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lieux communs (et autres fadaises)
31 mars 2024

double séance pas complètement satisfaisante

038
UNE FAMILLE
de Christine Angot

Au Victor Hugo, à la 3, on est peu, (et je suis le seul garçon.)
A priori je n'avais pas envie de le voir, et puis j'ai lu le 4 pages de présentation du film, et j'ai eu envie de. Même si je n'ai lu aucun livre de la réalisatrice, je sais qu'à 13 ans elle a été victime d'inceste de la part de son père, et qu'elle a parlé de ça dans ses livres). Même si le sujet est (un peu) sensible pour moi (pour des raisons qui me sont personnelles) je suis resté plutôt "à distance" de ce film qu'on peut qualifier d'auto-fiction, comme ses livres, puisque Christine Angot va, à l'occasion d'un voyage dans l'Est, retourner sur les lieux (et rencontrer les gens) qui lui sont proches, et sont en relation avec cette relation incestueuse. On ne peut que ressentir un profond malaise face à tout cela (pas seulement les faits, mais l'ensemble du film).
La critique est très élogieuse (des *****, et une majorité de ****, quand je relis les extraits sur allociné, je ne peux qu'être d'accord avec tout ce qui est écrit ()) et donc j'ai du mal à m'expliquer pourquoi je suis resté autant sur la défensive... Oui, à distance.

039
BIS REPETITA
de Emilie Noblet

Une "comédie élégante", annonçait la pub (ou la bande-annonce ?), je me suis donc installé salle 1, au milieu d'une assistance nettement plus fournie. "Dans les meilleures dispositions", donc, et pourtant j'ai assez vite déchanté. Le personnage principal est une prof de latin (Louise Bourgoin, mimi) qui a "baissé les bras" et, au lieu de faire cours, met des 19 aux élèves de l'option à condition qu'ils lui fichent la paix (en cours), et va se retrouver embringuée avec ses (cinq) élèves dans un concours de latin, en Italie, qu'elle doit impérativement faire gagner à sa classe. Elle est accompagnée par Rodolphe, un théseux qui a pondu un pavé sur la pratique du latin par immersion, qu'il voudrait faire lire à tout le monde. Un théseux, mais très bavard. un peu schtroumpf à lunettes... Et, sur place, le responsable des jeux latins est un bellâtre rital a fort quotient de testostérone... Il va s'agir de tricher pour gagner, mais aussi gérer les flèches décochées par Cupidon... "Comédie élégante" ? J'ai trouvé que le qualificatif convenait cent fois mieux à l'excellent LES ROIS DE LA PISTE. Tout ça est, quand même, très mollasson (j'avais un copain qui disait, il y a longtemps "mou du genou", et ma copine Dominique parle de "deux de tension", ce qui conviendrait pas mal aussi...) Bref c'est quand même un peu poussif, SAUF QUE (midinet un jour midinet toujours) j'ai trouvé les dix dernières minutes excellentes.  (Rendons à César etc.) et j'aurais souhaité que tout ce qui précédait fût du même acabit...
Ce qui compromet le film, dès le départ, c'est que le personnage de la prof n'est vraiment pas sympathique. (Les gamins, par contre, sont excellents).  Si j'étais resté lors du film précédent "sur la défensive", à l'issue de celui-ci je suis juste resté "sur ma faim..."

30 mars 2024

double séance incomplète

(j'ai beaucoup de retard, donc je ne chroniquerai pas tout par le menu...)

 

036
CHRONIQUES DE TÉHÉRAN
de Ali Asgari & Alireza Khatami

Beaucoup de monde dans la salle trois du Victor Hugo.
Quand on va voir un film iranien, on sait, à de rares exceptions près, qu'on ne va pas se taper sur les cuisses de rire... Neuf petites histoires bien iraniennes donc, toutes utilisant le même dispositif : un personnage, face caméra, répondant aux questions d'un interlocuteur(/trice) invisible, à propos d'une situation (et donc d'un problème) précis, juste pour nous montrer qu'au pays des Mollahs, TOUT est prétexte à soupçons, inquisition, cherchage de petite bête, réprimande, punition, mépris, refus, humiliation, enfin bref, quand par malheur vous avez affaire à "eux" (les fonctionnaires zélés de tous poil) vous pouvez déjà vous dire -a priori- que vous l'avez dans le baba, que vous avez tort, que vous avez mal fait, que vous méritez d'être puni, que vous allez être puni... C'est terrifiant, et pourtant les réalisateurs traitent ça avec une certaine délicatesse, et, oui, un certain... humour (on peut se demander si le réalisateur prénommé Ali qu'on voit avoir des problèmes avec son scénario ne serait pas, justement un des réalisateurs du film en question.) Et ils ont la bonne idée de finir avec la plus "légère" des neuf histoires, celle du chien, où, in extremis, pour une fois, la plaignante obtient "à demi" réparation, ce qui est déjà une petite victoire...

