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lieux communs (et autres fadaises)
29 janvier 2014

"... et là, il a pleuré..."

Aujourd'hui, dans l'encart central spécial ciné de Libé, à propos de Jacky au royaume des filles, cette très très très belle photo de Vincent Lacoste (l'acteur) et Riad Sattouf (le réalisateur) par Yann Rabanier :

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29 janvier 2014

queen of st gilles croix de vie

LULU FEMME NUE
de Solveig Anspach

J'adore aller au ciné avec Emma. Sans doute parce qu'on est généralement "en phase", la larmichette ou le sourire synchrones, cette synchronicité renforçant encore, justement, l'intensité de ces manifestations, et le plaisir qu'on y prend. Et encore plus quand il s'agit d'un film-doudou comme ça, un film de Solveig Anspach, qui est décidément une réalisatrice qui me ravit (à rajouter incessamment dans le top100 de l'état des lieux de ma cinéphilie). Film-plaisir, film-bonheur, film qui fait du bien... Comment ils disent , ah oui "feel good movie". Eh bien qu'est-ce que j'aime ça.
Karin Viard (Lulu, donc) après un nième entretien d'embauche foiré, se met soudain en pause b (ou en vacance, sans s au bout), abandonnant pour un certain temps mari et enfants à Angers pour un week-end très prolongé à St gilles croix de vie, où elle va roucouler avec Bouli Lanners (ouahhh qu'il est beau, qu'il est beau là-dedans, avec son sourire de nounours et son bonnet de marin...)
On pourrait presque croire au film de bisounours, tellement tout le monde est gentil là-dedans (ah non, pas tout à fait, exceptés le mari et la cafetière) sauf que ces bisounours-là, de la même façon que ceux de Queen of Montreuil, sont ancrés dans une realité sociale (tiens, encore un film où des gens vivent dans les caravanes... d'ailleurs, un des frères de Bouli n'était-il pas déjà dans Mon âme par toi guérie ?), une certaine précarité de petites gens, une certaine prédilection pour les formes de (sur-)vie à la marge ?
Lulu rencontre donc Charles, qui sort de taule, et ses deux frères, forains, et une adorable vieille dame qui n'a pas sa langue dans sa poche, (l'excellente Claude Gensac... la dernière fois que je l'ai vue au cinoche, c'était en tant qu'épouse du Gendarme, oui oui Madame Cruchot!) -et qui ne veut pas mourir seule-, et une adolescente harcelée au boulot par sa patronne (Corinne Masiero, grandiose), et retrouve aussi sa soeur, et sa fille, dans cette parenthèse où elle se reconstruit, (en évaluant l'étendue des dégats de toutes ces années passées en couple et sans amour.)
Lulu a pris son envol, et c'est très très agréable... Solveig Anspach a un talent indéniable pour éclairer ses personnages comme de l'intérieur. Des petites loupiotes rassurantes, réconfortantes, comme des balises discrètes dans l'obscurité  quand on marcherait sur les falaises et qu'on serait plus près du bord qu'on ne le pense...

