amandine
SEULES LES BÊTES
de Colin Niel
L'après-midi précédent, j'ai fini Joe sur la plage de Pors Theolen, le cul sur les graviers, à l'ombre du mur (en prenant de temps en temps des pauses pour contempler rêveusement les jeunes gens au loin qui jouaient dans le ressac et les embruns), pendant que les filles crapahutaient joyeusement sur le sentir côtier de port en port...
Et donc le lendemain, lorsque j'y suis retourné, il me fallait un bouquin au moins aussi fort. Celui-là, que Manue venait de choisir avec son chèque-cadeau, je ne l'avais pas lu mais j'avais vu le film, qui m'avait laissé un excellent souvenir, et donc j'ai vu là une (excellente) occasion pour comparer les deux.
Question captivage (captivation ?) du lecteur, et plaisir de lecture, dès les premières pages, je me suis réjoui en me disant que même si tout était différent (le pays, les personnages, les événements) Colin Niel était un écrivain doué, et que le bouquin avait mérité la foultitude de prix qu'il avait récoltés...
Le film (d'après ce dont je me souvenais), est resté extrêmement fidèle au bouquin, le découpage est le même (cinq parties d'environ 70 pages, donnant chacune la parole à un personnage différent, -une femme d'agriculteur qui est aussi assistante sociale, un paysan solitaire éleveur de chèvres, une jeune fille qui joue au retour à la terre, un jeune homme habitué des cyber-cafés, et un agriculteur (le mari de l'assistante sociale) qui vient boucler la boucle, (chacun-e venant à son tour donner "sa" version sur les événements liés à la disparition d'une femme, une nuit d'hiver, dont on n'a retrouvé au matin que sa voiture abandonnée sur le causse)...même si je me demande si dans le film il n'y en avait pas une supplémentaire, consacrée au personnage d'Evelyne -jouée par Valéria Bruni-Tedeschi- mais bon je ne suis plus sûr), l'histoire racontée et les rebondissements aussi (avec quelques variations mineures, ajoutées ou retranchées, dans ce qui est raconté, pour quelques-uns des personnages).
Du coup, le livre se lit d'une traite (je l'ai lu sur deux jours) et le fait d'avoir vu le film permet de donner un visage à chacun des personnages, ce qui rend la lecture encore plus plaisante.
Dominik Möll avait juste rajouté un prologue (intriguant à souhait) qui ne figure pas dans le bouquin, mais il est par ailleurs resté très fidèle à l'esprit du roman de Niel (avec cette dernière scène que j'aime toujours autant, et que je trouve toujours aussi forte...)