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lieux communs (et autres fadaises)
29 septembre 2014

living theatre

SHIRLEY
de Gustav Deutsch

La bande-annonce était vraiment bluffante : un film qui reconstitue précisément des tableaux d'Edward Hopper avec des vrais gens dedans, ho ho! J'y suis donc allé avec Emma, à l'unique séance quotidienne, au Victor Hugo.
Et alors ? (l'auditoire, impatient...) Eh bien... il y a les tableaux, effectivement, et il n'y a que ça, que les tableaux. Chacun fait l'objet d'une petite saynette, avec une introduction visuelle (lieu et date) et sonore (des actualités à la radio de l'année en question, par un speaker américain, concernant différents pays du monde). Ils sont classés chronologiquement (de 1932 à 1963 si je ne m'abuse), et racontent vaguement (en pointillés) l'histoire de Shirley, la dame qu'on voit justement sur les tableaux ou bien l'histoire de l'héroïne d'un roman d'Emiliy Dickinson que la femme (Shirley) lit dans le premier tableau qui est aussi le dernier (livre dans lequel le réalisateur nous fait entrer véritablement.)
Les reconstitutions des tableaux sont époustouflantes, mais le lien entre les différentes historiettes, ces différents moments de la vie d'une femme sont plutôt lâches, la voix off féminine systématique ressassante rajoutant un petit côté durassien précieux plutôt  affecté et un franchement peu agaçant à la longue (il est question de théâtre -amateur-, puis du Living Theatre, d'Elia Kazan et d'engagement politique, de Cape Cod, de Joan Baez et de Platon aussi.) Ces discours intérieurs successifs nuisent à l'intérêt qu'on porte à ce qui se passe à l'intérieur de chacun de ces tableaux, ou, du moins ne renforcent pas l'intérêt en question., rendant tout ça (de plus en plus) très artificiel, très formel.
Un film peut-il être en même temps tout aussi fascinant et ennuyeux ???
J'ai fouiné sur le ouaibe parce que j'avais envie de reconstituer ici la succession des tableaux utilisés, mais je me suis rendu compte que ce blog de cinéma, quasi-professionnel, semble-t-il, l'avait déjà fait, et donc rendons à César...

(Ce qui est très plaisant, dans le film, c'est, pour chacun des tableaux, puisqu'il ne s'agit pas des oeuvres les plus connues d'Hopper, d'essayer de trouver le moment exact du tableau, et ce n'est pas si facile...)

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28 septembre 2014

vendredi soir

"- Pourquoi tu m'aimes ?
- Ben, je sais pas. Je t'aime, c'est tout, c'est comme ça.
- Qu'est-ce que tu préfères chez moi ?
 -Je me sens bien avec toi. Ben, tu me respectes. Tu me fais pas trop chier, aussi. Puis tu me stimules, t'as de l'esprit, tu es honnête. Puis j'aime bien tes yeux. J'aime bien le goût de ta peau. J'aime bien te caresser juste ici, là. Là, en bas de ton visage. Et ici, au début de ta nuque. Puis j'aime bien tes mains rêches.
- J'ai pas les mains rêches.
- Si, t'as les mains rêches.  Et aussi, parce qu'avec toi, je me sens pas oblige de jouer un jeu. Puis... t'es cochonne. Et impudique. Et forte, et fragile. Tu me fais rêver à un monde idéal.
 - Oui, c'est un peu con.
- Oui, mais tu me fais quand même rêver à un monde idéal. Et je trouve que tu te poses de bonnes questions. Je sais pas, avec toi, j'ai l'impression d'être quelqu'un de bien. Puis, contrairement à ce que tu peux croire, de toutes les personnes que je connais, t'es la plus douée, mais alors de très, très loin... pour la vie. Et c'est tout ?
- Oh, ça va, attends. "C'est tout" ? Putain...
- Et mes pieds ?
- Ça va. Tes pieds, ça va."

un extrait des dialogues du téléfilm de vendredi soir sur arte, trouvé ici

*

J'étais spécialement heureux de voir

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l'adaptation de

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(le roman graphique autobiographique de Frederik Peeters, qui raconte l'histoire d'amour d'un dessinateur de BD qui rencontre un demoiselle séropositive et son fils, séropositif aussi, et qui raconte son histoire, sa vie en images...)

spécialement heureux parce que'il y avait dans ce téléfilm, donc,

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la divine Florence Loiret-Caille qui joue elle et le non moins divin Guillaume Gouix qui joue lui

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il en faut peu parfois pour être heureux...