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27 janvier 2014

comment ça tourne

LA PORTE DU PARADIS
de Michael Cimino

Séance unique hier soir dans le bôô cinéma de la version restaurée du director's cut (3h30!) de ce film qui fut à sortie un désastre critique et financier (les raisons à chercher étant sans doute plus idéologiques que cinématographiques, le film traitant d'un épisode particulièrment peu glorieux de l'histoire américaine : le massacre -commandité- d'un groupe de 125 colons étrangers, poil à gratter dans la bonne conscience locale et sa glorieuse mémoire à courte vision).
Un grand et beau film, au casting -au moins- **** 4 étoiles (Kristofferson / Hurt / Walken / Bridges côté mâles, et une étoilette : notre nationale et divine Huppert, encore toute jeunette et fraîche et girondement plaisante!), qui tourne (! c'est le cas de le dire) notamment autour de la figure (du motif central) du cercle, qu'on retrouvera plusieurs fois à l'écran (la soirée de fin des étudiants, parfaitement magnifique, avec ses couples valsant, doublement tournant sur Le Danube bleu, formant un cercle sur la pelouse, puis le bal folk en en patins à roulettes, et la structure même de l'assaut final -le centre et la circonférence-) mais aussi sur la forme (l'émotif, après le motif, ou bien le contraire), en thématique (le cercle en tant que cycle, narratif, amoureux, historique...)
C'est alternativement épique et intime, interne et externe, roucoulant et tonitruant, mais le souffle épique de l'épopée passe incontestablement au-dessus de nos têtes (et devant nos yeux). ca fait du bruit, ça galope, ça tire dans tous les coins (enfin, pour en revenir à la géométrie, et surout dans la dernière partie, plutôt de la circonférence vers le centre. Et Cimino sait extrêmement bien agencer ça, les alternances et les ruptures de ton, jusqu'à la quasiment toute dernière, qui m'a vraiment fait sursauter (et qui m'a fait me demander si, finalement, je l'avais vu ou non, ce film, sinon comment aurais-je pu oublier ça ?). On a, pour le même prix, une histoire infâme et igniminieuse (avec des billions de coups de fusil) doublée (comme une étoffe joliette à l'intérieur d'un manteau crasseux) d'un triangle amoureux (" entre les deux, mon coeur balance...") ce qui fait qu'on ne voit absolument pas le temps passer, et, même moi, je n'ai pas fermé l'oeil une seconde, c'est dire.
Hervé parle de chef-d-oeuvre absolu ou quelque chose comme ça (c'est sans doute la plastique huppertienne qui l'influence, hin hin), je serai un tout petit peu plus modéré (aïee! non! ne me gifle pas!) en le qualifiant comme je l'ai fait plus haut de grand et beau film... Et quel plaisir de les revoir, tous, si jeunes et si beaux! (avec une mention et une émotion toutes spéciales pour Mickey Rourke...).

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23 janvier 2014

la dernière clope de l'humanité

SNOWPIERCER
de Bong Joon Ho

Whouaaaaaaaaaa! Moi qui adore voyager en train... Et aussi les histoires de fin du monde. A la sortie, je suis resté cinq bonnes minutes sur le parvis, un peu désorienté, tant les deux heures et quelques du film ne vous laissent pas une seconde de répit. Un réalisateur que j'aime beaucoup (The host, Memories of murder) réalise en même temps un blockbuster susceptible de plaire à la majorité, mais en même temps un film personnel, avec ses obsessions et ses questionnements personnels, passionnant de bout (la queue du train) en bout (la tête du train).
Doté d'un solide argument de science-fiction (nouvelle ère glaciaire, survivants de l'humanité entassés dans un train qui tourne sans fin autour de la terre), le film n'en reste pas moins une assez exacte métaphore de notre société, juste un tout petit peu exagérée et noircie (encore que...). A l'arrière, les pauvres sont entassés comme dans des wagons à bestiaux, sales et puants (avec des soucis de pauvres (bouffer, se foutre sur la gueule), tandis qu'à l'avant se pavanent les riches, beaux et bien lavés, musique douce, lumière d'ambiance, avec des soucis de riches : coiffeur et bar à sushis.
Jusqu'au jour où (cycliquement, c'est inévitable) la révolte gronde, trop c'est trop, et hop! en avant! les "queutards" décident de partir à l'assaut, de franchir les portes successives des voitures (le film va de la gauche vers la droite) jusqu'au mystérieux "conducteur" tout à l'avant, celui qui conduit la "machine" toute-puissante.
Bien entendu, beaucoup disparaîtront au fil de l'épopée (et on sait quasiment dès les premières images celui qui est sûr d'y arriver...). Il s'agit donc de franchir des portes blindées, d'affronter des méchants, et de changer de "niveau". Le programme a le mérite d'être clair, et il est respecté à la lettre ou presque, avec morts successives, trahisons diverses, méchants grotesques (Tilda Swinton) ou terrifiants (le tueur), rebondissements, surprises et découvertes diverses, en suivant le "gentil"  aux mâchoires serrées et à la barbe de trois jours (oui, justement, celui qui... vous m'avez compris).
Une épopée glaciaire impressionnante.

