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lieux communs (et autres fadaises)
31 octobre 2007

ohmondieumondieumondieu

Bon, vues de loin, elles me semblaient providentiellement looongues, ces vacances de la Toussaint, mais ce n'était, bien entendu, qu'un mirage.
Déjà mercredi, et pourtant le sentiment que rien ne s'est passé, que je n'ai comme on dit par ici "rien eu le temps de faire". D'autant plus que je pars tout à l'heure pour quelques jours à Paris. Jusqu'à lundi donc. Et que c'est pas là-bas que je vais m'avancer dans le rangement du bureau*, la préparation de classe*, ou le travail à mon oeuvre*.
Ok ok, après il me restera toujours DEUX JOURS pour faire tout ce que j'(av)ai(s) encore à faire. Deux jours, quand on y pense c'est immense (surtout quand il sont à venir). Tandis que dix jours pour la Toussaint, c'est juste... rikiki, isnt'it?

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* : sujets récurrents à chaque début de vacance, et dont je déplore généralement, à la fin des mêmes de ne pas avoir eu le temps de m'occuper hélas.

29 octobre 2007

vrais rêves

PAPRIKA
de Satoshi Kon

(Bon, dommage, je n'ai pas pu intituler ce billet "Un rêve à la Kon" puisque Libé l'a déjà fait. Mais le coeur y est.)
On dit que y a que les imbéciles qui changent pas d'avis. En ce qui me concerne, j'éprouvais, jusqu'à une date assez récente, un inintérêt,une méfiance,un mépris, voire une aversion, pour tout ce qui relevait peu ou prou de l'animation nippone (asiatique dirons-nous pour élargir le débat).
Et voilà que ces certitudes avaient largement vacillé grâce à MON VOISIN TOTORO, du sieur Miyazaki (que j'étais allé jusqu'à rajouter comme outsider à mes films de l'année). Et  le film de ce soir en remet encore carrément une couche. Me voilà con-quis! J'aurais dû m'en douter en rentrant dans la salle : il y avait au moins 15 spectateurs, et pas les mêmes que d'habitude, pas nos cinéphiles habituels et cérémonieux, non, des djeunz! (des djeunz avec un seau de popcorn! des djeunz avec des jambes tellement longues que quand ils sont assis, même si la distance entre les rangs de fauteuils est pourtant conséquente, ils arrivent quand même à foutre des coups de pieds dans le rang de devant... des vrais djeunz, quoi!)

Revenons à nos épices... Il est question de rêve(s), d'une machine appelée mini-dc qui permet de les visualiser, de les enregistrer, et même d'y intervenir. D'un prototype, plutôt, qui n'est pas parfaitement au point selon son génial (mais obèse) concepteur. Et voilà-t-y pas qu'une nuit les 3 exemplaires existant sont dérobés. Il s'agit de les retrouver au plus vite, puisqu'entre des mains mal intentionnées, le mini-dc peut s'avérer redoutable (le rêve de chacun, de moi en tout cas : aller dans le rêve du voisin et pouvoir y intervenir et le modifier à son gré -le rêve, pas le voisin, quoique...-) Nous avons donc une équipe de scientifiques (le professeur, la belle assistante, le génial concepteur) partis à la recherche du voleur de rêves. Tandis que parallèlement, un flic qui n'aime pas le cinéma suit une thérapie onirique grace au mini-dc, menée par une certaine Paprika, qui n'est autre (on s'en doutait et on l'apprend d'ailleurs assez vite) que le double de Atsuko, la virginale assistante évoquée plus haut.
Très vite ça va devenir sacrément le bazar, avec les passages du rêve à la réalité (au bout d'un moment on ne sait plus vraiment où on est) les mélanges de rêves (les gens passent joyeusement dans les rêves des uns et des autres comme on joue à saute-mouton, et on ne sait plus à la fin qui rêve de qui) et les différents niveaux de narration, les gens qui souffrent d'anaphylaxie onirique et se mettent à débiter n'importe quoi (on y parle même du foie des équerres!), les vrais méchants, les faux gentils, les doubles,  on est un peu largué (de plus en plus, même) mais on s'en fiche  et on est très content comme ça.
Voilà un film d'une richesse,  d'une inventivité, d'un foisonnement, sans cesse renouvelés. C'est stupéfiant, allumé, hallucinogène, ahurissant, avec sans cesse des trouvailles, des clins d'oeil, et des rebondissements à la pelle. un vrai maelstrom, je vous dis ! Si la narration s'emmêle un peu les pinceaux, l'animation est vraiment un régal. on a à peine le temps de reprendre son souffle, tellement ça démarre sur les chapeaux de roue (on commence par un rêve récurrent du flic) et que ça continue pareil. Au grand galop, la parade monstrueuse des frigos et des micro-ondes, les cauchemars qui contaminent la réalité, les faux-semblants qui se fracassent, les dames qui ont une deuxième couche à l'intérieur, les morts qui n'en finissent pas de tomber au ralenti dans un couloir à la Shining, les sphynx, les grenouilles, les papillons bleus, les tentacules (il y en a, de très beurk...) je vous jure, je n'ai rien fumé!
Et en plus la morale, qui nous fait croire que même les gros ont droit à l'amour, nous la joue politically incorrect et cerise sur le gâteau. Ca vaut son poids de cacahuètes, non ? (ou de têtes de poupées, c'est selon)

