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lieux communs (et autres fadaises)
28 juillet 2020

amandine

SEULES LES BÊTES
de Colin Niel

L'après-midi précédent, j'ai fini Joe sur la plage de Pors Theolen, le cul sur les graviers, à l'ombre du mur (en prenant de temps en temps des pauses pour contempler rêveusement les jeunes gens au loin qui jouaient dans le ressac et les embruns), pendant que les filles crapahutaient joyeusement sur le sentir côtier de port en port...
Et donc le lendemain, lorsque j'y suis retourné, il me fallait un bouquin au moins aussi fort. Celui-là, que Manue venait de choisir avec son chèque-cadeau, je ne l'avais pas lu mais j'avais vu le film, qui m'avait laissé un excellent souvenir, et donc j'ai vu là une (excellente) occasion pour comparer les deux.
Question captivage (captivation ?) du lecteur, et plaisir de lecture, dès les premières pages, je me suis réjoui en me disant que même si tout était différent (le pays, les personnages, les événements) Colin Niel était un écrivain doué, et que le bouquin avait mérité la foultitude de prix qu'il avait récoltés...
Le film (d'après ce dont je me souvenais), est resté extrêmement fidèle au bouquin, le découpage est le même (cinq parties d'environ 70 pages, donnant chacune la parole à un personnage différent, -une femme d'agriculteur qui est aussi assistante sociale, un paysan solitaire éleveur de chèvres, une jeune fille qui joue au retour à la terre, un jeune homme habitué des cyber-cafés, et un agriculteur (le mari de l'assistante sociale) qui vient boucler la boucle, (chacun-e venant à son tour donner "sa" version sur les événements liés à la disparition d'une femme, une nuit d'hiver, dont on n'a retrouvé au matin que sa voiture abandonnée sur le causse)...même si je me demande si dans le film il n'y en avait pas une supplémentaire, consacrée au personnage d'Evelyne -jouée par Valéria Bruni-Tedeschi- mais bon je ne suis plus sûr), l'histoire racontée et les rebondissements aussi (avec quelques variations mineures, ajoutées ou retranchées,  dans ce qui est raconté, pour quelques-uns des personnages).
Du coup, le livre se lit d'une traite (je l'ai lu sur deux jours) et le fait d'avoir vu le film permet de donner un visage à chacun des personnages, ce qui rend la lecture encore plus plaisante.
Dominik Möll avait juste rajouté un prologue (intriguant à souhait) qui ne figure pas dans le bouquin, mais il est par ailleurs resté très fidèle à l'esprit du roman de Niel (avec cette dernière scène que j'aime toujours autant, et que je trouve toujours aussi forte...)

