire, par un réalisateur dont on a programmé (et applaudi) tous les longs-métrages précédents (BACURAU, AQUARIUS, LES BRUITS DE RECIFE). Celui-ci est un documentaire centré sur Recife, sa ville, qu'il aime et dont il va nous parler en long en large et en travers (mais dont il nous a déjà longuement parlé à travers ses autres films).
Un document autobiographique et intime, en trois parties (les maisons (ses maisons) / les cinémas / les lieux de culte) avec, à travers des documents personnels du réalisateur (et sa voix-off), les souvenirs de cette ville qu'il aime tant. Et, pour accompagner ce montage d'images, beaucoup de musique brésilienne (je suis désolé de le redire, mais ce n'est pas vraiment -du tout- une musique faite pour mes noreilles, voilà, c'est comme ça c'est dit qu'y peux-je...) donc qui me fait parfois me rétracter comme un petit escargot tout au fond de sa coquille.
Peut-être aussi  n'avais-je pas tout à fait la tête à ça, mais, comme dirait Dominique, euh,  "j'ai un peu rêvassé"... (et un tout petit chouïa fermé l'oeil aussi...)
Heureusement, le film se clôt sur une séquence délicieuse (dans un taxi) qui sait vous réconcilier illico avec lui (le film), en instillant un peu d'humour (et / ou de fantastique, et donc de fiction) dans ce document jusque là un peu sage,et fait en sorte que vous en garderez un bon souvenir...

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20 novembre 2023

raoule, avec un e

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VOLEUSES
de Mélanie Laurent

Et hop! je rentabilise encore mon abonnement N*tflix : le soir suivant, un autre film. Re-canapé donc, pour, cette fois assister aux aventure d'un gang de filles (Mélanie Laurent, Adèle Exarchopoulos d'abord, rejointes par Manon Bresch) coachées par Marraine (Isabelle Adjani).
Et on change complètement d'univers : autant THE KILLER , vu la veille, était sombre froid et cynique, autant VOLEUSES est solaire, enjoué, déconneur. Le trio fonctionne d'enfer, et Adèle Exarchopoulos y est vraiment fabuleuse, une fabulosité de chaque instant, comme si elle avait encore plus lâché les fauves en elle que d'habitude. Un festival, un régal. D'autant plus qu'on a, pour assaisonner la sauce, côté mâles, Philippe Katerine (comme toujours aussi génialement idiot) en organisateur de casse et Félix Moati (toujours aussi mimi) en fournisseur d'armes.
C'est drôle, plein d'énergie, ça carbure à toute allure, ça envoie des vannes, ça chambre à tout bout de champ, et ça s'offre un épilogue ("quatre ans après...") qui fait se demander au spectateur "mais comment elle a fait ?", un épilogue tout plein de tendresse et de féminitude...
A voir absolument donc (si vous avez N*tflix hihi)
(Le film était numero un mondial des visionnages sur N*tflix la semaine de sa sortie)

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19 novembre 2023

silencieux (mais bavard)