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21 janvier 2014

champagne

MON ÂME PAR TOI GUERIE
de François Dupeyron

Grégory Gadebois est juste à tomber.
Grégory Gadebois est éblouissant. (le qualificatif s'est imposé pendant le film, tellement le réalisateur -ou le chef-op'- usent et abusent, justement,  de coquetteries éblouissantes, qui font un peu mal aux yeux, filmage face au soleil ou autre source de lumière avec effets de diffraction et autres rayons lumineux).
Autour de notre héros (un motard un peu taciturne mais à l'air plutôt gentil qui vit dans un mobile home et aime siffler des 1664 avec ses potes pas fins-fins) gravite un petit univers de "laissés-pour-compte", d'autres gens qui vivent dans d'autres caravanes, "un peu en marge du système" comme on pourrait écrire entre guillemets, avec pas forcément beaucoup d'argent, mais un semblant de liberté et/ou d'indépendance.
Et voilà que notre motard se retrouve doté des pouvoirs de guérisseur que sa mère -qui vient de mourir- lui a transmis, et que ça lui perturbe un peu la vie, qu'il avait jusque là relativement plate et simple, morne et facile. S'en servir ou pas , guérir les autres ou pas ? Les évènements ne vont, finalement pas trop lui donner le choix, d'autant plus qu'il va rencontrer, juste avant une crise d'épilepsie, une jeune dipsomane (j'ai appris ce mot il y a un certains temps chez Eric Holder, et c'est beaucoup plus joli qu'alcoolique, non ?) qui  soigne son spleen aux coupettes dans les bars.
Histoire d'amour en devenir où nos deux cabossés de la vie tentent de se rapprocher sans trop se déchirer de leurs piquants respectifs.
Et une partition sur le fil pour un Grégory Gadebois, je le répète, admirable.

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20 janvier 2014

le parquet craque

JE FAIS LE MORT
de Jean-Paul Salomé

Aïe! Ca commence mal, et ça continue encore plus mal.
(Le film a sans doute pâti de la réflection qui me fut faite, avant le début de la séance, à propos des Rencontres d'après minuit, par un spectateur (pourtant étiqueté "cinéphile") qui en avait quitté la projection au bout d'une demi-heure, remarque qui, reconnaissons-le, m'agaça un tantinet (ce qu'on appelle un euphémisme).
Et c'est ce que j'ai failli faire avec ce film là, qui, il faut le reconnaître, commence assez calamiteusement. J'ai une sympathie certaine pour François Damiens, mais là, alors, mais là... Il joue de façon agaçante un personnage extrêmement agaçant (re euphémisme), dans une intrigue policière pas pire que celles de la moyenne des téléfilms, certes, mais, en ce qui me concerne, vraiment le compte n'y était pas. On voit venir gros comme une maison la complexification de l'intrigue, au prix de rebondissements bêtas, et la résolution triomphante de ce whodunit par notre acteur énervant, avec en prime, on n'en demandait pas tant, une happy-end love-storyesque aux petits oignons.
C'est vrai que, après une mise en route poussive, lourdaude, balourde, le film s'améliore un tout petit peu (ce qui fait que je ne me suis finalement pas levé de mon siège pour quitter la salle en cours d'enquête) mais bon que tout ça sent le réchauffé télévisuel planplan... d'autant plus que l'ambiance plouco-polardo-neigeuse évoque immanquablement un Poupoupidou de bien plus plaisante mémoire. (Ah, Guillaume Gouix, ah, les pompiers de Mouthe...)
Bon c'est vrai que ça devient inconstablement moins énervant quand les relations entre l'acteur et la juge se détendent et deviennent plus plaisantes (et peut-être les personnages plus justes, aussi ?) sauf que toute la partie finale de reconstitution, et de résolution retombe dans les ornières de lourdauderie du début. (on n'en a pas grand-chose à faire, en fait...)
Bref, je fais le mort (et j'oublie)!

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19 janvier 2014

louie louie louie louiiiiie

Merci tout spécialement aux Cahiaîs qui m'ont permis de découvrir cette sitcom qui ne ressemble à rien mais que j'adore.
Orange city a la bonne idée d'en diffuser 3 épisodes le dimanche soir (de la saison 1) . Evidemment je n'ai pas pu attendre et je suis allé télécharger récupérer les deux saisons suivantes.
Je déguste la saison 1, MAIS il y a des étrangetés au niveau des sous-titres, puisque ce sont visiblement nos amis kébékois qui s'en étaient chargés (pour les épisodes de la saison 1 que j'avais récupéré, donc.) Il suffit de traduire pot par beuh, char par voiture, beigne par beignet, et surtout, surtout gosses par couilles (hors contexte, une phrase comme "il a envie de mettre ses gosses dans ta chatte" peut être prise à contresens, car, oui, oui, j'ai oublié de le dire, Louie est une des seules séries que je connaisse où le héros (un quarantenaire rouquin divorcé) parle de façon récurrente de choses dont on ne parle pas forcément dans les séries (masturbation, trou du cul, chatte, foutre et autres joyeusetés. Car dans chaque épisode, on suit Louie dans sa "vraie vie" de père divorcé qui cherche fortune (sentimentale), mais aussi on assiste à des extraits scéniques, car c'est le métier de Louie, puisqu'il est comédien de stand-up. Et ça s'arrête en génral crac! à un moment après lequel on attendrait peut-être quelque chose...
A ne pas mettre entre toutes les oreilles donc, mais qu'est-ce que c'est bon!