seules les b

27 juillet 2020

kudzu

JOE
de Larry Brown

Encore une sacrée belle claque, signée de l'ami Larry Brown (il ne me restait plus que deux bouquins de lui à lire, et j'ai pensé que la Bretagne, le finistère plus précisément, serait un bon endroit pour lire celui-ci... la dernière fois que j'étais venu dans la maison de Pascale, j'étais plongé dans un autre livre extraordinaire, La fenêtre panoramique, de Richard Yates, et donc j'espérais que celui de larry brown me ferait autant d'effet).
Les bouquins de Brown ont tous été publiés chez Gallimard (d'abord à La Noire puis en Folio noir) avant d'être réédités (retraduits ?) chez Gallmeister. Le cas de ce Joe-ci.
Comme souvent chez Larry Brown, d'abord une histoire d'hommes, de père(s) et de fil(s). Ici, dans le Mississipi, avec d'un côté une famille atypique de vagabonds (homeless) sans maison sans adresse sans papiers (et même sans date de naissance!) qui au début du roman élit domicile -provisoire- dans une vieille baraque abandonnée au milieu des bois, une famille dont le chef, Wade, est vraiment une saloperie de saloperie (et la suite du roman ne fera que le confirmer), imposant sa violence à tous les siens, y compris Gary, un adolescent (qui a peut-être quinze ans...) et commence à devenir un jeune adulte, avec tous les rêves et toutes les désilluions, tous les cassages de gueule et toutes les sortie de route que ça implique, et, de l'autre (côté, voir plus haut en tête de chapitre) un autre chef de famille lui-aussi pas mal déglingué dans son genre,  Joe (celui qui donne son titre au roman), un mec qui vit seul depuis que sa femme l'a quitté, un chef de chantier (il dirige une équipe de journaliers payés pour faire un travail harassant : tuer des arbres avec une seringue à poison pour déboiser une zone -avant de pouvoir la replanter en pins-), un mec porté sur la bibine (le bourbon surtout, même -et surtout- au volant, pour accompagner les bières fraîches qui attendent dans la glacière posée  dans son pick-up tout aussi cabossé et déglingué que lui) un mec qui avécu des choses violentes (et qui en vit encore), qui a déjà fait de la taule (et qui va encore en faire), un mec qui souffre mais qui gère, un mec qui, allez savoir, a peut-être envie de se racheter... bref un mec comme Larry Brown sait les façonner, auquel on ne peut que -paradoxalement ?- s'attacher (en tant que lecteur).
Wade, Gary, Joe, voilà les personnages principaux aurour desquels va se construire le roman... Et vous en dire plus serait vraiment dommage.
Un livre fort, très fort, de plus en plus fort même (Catherine et Manue pourront témoigner de l'état de fébrilité, de tension, (et de plaisir littéraire) dans lequel j'étais au fur et à mesure qu'on se rapprochait de la fin...) Comme d'habitude, régulièrement des passages entiers que j'avais envie de recopier (et que je prenais plaisir à relire) que ce soit sur les hommes ou sur la nature (ou même sur la vie en général), et donc un très grand bouquin de plus à l'actif de ce cher Larry.
Pour la petite histoire, je suis allé par-ci par-là sur mes blogs de polars préférés pour lire les critiques sur Joe, que je n'avais pas voulu lire avant, et j'ai découvert
1) que le bouquin a été adapté au cinéma, sous le même titre (mais que Joe y est incarné par Nicolas Cage, ce qui se semblerait a priori un gros contresens mais bon les critiques presse sur allocinoche ont l'air de dire le contraire... à vérifier, donc)
2) Fay, le dernier bouquin qui me reste à lire de Brown, est, sur mon blog de polar préféré, classé comme son préféré... Bonne nouvelle, donc!

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20 juillet 2020

coule and the gangue

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DIVORCE CLUB
de Michael Youn

Eh oui je l'avoue je le confesse il m'arrive de temps en temps de faire une sortie de route cinématographique, d'avoir envie d'aller voir une bonne grosse daubasse, une "comédie populaire", en général en avant-première, sans trop me donner le temps de réfléchir.
Eh bien voilà c'est fait. L'avant-dernière fois il me semble que c'était Camping, (c'est dire...) mais sans doute pêche-je par omission...
Il n'y a rien de plus triste qu'un film qui est censé être drôle et qui ne l'est pas (je n'ai pas ri une fois, j'ai souri une fois ou deux, mais dans la salle, dans l'ensemble, ça ne se gondolait pas davantage, il faut dire que pas mal étaient occupés à mastiquer du pop-corn. J'ai failli lancer "Est-ce que vous pourriez cesser de mastiquer?", mais j'ai réalisé que la formulation pouvait sembler ambiguë -je me mets au diapason du film hinhin-.
Arnaud Ducret est donc le héros de cette pantalonnade (bogosse mais fadasse, mais bon il nous laisse voir l'espace de quelques milli-secondes sa zigounette, qu'il a ma foi assez jolie, alors je lui pardonne mais bon juste pour cette fois) qui vient de se faire plaquer par sa femme (qui lui a préféré Benjamin Biolay, ici en surjeu pachydermique) et est recueilli par son pote François-Xavier Demaison (que je trouve toujours aussi troublant, surtout les yeux, oui je trouve que F-X a de beaux yeux, et que la barbe et le bonnet lui vont bien) dans sa super grande et belle maison, avec ses super grosses bagnoles, son super serviteur rebeu et gay (mention spéciale à Youssef Hajdi, que j'ai beaucoup aimé, pour l'incarnation de ce personnage, à mi-chemin entre celui de La Panthère Rose et celui de La Cage aux Folles), et tous ses invités divorcés teufeurs. Le sens de la fête, quoi (mais le titre était déjà pris...)
Et? C'est tout. Oui, enfin c'est à peu près tout. Le scénario n'a pas grand intérêt, le spectateur ayant vu la bande-annonce se demandant juste à quel moment Ben va casser la belle voiture rouge de de Patrick (ça pourrait bien être "le" moment drôle du film), bon j'ai quand même vu quelque part dans le générique, pour le scénario un acolyte du nom de Claude Zidi, écrit en petit, french gaudriole not dead. C'est... inepte, oui. Et ça l'est si parfaitement que ça établit une sorte de record.
(mais les lecteurs de allocinoche ont, si j'en crois les commentaires, beaucoup rigolé dans l'ensemble, même fou-riré pour certains... Ah bon ?)