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27 septembre 2014

comme du bon pain

GEMMA BOVERY
d'Anne Fontaine

Oh la jolie surprise! j'avais beaucoup vu la bande-annonce (trop), et je n'avais plus vraiment envie d'y aller (pas assez), mais... le hasard a fait que je passais près du bôô cinéma aux alentours de 18h (signe), et hop, j'ai tourné le volant dans la bonne direction...
Quelle bonne idée ! Ce film m'a ravi. il est à l'image de l'écriture des mots du générique : une calligraphie  "classique", appliquée (de la cursive) mais avec des fioritures et des zigouigouis paraphant décorant joliment les mots. Avec élégance. Voilà, c'est un film élégant. Fabrice Lucchini est y est excellent (plutôt sobre dans le jeu, et appliqué dans la diction de la voix off du narrateur, comme s'il jouait à être Lucchini en train de jouer son personnage), et Gemma Arterton y est divinement exquise (avec, en plus, des participations d'Elsa Zylberstein, en pimbêche de cambrousse, Niels Schneider en nobliau local, fils d'Edith Scob, appliquée, elle, à retrouver son biscuit rafistolé (Eros), voilà qui fait plaisir à voir...).
Un bobo parisien (Frabrice L., donc) qui fait office de boulanger en Normandie, après avoir été critique littéraire, délire sur Emma Bovary, qu'il croit voir incarnée en la délicieuse et anglaise voisine  qui vient de s'installer en face de chez lui (et son mari s'appelle Charles...) Et le voilà qui retricote, à quatre mains avec Gustave Flaubert, en utilisant les moyens humains du bord (qui s'y prêtent d'ailleurs tout à fait) "sa" version de l'histoire, grandeur nature...
Pour une fois, la bande-annonce, si elle semble en dire beaucoup, ne raconte (ouf!) pas vraiment le film, et c'est tant mieux.
Comme Gemma avec le pain de Fabrice, je me suis régalé. Avec gourmandise. Un film très bien construit, tout aussi bien écrit, où la superposition des couches du récit (le réel, le supposé, l'écrit, le fictionnel) croustille en délicieux petit feuilleté.

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26 septembre 2014

unité de temps

quinze jours : ça me semble une bonne unité de temps
c'était la durée de chacune des "petites vacances" qui rythmaient l'année scolaire
et c'était aussi l'unité de référence qui servait à mesurer les grandes vacances "qui étaient, peu ou prou l'équivalent de quatre fois ça...
quinze jours, donc, déjà, depuis le vendredi 5 septembre (premier jour de "vraie retraite", où je me suis réveillé le matin, chez moi (et couché le soir idem)
la bonne durée pour tenter de faire un état des lieux (euh état des temps plutôt)
qu'est-ce qui a changé (si, déjà, quelque chose a changé...) ? et si tel est le cas, qu'est-ce que ça a changé ?

le plus important, le primordial, mais c'était déjà fait depuis le début juillet, ça a été d'arrêter le réveil... euh plus précisément d'arrêter la sonnerie du réveil, le matin
même si je continue (horloge interne) de me réveiller quasiment toujours à la même heure qu'"avant" (entre 5 et 6h, voui voui) ça n'est pas du tout pareil puisque je peux faire à ce moment là comme je veux : rester debout, pour profiter de toute cette grande journée, ou petit-déjeuner, et aller me recoucher ensuite pour, au choix, un, ou, deux, ou plus (ça dépend) cycles de sommeil...
Le temps, c'est pour ça que je tenais vraiment à voir l'intégralité de The clock, à Metz. Qu'est ce que c'est, 24 heures ? Je l'ai expérimenté, minute par minute, mais je n'en sais pas vraiment plus, après...

c'est peut-être ça la vacance, ce concept qui me fascinait quand j'étais plus jeune, mais que j'ai toujours eu du mal à définir précisément : cette vaste étendue de temps, illimitée, cette disparition (abolition) des repères temporels sociaux , des balises habituelles (on pourrait très bien envisager, si on le souhaitait, de rester au lit une semaine entière, par exemple sans que qui que ce soit puisse y trouver à redire)

je pense à la phrase de Claude W., l'année dernière "Depuis que j'ai le temps, je n'ai plus le temps...", et c'est criant, vraiment, que les retraités ont un problème avec la gestion de ce temps-là : quel que soit l'événement, public ou privé, s'il y en a un (une) qui est en retard, vous pouvez parier presque'à coup sûr que ce sera un(e) retraité(e)