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28 octobre 2007

costumé

(aparté caliméresque : pourquoi ce genre de plan pourri est-il toujours pour moi ?)

J'étais invité aux 60 ans d'un copain, qui souhaitait qu'à l'occasion, nous (ses invités) vinssions costumés. J'ai plutôt horreur de ça, donc je l'avais prévenu que non, probablement, mais au matin même du jour de la teuf en question, bourrelé par les remords d'une nuit anxiogène par rapport à cette histoire de costume,  je décidai donc tout de même de. L'inventaire de mes placards (plus une visite propice chez Emmaüs) me menèrent à opter pour un déguisement de Blues Brother (ou aussi de Reservoir Dog, voire même éventuellement d'employé de banque (pour ceux qui ne vont jamais au cinéma) tant le look costard sombre  lunettes et pompes, sans oublier chemise blanche et cravate idem plus le chapeau est cool (dixit Tarantino) mais surtout inhabituel pour moi. Dans le miroir de la salle de bain, je trouvai ça (moi, donc) plutôt pas mal, d'ailleurs.
Les choses se compliquaient simplement un peu du fait que je devais passer récupérer à la gare de Besançon un copain qui arrivait de Dijon pour le conduire à la teuf en question. Le copain en question, prénommé D., qui arriverait au train de 17h10 me fut décrit comme déguisé en Gainsbourg mais avec une canne comme Grand Corps Malade, puisqu'il avait été victime de deux accidents. Je me dis alors que moi aussi je vais me déguiser avant, comme ça ça sera déjà fait, et ça peut être rigolo, Blues Brother meets Gainsbarre...
J'arrive donc à la gare un peu en avance, me gare sur le parking (aux tarifs scandaleusement prohibitifs, mais aux vingt premières minutes gratuites, justement à peu près l'avance que j'avais ), je trouve une place juste en face des portes de sortie (pour lui éviter un trop long déplacement pédestre) et j'entre donc dans la gare en costard sombre  chemise blanche et cravate (j'ai tout de même laissé le chapeau et les lunettes noires in the car) et consulte le tableau d'affichage.
Aïe!
Il appert que la circulation ferroviaire de ce samedi 27 est extrêmement perturbée. Beaucoup de gens dans le hall, une queue zigzaguante aux guichets et pareil à l'accueil. Après vérification, malgré tous les trains supprimés, celui de 17h10 (17h11, en fait) est bien prévu pour l'heure dite. La population devient encore plus dense dans le hall (entre gens qui partent, gens qui arrivent de, et gens qui viennent chercher gens qui arrivent de.) Je me poste juste au-dessus de l'escalator qui déverse les arrivants sur le quai, et j'attends. J'attends longtemps, jusqu'au dernier, jusqu'aux éventuels retardataires. Plusieurs quidams avec cannes ou béquilles, mais aucun avec le look annoncé.
L'agitation et l'inquiétude des voyageurs (partants, arrivants, venant chercher etc.) et la rigueur de mon accoutrement font que plusieurs personnes s'adressent à moi, interrogativement, supputant sur mon apparence que je suis un responsable, ou un contrôleur, voire un surveillant. Non non, réponds-je à chaque fois, je ne suis pas d'ici, je suis juste venu chercher quelqu'un.
Un quart d'heure est passé, le quai est presque vide, le hall aussi, et je m'enquiers auprès d'un membre de l'accueil de l'heure du prochain train venant de Dijon. 18h12. Je vais donc ronger mon frein dans le hall et ses environs, sous le regard progressivement de plus en plus soupçonneux des autochtones. Précisons que, bien entendu, je n'ai pas le numéro de téléphone de ce fameux D. que je viens chercher, que lui n'a pas le mien non plus, que le numéro du fixe familial de l'ami organisant la teuf est sur répondeur (puisqu'il a dû partir depuis belle lurette pour préparer) et que lui non plus n'a pas mon numéro de portab'.