037
DANS LA PEAU DE BLANCHE HOUELLEBECQ
de Guillaume Nicloux

Deux heures plus tard, toujours dans la même salle 3, mais cette fois quasi déserte. J'ai cru que j'allais avoir droit cette fois à une séance privée, mais deux dames sont venues s'installer, juste avant que Caroline ne vienne nous donner le signal que la séance allait commencer.
On change complètement d'univers : Houellebecq, Gardin, Nicloux, dans un film -vraiment- brindezingue où tout peut arriver (pour une fois, les bandes-annonces ne mentent pas...) C'est TRES perché. Tout peut arriver (et presque tout arrive, d'ailleurs) dans ce joyeux bordel. La Guadeloupe, le concours de sosies, les champignons, Francky Vincent (qui va chanter, mais pas Tu veux mon zizi), les coups de machette dans la tête, les menottes, les roucoulades improbables, on aura droit à tout (tout, et le reste...).
J'ai préféré quitter la salle (après avoir mûrement réfléchi) un quart d'heure avant la fin, (une histoire d'horaire de bus ric-rac, qui, si je le ratais, m'obligeait à rester une heure de plus, besac by night de 19h à 20h), en me disant que je reverrais le film en entier 15j plus tard, quand nous le programmerions dans le bôô cinéma, eh bien ça y est, c'est demain! )

29 mars 2024

lempicka

033
LES ROIS DE LA PISTE
de Thierry Klifa

Il y a une semaine, je ne savais même pas que ce film existait...
J'ai vu l'affiche dans le hall du bôô cinéma, et les noms m'ont attiré l’œil (pas l'affiche, hein, qui est vraiment très très laide, mais, en même temps, intriguante) : Fanny Ardant, Mathieu Kassowitz, Nicolas Duvauchelle, Laetitia Dosch et Michel Vuillermoz, du beau linge, quoi. Plus le jeune Ben Attal, que je ne connaissais pas vraiment, mais dont on ne peut pas ignorer qu'il est le fils d'Yvan Attal et de Charlotte Gainsbourg : vous prenez le visage du papa, vous y ajoutez les yeux de la maman, et hop, le voilà! Dans sa voix aussi, il tient quelque chose de sa maman. En plus, avec sa jolie barbe, il est mimi comme un cœur, et devient, bien sûr, un atout supplémentaire pour voir le film -une autre bonne raison-).
Fanny Ardant y est, inutile de le dire, impériale (comme le furent récemment la Balibar dans BOLÉRO ou la Dalle dans LE BONHEUR EST POUR DEMAIN. Ces femmes-là sont sublimes. Icônes. Point barre. Chapeau.) Même si on n'est pas ici, au démarrage, dans le glamour le plus glamoureux : Fanny est bonniche, elle sert chez des bourges le goulash qu'elle a préparé, mais aussi cheffe de gang : ses deux fils et son petit fils, quand le film démarre, sont en train de cambrioler, plus ou moins adroitement, l'appartement d'en face, qu'elle peut donc surveiller depuis la fenêtre de la cuisine, mais c'est le décrochage non planifié d'un tableau (de Tamara de Lempicka) qui va déclencher un beau bazar de flicaille, de sirènes, de sauve-qui-peut,et envoyer le plus jeune (le petit-fils) en taule pour quelques années. Fin du premier acte.
Trois ans plus tard (annonce l'intertitre), le jeune sort de prison, et on retrouve son père (Kassowitz) venu en taxi, et sa grand-mère (Ardant)  en camionnette. Le jeune homme est vénère, mais il va accepter de monter avec la grand-mère. La question du jour étant : où est passé le second frère (Duvauchelle) et qu'a-t-il fait du tableau ?
Une mystérieuse carte postale va envoyer tout le monde dans le Cotentin, à Barfleur plus précisément, où ils sont suivis par une détective aux bottes rouges (Laetitia Dosch, magnifica), acolytée par le sieur Vuillermoz Michel, toujours bien comme d'hab'...
Qui cherche quoi ? Qui trompe qui ? Les choses, bien sûr, vont se compliquer, et les relations entre les divers personnages aussi.  A la je te tien tu me tiens par la barbichette. Plus le film progresse, et plus on ne sera plus sûr de rien. Du grand art. Une comédie policière familiale alerte, aux dialogues très écrits et qui font pschitttt! , des surprises (je ne dirai rien de plus), des rebondissements, et en plus le Cotentin, souvenir d'un agréablissime périple  (on parle même de St Vast!), une musique d'Alex Beaupain (avec deux chansons, une dans le film, inattendue, et une au générique de fin), et des fruits de mer, du champagne, bref ce film a tout pour plaire!!! Que du bonheur, et voilà!

