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lieux communs (et autres fadaises)
31 juillet 2023

hémérocalles, cosmos et soucis

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MASTER GARDENER
de Paul Schrader

J'avais bien aimé son CARD COUNTER.
Je me suis laissé tenter par celui-là sur deux noms au générique : Joël Edgerton (que je tiens en haute estime depuis la toute première fois àù je l'ai vu à l'écran, dans MIDNIGHT SPECIAL, en 2016) et Sigourney Weaver (que j'ai eu énormément de plaisir à (re)voir). Elle , ici, c'est la patronne, et lui c'est son jardinier (en chef). Et ça rigole pas, elle mène son monde à la baguette, mais ça tourne bien, et ça jardine dur (j'ai bien aimé le jardinier commence le film en parlant des hémérocalles et des cosmos, qui sont deux fleurs que j'adore) et tout roule, donc. Quand un beau matin, en buvant le café sur sa terrasse, la boss demande à son employé une faveur : celle d'engager sa petite nièce (la fille de la fille de sa soeur) comme apprentie dans le bôô jardin. Et c'est bien sûr là que les ennuis vont commencer (ou plutôt que les choses vont changer). Dès que la jeune femme, Maya, débarque dans le jardin.
Le film commence excellemment, on en apprend vite un peu plus sur Narvel (le jardinier), puis sur sa relation avec Mrs Haverill (la patronne) et idem pour la jeune Maya. Personne n'est vraiment tout à fait ce qu'on a pu en penser au départ. Et c'est ça qui est bien...
On découvre le passé de Narvel, on rencontre son agent de probation,puis le "petit copain" de Maya, par qui la catastrophe va arriver, et le réalisateur construit amoureusement son film comme un jardin à l'anglaise, plante ses graines, les regarde pousser, plante après plante, bosquet après bosquet, nous laissant gamberger un certain temps à le regarder travailler avant de pouvoir en deviner (percevoir) le dessin général. Ca a l'air naturel, à la va-comme-j'te-pousse, mais tout ça est en réalité méticuleusement agencé. Impressionnant. On est chez Paul Schrader, tout de même, scénariste et réalisateur plutôt austère et moral(iste).
Ce qui est frappant (je l'ai constaté après coup), c'est que le film ne génère pas le moindre affect, la moindre empathie (je suis resté l'oeil sec comme un vieux crocodile empaillé), alors que pourtant tout ça se regarde avec grand plaisir.
Et c'est dommage que la fin soit tout de même un peu gnangnan, convenue,  ronronnante, sans âme quasi (inexcusable presque). Du youp la boum chez Schrader ? On a du mal à y croire...
Et même de l'humour! J'ai adoré la réplique "Vous pouvez me tirer dessus, je le mérite... mais vous devez d'abord enlever le cran de sécurité, et en plus il n'est pas chargé..."

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30 juillet 2023

allez-y poussez poussez

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BEAU JOUEUR
de Delphine Gleize

Les hasards du zapping on fait que, en arrivant (depuis mon canap') sur la chaine de L'Equipe, j'apprends qu'y sera diffusé à 21h le film en question (que je connaissais de nom, puisque je l'avais mis dans ma short list pour le Mois du Doc en 2019, en sachant qu'il n'avait pas la moindre chance...). Après avoir un peu fouiné sur allocinoche, je ne peux m'empêcher de vous recopier la critique de Téléramuche mentionnée : "Un remarquable film au féminin singulier sur le masculin pluriel."
Oui, c'est exactement ça : la réalisatrice fait le portrait "de l'intérieur" d'une équipe de rugby, celle de l'Aviron Bayonnais Rugby (déjà, drôle de nom pour une équipe de rugby, non ?), entrée au Top 14 en 2016, et ayant aligné un nombre conséquent de défaites au cour de la saison. Ce qui est intéressant, c'est qu'elle (la réalisatrice) s'intéresse au rugby un peu à ma manière : surtout ce qui se passe hors du terrain. Et elle tient cette position jusqu'au bout : on ne verra aucune scène de match sur le terrain. juste les remplaçants et l'entraîneur assis au bord. Mais on verra tout le reste (enfin presque tout le reste, pas de joyeuses scènes de douches hélas comme je l'avais espéré). Un doc sur les hommes plutôt que sur les matches. A l'entraînement surtout. Dans les vestiaires. Et au quotidien aussi, dans ce qu'on pourrait nommer "l'intimité".
Le film dure 1h45, et c'est un poil (de rugbyman, car la majorité de ces gaillards sont justement très pileux) trop longuet. (C'est un peu ce que je reproche à pas mal de films vus ces derniers temps, d'ailleurs). Si Rimbaud n'avait pas déjà pris le titre, Une saison en enfer aurait tout à fait convenu, tant la succession de déculottées prises par l'équipe est impressionnante (si on ne voit pas les matches, on voit par contre les scores, qui le sont tout autant -impressionnants-). Le film est sans doute un peu répétitif : score calamiteux, abattement, discours du coach, remontée de bretelles, bonnes résolutions, entraînement, re-score calamiteux, re-abattement etc.
La douce voix-off de la réalisatrice nous laisse espérer, au début, un conte de fées, avec victoire éclatante, sunlights, équipe en liesse, numéro un du Top 14, trompettes, embrassades... Plus modestement, ils gagneront un match, et la caméra s'arrêtera pudiquement juste avant le dernier match de le saison, contre un des oges, justement dudit Top 14...