Je décide donc d'attendre le prochain train (au cas improbable où le pauvre ait raté le premier) et s'il n'y est pas tant pis pour lui je partirai. Une heure c'est assez long quand on tourne en rond dans le hall, qu'on entre et qu'on sort, qu'on va s'asseoir dans la voiture, qu'on retourne dans le hall, regards de plus en plus soupçonneux, etc.
18h12, enfin.
Bien entendu, "il" n'y est pas. Je réponds encore à quelques nouveaux arrivés que non non je ne suis au courant d'aucun horaire, que je ne connais le fonctionnement d'aucun automate du hall et que je n'exerce aucune surveillance de quoi que ce soit. Et donc, quand je suis bien sûr que tout le monde en est bien descendu, du fameux train (d'ailleurs, depuis le temps, il est déjà reparti) je me décide à aller reprendre ma bagnole au parking (pour une somme plutôt faramineuse) car j'ai encore un bon bout de route à faire pour arriver à la fête...

Lorsque finalement j'y parviendrai, (il fait nuit depuis un certain temps) ce sera pour m'entendre dire par l'hôtesse que l'ami en question a téléphoné un peu plus tôt que finalement il avait trouvé une copine qui l'amènerait en voiture, mais que, conscient du désagrément qu'il m'avait occasionné (et aussi parce qu'il ne connaissait pas l'itinéraire tandis que moi si) il avait prévu de passer par la gare de Besançon pour me prévenir de cet état de fait, mais qu'elle n'a pu m'en avertir puisque j'avais déjà quitté mon appartement, et qu'elle n'avait pas hélas mon numéro de portable...

A l'heure où j'écris, (dimanche midi) l'ami en question n'e s'est toujours pas manifesté, j'ai failli d'ailleurs faire un crochet par la gare de Besançon en rentrant ce matin, des fois que. Mais non.

27 octobre 2007

micro37

*

Une réunion syndicale, comme toujours, judicieusement placée.

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Mes rêves m'épuisent.

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Retour des gelées blanches.

*

J'aime les samedis "vaqués au lit"

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Inattendu, un vieux ressac de tristesse, désagréable comme une remontée de bile.

*

'C'est ce qui s'esquisse."

*

Formules consacrées :"après dissipation des brumes matinales"

*

J'ai un problème avec le temps qui passe : toujours trop ou pas assez.

*

Un alexandrin météo : "Vent de secteur nord-est de force 5 à 6"

*

Pour la première fois, je suis content qu'il fasse froid. Un vrai froid de saison.

*

J'ai toujours sommeil.

*

musique "alla turca"