l'état de jeune sénior implique une désinvolture par rapport aux tictacs et sonneries divers(e)s. "C'est mon temps, mon temps à moi, et j'en fais ce que je veux...". Dans un premier temps. Ensuite, ce besoin qu'on ressent ensuite, forcément, devant tant de temps, de tenir à jour un genre d'agenda ("qu'est ce que je ne dois pas oublier de faire aujourd'hui ?") de ne pas noter les rendez-vous sur des feuilles volantes, mais debien  rassembler tout au même endroit (au même moment), pour pouvoir vérifier d'un coup d'oeil.
Qu'on n'oublie rien.

26 septembre 2014

tuyau

(le genre de rêve dont on est très content de se réveiller)

je suis parti tout seul en voiture pour voir une avant-première le lendemain matin à Belfort, je me suis arrêté pour passer la nuit dans un village à mi-chemin, j'y ai pris une chambre d'hôtel

au milieu de la nuit,il y a une histoire de routier, de camion qui fait le plein, et -je ne comprend plus très bien le truc une fois réveillé- je décide de faire le plein sans descendre de ma chambre, parce que j'ai la flemme de me lever , juste en tirant le tuyau du camion (un énorme tuyau), puis en le laissant retomber dans la rue (ma chambre est située très très haut dans l'hôtel) depuis ma fenêtre (le bruit du choc quand le tuyau retombe en contrebas dans la rue) et je me rendors tranquillement
le lendemain matin, je suis réveillé (ou je fais semblant de me réveiller) lorsque le routier (le chauffeur du camion) entre dans ma cambre et m'explique que j'ai ainsi gravement endommagé non seulement son camion mais aussi plusieurs
autres voitures qui étaient stationnées dans la rue, je lui répond que c'est impossible, que je n'ai qu'une petite twingo, il ricane, il m'invite à venir à le fenêtre pour regarder les dégâts, à monter sur le balcon (c'est très haut, il y a du vent, je ne peux pas regarder directement en bas, j'ai le vertige, et je regarde depuis derrière la fenêtre -je ne vois rien bien sûr-)
le routier parle très très bas, je ne comprend rien et je suis obligé de lui faire tout répéter
Je réalise que je suis dans une merde noire, il faut absolument que je je joigne quelqu'un qui vienne pour m'aider -je sais que je suis "coupable" d'avoir utilisé le tuyau du camion, mais aucun des autres faits qui me sont reprochés...- il faut absolument que quelqu'un vienne pour m'aider
Je descend dans la rue, il commence à y avoir du monde un peu partout, je croise un des mes anciens élèves, Saïd, qui a bien grandi, avec son papa, mais ce n'est pas vraiment le bon moment ohlala si les gens du quartier sont là et sont au courant ça va être encore plus compliqué...  j'appelle d'abord Pépin, qui ne décroche pas tout de suite (en plus je suis dans la rue, j'entend mal) finalement j'arrive à le joindre, c'est très confus, je comprend qu'il est à une permanence syndicale (du SE) mais, à sa voix, et aux bruits et aux rires que j'entends derrière, je comprend qu'ils sont en train de boire des coups, et je finis par lui raccrocher au nez en lui disant des choses désagréables
Je fais le tour des gens que je connais pour trouver qui est-ce que je pourrais bien appeler à mon secours (il me faudrait un mec à la carrure imposante... pour me protéger... je panique de plus en plus... je pense à Marc, mais non c'est un notaire, ça ne servirait à rien),
je marche dans la rue, je me sens de plus en plus oppressé, (je me souviens que, à l'heure qu'il est j'ai raté la projection à Belfort), je ne vois pas comment pouvoir arranger tout ça... et puis, finalement, hein, je suis assuré, on va faire marcher les assurances, simplement je suis un peu honteux quand on va savoir que j'ai voulu faire le plein depuis mon lit et que j'ai balancé le tuyau en bas depuis la fenêtre de ma chambre et que je me suis rendormi, oui, j'ai un peu honte quand on va savoir ça
J'essaye de joindre emma et régis à gy, mais mon téléphone fais des siennes et je n'y parviens pas (des pages successives s'ouvrent, mais ce n'est jamais la bonne)
je remonte la rue pour revenir devant l'hôtel, car on me dit que le médecin est là, il doit faire des analyses concernant mon taux d'alcoolémie au moment des faits (là je suis assez serein, puisque je sais que je n'avais rien bu) je m'arrête en route et je pisse dans une poubelle en plastique ajourée -genre poubelle de bureau- que je reverse ensuite dans un lavabo, en en mettant partout bien évidemment,
je suis revenu devant l'hôtel, je vois les éclairs des flashes des journalistes qui sont en train de faire des photos, je m'étonne que le routier ne s'inquiète pas plus que ça de mon absence, et je dis que OH HE C'EST BON IL SERAIT TEMPS DE ME REVEILLER

ce que je fais

25 septembre 2014

à chroniquer (en retard)