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j'avais tenté de faire des photos depuis mon canap', mais il s'est avéré que la plupart des moments intéressants figuraient dans la bande-annonce, alors autant faire des captures d'écran...

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... mimi, non ? (je vous avais bien dit qu'ils étaient pileux...)

29 juillet 2023

k.6

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OPPENHEIMER
de Christopher Nolan

Vu avec Emma un dimanche matin, à 10h30, dans le bôô cinéma. Je pensais qu'on serait seuls dans la salle, mais non, on était une douzaine (une "vraie séance", donc).
Je connaissais mal l'histoire du bonhomme en question (juste que c'était le "père de la bombe") et je suis beaucoup mieux renseigné en sortant. Un film diidactique en grande pompe (en grande bombe aussi), pyrotechnique, hollywoodien, manipulateur sans doute, mais je suis bon public et je reste bouche bée (mais bon vers la fin je commence à trouver ça un peu longuet, trois heures décidément c'est trop) Du grand spectacle, avec des grands numéros d'acteurs (Cilian Murphy dans le rôle-titre, Matt Damon -que j'ai confondu avec Leonardo di Caprio pendant tout le film!- en rampouille, Robert Downey Jr spoil! en méchant d'anthologie, dont la rancoeur macère pendant des lustres, Benny Safdie en physicien russisant, mais on verra aussi passer Kenneth Brannagh, Casey Affleck, Matthew Modine, avec, d'un bout à l'autre du film, la présence d'Albert Einstein! (incarné par Tom Conti), une distribution, donc, majoritairement "à couilles", mais ça canonne, c'est de l'artillerie lourde!).
En plus de la fameuse bombe,(qui prendra un certain temps à être imaginée,  conçue,  fabriquée, expérimentée, il sera surtout question en parallèle d'un procès (qui ne veut pas s'appeler procès) pour décider si Oppenheimer était ou non un espion à la solde des russes, double procès, d'ailleurs, l'un en couleurs et l'autre en noir et blanc (mais on finira par comprendre le pourquoi de cette dichotomie...).
Une grosse machine, donc, qui plus est superbement emballée visuellement (pas mal de zigouigouis lumineux et autres interférences pour représenter la fission nucléaire) donc l'objectif est atteint. J'ai été fasciné comme un gamin qui monte pour la première sur une attraction foraine très réussie.

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27 juillet 2023

histoires d'o

(je vais voir trop de films, ou bien je n'écris pas assez, en tout cas j'ai un sacré retard...)