*

23 octobre 2007

black

CONTROL
d'Anton Corbijn

Fin des années 70 je n'écoutais pas Joy Division, soyons franc. Je connaissais juste un peu de loin la légende morbide de Ian Curtis, et qu'après sa mort le groupe était devenu New Order (que je connaissais un tout petit peu mieux, ne serait-ce qu'à travers True Faith et, plus tard, Confusion)
Un film qui terrasse. Une histoire de groupe, d'Angleterre, d'années 70/80, de la vie d'un parmi d'autres, d'une vie avec ses pile et face, le micro les concerts les groupies les roadies d'un côté, et les langes qui sèchent et le thé qui refroidit et l'épouse éplorée qui attend de l'autre... Un écart qui devient de plus en plus grand, béance intolérable, jusqu'à la déchirure.
Un très beau noir et blanc, des images amoureusement composées, un écran comme plein à ras bord, pour un mec noir et blanc aussi, et la musique idem, et la vie donc pareil. Mais ici ni complaisance malsaine ni voyeurisme faux-derche. Une certaine,oui,  esthétique de la désolation. Rien de misérable, non, juste des faits, des effets (personnels), juste un morceau de vie. Comme une chanson qu'on connaîtrait un peu, vaguement, de loin, mais qui vous tire des larmes dès qu'on l'écoute un peu en détail. Mais pas exactement 2'35 de bonheur.
Un film qui vous éclabousse, vous submerge, vous engloutit, mais façon baquet d'eau glacée plutôt que bains turcs.
Et l'incarnation stupéfiante de Sam Riley.
Love, love will tear us apart again...

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22 octobre 2007

mémoire

J'ai la mémoire des noms. Pas de tous tous tous, mais de pas mal quand même.
Et, hier, en jetant un coup d'oeil sur le journal hier à midi chez Hervé, notamment sur la page des fait-divers concernant une petite ville voisine (où j'ai travaillé pendant une dizaine d'années dans ce qu'on appelle pudiquement un quartier sensible) je suis attiré par le gros titre qui évoque le procès de trois hommes accusés d'avoir torturé et violé un jeune SDF. Je parcours l'article en diagonale, frémis aux sévices infligés à la victime, et sursaute  à la fin en lisant le nom du principal accusé, le "cerveau" : c'est celui d'un (très) ancien élève, que j'ai eu en classe de petits, il y a trente ans. Le prénom et le nom sont suffisamment spécifiques pour qu'il n'y ait pas de doute possible. Et qui plus est, je ne sais pas pourquoi (ça n'arrive pas à tous les coups), je remets assez précisément un visage sur ce prénom et ce nom.
Et tout ça me fait froid dans le dos.

21 octobre 2007

hors-abonnement

JUSTE  LA FIN DU MONDE
de Jean-Luc Lagarce
LES REGLES DU SAVOIR-VIVRE DANS LA SOCIETE MODERNE
de Jean-Luc Lagarce

Une semaine faste, théâtralement parlant. Deux pièces de Lagarce, une le mercredi et une autre le vendredi. Une que je découvrais et une où je retournais pour le plaisir.
La première, donc, où un personnage rentre chez lui (d'où il est parti depuis longtemps) pour annoncer à sa famille qu'il va bientôt mourir. il y retrouve sa mère, sa soeur, son frère, et la femme de celui-ci. ils vont se parler, chacun à son tour. Plaisir intact de retrouver ces vastes blogs de monologues (plutôt que conversations véritables) dans la belle et précieuse et riche langue lagarcienne (dont c'était ici un véritable plaisir d'entendre la mise en bouche), et la thématique familiale et lagarcienne idem. Mais, malgré la qualité des comédiens (Hervé Pierre, Danièle Lebrun, Clothilde Mollet, Elisabeth Mazev, Bruno Wolkovitch, le groupe est très homogène), l'intérêt s'érode un peu progressivement, par la répétitivité même du système ("bon on a eu la belle-soeur, la soeur, la mère, ah il nous reste le frère...") et on commence à s'ennuyer  un peu, à la fin, malgré l'inventivité d'une mise en scène parfois juste un peu voyante (m'as-tu-vue ?) mais paradoxalement appliquée, et la beauté grave d'une gigantesque toile de fond en tulle peint d'un bien beau ciel...
Le vendredi, on change de lieu et d'histoire. Le même metteur en scène (François Berreur, qui était mon voisin de palier quand j'habitais à B. mais je ne savais pas à l'époque qu'il deviendrait célèbre), une actrice seule en scène, un décor minimaliste (une table, une chaise, puis une robe) pour une heure quarante de bonheur garanti. J'avais déjà vu la pièce il ya deux ans, et j'avais tellement aimé que j'y revenais, avec un peu d'inquiétude... Mireille Herbstmeyer compose une fabuleuse conférencière bècebège (chignon, rouge à lèvres, tailleur, perles) qui vient exposer ce qu'il en est des convenances sociales, tout au long d'une vie (baptême, fiançailles, mariage, noces d'argent, noces d'or, enterrement...) et c'est un pur bonheur (je pense avoir encore plus aimé que la première fois). C'est drôle, c'est vachard, c'est acide, c'est méchant, c'est toujours surprenant (la dame va passer vraiment par tous les états) et incroyablement inventif. Du plaisir théâtral dense comme ça, ça n'a pas de prix!