(deuxième chance) :

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LA COUR DE BABEL
de Julie Bertuccelli
Un très joli documentaire, que je n'avais pu voir, en présence de sa réalisatrice, en plus. Un an dans le cadre d'une classe d'accueil, où le nombre de nationalités représentées et de langues parlées frise l'invraisemblable. Un film vrai, fort, touchant, juste...Un très beau moment d'émotion cinématographique.

(dvd par Eric L.) :

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MOUTON
de Marianne Pistonne et Gilles Deroo
Oh que j'en avais envie (je l'avais raté de peu à Paris...) Un film en deux parties, qui a visiblement hérissé le poil de pas mal de monde. Tranché net au milieu comme le bras de son héros, le doux Mouton, qui disparaît ainsi hop! au milieu du film, tandis que ses proches "continuent leur vie"... Sidérant. ("Rugueux" dirent les critiques, et ils eurent raison.)

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QUE TA JOIE DEMEURE
de Denis Côté
J'avais adoré son Bestiaire, le voilà qui récidive, sur le monde du travail (et du rapport de chaque individu(e) à son), ça commence très bien et puis ça se démantibule à vue d'oeil, comme si le réalisateur, justement, n'avait pu choisir un point de vue, et la façon de filmer lui correspondant. Bancal, dommage.

(prévisionnement Valdahon) :

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CHANTE TON BAC D'ABORD
de David André
Un documentaire chanté (ça n'est pas si courant) sur un groupes d'ados, une bande de potes (et de potesses) l'année où ils passent leur bac (et doivent décider de leur avenir), à Boulogne-sur-mer. Série de portraits attachants, chansons inégales (mais j'ai adoeré celle du canrd qui est mort.) où le "vrai" est une nouvelle fois joué (ou pas). Enchantant.

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VIE SAUVAGE
de Cedric Kahn
D'après une histoire vraie, un père (Matthieu Kassovitz) qui vit caché avec ses deux enfants qu'il a refusé de rendre à leur mère (Céline Salette), malgré les décisions de justice, et ce pendant dix ans. Mode de vie alternatif, refus de la beaufitude, éloge de la marginalité, (les ados, au bout du compte, sont très mimi) mais on en sort pas plus emballé que ça. Trop appliqué ?

(programmation ordinaire) :

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SUNHI
de Hong Sang Soo
Un de nos réalisateurs asiatiques préférés sort encore un nouveau film (un autre serait déjà sorti depuis). Une jeune fille ("Notre" Sunhi, précise le titre original) qui à besoin d'une lettre de recommandation, et trois (prétendus ?) prétendants : le prof, son ex, et un nouveau... Comme d'hab' ça boit des hectolitres de soju, ça parle, et ça emberlificote la narration à la perfection. Ludique.

22 septembre 2014

programme télé

A prévoir cette semaine : petits bonheurs et pépites diverses

lundi 22 septembre
20h45 : Les rencontres d'après minuit (Ciné+Club)
21h05 : La tortue sur le dos (TV5Monde)
22h15 : The we and the I (Ciné+Club)
23h50 : Les yeux sans visage (France 2)
00h00 : Suspiria (Ciné+Club)

mardi 23 septembre
20h45 : Eldorado (Ciné+Club)
22h05 : On the road again, le cinéma de Bouli Lanners (Ciné+Club)
22h25 : Quand Hollywood monte au front (Arte)
23h05 : Reality (Ciné+Club)

mercredi 24 septembre
20h40 : Elena (OCS City)
22h25 : Le retour (OCS City)
22h45 : La bataille de Solférino (Ciné+Club)

jeudi 25 septembre
20h50 : P'tit Quinquin (Arte)
22h30 : Les nuits rouges du bourreau de jade (CinéFX)
23h40 : Bof, anatomie d'un livreur (Ciné+Classic)

vendredi 26 septembre
20h50 : Pilules bleues (Arte)
22h25 : Les barbouzes (Ciné+Classic)
0h30 : Le monstre est vivant (CinéFX)
0h55 : La chatte à deux têtes (Ciné+Club)