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IL BOEMO
de Petr Vaclav

C'est parce qu'Hervé et Zabetta l'avaient évoqué en réunion de programmation (alors que je ne savais pas du tout de quoi il s'agissait) que je suis allé le voir au Victor Hugo (un bus pour deux films!)
Josef Myslivecek. Je n'avais jamais entendu le nom de ce compositeur du XVIIIème, aujourd'hui bien oublié, que Mozart, pourtant, révérait (leur rencontre est une des belles scènes du film...). L'essentiel du film se passe à Venise, et on sait, dès le début, dès la première scène, que tout ça ne va pas très bien finir. Le musicien porte un masque, pour cacher son visage ravagé (il n'a plus de nez). Il n'est plus non plus en odeur de sainteté à la Cour...
Le réalisateur nous raconte sa carrière, sa popularité grandissante au fil des femmes qui le prendront comme protégé (et comme amant aussi, bien sûr). Myslivecek et autant compositeur doué qu'homme à femmes. Et donc, bien sûr après l'envol la chute.
Un film en costumes et en décors d'époque (J'ai pensé aux LIAISONS DANGEREUSES, le très beau film de Stephen Frears, il y est aussi question de lettres et de duplicité). Le film estbien construit, impeccablement réalisé,  annoté (on a, à chaque chapitre, les lieux et les dates) mais bon un peu longuet tout de même.

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LIMBO
de Soi Cheang

Je n'avais qu'une poignée de minutes pour changer de salle (et passer au toilettes!) et changer aussi complètement d'univers. Passer de Venise, des perruques, des froufrous, des musiquettes joliettes sur instruments d'époque, à Hong-Kong et ses bas-fonds, en noir et blanc -splendide- sous la pluie, à la recherche d'un sérial-killer qui tue des femmes et leur coupe la main gauche "avec un instrument émoussé". Deux flics mènent l'enquête, dissemblables, un vieux briscard et un débutant plein d'illusions (oui, on a déjà vu ça mais on sait que ça fonctionne...) et vont utiliser une jeune femme comme appât (qui n'est pas n'importe quelle jeune femme, d'ailleurs, le scénario en a rajouté une louche, vous comprendrez à la fin). Là aussi j'ai trouvé ça un peu longuet (le récit est un peu complexe -confus-), surtout pendant l'affrontement final qui dure des plombes, sous une pluie insensée -mais tellement cinégénique-, qui s'arrêtera d'ailleurs pile-poil quand le problème sera résolu. Mais on ne peut que s'incliner, le noir et blanc est vraiment sublime.
Je ne connaissais pas non plus le film (ni le réalisateur) une semaine avant : c'est juste la bande-annonce qui avait sû immédiatement m'appâter... Bon c'est (très) impressionnant mais quand même un tout petit peu décevant, au bout du compte...
(J'ai pensé, bien sûr, à SEVEN, tout autant qu'à MEMORIES OF MURDER, mais aussi, plus lointainement -le noir et blanc et les ordures- à IL EST DIFFICILE D'ÊTRE UN DIEU).

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26 juillet 2023

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"On est jeune. Puis on n'est plus rien." (Georges Perros, Papiers collés 3)

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Comment dit-on "je ne parle pas basque" en basque?
Ez dakit euskaraz

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"Hier je suis sorti. Aujourd'hui je suis resté à la maison. Je n'ai pas vu la différence. Demain j'essaierai autre chose." (Roland Topor, Pense-bêtes)

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"Si je t'écris, c'est peut-être pour ne pas rester seul avec moi, comme on allume sa lampe la nuit quand on a peur." (Gustave Flaubert)

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"Le bruit d'une braguette que l'on descend fait le bruissement de spaghettis qu'on casse au-dessus d'une casserole d'eau bouillante. On en est là." 

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rare photo de Léonard de Vinci et son modèle, Mona Lisa

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Signalement n°6002 : "Bouge ! Qu'es ce que tu me filmes là ? (...) Filme moi et je t'encule." (Un policier menace et met en joue, le LBD vers le visage, une personne les filmant à distance.) (Violences policières.fr sur tw*tter)

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du bleu...

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"Se trouver un moustique écrasé sur la joue se se rasant. Se dire “Ah oui même en dormant j'ai eu le bon réflexe, je ne me suis pas baffé tout seul pour des prunes " (Swâmi Petaramesh)
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"Mon indépendance, qui est ma force, induit ma solitude, qui est ma faiblesse." (Pier Paolo Pasolini)

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oh oh Vincent M. et Bouli L. dans le même film..
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"Donc je ferai des phrases, faute de voler des sacs à main, de balayer les pistes d'un cirque ou d'incendier Rome." (Jean Claude Pirotte, cité par Thomas Vinau)
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J'apprends à me priver
de ce dont j'ai très envie
(mais c'est pour mon bien)