lempicka

042

J'y suis retourné pour le Printemps du Cinéma, et j'y ai repris autant de plaisir. J'adore ce film, tout fonctionne, chacun(e) est à sa place, joue sa partition (certaines seront un peu... inhabituelles), c'est un engrenage minutieux, un entrelacs de film de famille, de polar, de comédie sentimentale, de comédie tout court, drôle, tendre, vachard, émouvant, chéper, et de très belle manière, ça vole très haut, impeccablement, à la hauteur de ses ambitions, pour notre plus grand plaisir de spectateur...
Top 10

 

27 mars 2024

les courses

(un rêve dont je me souviens encore le lendemain)

J'ai invité des gens à manger, pour le repas de midi. Beaucoup de gens, qui commencent à arriver chez moi (un lieu avec beaucoup de pièces, qui ne ressemble à rien de connu), et je réalise que je dois absolument aller faire les courses pour ce repas (comment ai-je pu encore procrastiner à ce point ?) pour faire les courses, il faut déjà que je retrouve mes baskets (que je me souviens d'avoir vues plus tôt dans la salle de bains)
Parmi les gens il y a Paule, qui a gardé en apparence ses cheveux d'avant sauf qu'il n'y en a plus qu'une épaisseur, et que, si elle les soulève elle laisse voir en dessous son crâne lisse et très tatoué (ça me dégoûte, et j'en parle d'ailleurs avec Dominique...)
Je cherche mes baskets, quand je retourne dans la salle de bain, il y a Paule, allongée dans la baignoire (je ne vois que sa tête et ses épaules qui dépassent de l'eau savonneuse), mes baskets ne sont plus là, mais il y en a, par contre, plusieurs vieilles paires (vraiment vieilles) que je vais devoir me résoudre à mettre.
J'appelle Pépin pour savoir s'il a vu mes baskets, comme il ne répond pas je me mets à lui hurler dessus en l'insultant quasiment
Qu'est ce que je vais bien pouvoir acheter pour manger ce midi, qui ne soit pas trop long à cuisiner ?
Je suis dans la rue, j'ai à la main mes deux cachets du matin (un rond et un petit long), je dois les prendre, mais je réalise alors que la paume de ma main est noire de suie... les cachets sont tous sales, et d'ailleurs ils roulent de ma paume et tombent. Ça ne fait rien, je les prendrai plus tard..

27 mars 2024

signification de l'oeillet

032
LA VIE DE MA MERE
de Julien Carpentier

(C'est drôle, j'étais persuadé d'avoir commencé à rédiger un truc mais je ne le retrouve plus...Tant pis alors, je recommence!)
Une très jolie affiche, rose et joyeuse, dynamique, nous présentant les deux personnages principaux du film Agnès Jaoui, en manteau rouge, mère de William Lebghil, fleuriste de son état. Deux acteurs/trices que j'aime depuis bien longtemps. La maman est bipolaire, et vient de fuguer de l'institution où elle était soignée (la bipolarité, au cinéma, ça n'est jamais très facile, ça implique une interprétation sur le fil, et bien entendu, Agnès Jaoui fait ça mieux que très bien...). Pierre (le fleuriste, ce cher William, donc) bosse avec Ibou (l'exquis Salif Cissé, découvert dans A L'ABORDAGE! de Guillaume Brac) et éprouve des sentiments pour la jeune et jolie Lisa (Alison Wheeler) avec laquelle il a une relation surtout téléphonique.
Pierre s'engage auprès de sa grand-mère à ramener sa mère à l'institut dont elle s'est barrée en douce, et, bien entendu, ça ne va pas du tout être aussi facile que prévu...
Un film touchant, attachant, adorable... Agnès Jaoui, impériale une nouvelle fois, en fait juste pas trop, et William Lebghil nous prouve qu'il est capable de sortir de son rôle habituel de bon pote éberlué, élargissant ainsi singulièrement la palette de son jeu. (On en est ravi, mais on le savait, on le pressentait en tout cas).
Certaines scènes sont "attendues" (et fonctionnent parfaitement), d'autres le sont moins (et provoquent encore plus notre enthousiasme et notre adhésion -la scène, notamment, où le fiston va acheter de la beuh pour sa mère, grandiose- et la très très touchante scène de karaoké sur Fais moi une place, qui justifient déjà à elles deux d'aller voir le film...)
Je suis allé jusqu'à Besac pour le voir, et je compte bien y retourner quand on le programmera dans le bôô cinéma!
Machine à gifles spéciale pour Libé :
"Dévoué à la performance tout feu tout flamme d’Agnès Jaoui en femme bipolaire, le premier film de Julien Carpentier fonce dans les écueils de la tragi-comédie ultra scénarisée, entre road trip de circonstance et clichés indigestes."
Pfff.
PS : le programmateur du bôô cinéma ne semble pas, pour l'instant, décidé à le programmer, honte à lui!