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20 octobre 2007

la chemise

(une petite histoire vraie que j'aime bien, racontée par un ami routier)

Un soir qu'il était garé sur un parking, il rencontre un mec. Les voilà tous deux dans le bahut, qui font leur petite affaire, puis, le mec se rhabille, et repart chez lui en voiture (il doit être deux heures du mat'), tandis que le routier se recouche et s'endort.
Une ou deux heures plus tard, il entend frapper à la porte de son bahut. Réveillé en sursaut et croyant que c'est encore un mec qui drague, il ronchonne et prie l'importun d'aller se faire voir ailleurs. Mais l'autre insiste et explique que c'est lui qui est monté tout à l'heure dans le bahut avec lui...
Le routier lui ouvre donc et l'autre explqiue qu'il a eu un petit problème : en arrivant chez lui et au moment de se déshabiller pour se mettre au lit près de sa tendre épouse, il a réalisé avec horreur que ce n'était pas sa propre chemise qu'il portait, mais celle du routier , et si jamais sa bonne femme s'en apercevait le lendemain, elle se poserait des questions, et lui serait comme on dit pris sur le fait... Il s'est donc rhabillé, a repris la voiture, et refait le chemin en sens inverse.
Ils refont donc l'échange, le mec  repart avec sa "vraie" chemise, et le routier  se recouche, avec le sourire ...

(mimi, non ?)

20 octobre 2007

pharmaciens

SECRET SUNSHINE
de Lee Shang-Dong

On hésitait entre un film de 2h22 et un film de 2h40. On a choisi le plus court. Sur le souvenir de PEPPERMINT CANDY, qui m'avait tant bouleversé. Ici aussi, histoire très trèèèès triste, mais pas vraiment le même résultat.
Le film démarre par une voiture en panne au bord de la route. Celle d'une jeune veuve retourne s'installer avec son jeune fils dans la ville de naissance de son mari, après le décès de celui-ci. Mais le destin comme on dit va l'éprouver cruellement une nouvelle fois (il ne faut pas tout raconter, sinon vous n'auriez plus la surprise), elle va alors tenter de réagir pour  trouver un exutoire, mais, pour une sombre histoire de pardon (une idée que je trouve vraiment excellente), va perdre la foi en ce qui lui avait apporté un certain réconfort, et boum badaboum j'arrête là la narration par le menu.
Le parti-pris narratif de Peppermint Candy (remonter l'histoire à rebours pour expliquer pourquoi ce jeune homme se suicide depuis ce pont-là au début du film) a fait place à un dispositif beaucoup plus normal, une histoire racontée dans l'ordre, avec juste ce qu'il faut de zones d'ombres, suivant les rites du mélo (une héroïne malheureuse, un malheur, un répit, un encore plus gros malheur, puis une catastrophe, puis quelque chose d'affreux, et encore quelque chose d'encore plus triste pour la rendre encore plus malheureuse, and so on...) Je connais peu de films coréens qui soient du genre à se taper sur les cuisses de rire.
Mais la mise en scène de Lee Chang-Dong sait étoffer cette toile de fond un peu convenue, la tordre, la froisser, y faire des accrocs, y rajouter quelques motifs en contrepoint, même si au bout du compte le résultat reste le même : tout ne peut aller que de mal en pis pour cette pauvre dame. Chacun des thèmes, pris séparément : comment se faire sa place dans une communauté où l'on débarque, comment la religion est véritablement un opium du peuple, comment la psychiatrie n'arrange rien, comment l'amour est aveugle...) est plutôt justement traité et s'enrichit de  variations accessoires, dont certaines qu'on aurait aimé voir plus développées (mais sans doute alors le film aurait duré quatorze heures!)
Il y a de très belles idées, des propositions plastiques intéressantes, des plans soigneusement composés, des personnages idem (autour de celui, central et quasiment de tous les plans, de notre héroïne -qui a d'ailleurs bien mérité son prix d'interpréattion à Cannes... - j'ai notamment un faible pour le garagiste amoureux transi)  on devrait donc comme on dit en avoir pour son argent.
Et pourtant...
J'avoue m'être un peu ennuyé (au début, d'ailleurs, avec D., on a piqué du nez tous les deux, pourtant on avait mangé plutôt léger...) Si la partie centrale est quasiment parfaite, la dernière partie s'éternise. On n'en voit plus le bout, du malheur sans fin. Et hop! encore une louche! Quand on se dit plusieurs fois "tiens là, hop, il faut s'arrêter ça ferait une bonne fin..." et qu'à chaque fois il y a un autre plan après, c'est mauvais signe...   
Trop long, trop dense, trop riche trop triste ? Trop quelque chose, en tout cas... On finit par regarder ça d'un peu loin, comme on s'abriterait pour se protéger d'une averse trop insistante. Et regarder sa montre aussi. Et le plan fixe énigmatique qui clôt le film n'éclairera pas davantage votre lanterne (mais qu'y a-t-il donc que je n'y ai pas vu?)