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"Nous sommes les enfants des romans que nous avons aimés. Rien ne "m'appartient" de ce que j'écris, je restitue." (Lola Lafon)
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"On ne se souvient pas des jours, on se souvient des instants." (Cesare Pavese)

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"Nous sommes tous la perversion de quelqu'un, le rêve d'un autre et le regret d'un autre encore." (Charles Bukowski)

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"Aujourd’hui, ma vie de photographe est un peu ralentie, je suis fidèle à l’argentique et je veux toujours retourner sur les lieux du crime, pour voir s’il n’y a pas une dernière photo à faire." (Raymond Depardon)

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"Être souvent seul, et faire de soi tout son univers, cela peut être la source de grandes joies." (Georges Perros, Pour ainsi dire)

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"Je suis comme ça. Ou j’oublie tout de suite ou je n’oublie jamais." (Samuel Beckett)

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"Il est indispensable d'oublier le plus vite possible les visages de ceux qui vous rejettent." (Pascal Quignard, La vie n’est pas une biographie)

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Dennis Hopper, nicholas Ray & Wim Wenders sur le tournage de l'Ami Américain

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"Il semble qu'il existe dans le cerveau une zone tout à fait spécifique qu'on pourrait appeler la mémoire poétique et qui enregistre ce qui nous a charmés, ce qui nous a émus, ce qui donne à notre vie sa beauté." (Milan Kundera, L’insoutenable légèreté de l’être)

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24 juillet 2023

pourquoi pas ?

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PASSAGES
d'Ira Sachs

Bon finalement, il était bien VO (j'avais provoqué un échange de méls en m'inquiétant auprès du directeur du bôô cinéma que le film soit annoncé 6 fois en VF...).
Une remarque préalable, à propos d'un truc qui dessert vraiment le film (et qui ne lui permettra sans doute pas de très bien vieillir) et qui m'a beaucoup gêné : pourquoi sont-ils (et surtout le héros, interprété par l'impérial Franz Rogowski) vêtus d'une manière aussi grotesque ? (J'ai écrit sur mon carnet, à tâtons dans le noir, pendant la projection, "des tenues de pétasses fashionistas du Marais", pour être sûr de ne pas l'oublier, et c'est hélas à peu près tout ce qui me reste(ra) du film...)
Un réalisateur assez désagréable (Franz R.) marié à un imprimeur (Ben Whishaw, que je ne connaissais jusque là que de nom), va, un soir, dans un club, danser avec une jeune fille rencontrée au bar, "parce que son mari ne veut pas danser avec lui...". Et passer la nuit avec elle. Et finir par s'installer chez elle. Et mal vivre le fait que son mari a trouvé un nouvel amant. Et tenter du coup de le reconquérir. pour lui annoncer que la jeune fille est enceinte de lui.
Le récit d'un triangle amoureux (où c'est surtout l'un des trois -le réalisateur- qui fait évoluer les choses, très égoïstement, au fil de son envie. En fait il voudrait tout. mais, à trois, hein, c'est difficile, il y en a forcément un(e) qui se retrouve tout seul à un moment donné). Un triangle amoureux dans un paris fantasmé par le réalisateur américain qu'on a déjà multi-programmé (et le petit diable rouge sur mon épaule me souffle "et qu'on a connu plus inspiré...")

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(le fameux crop-top à dragons qui déclencha mon ire...)

en regardant les photos du film, je ne peux que constater que Rogowski est magnifique, mais que ses deux partenaires (Adèle Exarchopoulos et Ben Wishaw) le sont tout autant... Le film est cruel, parce qu'il ne fait que suivre son personnage central, et aurait pu aussi bien s'intituler Les Liaisons Dangereuses, (plutôt que Sérénade à trois...)
M'en resteront une scène de repas mémorable avec les futurs ex-beaux parents, et deux longues scènes de sexe "symétriques", la première avec Franz et Adèle (lui dessus, elle dessous), la seconde avec Ben et Franz où, cette fois c'est franz qui est dessous et Ben qui est dessus...)