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(je ne vais pas mettre l'affiche, hein...)

19 juillet 2020

anosmie

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LES PARFUMS
de Grégory Magne

Oh le charmant film. En ce moment, j'ai (re)pris le rythme d'un film par jour, et cet aprèm' c'était celui-ci (encore une fois on était peu dans la salle). Une romcom (comédie romantique)à la française, qui tient ses promesses : un couple vedette bien sûr soigneusement désassorti  : Emmanuelle Devos, que j'aime toujours autant,  impériale en diva réfrigérante, face à Grégory Montel, découvert dans Dix pour cent, toujours aussi craquant dans le rôle du mâle à poil dur mais au coeur tendre, bref super nounours contre super nez. (Allez-y vous comprendrez).
Tandis que ces deux-là s'apprivoisent de charmante façon, elle de son côté affronte son agente (elle a perdu son nez) tandis que lui a plutôt affaire à la juge, pour récupérer la garde de sa fille une semaine sur deux, et, vous vous en doutez, chacune des histoires finira bien (je ne spoile rien du tout, hein), sous la bénédiction tutélaire de Gustave Kervern par ici et de Sergi Lopez par là (tous les deux sont formidables, comme d'hab). Mais pas forcément comme on aurait pu le croire. Anne (Devos) et Guillaume (Montel) vont se rapprocher de plus en plus, mais comme les petits hérissons : assez près pour se réchauffer, mais assez loin pour ne pas se piquer. Pas de baisers fiévreux, pas d'étreintes farouchement passionnées, non. Il sera juste question d'amitié, et ce n'est pas si fréquent.
Bref un film pudique et élégant.
Dominique m'avait dit avoir été un peu déçue, mais je me suis dit qu'on n'avait pas forcément les mêmes goûts, hein, et donc j'ai bien fait puisque moi, je ne l'ai pas été et que je suis sorti de la salle plutôt réjoui.
Et puis ce n'est pas tous les jours qu'un film utilise l'anosmie (dont je souffre depuis un certain temps) comme ressort dramatique.
En plus, Gaétan Roussel a composé une jolie musique, qui ressemble au film.
Et à la fin, quel bonheur, Grégory Montel a retrouvé sa barbe...

QMTBO

 

18 juillet 2020

pierre qui roule

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UN JOUR SI BLANC
de Hlynur Pálmason