 

signification de l'oeillet
signification de l'oeillet
signification de l'oeillet

26 mars 2024

sans drillon (2)

(avec une pensée amicale pour Marie...)

"La cigarette d’après le petit déjeuner, la cigarette d’après le concert (le théâtre, le film), la cigarette d’après l’amour, la cigarette d’après le bain de mer (la piscine), d’après l’effort, d’après les larmes, d’après la dispute, d’après le déchiffrage fervent, fanatique, hirsute, du prélude et fugue en ut mineur pour orgue BWV 546 de Johann Sebastian Bach dans la transcription de Franz Xaver Gleichauf pour piano à quatre mains (éd. Peters), la cigarette d’après les nymphéas, sur le trottoir de la rue de Rivoli, celle qu’on fume en sortant du cimetière ou de chez le médecin, ou quand on a fini son travail et que l’imprimante crache les pages, la dernière cigarette avant de s’arrêter de fumer (et l’autre, qu’on achète dix euros à un clochard, la symétrique, la première, quand on rechute), la cigarette de l’attente, de la satisfaction, de l’excitation, la cigarette tout seul dehors pendant que les autres en sont à l’Agnus Dei, la cigarette sur l’aire d’autoroute, la cigarette sur le télésiège, là-haut, la neige passant silencieusement dessous, celle qu’on allume en pensant qu’elle va vous réchauffer sur le quai de gare venteux (illusion), ou qu’on fume quand on a fini un paragraphe de Proust et que la phrase achève de se poser à terre (…d’invisibles et persistants lilas), la cigarette devant le feu de cheminée, la cigarette avant de remonter dans la chambre d’hôpital où meurt son père, la cigarette qui aide à réfléchir ou à ne pas réfléchir, la cigarette sur le balcon, la cigarette pendant la lettre de rupture, la cigarette avec le café, la cigarette à l’entracte, la cigarette qui calme ou excite, selon le besoin, la cigarette avant de monter dans le taxi, à l’aéroport, la cigarette de trop, qui rend nauséeux ou migraineux, la cigarette d’après la séance chez l’analyste, d’après la rencontre qui va changer sa vie, d’après l’entretien difficile, d’après l’épreuve de littérature française (la soutenance de thèse, le grand oral de Science Po), celle qu’on fume quand on n’arrive pas à commencer et que l’idée fuit devant soi comme l’horizon de la mer, la cigarette au bec en tournant la polenta (la fondue savoyarde, l’aïoli), ou en soudant le neutre sur sa borne, la cigarette d’après le sandwich tout en haut du mont d’Arbois, la cigarette à la porte de la chambre du petit, ou avant d’entrer chez le dentiste, la cigarette de l’insomnie, la cigarette qu’on tape à la baby sitteur, la cigarette qu’on fume après avoir signé un contrat, ou qu’on offre à la fille qu’on drague (on la lui allume avec son briquet et elle met ses mains autour de la flamme, et on touche sa peau), la cigarette en sortant de scène, quand la salle est encore en train d’applaudir, la cigarette qu’on tire avec soulagement de son paquet quand on voit son hôte en allumer une, celle qu’on se roule en voiture, volant coincé sous un genou, celle qu’on fume en attendant que l’autre con ait fini sa tirade imbécile, la cigarette fumée dans les cinq mètres carrés autorisés, en compagnie de sept ou huit types aussi honteux, la cigarette d’après la petite faim de minuit, à la cuisine, avec saucisson et vin rouge,

Et puis les non fumeurs. Dont le sang est pur et l’aorte lisse."

25 mars 2024

brouillons

(dans un film) il écoute le message qu'une fille a laissé pour lui sur son répondeur : "T'es parti comme un voleur ce matin. Pas un bisou, pas un mot, pas un doigt..."