23 juillet 2023

fantômette

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L'ÎLE ROUGE
de Robert Campillo

Oups! heureusement que Catherine m'en a reparlé, sinon il passait à l'as. (Si on ne note pas tout de suite, on risque d'oublier...). Robin Campillo évoque le souvenir de son enfance à Madagascar, dans le milieu clos et préservé (pour quelques temps encore) d'une base de l'armée française, dans les années 70.
Il y est un garçon "sensible" (il est fasciné par les aventures de Fantômette...), avec des parents de cinéma idéaux (maman c'est Nadia Tereszkiewicz, et papa Quim Gutiérrez).

(là je l'ai une nouvelle fois laissé en plan, si je ne reprends pas tout de suite il sera définitivement trop tard)
Un film en deux parties, et, du coup, un peu déséquilibré. La vie à la base, à travers le regard de l'enfant, la vie de famille, le petit monde fermé des colons, la vie nocturne et /ou imaginaire (les aventures de Fantômette), tout ça j'aime beaucoup, et soudain le regard se décale, se décentre,  l'enfant "disparaît", laissant place à la jeunesse malgache révoltée.C'est un autre film. et ça m'intéresse moins.

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(j'aime beaucoup Sophie Guillemin, et j'aime beaucoup aussi David Serero, qui joue son mari...)

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 Je me souviendrai surtout d'une scène, celle de la "soirée dansante", où les couples permutent (comme au quadrille, "échangez vos cavalières...") où se jouent beaucoup plus de choses que ce qui se passe en apparence...
Je suis un peu confus de livrer un post aussi riquiqui pour un film qui méritait amplement mieux. oui, confus.

22 juillet 2023

cannelle / gingembre

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VERS UN AVENIR RADIEUX
de Nanni Moretti

Il y avait un peu de monde, à 18h, dans la salle 10 du bôô cinéma, ce 14 juillet, (et pas forcément les ADC habituels) et déjà ça mettait de bonne humeur. Et puis le film a commencé, et je n'en ai pas cru mes yeux : j'ai jubilé à chaqu seconde, parfaitement, jusqu'au bout. Quel bonheur! C'est que, après quelques films amers, délétères, en demi-teinte, ça faisait plaisir de retrouver "le" Nanni, "mon" Nanni! Pile-poil trente ans (enfin presque, je me crois déjà en 2024) après JOURNAL INTIME, qui m'avait déjà bien fait ronronner.
Et le distributeur (Le Pacte) a d'ailleurs eu l'idée judicieuse de reprendre (tous) les codes de l'affiche de JOURNAL INTIME pour réaliser l'affiche de celui-ci. Comme un énorme clin d'oeil (qu'il faut avoir un certain âge pour saisir)

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Etonnant, non ? En 94, Nanni partait en scooter, et voilà qu'il nous revient en trottinette en 23. Les temps ont changé, le réalisateur aussi (et nous donc!) mais pas tant que ça en fin de compte... Ou en tout cas il l'assume. Presque, il le revendique. C'est comme s'il nous faisait un clin d'oeil complice à travers la caméra. "Oui, je suis plus vieux, mais, hein, regardez-vous,je ne suis pas le seul...".
Le film parle de cinéma, d'amour (ou de dés-), et de communisme. (Comme d'habitude chez Moretti, hein...)
Mais il le fait à sa façon, à sa sauce. Un réalisateur, Giovanni, (Moretti) tourne un film "d'époque" à propos du communisme (l'invasion de la Hongrie en 1956, Staline, etc.) tandis que sa femme, pour la première fois, produit un film -plutôt violent- d'un jeune réalisateur (avec des capitaux coréens). Si Giovanni flotte un peu dans son film, il flotte aussi dans sa vie conjugale et parentale.
Et on passe du film au film dans le film, à l'autre film dans le film, d'une façon si virtuose et -lâchons le mot, pardon Téléramuche- ju-bi-la-toire-, qu'on en est tout tourneboulé, on perd ses repères narratifs, on lâche pied, on éclate de rire (j'ai vraiment beaucoup ri), on est attendri, exaspéré, bouleversé, surpris même parfois, bref, il n'y va pas de main morte et on adore ça... Le cinéma vu à la fois comme symptôme, comme maladie, comme prescription, comme remède et comme antidote. On ne peut pas mieux dire.
D'autant plus que le clin d'oeil narratif de Nanni continue tout au long du film, où il sème des petits cailloux blancs en référence à ses films précédents. Oui, on jubile. Et que je fais des longueurs dans la piscine (clic clic) et que je joue au foot tout seul (clic clic) sur du Joe Dassin... car les chansons et la musique ont toujours autant d'importance chez lui, et peut-être même encore plus dans celui-ci...
Il n'hésite pas à carrément nous mettre des scènes de comédie musicale, collectives, joyeuses, avec (c'est très fort) tout de même en filigrane un petit quelque chose de désenchanté, un zeste de "je ne suis pas dupe...".
Jusqu'à cette quasi-fellinienne procession finale en fanfare, en forme de rétrospective bonhomme (de l'oeuvre de Moretti). Qui participe aussi à ce sentiment de joie.
Et cette jubilation m'a d'autant plus surpris qu'elle était pour moi complètement inattendue.
Inespérée, oui.
(C'est, pour moi, incompréhensible que le film n'ait rien obtenu à Cannes. Injuste.)