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18 janvier 2014

sex, drugs and jolies robes

YSL
De Jalil Lespert

La bande-annonce m'avait donné envie, la première fois. A la 753 ème, moins, il faut l'avouer. Les circonstances (place à 4,50€) ont fait que j'y suis allé samedi soir à 20h30, juste après avoir revu Les rencontres d'après minuit. Le film est comme je le craignais : une reconstitution lisse et soignée, aussi spontanée et chaleureuse qu'un défilé de mode. Les performances de Pierre Niney (dans le rôle-titre) et de Guillaume Gallienne (dans celui du "Bâton de Bergé" comme le titre malicieusement Libé) sont impressionnantes (Niney, surtout). On feuillette, avec un certain intérêt, cette quasi-hagiographie sur papier joliment glacé, mondaine comme Paris-Match -plusieurs fois cité, d'ailleurs-, mais sans jamais être véritablement ému ni touché (tandis que la dame et le monsieur de derrière, eux, comme s'ils étaient installés dans leur salon, ne se privaient pas d'assaisonner de leurs commentaires chaque scène de défilé). Dans cette histoire, c'est incontestablement Bergé qui a (à qui on a donné) le beau rôle (c'est sans doute d'ailleurs pour ça que c'est cette version qui est "autorisée"), et c'en devient quasiment pénible.
Histoire d'amour ? mouais... Bien proprette, alors, hein. (On ira voir la version de Bonello, la "non autorisée", pour se faire une idée...) Une histoire de voix, en ce qui me concerne : d'un côté Pierre Niney, qui est troublant de mimétisme avec la voix affectée qu'il prête à son personnage -je ne sais d'ailleurs pas si j'ai déjà entendu la "vraie" voix d'YSL-, et, en face, Guillaume Gallienne, qui lui, se serait -heureusement- désaffecté de cette agaçante voix dont il usait dans Les garçons et Guillaume, à table!

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18 janvier 2014

micro130

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le consommé était censé être au jus de poularde et au jus de palourde

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la recette du "gâteau-cocotte"

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quand je commence à écouter "C'est comme ça",
j'ai beaucoup de mal à m'arrêter

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de la betterave blanche

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 le ciel bleu et rose était sublime, je n'avais pas pris mon appareil-photo
je me suis dépêché de rentrer : trop tard! (en plus je suis mal orienté)

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 "je vais demander au père de mon enfant" (à propos d'un jeu sur son téléphone)

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aaah, ils ont annoncé qu'il va refaire froid
(9 janvier, d'un ton rassuré)

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Avec Brigitte, nous étions comme deux enfants, dans le bureau de Madame la Consule

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des interprétations de "je n'ai pas sorti mon appareil"...

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chez Noz : john Cage et Gavin Bryars!

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Sinking of the Titanic : un disque tristissime

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 "On nous prend faut pas déconner dès qu'on est nés pour des cons alors qu'on n'est..."

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17 janvier 2014

"je voudrais rester dans cette nuit..."