 

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Croisé une dame comme déguisée en Pacoune : Même taille, même coiffure (sauf que ses cheveux à elle étaient gris), mêmes lunettes (sauf que les siennes étaient rose pétant) et même genre de robe...

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Dimanche, 8h du mat' à peine, ils remontent la rue St Georges avec une certaine difficulté. Un garçon et une fille. Il est tellement bourré qu'il semble avoir vraiment du mal à marcher. Arrivé presque au coin de la rue, il s'arrête au milieu du trottoir, commence à déboutonner son jean, elle le tire et le retourne pour qu'il soit face au mur et non face à la rue, elle l'aide à pisser contre le soupirail d'une cave, peut-être aussi à se rhabiller, et ils repartent tout deux, lui de façon toujours aussi instable, et elle qui le soutient et l'aide à avancer.

 

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au restaurant des Abattoirs, c'est encore mieux quand on est copain avec le patron : le serveur lui demande (à un client qui, visiblement est un très vieil ami) s'il désire un dessert, propose tarte aux pommes, crème brûlée et mousse au chocolat (la liste "normale", habituelle), et le patron derrière son bar rajoute "Et vacherin!" Bien entendu, le pote du patron choisit le vacherin... J'assiste à ça en mangeant ma tarte maison (qui est très bonne comme d'hab')

 

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coïncidences : je viens de poster un paquet pour Riri la Gâchette, et, en rentrant, je découvre sur le blog qu'il m'a laissé un message en disant qu'il s'était inquiété pour ma santé...

 

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le paradoxe du stationnement : je suis tellement content d'avoir trouvé cette place juste en bas de chez moi hier soir  que du coup j'hésite à prendre la voiture aujourd'hui, parce que ça signifie que je vais la perdre... (stationné un jour, stationné toujours ?)

 

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après analyse, il apparaît que ce sont deux hommes (j'ai bien sûr pensé à FIRST COW...)

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on n'était que quatre dans la salle,et au bout d'une heure ou deux de films, les deux dames ont commencé à discuter, comme si elle étaient dans leur salon (enfin, l'une d'entre elles), à tel point que je finis par me lever pour aller leur demander de se taire... La bavarde s'exécute. Plus de bavardages jusqu'à la fin du film. A la sortie, elle vient vers moi et s'excuse aimablement en disant "je ne pensais pas qu'on parlait aussi fort..." Mais si, mamie, mais si...

 

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"Les gens qui ont des certitudes sont sûrs de se coucher le soir aussi cons qu'ils se sont levés le matin." (Lucien Jerphagnon)

 

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(à propos d'Yves Simon) "Durant le voyage il me raconta qu'il possédait néanmoins une Porsche que lui avait offerte Jane Birkin mais qu'il ne la sortait jamais du garage. Jane, en lui cédant l'engin, aurait cherché à s'en débarrasser, me dit-il, car elle pensait avec malice que Gainsbourg lui avait offert la voiture pour qu'elle... "se tue" au volant." (Nicolas Comment, Chronique du temps qui passe)

 

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Tout seul dans le salon (pas encore ouvert au public), debout face au grand miroir, un sèche-cheveux dans la main gauche et une brosse dans la droite, le jeune coiffeur se refait une beauté capillaire avant l'arrivée des clients.

 

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(café-scrabble 22/03) Avec TRENTE, Pépin a fait 10.

 

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(Frédéric Mitterrand is dead.) Plus que son "Bonsoir!" me restera la phrase "Franck Capra est le cinéaste du bonheur..."

 

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"La dernière fois, juste avant le déménagement, il m'a offert un livre car il a senti que ça n'allait pas. Je l'ai remercié, lui ai dit que c'était tellement gentil. Il m'a répondu sèchement : Tellement gentil ? Ah ben mince alors, quand on fait un cadeau on pense rarement tomber autant à côté de la plaque... Ce n'est pas tellement gentil en fait, c'est Charles Juliet, il était jeune quand il a commencé à écrire et que la dépression le guettait. Tellement gentil... La prochaine fois que tu mordras la poussière, cow-boy, je t'offrirai des chocolats, ça sera tellement gentil." (Panayotis Pascot, La prochaine fois que tu mordras la poussière)

 

23 mars 2024

le discours

(fragment de rêve, à chaud)

Elisabeth a organisé une soirée au cours de laquelle je devrai lire un discours qu'elle m'a demandé d'écrire pour l'occasion.