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THE KILLER
de David Fincher

Bon, il y a eu un peu de battage sur tw*tter, et je me suis souvenu que j'avais toujours un abonnement à N*tflix, pour de pareilles occasions... J.'y suis donc allé.
Je l'ai regardé jusqu'au bout, assis sur mon canapé. Un polar, donc, divisé en chapitres, l'histoire d'un tueur à gages qui rate sa cible (chapitre 1) alors que pourtant tout était hyper bien préparé, et va en devenir une à son tour (chapitres suivants, où il va s'agir pour lui de dégommer tous ceux / celles qui veulent le zigouiller parce qu'il a failli. Tilda Swinton sera la dernière sur la liste, et elle racontera une histoire -le chasseur et l'ours- que je connaissais déjà hihi)
Le killer voyage beaucoup, à chaque fois sous un nouvel alias (ce mec a une collection de passeports hallucinante), prend l'avion, dort à l'hôtel, loue des voitures, (j'ai pensé à Isabelle Adjani dans MORTELLE RANDONNEE), fait son petit bizness de mort (il a une collection d'armes tout aussi hallucinante) avant de repartir vers de nouvelles aventures killeuses.
Il est interprété par  Michael Fassbender, qu'on a plaisir à retrouver (comme à chacun de ses films précédents, on sait que ça ne sera pas une partie de rigolade...).
C'est glacé, glacial, glaçant (et autres épithètes frigorifiantes à votre choix). Avec un discours intérieur (une voix off quoi) perpétuel, ressassant notamment son code de conduite (Respecte le plan / Anticipe, n'improvise pas / Ne fais confiance à personne /Demande-toi seulement : quel avantage j’en tire pour moi / Ne mène que le combat pour lequel on te paye -merci wikip*dia et Libé-). Par un mec qui se déguise en touriste allemand pour être sûr qu'on lui foute la paix. Et qui n'épargnera personne (bam bam! y en a un(e) qui clabote à chaque chapitre). Avant de retrouver sa chère et tendre pour prendre un bain de soleil sur sa chaise longue en République Dominicaine.
Un personnage assez déplaisant, mais, comme le précise David Fincher "La sympathie ne m'intéresse pas."

"Œuvre assez radicale, “The Killer” est au film de tueur à gages ce que “Jeanne Dielman” est à la figure de la femme au foyer : la lente et austère description d’un quotidien millimétré mais soudain perturbé par un grain de sable dans la machine, qui débouche sur un progressif et insupportable déraillement." (Les Inrocks)

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18 novembre 2023

calendrier des pompiers

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POUPOUPIDOU
de Gérard Hustache-Mathieu

Normal... Après avoir vu (sur les conseils de Dominique) POLAR PARK sur arte, (avec mon Guigui Gouix d'amour à moi que j'aime (encore un qui fait partie de mon HCV (harem cinématographique virtuel, lol), j'ai éprouvé l'envie de revoir POUPOUPIDOU, du même réalisateur, dont la série est une version étendue (avec des points communs et des différences.
Le plus sympathique, c'est de voir les deux héros (Jean-Paul Rouve et, donc, Guillaume Gouix) avec 12 années de plus au compteur (G.G en avait donc 28 à l'époque) sans qu'ils n'apparaissent trop trop changés.
Le pitch est toujours le même : un écrivain en panne d'inspiration débarque à Mouthe, un crime est commis, il va mener l'enquête, et essayer de commencer un nouveau roman. Bon, après, ça change : Rouve est toujours écrivain, Gouix toujours flix (mais il a pris du galon entre temps... Le film originel traitait d'une unique victime, qui, dans la série, se trouve être la deuxième d'une série (car serial-killer il y a aura...) On retrouve, en commun, Olivier Rabourdin qui, lui, change carrément de personnage : il était flic, le voilà à présent moine...
On retrouve aussi, en commun, (mais c'est moins important hihi) Bobby le chien empaillé avec un bandana jaune autour du cou...
L'intrigue change, prend de l'ampleur, des personnages nouveaux apparaîssent, et il est plaisant de constater que quelques scènes sont reprises quasiment à l'identique d'une version à l'autre...
Une seule petite déception : ne figure plus la scène dite "du calendrier des pompiers de Mouthe" (calendrier qu'on voit -private joke - affiché au mur chez l'ami de G.G) ni la jolie scène à QV (les deux scènes sont quand même très très courtes, hein... Il y a douze ans, je devais sans doute moins avoir l'occasion d'en voir, hihi).
Simplement on peut remarquer dans cette nouvelle version "longue" le soin apporté à la mise en scène (et les clins d'oeil récurrents au corps masculin, qui ne pouvaient pas me laisser indifférent, n'est-ce pas).
Dans la première version c'est Sophie Quinton (une actrice magnifique) qui jouait le rôle de la fausse Maryline, que le réalisateur faisait revivre vie ses carnets, tandis que dans POLAR PARK c'est India Hair (une autre actrice magnifique, mais dans un autre registre) qui tient la dragée haute à notre ami écrivain...