Les films islandais, c'est comme les films roumains, ou les films belges : j'y vais quasiment les yeux fermés, et je suis rarement déçu. Celui-ci était initialement programmé la première semaine du conconfinement, et on lui a donc redonné sa chance.
Je l'ai vu à la séance de 18h avec Emma, et nous étions tous les deux enchantés à la sortie. Bonne pioche! Un film trés réussi, profondément original, non pas par l'histoire qu'il raconte (un flic dépressif, suite à la mort de sa femme, découvre qu'elle le trompait...) mais par la façon dont il le fait. Le premier plan met en place la scène originelle (une voiture qui file sur une route toute droite entre deux murs de brume, un jour vraiment très blanc) et la scène suivante, via un dispositif minimal, nous montre le temps qui passe... (mais serait de nature à décourager les spectateurs un peu trop... impatients -dont on se demande ce qu'ils feraient là d'ailleurs...). La narration "normale" continue ensuite, mais toujours avec, à intervalles réguliers, des séquences "autres", qui transforment ce qui aurait pu n'être qu'un polar banal en quelque chose d'encore plus (de beaucoup plus) intéressant.
Les choses ne sont pas faciles pour Ingimundur (le flic), un grand barbu renfrogné qui essaie de se maintenir à flot après la mort de son épouse, heureusement il retape patiemment une vieille baraque dans laquelle il a l'intention d'installer sa fille et sa petite fille (bon, et son gendre aussi quand même, mais parce qu'il le faut bien), il fait régulièrement la nounou pour Salka, sa petite fille, une blondinette qui ne mâche pas ses mots.Bref, il survit.
La découverte qu'Ingimundur va faire de l'existence d'une autre homme, plus jeune que lui, va le faire réagir, de mal en pis, et la tension va aller croissant au fur et à mesure que le récit progresse. Le doute, l'incrédulité, la colère, la violence, l'agression, chaque palier faisant se recroqueviller le spectateur un peu plus sur son siège...
J'ai évoqué la façon dont Pálmason raconte son histoire, la pâte filmique, remarquable, qui réussit plusieurs fois, avec des choses pourtant simples, à captiver le spectateur (dans mon esprit je nommais ça les diversions, et voilà que je découvre que le journaliste de Libé a fait la même chose*, et qu'il a aussi été fasciné par les mêmes scènes, qu'il passe en revue (et je vous renverrai donc à son article ), sauf une, que j'aime particulièrement, celle où, en partant d'une pierre, il offre à chacun des personnages déjà vus dans le film un plan fixe avec un regard-caméra, chacun comme prenant à parti le spectateur en silence -j'ai adoré ça- donc plutôt que de diversions je parlerai de contrepoints).

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* au temps pour moi : dans Libé il est question de digressions, pas de diversions...

17 juillet 2020

"est-ce que je suis un connard?"

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LA CRAVATE
de Mathias Théry et Etienne Chaillou

Ces deux-là, ils m'avaient enchanté avec leur premier film, La sociolgue et l'ourson (2016), un doc sur le Mariage pour tous (et les remous sociétaux que ce projet de loi avait suscités) mais réalisé uniquement avec des ours en peluche, des poupées et des jouets. j'avai tellement aimé ça que je l'avais mis dans mes films de l'année...
Et les voilà qui reviennent avec un projet centré sur un autre genre de nounours, un jeune militant fn (j'ai vraiment du mal à mettre des majuscules sur ce sigle-là) et son parcours au sein du parti en question (de la même façon, je n'avais pas voulu mettre l'affiche du film sur notre prog, parce que je ne voulais pas y laisser figurer le visage -même flou- de la cheffe actuelle du parti en question...).
Le film met en place un dispositif plutôt astucieux : un fauteuil dans lequel va s'asseoir le jeune homme, à qui on confie le script de ce que va être le film (d'après les éléments biographiques qu'il a au préalable confiés lors d'entretiens aux deux réalisateurs), et nous retrace donc toute son histoire personnelle au sein du susdit parti.
Mais le jeune homme ne fait pas que lire et commenter, on le voit en action, puisqu'il a aussi été filmé par les deux réalisateurs et la présence de la caméra, en principe invisible par définition, est à plusieurs reprises soulignée notamment par les "supérieurs" du jeune homme, (très) méfiants dans un premier temps, puis capables de mettre un frein à leur discours pour rester conformes à ce à quoi voudrait faire croire l'entreprise dite "de dédiabolisation" (le loup déguisé en grand-mère).
Et c'est un peu le paradoxe de l'entreprise que de réussir à nous le rendre sympathique, ce jeune homme, parce que d'une sincérité désarmante, malgré (ou à cause de) la foi indéfectible qu'il porte aux idées de son parti. Et la prise de conscience progressive qu'il ne pourra jamais, hélas, parvenir aux hautes destinées politiques qu'il avait espérées au sein dudit parti... (la cravate et le costard ne suffisent pas).
Et je suis très reconnaissant aux réalisateurs d'avoir eu la présence d'esprit de couper systématiquement le son (j'adooooooore...) des orateurs/trices  lors des scènes de meetings et autres  grands-messes efféniennes, en se concentrant surtout sur les réactions du public.
Un film malin, honnête, un film "juste", quoi...