pour le moment, je cherche où j'ai rangé ce discours, mais aussi mon ordonnance pour mes médicaments...

je cherche dans mon sac, on va bientôt partir, je vois dans le four deux pizzas, qui m'ont l'air un peu brûlées (et pas très garnies) et je m'étonne en pensant que c'est ce qu'on va manger ce soir (n'est-ce pas un peu juste, deux pizzas pour tous les invités ?)

on est arrivés dans l'autre endroit (où doit se tenir la soirée), beaucoup de monde partout, je suis toujours en train de chercher ce fichu discours : j'ai vidé mon sac à dos (dans lequel il y avait vraiment beaucoup de choses) et je trie dans ces choses pour voir si le texte du discours (une petite liasse de A4 pliés en deux) ne s'y est pas glissé. j'ai fait des piles, parmi lesquelles je fouille méthodiquement, j'entends de loin Catherine D. me parler de ses résultats médicaux (de l'année 2023), mais je ne l'entends pas vraiment, je lui dis que ce que je suis en train de faire (chercher le discours) est beaucoup plus important pour moi

(je me dis qu'au pire, au lieu de lire le discours, je pourrai improviser, en racontant aux gens comment j'ai écrit ce fameux discours (je pense pouvoir me souvenir des différentes étapes)

j'ai décidé de repartir à pied vers l'endroit où nous étions avant, que c'est là-bas que je retrouverai le discours, je marche dans les rues d'une ville (que je ne connais pas vraiment (Paris ?)) en me disant que pour revenir ça sera facile, je n'aurai qu'à revenir sur mes pas

je réalise que l'autre endroit est vraiment trop loin pour y aller à pied, et je décide de faire demi-tour, mais, au retour, ça s'avère beaucoup plus compliqué : si à l'aller je n'avais qu'à suivre la route, à marcher tout droit, quand je repars dans l'autre sens la route présente des embranchements, des bifurcations, où je ne suis pas sûr du (bon) chemin à prendre

j'essaie de me rappeler si je suis déjà passé par là à l'aller, de reconnaître des boutiques, des maisons, mais je ne suis plus sûr de rien, d'ailleurs je me retrouve dans ce qui est annoncé comme "un musée de la torture", dont je parcours les allées, sans me rappeler du tout être passé là à l'aller

je commence à m'inquiéter, d'autant plus que je ne sais même pas le nom de la rue où se tient la soirée... je prends mon téléphone pour appeler Elisabeth, et, justement, elle est déjà en ligne (mon téléphone a dû se déclencher dans ma poche), elle me dit qu'elle est contente de m'entendre, qu'ils commençaient à s'inquiéter, et me donne le rom de la rue : c'est rue de la Chine...

j'ai rejoint la soirée (je ne pense plus vraiment au discours) je suis près d'une grande table où se pressent beaucoup de gens (les invités), il a notamment un mec qui fait l'idiot, il a empoigné un gros poska doré (à pointe large) comme on en avait à l'école, et est en train de colorer tout ce qui se trouve sur la table (et il y a bcp de bazar) en doré, à commencer par sa main ( (il a mis dessus un gant en plastique, et c'est ce gant qu'il est en train de colorier en doré... je l'apostrophe, je suis agacé, je lui demande s'il sait combien ça coûte, ces gros marqueurs, qu'il y en a au moins pour 50€ pièce, je me mets à crier sur l'individu, qui, en signe d'apaisement, sort de sa poche une pile de pièces dorées qu'il me tend , comme en dédommagement, mais je continue à lui crier dessus, je le traite de connard

il secoue le marqueur doré en me regardant et projette des gouttes de peinture dorée un peu partout sur la table...

 