On the Road Again : le cinéma de Bouli Lanners - 1 

21 septembre 2014

à la poste

(morceau de rêve)

Je dois passer à la poste pour retirer un colis, il y a la queue à la borne (au guichet). je m'approche, une autre femme aussi, et elle me fait remarquer qu'une (autre) femme a étalé toutes ses affaires sur ladite borne, nous empêchant d'accéder aux formulaires divers. Je ne suis plus sûr de la procédure pour retirer un colis : je dois imprimer d'abord un truc ? mais comment ? je sais que je l'ai mémorisé sur ma clé, mais je n'ai en main que le trousseau de clés habituel, avec les clés de mon appart. Est-ce que ca va fonctionner avec la machine ? je suis un peu égaré et ne sais pas trop quoi faire... Je sors donc de la poste, et m'aperçois que j'ai emporté par mégarde un paquet de t-shirts noirs, encore sous plastique. Je les tiens devant mon sac, je suis encore un peu plus embêté... Que faire , les rapporter ?
Je suis arrivé dans l'"autre" appartement d'Elizabeth et Jacques. C'est aussi un studio, mais juste une pièce carrée, en apparence, car apparaissent successivement des portes de placards, mais aussi sans doute d'autres pièces, que je n'explore pas (il est beaucoup plus grand qu'il n'en avait l'air à première vue). Jacques a refait la salle de bains, et il y a, appuyée contre le mur, une grande planche matelassée, enveloppée d'un adhésif plastique à carreaux genre vénilia qui reprend exactement le motif bleu et blanc du carrelage, la planche est juste posée contre le mur et bascule dès que je la frôle (c'est peut-être la planche à repasser ?)

il y a des sacs plastique par terre un peu partout, contenant des vêtements, (des petits sacs en plastique fin et transparent, comme pour les fruits au Super u, chacun ne contenant qu'un vêtement, le plus souvent un t-shirt) j'en reconnais certains comme étant à moi, mais pas tous

il y a un bureau très encombré, avec un appareil qui pourrait être une radio mais dont je ne reconnais pas la forme, ou peut-être un téléphone, qui bascule dès que je le touche (il ne peut pas être stable puisque la partie supérieure est deux fois plus large que celle du bas, c'est pour ça qu'il était appuyé contre le mur) la radio marche en continu et je voudrais l'arrêter (c'est un petit cube posé sur la table) je vois qu'il est branché en suivant le fil, qui aboutit à un montage complexe de prises et de rallonges , j'essaie de débrancher en appuyant avec mon pied, et je "casse" une prise plate qui était clipsée par dessus une autre (avec des crochets plastique au bord pour les maintenir ensemble, j'essaie de la repositionner et de la reclipser tant bien que mal sur l'autre comme elle était au début)

20 septembre 2014

cycliste (à pied)