POUPOUPIDOU était un très bel essai (qu'hélas peu de gens ont vu à sa sortie, me semble-t-il) que POLAR PARK transforme (transcende) d'une fort agréable façon...
Et Guillaume G. est vraiment vraiment mimi. (mais j'aime bien aussi son copain, le légiste, et aussi son adjoint barbu qui chante... -dans POLAR PARK!)

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17 novembre 2023

héron pélicans et perruches

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LE GARCON ET LE HÉRON
de Hayao Miyazaki

Oh oh, il passe à Vesoul dans le bôô cinéma avec 2/3 de séances en VF et le reste en VO. Et je me disais que ça ne m'aurait pas extrêment dérangé de le voir en VF (MOI VOISIN TOTORO, découvert via Ecole et Cinéma, je ne l'ai pratiquement vu que comme ça, en VF).
Pour cette séance en VO de 15h30 nous étions deux dans cette très grande salle 11 (moi tout en haut et un autre spectateur presque tout en bas).
J'ai vu pas mal de films du sieur Miyazaki, j'ai été sensible à leur poésie, mais j'ai eu toujours une certaine résistance vis-à-vis de ses "monstres" : les vieillards boursouflés, qui reviennent souvent, et les créatures magiques.
Ici il va y en avoir pléthore (le film dure plus de deux heures, et il en est plein à ras bord, tellement que parfois ça déborde et ça submerge.) Je dois avouer que j'ai fini un peu par me lasser, et qu'une demi-heure de moins m'aurait laissé dans un état plus... léger.
Partout, des gens crient au génie, au sublime, au chef-d'oeuvre, se prosternent, déchirent leur chemise en signe d'adoration... Mouais. Je serai beaucoup plus modéré dans mon enthousiasme. A cause des monstres de Miyazaki, je l'ai écrit plus haut. Les vieux et les vieilles (déjà dit aussi), et, surtout, le pire : réussir à transformer un magnifique héron en gnome au gros pif rouge boursouflé (qui vit à l'intérieur).
L'histoire est plutôt très complexe (il est clair que ce n'est pas tout à fait un film pour les enfants), avec mort de la mère (ça, ça ne peut que me bouleverser) voyage initiatique, univers parallèles, grouillement et multiplication des assaillants, (une fois des pélicans, et l'autre des perruches) péripéties échevelées (et j'avoue que je ne me souviens déjà presque plus de la fin...)
Voilà, c'était très bien. Mais c'était pas géniâââââl, faut quand même pas pousser le bouchon trop loin hein. Un peu trop (auto-) référencé pour moi (qui ne connaît pas assez, en détail, l'oeuvre de Miyazaki). Bouillonnant, foisonnant, péripétant (comme péripéties, hein, pas comme péripatéticienne...) tonitruant, parfois boursouflé comme ses vieillardstrès riche, trop riche (si j'ose écrire saoulant je vais me faire taper... hein). Alors que, comme le chante Françoise Hardy dans LA SIESTE "Et moi c'qu'il me faut c'est d'la douceur..."
Je préfère retourner pour la centième fois me lover dans les bras de TOTORO, hein...

(mais si vous voulez en savoir -beaucoup- plus, je vous renvoie à cette très belle -et très fouillée- critique -

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le garçon

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les mamies

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(Belle-)Maman c'est toi, la plus belle du monde...

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un petit côté Alice, non ?

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le vilain Roi-Perruche

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les warawaras (eux ils ont trop mimis...)