19 mars 2024

aiguille dans l'oreille

026
LA BÊTE
de Bertrand Bonello

J'ai attendu lundi après-midi (et la première séance dite "de retraités", à 13h30) pour y aller, avec Dominique qui était venue spécialement depuis Besançon à cet effet...
On était une dizaine dans la salle 9 (l'"effet-vacances" semble terminé) et j'étais à la fois impatient et très curieux de savoir comment j'allais réagir face à ce film...
(écran vert)
Eh bien figurez-vous que ça m'a ravi. Enchanté, enthousiasmé. J'ai aimé tous les films de Bertrand Bonello que j'ai vus, de "un peu" (L'APOLLONIDE, à cause d'une scène que j'appréhendais, qu'il diffère, et qu'il finit par nous montrer) , jusqu'à "à la folie" (NOCTURAMA mon préféré de tous, que je peux revoir encore et encore) et cet homme a le chic pour nous entraîner, à chaque fois, vers là (un coin sombre) où on ne s'y (on ne l'y) attendait pas...
Ses deux derniers films (ZOMBIE CHILD et COMA) ressemblaient à des expérimentations, des expéditions dans de nouveaux terrains d'aventure (de jeu) , et LA BÊTE est tout à fait dans leur prolongement. D'abord, il y a Léa Seydoux, d'un bout à l'autre, qui vampirise carrément le film, tant elle y est omniprésente, et de façon multiple (plurielle). Comme dans le FRANCE de Bruno Dumont ou L'HISTOIRE DE MA FEMME, de Ildiko Enyedi, je l'ai trouvée -vraiment- extraordinaire.
Le film est... complexe, superposant (imbriquant) plusieurs trames temporelles (une "en costumes", une autre plus contemporaine, et une ou deux autres encore plus avancées dans le temps...) LA BÊTE est faite de strates, et il peut être facile de s'y égarer.
Des univers cinématographiques très différents, des réalisateurs auxquels Bonello rend hommage (ont été cités Kubrick, et, surtout, David Lynch, dans une ultime partie très "Mullholand drivesque" (qu'on pourrait presque aussi, à mon goût, mâtiner d'un chouïa de Scream), avec, cerise sur le gâteau cinématographique, pour ce qui me concerne, une sublime scène dans une pièce immergée (on plonge sous l'eau pour fuir le feu) qui m'a inévitablement ramené à l'INFERNO de Dario Argento (en bien mieux lol).
Mais on peut très bien voir le film en l'état, tel que, sans avoir en tête toutes ces références filmiques (ni en chercher) et, comme Léa Seydoux allongée dans son caisson amniotique, se laisser flotter... "simplement".
J'ai adoré la façon dont le réalisateur malaxe et tripatouille ("expérimente" est bien le mot) la pâte de son récit filmique, brassant les genres et les époques, battant et rebattant les cartes et les façons de montrer -et re- une même scène, bref de nous éblouir et de nous hypnotiser dans le même temps (ou, justement, des temps très différents).
Et on peut s'amuser à établir des ponts  avec le récent -et très injustement passé sous silence- LA BÊTE DANS LA JUNGLE, de Patric Chiha, tiré ("librement adapté") de la même nouvelle de Henry James : un homme et une femme (et une certaine forme de chabadabada), un endroit où on danse, une menace, le temps qui passe (les temps qui passent, plutôt), avec, dans un cas comme dans l'autre la fameuse inquiétante étrangeté (Das Unheimliche) plus tôt évoquée par ce cher Sigmund...

la bande-annonce (superbe) est
Un top 10 indiscutable.

 

aiguille dans l'oreille
aiguille dans l'oreille
aiguille dans l'oreille
aiguille dans l'oreille
aiguille dans l'oreille

18 mars 2024

sans drillon (1)

(Je connais Jacques Drillon depuis 1987 et son petit Livre des regrets, que Philou m'a fait connaître en son temps. Il a publié énormément de livres de styles différents (la musique, la grammaire, les souvenirs), mais c'est dans la forme brève que je le préfère, comme Les fausses dents de Berlusconi, en 2014, une compilation de ses premiers Papiers décollés -en hommage à Georges Perros- parus en ligne en 2013 sur le site bibliobs.com, et qui continuera jusqu'en 2017 sous différents titres, mais toujours avec le mot papiers dedans. Et qui seront repris en volume par les Editions Du Lérot : Le cul rose d'Awa, papiers recollés, 2020, suivis par d'autres volumes :  Le cure-dent d'Alfred Jarry et Les asperges de Marcel Proust). C'est en cherchant à me procurer ces ouvrages - Du Lérot est un éditeur confidentiel- que je suis tombé sur le site LA RÉPUBLIQUE {des livres}, de Pierre Assouline, qui mettait en ligne les Petits papiers, de Jacques Drillon, dernier avatar de la lignée de ses fameux papiers, dont voici quelques items choisis..., il y en aura d'autres...)

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Les obsolètes : l’oblitération des timbres-poste portant la ville et le département d’origine du pli. Au fur et à mesure que les machines usées sont remplacées par des modernes, l’oblitération porte seulement un numéro de code (5 chiffres suivis d’un A), le « ROC » (Référentiel des Organisations du Courrier) ; ce code, dont il est assez difficile de trouver la signification géographique, à moins de se connecter aux sites de philatélie, se rapporte au bureau de traitement du courrier, et non au bureau de poste où a été jetée la lettre. Par ailleurs, l’heure de l’oblitération n’est plus portée sur l’enveloppe ; et le jour indiqué n’est plus forcément celui du dépôt : fin du "le cachet de la poste faisant foi".