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18 octobre 2007

perdre les eaux

(bribes de rêves de cette nuit)

(...) Je suis avec T. Nous prenons une douche dans un genre de petit box, plutôt étroit, en rigolant beaucoup. On doit être en t-shirt. On est obligés d'être en contact l'un avec l'autre. Je bande, même, mais ça n'a pas vraiment l'air de le gêner d'ailleurs
(...) Je me prépare à prendre une douche, dans un lieu qui serait en face de celui où j'étais précédemment avec T. (lui n'est pas là) L'espace est plus large, mais il est tout au bout (le dernier contre le mur). Il semblerait qu'au départ j'envisage de me doucher tout habillé (j'ai d'ailleurs beaucoup de couches de vêtements, que j'ôte les uns après les autres (sous la douche ou devant le rideau ?) Il y a de la robinetterie très chromée. Peut-être qu'au moment où je finis de me déshabiller quelqu'un arrive (lui ? c'est très flou...)
(...) Je dois aller (accompagner des enfants ?) à la piscine. Nous marchons en groupe sur un sentier, au milieu de la végétation. Devant moi, sur une branche, j'aperçois un caleçon noir,plutôt grand,  sans doute mis là à sécher (il est sec), et je réalise que je n'ai pas pensé à prendre mon maillot, je fourre donc en vitesse le caleçon dans mon sac
(...) Le chemin est devenu un fleuve boueux qu'il faut traverser. Il y a beaucoup de gens d'ailleurs qui font comme moi, principalement des femmes, dont je n'aperçois que la tête, mais qui ne semblent pas nager, mais marchent plutôt, en continuant d'ailleurs de discuter. Je tiens mon sac hors de l'eau, pour ne pas en mouiller le contenu. J'avance comme elles. Ca devient de plus en plus profond, je n'ai plus pied, et je sens soudain un courant plutôt violent qui m'entraîne vers l'avant. Je trouve ça étrange car ce déversoir (le mot est dans le rêve) est non seulement coudé mais en montée (comme un toboggan de piscine à l'envers). Je me demande ce que je vais trouver après le virage, et je pense que de l'autre côté ça sera plus facile
(...) C'est moi, mais c'est peut-être quelqu'un dont on parlerait à la troisième personne, dans un film. Je/il marche dans l'eau / sur l'eau, il faut aller vite, il s'agit d'aller retrouver quelqu'un. Comme un film projeté en accéléré. Ca a peut-être un rapport avec le Japon, ou bien c'est un japonais... il y a de l'eau, plus ou moins profonde, des rochers qui affleurent dessous. Je/il marche longtemps, mais je réalise que la nuit tombe, de plus en plus vite, et que je ne verrai bientôt plus rien.
(je me réveille alors)

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