Top 10!

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J'y suis retourné quelques jours après.
J'ai un tout petit peu modéré mon exaltation (ça vaut mieux), tout en y prenant toujours beaucoup beaucoup de plaisir (peut-être simplement n'avais-je plus le plaisir de la découverte, mais je gagnais celui de la redite...).
J'ai oublié de parler des apparitions récurrentes du couple gay qui m'ont ravi (ça il me semble que ce soit une grande première chez Moretti, qui a quand même d'ordinaire un cinéma très hétéronormé. Comme s'il nous disait "Oui, il y a bien eu des communisti en italie en 56, et même parmi eux des communisti gays!")
J'ai oublié de dire que j'avais trouvé une seule scène un peu longuette (mais c'est comme ça qu'elle fonctionne) celle où il intervient sur le tournage de l'autre réalisateur, et qui finit au petit matin avec les croissants, mais que là elle ne m'a plus semblé si longue que ça (le plaisir de la redite...)
et j'ai oublié aussi de dire tout le bien que je pensais de Margherita Buy que je trouve absolument parfaite (comme à chaque fois) de simplicité, de fluidité, de bon sens...
tandis que Moretti a un peu chargé son personnage à lui (question articulation, surtout, c'est presque un peu forcé)

Mais je maintiens sans hésitation le Top10!

18 juillet 2023

"you can't wake up if you don't fall asleep..."

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ASTEROID CITY
de Wes Anderson

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ASTEROID CITY
de Wes Anderson

Quel dommage! J'étais allé à Besac samedi pour le voir au Victor Hugo (et manger avec mes copines à l'Iguane), et voilà que je m'y suis calamiteusement endormi, et ce pratiquement dès le début (allez, au bout de 5 minutes!) et ça a duré pendant une bonne demi-heure, le régime yeux fermés / yeux rouverts par surprise, où je saisissais à la volée quelques images avant de replonger... oui, quel dommage! (lea deuxième partie du film c'est allé beaucoup mieux, à part de ci de là quelques vélléités de rendormissement... Bref, quand emma m'a demandé mon avis par sms, j'ai bien dû lui dire la vérité : "j'ai dormi au début, après j'ai trouvé ça très artificiel, mais avec des morceaux que j'aime énormément (il y a chez Wes Anderson un potentiel de folie sous-jacente -ou affleurant- qui me séduit (m'enchante) toujours...)

Qu'à cela ne tienne! Je savais qu'il passait le dimanche à 15h45 en vo dans le bôô cinéma, et j'y suis donc retourné (après avoir fait la sieste avant, pour être plus sûr de ne pas la faire dans la salle). Eh bien figurez-vous que
1) je n'ai pas dormi
2) c'est comme si je n'avais pas vu le même film!
3) j'ai vraiment beaucoup aimé