 

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La sensibilité musicale des meules d’emmental suisse, à présent avérée. On a soumis huit meules de ce fromage à un dispositif de sonorisation continue pendant plus de six mois. Selon le type de musique, sont apparues des différences notables, à la fois gustatives et mesurables (techniquement). Le hip hop et les basses fréquences ont produit des "notes plus douces et plus florales" que n’en avait la meule de référence.
L’attachée culturelle de la ville où s’est déroulée l’expérience a déclaré : "Grâce à ce projet, la Ville de Berthoud a eu la possibilité de se présenter sous les feux des médias comme une commune moderne et ouverte sur le monde et comme le centre d’une région qui mène un dialogue ludique avec ses racines et ses traditions."

 

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Les obsolètes : les livres dont il fallait couper les pages.

 

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(Suite)
Ceux qui les coupaient toutes d’un coup ; les impatients, qui les "coupaient" au fur et à mesure de leur lecture, ou plutôt les déchiraient lamentablement, avec une clef ou un stylo, au sortir de la librairie, dans la rue ou dans le métro.

 

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Simone de Beauvoir, hospitalisée. Sartre, qui va chercher le plat du jour à la Coupole, et le lui porte jusqu’à sa chambre, à petit pas, pour ne rien renverser.

 

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Le déferlement ahurissant, brutal, universel, d’agapanthes bleues.

 

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La petite pointe de chocolat, tout au fond des cônes de glace, à laquelle on ne s’attend pas.

 

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Les assistants de Jean Renoir, pour Une partie de campagne, outre Claude Heymann : Yves Allégret, Luchino Visconti, Henri Cartier-Bresson, Jacques Becker.

 

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Les fautes d’orthographe dans les menus de restaurant.

 

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La première fois qu’on se propose de vous céder une place dans le métro.

 

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(Selfies, suite)
Les visiteurs du Belvedere, à Vienne, vont droit au Baiser de Klimt, et se prennent en selfie devant. La salle étant sombre, ils ont besoin d’un flash, dont la lumière abîme le tableau. Émue, la direction du musée a placé un panneau près du tableau : SVP, pour les selfies, suivez la flèche, une salle en bas vous accueille avec un Baiser factice grandeur nature et en pleine lumière. 

 

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Personne ne sait
D’où vient le "de" dans "pauvres de nous ! "

 

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Le condamné qui soudoyait le bourreau pour être étranglé avant d’être brûlé vif.

 

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Les coups de téléphone publicitaires, qu’on reconnaît au silence qui précède la connexion (le Maroc, c’est loin, même au téléphone), et qu’on peut interrompre avant même que le pauvre diable ne commence son baratin sur l’isolation des fenêtres.

 

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Les nazis en déroute, et qui savaient leur fin inéluctable, mais qui préféraient stopper des trains de matériel militaire pour laisser passer des convois de juifs vers Auschwitz.

 

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Les obsolètes : le rite de passage de la culotte courte au pantalon.

 

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Se colleter / se coltiner. Se colleter avec une difficulté / se coltiner tout le boulot.

 

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Le garagiste, après la révision : "Encore un peu de patience… Votre voiture est prête dans dix minutes. Elle est en mode aspiration." Ce qui signifie en français classique : "On fait le ménage dans votre tas de tôle."

 

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Les obsolètes : le dou-doum dou-doum des trains. Aujourd’hui les rails sont soudés.

 

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La technique policière de Mitterrand, qui consistait à raconter la même histoire confidentielle aux personnes dont il doutait, mais avec de légères différences – en sorte de repérer, par la version qui lui revenait aux oreilles plus tard, celui qui l’avait trahi.

 

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L’application Waze, qui vous prévient d’un embouteillage à éviter. Vous suivez le nouvel itinéraire conseillé. Seulement, les autres conducteurs en ont fait autant ; et le nouvel itinéraire est bouché à son tour. Il vous faudrait une application pour vous tout seul.

 

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Jeanne Moreau lisant tous les soirs la Recherche à son mari, William Friedkin, le réalisateur de L’exorciste ; elle lisait d’abord en français, et traduisait la phrase en anglais, à la volée.

 

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Voici ce qu’on dit de Bernadette Chirac :
– Vous savez ce qu’elle fait de ses vieilles robes ?
– Non…
– Elle les met.

 

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Filer à l’anglaise, qui se dit en anglais « to take a French leave ».

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