 

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l'affiche

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le jeune homme (le dispositif)

16 juillet 2020

bachi-bouzouks et antéchrist

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MALMKROG
de Cristi Puiu

N'y allons pas par quatre chemins : une énorme déception.
D'autant plus que venant d'un cinéaste que j'adore (La mort de Dante Lazarescu, Aurora, Sieranevada). Avec en plus le sentiment désagréable de ne pas avoir vu le même film que les critiques, tellement les articles sont dithyrambiques (le mot de chef-d'oeuvre revient même régulièrement).
Je l'ai déjà dit : la dialectique*, ça m'emmerde. (Mon cerveau n'est pas configuré pour ça).
(*Larousse : Méthode de raisonnement qui consiste à analyser la réalité en mettant en évidence les contradictions de celle-ci et à chercher à les dépasser. / Suite de raisonnements rigoureux destinés à emporter l'adhésion de l'interlocuteur : Une dialectique implacable.)
Le film est l'adaptation (la "mise en images") de Trois Entretiens (sur la guerre, la morale, et la religion) de Vladimir Soloviev (un grand philosophe russe) auxquels est  adjoint, wikipédioche me l'apprend, son appendice, un quatrième, en guise de coda, la Courte relation sur l'Antéchrist.

"Les Trois Entretiens, imprégnés de philosophie et de théologie, ont l'attrait d'un exercice littéraire fort élégant, très dégagé et aussi, dans le meilleur sens du mot, mondain. Ils donnent l'idée la plus exacte de l'imprévu et du charme que présentait la conversation du grand philosophe russe." (extrait de la notice de présentation de l'ouvrage sur un site marchand).
Six personnages (en quête de hauteur hihihi) qui piapiatent, donc (pour la petite histoire, Puiu en a modifié plusieurs du manuscrit original pour les accommoder à sa sauce), dans une maison ma foi plutôt cossue, pour ne pas dire luxueuse, qu'a mise à leur disposition le maître des lieux, six beaux parleurs entourés par un ballet de serviteurs, dans un dispositif très académique ... et très statique.
Comme si les personnages de Tchekhov se mettaient soudain à déclamer le Tractatus Logico-Philosophicus de Wittgenstein (que je n'ai jamais lu non plus, je vous l'avoue -je vous rassure-) ou Le Discours de la Méthode. Bref, je me suis copieusement ennuyé (autre version : prodigieusement fait chier) et j'en étais attristé, pour moi, pour les personnages, pour Puiu, bref pour le monde entier... D'autant plus qu'il y a pas mal de moments, ici là-bas, ailleurs, que j'aime beaucoup dans le film : tout ceux où justement, les personnages cessent de gloser. Ces moments deviennent comme des respirations bienvenues au milieu de cette apnée dialectique (et, curieusement, j'ai omis de le préciser, en français : les personnages ont des prénoms français et s'expriment en français (même si on entend aussi, ça et là, de l'allemand et du russe me semble-t-il...), et les choses auraient sans doute été plus faciles s'ils l'avaient fait en roumain (Quoique... Le fait de ne pas avoir à lire les sous-titres nous permet aussi d'apprécier les cadrages et la mise en scène (car Cristi Puiu a fait un sacré beau travail, il faut le reconnaître, et les regrets sont encore plus profonds quand on lit la façon dont il en parle, et qui donne vraiment envie de voir le film... Arghhhh!)
Pour me changer les idées, je suis allé farfouiller sur Netflixmuche, où on peut trouver le -passionnant- Aurora, dont il dit (dans une de ses interviews) qu'il lui a, pour l'occasion, rajouté dix minutes (3h10, donc...), et j'ai commencé à le re-regarder et à me re-régaler (c'est un film que j'aime énormément...)