C'est vrai que c'est aussi artificiel que barré : Il est question d'une pièce de théâtre, en couleurs pastellisées (comme on dirait javellisées) qui se passe dans la "ville" qui donne son nom au film. mais il y a aussi dans le film pas mal de séquences en noir et blanc, qui nous narrent la genèse et les répétitions de cette fameuse pièce, avec un commentateur officiel (comme à la radio) qui, donc, annonce, commente, explique, explicite...
Donc il suffit d'accepter que le film (tourné comme tel) est en fait une pièce de théâtre, et voilà.
Mais il y a plusieurs histoires qui se croisent autour de ce fameux cratère.
(C'est tout ce qui en fait le charme andersonien).
Une famille, une autre famille. Un adolescent d'un côté, et une adolescente en face (j'aime énormément les personnages d'adolescent(e)s chez Wes Anderson, cette espèce de spleen improbable et à demi-exprimé (implicite) qu'ils trimballent. j'aurais adoré être ado dans un film d'Anderson). On a des représentants du gouvernement, on a un concours d'inventions de jeunes scientifiques, on a une institutrice qui veut absolument parler des planètes du système solaire, on a une scientifique en apparence pas rigolote, on a un papy, et on a même un extra-terrestre. Tout ça dans une ambiance un peu western / stetson / danse country / banjo (mais sans cheval), un genre de quintessence américaine stylisée.
En définitive, fascinant, comme d'hab' (Et Scarlett Johansson perfect, comme d'hab' aussi. J'adore son lipstick).
Allez hop, top10!

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(si vous cherchez bien sur la photo, vous devriez voir Damien Bonnard...)

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17 juillet 2023

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LE DORMEUR
de Didier da Silva
DE LUXE EDITION

Je viens de le terminer, et le hasard fait que ce livre entre en résonnance avec le dernier film vu, celui de Nanni Moretti, qui m'a enthousiasmé. Quel rapport ? Tous les deux parlent de cinéma, et d'une certaine folie que celui-ci génère (ou qui est, justement générée par celui-ci).

D'abord parler de hasard et de coïncidences. Je connais (et je lis) Didier da Silva, surtout depuis son mémorable DANS LA NUIT DU 4 AU 15 (2019) que j'adore. Je le suis aussi sur tw*tter (même s'il n'est pas très prolixe). Il a fallu que sois adhérent à la FN*C pour que celle-ci me prévienne qu'il y avait des soldes ; je scrolle, et je tombe sur ce livre, vendu 5€, qui m'évoque vaguement quelque chose, je me renseigne : il y est question du cinéaste Pascal Aubier (que je connais de nom, VALPARAISO VALPARAISO, mais sans plus...) Je le mets dans mon panier, mais je ne finalise pas immédiatement la transaction... Quelques jours plus tard, bien sûr, la FN*C me recontacte en me demandant eh oh si j'ai oublié mon panier... Il apparaît que je peux le faire livrer ds un Relais Chr*nopost tout près de chez moi, pour peu, et donc je finalise, et deux jours plus tard, je vais chercher l'objet.

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Incontestablement un bel objet. Relié "en dur", imprimé sur du couché mat crème, numéroté (j'ai le numéro 78) avec en gros sur la quatrième de couv' cette question Où étiez-vous pendant l'été 74? qui m'interpelle (et me fait sourire) et, à l'intérieur, un dvd comprenant 3 courts-métrages de Pascal Aubier : LE DORMEUR, PUZZLE, et LA CHAMPIGNONNE. Le livre fait un peu plus de 120 pages, découpé en chapitres assez courts, et me ravira de plus en plus au fil de sa lecture (on découvre Pascal Aubier, les années 70, et l'entreprise délirante qu'a été le filmage du DORMEUR... puis la suite!)
Un très beau bonheur de lecture. Et là, je vais regarder les courts-métrages...

Capture d’écran (718)

Capture d’écran (719)

LE DORMEUR en apparence,n'a rien de sensationnel : pendant quelques minutes la caméra se promène dans un paysage : rivière arbres montagne ciel bleu graminées, jusqu'à tomber sur un homme qui dort... Jusqu'à, finalement, nous montrer ce qui fait qu'il a l'air de dormir... l'illustration parfaite d'un poème que j'adore.

PUZZLE nous montre l'envers de cette épopée, le chantier qui a précédé le tournage (trimballer des travées de chemin de fer et des rails pour que puisse progresser le premier prototype de louma créé pour le projet (on n'est pas loin de la folie de Herzog et d'Aguirre...) dans un making-of tout à fait plaisant et au diapason du film (années 70, cheveux longs, pattes d'eph', 4L, etc.)

LA CHAMPIGNONNE est un dernier petit plaisir coupable que s'est fait Pascal Aubier (cet homme aime les femmes) sur les lieux du tournage en filmant "simplement" une jeune fille (24 ans, en fait une technicienne du film) au bain dans la rivière et ses alentours... Moins intéressant pour moi.

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