 

16 novembre 2023

backroom

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THE OLD OAK
de Ken Loach

Bon a priori je n'en avais pas terriblement envie, mais Catherine a su me convaincre (par le seul fait qu'elle venait à la séance.
Ken Loach, c'est une longue histoire (depuis l'impressionnant FAMILY LIFE, terrible, en 1971, mais que je pense n'avoir vu qu'un peu plus tard...). Je l'ai suivi avec une certaine régulaité pendant toutes ces années, bon gré mal gré  (je me rappelle ainsi avoir terriblement dormi à LE VENT SE LEVE (2006), d'avoir adoré LOOKING FOR ERIC (2009), LA PART DES ANGES, (2012), THE NAVIGATORS (2001) , MY NAME IS JOE (1999), avec le charismatique Peter Mullan) alors que d'autres de ses films m'ont laissé moins de souvenirs...)
Et à Cannes il se disait que, à plus de 80 ans, il réalisait peut-être là son dernier film (d'ailleurs il n'est plus tout seul aux commandes...).
On connaît grosso-modo l'univers loachien : c'est très britton (ne manquent ni une tasse de thé ni une pinte (et les suivantes) au pub), il sera question de social (grèves, manifestations, licenciements) et aussi (c'est ça qui compte, d'amitié et/ou d'amour (c'est ça aussi qui compte grave...) sauf que ça ne finit pas toujours bien -hélas c'est un peu comme dans la vraie vie...-.
Un personnage hyper-attachant est au centre du film, TJ Ballantynes, (interprété par Dave Turner, qui appparaissait déjà ds le SORRY WE MISSED YOU du même Ken Loach, mais dans un rôle beaucoup plus fugace), patron du pub qui donne son titre au film. Un vieux pub, dans une vieille bourgade, avec des vieux habitués, qui jacassent autour d'une pinte. Une vieille routine, un peu mortifère, qui va être bouleversée avec l'arrivée -en bus- d'un groupe de réfugiés Syriens, et l'appareil-photo cassé d'une jeune Syrienne (le film s'ouvre, très joliment, par une série de photographies en noir et blanc, avec en off les dialogues qui vont avec), appareil-photo cassé à cause d'un grand con de britton qui ne voulait pas qu'on le photographie (mais, surtout, que le Syriens débarquent dans son patelin...)
La jeune fille s'appelle Yara, le vieux TJ buriné va sympathiser avec elle, et, ensemble, ils vont oeuvrer au rapprochement des deux communautés. Ca aura beaucoup à voir avec une certaine backroom (les gays aussitôt dresseront l'oreille, mais non non détrompez-vous ça n'a rien à voir...) la "pièce du fond" (derrière le pub de TJ) qui va devenir le coeur battant de cette (jolie) histoire, permettant habilement au scénariste Paul Laverty de brasser plusieurs thèmes loachiens (la grève des mineurs, la solidarité, l'aide aux déshérités, le racisme au quotidien, la cohabitation, les petites gens, les grands cons du cru) en y cristallisant en même temps toutes les rancoeurs et tous les espoirs.
Je me suis laissé totalement séduire par le film, et j'ai été particulièrement touché par deux scènes avec TJ qui se passent sur la plage, la première lorsqu'il raconte à yara comment il avait rencontré sa petite chienne (qui a un rôle important dans le film), et la seconde, qui se passe au même endroit et avec le même mood, où c'est cette fois une jeune fille dévalant le sentier côtier en criant qui va jouer le même rôle (voyez le film, vous comprendrez mieux...)
Après le Guédiguian de la soirée d'ouverture, (ET LA FÊTE CONTINUE!), qui "fait du bien", voilà le nouveau film de Loach, qui produit le même effet, et nous réchauffe sacrément bien! Thank you donc (ou plutôt, Choukrane..., ou, encore plus précisément شكرا)

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TJ

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Yara

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les vieux cons

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la falaise

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the backroom

 