 

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les piapiateurs, dedans

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 les mêmes, dehors

15 juillet 2020

rideau

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CELLES QUI CHANTENT
de Sergei Loznitsa, Karim Moussaoui, Julie Deliquet, Jafar Panahi

Celui-là a eu beaucoup de chance (et moi aussi, donc, du coup) je n'avais pas prévu de le voir, et voilà que c'était la seule séance que je pouvais choper au cinoche à cette heure-là (13h!), puisque le film roumain que j'avais très envie de voir n'était pas visible ce jour-là.
Quatre films courts avec dedans des voix de femmes, quatre univers très différents, et quatre moments de plaisir en tout cas. J'y allais surtout sur les noms de Loznitsa et de Panahi (qui ouvrent et ferment le film d'ailleurs), les "aînés", mais j'ai tout autant aimé les deux jeunes (Moussaoui et Deliquet, je connaissais le premier pour En attendant les hirondelles, mais la seconde pas du tout), qui font largement aussi bien (chacun dans sa partition...)
Quatre façons d'aborder le thème, quatre manières de (re)présenter une femme qui chante dont je ne vous dirai rien de plus pour ne pas gâcher votre plaisir (celle de Panahi, l'ultime, étant l'exact contraire, à des années-lumière, dans tous les sens du terme, de celle de Loznitsa, la première) et je suis très content de me dire que j'aurai peut-être la chance et le plaisir de le revoir quand il passera dans le bôô cinéma (en principe, c'est prévu)...

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14 juillet 2020

conconfinement

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HOMEMADE
sur Netflix

à l'initiative de Pablo Larrain, une collection de 17 films réalisés pendant le conconfinement ("en respectant les règles", c'est dit dans le générique)

1) LADJ LY (7')
2) PAOLO SORRENTINO (7')
3) RACHEL MORRISON (5')
4) PABLO LARRAIN (11')
5) RUNGANO NYONI (10')
6) NATALIA BERISTAIN (8')
7) SEBASTIAN SCHIPPER (9')
8) NAOMI KAWASE (7')
9) DAVID MACKENZIE (9')
10) MAGGIE GYLLENHAAL (11')
11) NADINE LABAKHI (7')
12) ANTONIO CAMPOS (8')
13) JOHNNY MA (8')
14) KRISTEN STEWART (11')
15) GURINDER CHADHA (10)
16) SEBASTIAN LELIO (8')
17) ANA LILY AMIRPOUR (1O')

*

mes quatre préférés:

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13 juillet 2020

jeunes gens

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NUS MASCULINS
de François Reichenbach

C'est grâce à Henri que je l'ai découvert... Henri, le site des incunables que la Cinémathèque a cocommencé à mettre en ligne pendant le coconfinement, où je me promenais hier après-midi la truffe au vent... Le titre bien entendu m'a attiré l'oeil, et j'ai cliqué pour le visionner (et vérifier si c'était publicité mensongère ou non...)
Et bien non, pas mensonger, le film tient les promesses de son titre. Voui voui voui. Il s'agit d'une sorte de journal intime, filmé en 16mm et en ektachrome (si je ne me trompe pas), silencieux, en plus, mettant en scène des jeunes gens. pas mal de jeunes gens, tous de sexe masculin (et qui nous le montrent assez vite, contrairement à ce que j'aurais eu tendance à croire...). des jeunes gens et des fleurs, des jeunes gens et des statues grecques, des éphèbes qui s'affeuillent en souriant à la caméra d'un air complice, avant que tout ce monde ne se rhabille pour aller traïner (sans doute) à New-York, aille promener son chien dans un parc où d'autres jeunes gens aussi promènent leur(s) chien(s) et tous ont envie de se frotter la truffe, avant de revenir à nouveau dans la forêt complice pour se promener la zigounette à l'air...
C'est... mignon. c'est improbable, c'est champêtre, c'est voluptueux, et c'est surtout très kitsch, délicieusement kitsch, préfigurant le travail de Pierre et Gilles et leur iconographisme gay... Je connais très peu François reichenbach, je ne sais même pas si j'ai déjà vu un film de lui, je l'imaginais en documentariste sérieux et hétéro centré, je n'imaginais pas clic clic qu'il jouait dans mon équipe, et je remercie donc encore vivement Henri pour cette sympathique découverte...

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Capture d’écran (304)

Capture d’écran (310)

Capture d’écran (314)

Capture d’écran (324)

(le genre de film à garder au chaud pour les prochaines soirée solitaires et glacées d'hibernage et de conconfinement...)

 

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