NEAR DEATH EXPERIENCE
de Gustave Kervern et Benoït Delépine

Italiques. Le nouveau film des trublions D et K. Un nouveau film radical. Avec Houellebecq (et sans dents -c'est lui qui l'a dit-) autre genre de trublion. Légitimes inquiétudes au vu de la bande-annonce.  A quelle sauce etc. Première surprise, le générique de fin est au début (très cinégéniquement orageux et pas très lisible, vu la taille de la police choisie). Deuxième étonnement  : la pellicule est "normale", la lumière et les images sont "normales" aussi (traduisez "magnifiques" ou"chiadées" ou tout autre qualificatif de votre choix) : pas de 16 gonflé, pas de couleurs pourries, pas de gros grain grumeleux, d'éclairages bavassants : si le sujet est "radical" le filmage est tout ce qu'il y a de net, de précis, de cinématographiquement louangeable. De la belle ouvrage, avec de la belle image, eh oui, il fallait que ce soit dit.
Houellebecq, à présent. C'est vrai qu'on ne comprend pas toujours ce qu'il dit (articulation), mais on se prend bien dans les dents tout ce qu'il raconte, Mister H. (et, contrairement à ce que j'aurais supposé mais que je viens de lire - dans Libé, non ?- c'est pas lui qui l'a écrit, c'est Gustave et Benoït!) . Un mec en tenue de cycliste qui part faire un tour, puis abandonne assez vite le vélo, puis le casque, pour continuer à pied (en tenue de cycliste, quoi). Marcher, donc. On comprend assez vite (il nous le dit) qu'il veut en finir, mais qu'il ne trouve pas le courage de le faire. Il veut sauter, rambarde, pont, mais non. Il soliloque, il monologue, il édifie des cairns, auxquels il fait la conversation, il tente de faire du feu en frottant des bouts de bois pour allumer une dernière cigarette, il s'arrête, il s'allonge, il rêvasse, il ressaie.
C'est infiniment, lucidement, totalement, pessimiste et désespéré (il me semble avoir compris que ça serait donc ça, l'existentialisme ? -je n'ai jamais lu Sartre, je l'avoue-), avec des éclairs d'humour noir qui zèbrent soudain (des sautes d'humour) le paysage illuminé  intérieur de cet ex-employé des Télécoms avant de lui rendre son atonie initiale. Tout est affaire de contraste oui.
Le projet était culotté (comme le cuissard de Michou H.) mais le film tient la distance, parfaitement, sans forcer. Change de braquet quand il faut. Nous essoufle parfois dans les montées, mais nous met le vent dans la face dans les descentes. pas une promenade de santé, mais on s'accroche des deux mains sur le porte-bagages pour garder l'équilibre. Pas forcément toujours facile.
On ne dit pas la fin, bien sûr.

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17 septembre 2014

j'ai un poème! j'ai un poème!

L'INSTITUTRICE
de Nadav Lapid

Je ne m'attendais pas tout à fait à ça. Son premier film, Le policeman, m'avait beaucoup plu, mais le résumé succinct de celui-ci "une institutrice découvre qu'un des ses élèves, agé de 5 ans, est très doué pour la poésie" ne me faisait pas plus envie que ça. C'était compter sans l'intelligence de Nadav Lapid qui vous présente le sujet tel que, sur un plateau d'argent, impeccable, rien à dire, puis tout à coup swich swich swich effectue dessus quelques passes magiques et le transforme en tout à fait autre chose. Sans qu'on ait rien vu venir.
Il y a bien une institutrice, et un enfant (dès l'affiche, on devrait se douter de quelque chose : le cadrage, le regard de l'enfant, le fait qu'il est pieds-nus). Un enfant qui, de temps en temps entre quasiment en transe en disant "j'ai un poème! j'ai un poème!" et hop, les mots sortent de sa bouche (pas forcément des mots ni des tournures qu'un enfant de 5 ans serait supposé connaître), comme le lui explique la nounou du gamin, une aspirante-comédienne ou chanteuse. L'institutrice s'intéresse à l'enfant, de plus en plus attentivement (passant insensiblement de très à trop), il s'avère qu'elle est aussi poète-amateur (poétesse-amatrice ?), et lorsqu'à une des réunions elle lit une production du gamin en la faisant passer pour sienne (et en suscitant l'admiration du "prof"), on se dit que les choses commencent à aller de travers.
C'est bien le cas, et ça ne va pas aller du tout en s'arrangeant. L'institutrice, donc, et le gamin, le mari de l'institutrice, la nounou, puis bientôt le père du gamin et le "prof" de poésie, voilà pour les protagonistes principaux de ce jeu de société dont les coups et les permutations vont se succéder de plus en plus vite, et mettre le spectateur de plus en plus mal à l'aise, sans toutefois que rien de "gore"  soit jamais montré à l'écran.
C'est brillamment filmé, de plus en plus même, au fur et à mesure que la situation se complexifie. Le réalisateur n'en fait jamais trop, au contraire, il opèrerait plutôt par soustraction, minimisant ses rebondissements, tamisant ses effets. On accompagne cette jeune femme finalement assez mystérieuse. Elle nous prend par la main, comme le gamin, et des fois on n'a pas vraiment envie de la suivre mais on le fait quand même. Comme par fascination. Jusqu'à un final somme toute logique mais qui vous laisse sur votre fauteuil, un peu sonné, lorsque les lumières se rallument.
C'est vrai que, dès que ça parle hébreu dans un film, je suis déjà heureux a priori. Lorsque le sujet est original, encore plus ; si la mise en scène est à la hauteur, et rend le traitement vertigineux, je deviens béat, et si, en plus, sont distribuées (de façon toujours justifiée) quelques sympathiques QV, alors là j'ai du mal à trouver le qualificatif...
Top 10, (ou 18, je ne sais plus)...

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