14 novembre 2023

viscères

185
DE HUMANI CORPORIS FABRICA
de Verena Paravel et de Lucien Castaing-Taylor

Deuxième film du Mois du Doc. A trois séances aussi puisque nous l'avons programmé en tandem avec NOTRE CORPS, de Claire Simon. J'ai cru que j'allais avoir droit à une séance privée mais est arrivée une dame qui, me semble-t-il, voit beaucoup de nos films... Deuxième film, bon, on était deux, et les réalisatrice / teur aussi, donc, numérologiquement, ça se tenait (je dois avouer que je suis régulièrement déçu par les audiences des films que nous programmons dans le cadre) de ce Mois du Doc.) Duo de réalisateurs à qui on doit l'impressionnant LEVIATHAN (2013, quand même) que nous avions programmé (peut-être même déjà dans le mois du Doc ?). Sur un bateau de pêche en pleine mer (avec le mal de mer et les éléments déchaînés qui allaient avec)
Un navire dans la tempête, c'est un peu ce à quoi on pourrait comparer le système hospitalier contemporain  qui constitue le thème de ce film-ci. Fort astucieusement, le film joue des différents niveaux d'"exploration d'un corps" : physique, littéral (les chirurgiens qui vont à l'intérieur du corps des patients) et métaphorique : état des lieux "sur le vif" d'un système hospitalier français, lui aussi en souffrance et montré tel que, sans prendre de pincettes, avec des praticiens "en action", qu'ils soient en train de pratiquer (des interventions) ou de les commenter. Des corps en souffrance.
On peut être un peu décontenancé au début du film, qui louvoie un peu avant de nous immerger franco dans le vif du sujet (scalpel en main). On suit d'abord un vigile, accompagné d'un chien, filmés nerveusement (on a déjà vu les deux réallisateurs à l'oeuvre sur LEVIATHAN, et on était vraiment dans le bateau, jusqu'au cou et même un peu plus haut...)
Ici, le résultat est moins immédiatement immersif (même si j'adore cette mise en jambes initiale, sauf qu'elle aurait tout à fait pu être le début d'un autre film, qu'importe...) On aborde ensuite le monde hopitalier (si je souviens bien) en plan fixe et derrière une vitre dépolie, où l'on écoute des infirmières parler, de ci, de ça, de leur travail, de leurs problèmes...
Ce que j'apprécie, c'est qu'il n'y a pas d'intertitres (c'est seulement au générique de fin qu'on découvrira toute la palanquée d'hôptaux, cliniques, et services hospitaliers divers) et qu'on suit donc, en observateur captif, la suite (l'alternance) des scènes, gens vus du dehors (dans les couloirs) ou du dedans (microcaméras embarquées, dont on suit le périple parfois en temps réel et en son direct, et (moment de déglutition) les scènes au bloc opératoires, filmées avec toute l'objectivité (la crudité) et la proximité nécessaires pour parfois vous pousser à mettre votre main devant vos yeux pour ne pas tout à fait voir (les deux moments les plus emblématiquement malaisants étant une césarienne -filmée de a jusqu'à z- et une intervention pratiquée sur un jeune homme auquel on visse une double série de boulons -et les deux tiges parallèles qui s'y insèrent - le long de la colonne vertébrale (ou de la moëlle épinière ?).
Il y a aussi moins viscéral, un contrepoint humain (deux mamies dont l'une accompagne l'autre trèèèès doucement le long des couloirs, et aussi ce monsieur, qui relève visiblement de psychiatrie, qui réussit à se faire libérer de sa chambre, et qu'on retrouvera à la fin en compagnie d'un, puis deux infirmiers, chargés de la lui faire réintégrer.
Les scènes de couloirs ont ceci de spécial qu'elles sont accompagnées par ce qu'on pense être reconnaître comme le cri d'un paon, répétitif, stressant à la longue, mais qu'on découvrira à la fin de la séquence issu de la bouche d'une patiente, qui souffre et qui le manifeste.
L'hôpital, quoi...
J'ai pensé à une autre scène d'hôpital qui m'avait parfaitement terrifié, celle de L'ÉCHELLE DE JACOB (à base de brancards, de roue qui  couine, de sous-sols labyrinthiques, de patients, qui n'était finalement pas si éloignée de la version "clinique" -et objective- que nous en donnent ici V. Paravel et L. Castaing-Taylor).
Un film impressionnant, malaisant, hyper-réaliste. Une immersion brutale (et partiale ?) vertigineuse dans un univers parfois déstabilisant qu'on n'a pas l'habitude de voir appréhendé de si incisive façon. Où les deux réalisateurs confirment l'acuité de leur regard.

0494475

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