LES RENCONTRES D'APRES MINUIT
de Yann Gonzalez

Celui-là, j'y tenais tout particulièrement, parce que j'étais bien conscient que si nous on ne le programmait pas, je n'aurais eu aucune chance de le voir ailleurs (ma concordance des temps est-elle bien concordante ?). Le peu que j'en avais lu, les courts-métrages du même réalisateur que j'avais déjà vus, les photos de Nicolas Maury,le dossier dans Les Cahiaîs, la participation annoncée d'Eric Cantona (dans le rôle de "l'étalon"...), tout ça faisait que oui oui je l'attendais sacrément celui-là... Et il ne passe en plus que 3 fois dans le bôô cinéma, alors, fallait se mobiliser ! (pour la première sénce, ce soir, on était vaillamment 5...). La surprise de retrouver en tête de générique Kate Moran, que je ne connais pas plus que ça, mais que je venais de voir, l'avant-veille, pendant les quasi cinq heures de la retransmission en direct live d'Einstein on the beach, sur Mezzo... Ah les hasards de la programmation...
Il y a plusieurs façons d'entrer (oui, de pénétrer) dans un film : la voie royale, majestueuse, indiscutable, sidérante par rexemple : A touch of sin), et puis l'autre, moins évidente, plus malaisée, moins facile, moins évidente : celle de ce film, par exemple. Qui ne se rend pas immédiatement compréhensible/aimable (rayez le mot choisi). une, deux, trois scènes, ça se goupille plus ou moins (on repense que gonzalez revendique avoir piqué la scène quasi d'ouverture en moto à Robbe-Grillet -mais qui donc se souvient de Cyrielle Clair  ?-) et puis le générique aux belles lettres bleues un peu effacées, et puis la présence plus que troublante de Nicolas Maury et puis la somptueuse musique de M83 (dont un des membres est le frère du réalisateur) et me voici soudain submergé par les larmes (de joie, de plaisir, d'émotion, de volupté, comme celles qui étaient venues tout aussi spontanément dès le début des Rêves dansants), en me disant que la musique y est certainement pour beaucoup.
Un genre de ménage à trois : Ali, la femme, Mathias, l'homme et Udo, leur "bonne" (travesti(e)). Ils  attendent des invités pour une partouze, qui ne seront identifiés que par leur personnage "générique"... On frappe à la porte, c'est La Chienne qui se fait introduire céans, puis ce sera le tour successivement de l'Etalon, de l'Adolescent, de la Star, chacun se présentant aux autres, racontant une (sa) petite histoire...
Ce sont ces histoires, leur traitement, la façon dont elles sont racontées, intégrées au récit, qui donnent à ces Rencontres d'après minuit leur structure extrêmement originale, bizarre, hétérogène, à mi-chemin entre le maelstrom et le kaléidoscope (un genre de potion magique, de bouillon d'onze heures, où flotteraient des grumeaux de citations cinématographiques plus ou moins pittoresques et tarabiscotées (Ilsa, la tigresse du Goulag, Dark Vador, l'Eric Rohmer de Perceval, possiblement Jean Rollin, les Prédateurs de Tony Scott...) mais aussi de genres (cinématographiques) tout court (le cinéma  intello, le film de cul, le film dans le film, le film d'horreur, le cinéma petit-bourgeois, le film expérimental, le cinéma lyrique... j'emploie à dessein les deux termes de "film" et de "cinéma" sans vraiment être capable d'expliquer la différence, mais en sachant qu'elle existe).
Il est finalement question d'amour, de liens, de sentiments, de déchirements, beaucoup plus que de queues et de culs (ce qu'auraient pu faire croire les premières minutes,  (la "reprise de conscience" de Mathias, puis  les dialogues (la mise en bouche) de La chienne, par exemple).

(j'ai revu le film, et cette fois nous étions quatre! J'ai moins pleuré -presque plus d'ailleurs : juste quand il est question des enfants morts (au début) et d'une famille (à la fin), on a les sensibilités qu'on peut hein... - et ça m'a pourtant tout aussi remué qu'à la première vision. Il faut redire l'importance du personnage joué par Nicolas Maury (ce serait quasiment sans hésiter mon prix d'interprétation masculine de l'année), sa finesse et sa force, son rire et ses larmes, sa voix et ses silences... C'est l'axe central (l'astre central ?) autour duquel gravitent, satellites, les autres petits cosmos personnels de chacun des personnages.
Un personnage marquant, complexe, (bipolaire ?) s'affirmant  s'exprimant en tant qu'homme même si son costume (la petite robe noire, le diadème et les talons-aiguilles, qu'il porte très bien) pourrait censer prétendre le contraire.

(J'ai abandonné un temps ce post, et voilà que j'ai du mal à le terminer, peut-être comme j'ai eu du mal à quitter le film...) Un ultime regret (ou une légitime inquiétude) : la quantité de gens qui ne l'ont pas aimé, qui l'ont rejeté, qui sont passés à côté, ou qui n'ont même pas voulu essayer... Avec, en parallèle, quelques inquiétudes sur ma santé mentale ?

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