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lieux communs (et autres fadaises)
31 janvier 2009

thé glacé

BETTER THINGS
de Duane Hopkins

Ma copine Zabetta ayant désormais des relations dans le milieu ciné m'a prêté le dvd de la boîte de prod pour un visionnage canapé. Les échos a priori étant variés, je savais juste que ce n'était pas joyeux joyeux. Et c'est rien de le dire! C'est bien simple, tout le monde ici  est malheureux, l'affiche et le revendique : jeunes et vieux, filles et garçons, moches et beaux/belles, oui, tous les anglais sont malheureux, et tristes, et tirent la tronche (à juste titre, on les comprend), du début à la fin. Il me semble qu'il y a une esquisse de sourire, et bout d'une heure et douze minutes, mais comme il est à contre-jour, on n'est pas vraiment sûr.
Question mouise, on serait quasiment chez Loach, question yoplaboum entre Bresson et Dreyer, autant dire que ça vous frigorifie sérieux les zygomatiques (et qu'au bout d'un moment, on se dit, que, quand même, ça finit par bien faire). Ados junkies, overdose, enterrement, histoires de cul et d'infidélités, baises tristes, traitement psy, rapports inter-générationnels difficiles, couple qui bat de l'aile, hôpital, mort, disputes, autre overdose... Et basta! Ah si, quand même, une toute petite lumière minuscule, une des histoires semble-t-il, se finit bien. (mais bon, pour le peu qu'il eur reste à vivre...)
C'est, bien sûr, un choix délibéré du metteur en scène, comme le fait de ne choisir que des non-professionnels, comme celui de filmer souvent la campagne britannique, comme celui d'avoir choisi une musique étrange et atmosphérique. Mais (surtout au début), le filmage déstabilise : tout est uniquement frontal (alternance personnes / objets/ paysage, avec le sous-texte "mais il s'agit toujours d'une nature morte" ), le montage semble raide, hâché, faisant souvent s'entrechoquer  des plans successifs plutôt que de les enchaîner.
On sort de là, incontestablement le moral dans les chaussettes. On a envie de dire, pas "pourquoi tant de haine?" mais plutôt "pourquoi tant de désespoir ?". C'en serait presque complaisant de noirceur et de glauquerie.

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29 janvier 2009

playlist

(mon dieumondieumondieu JR ne va peut-être plus jamais me parler de toute ma vie mais tant pis j'assume, voilà ce que j'ai écouté ce matin et qui m'a rempli d'un curieux mélange d'exaltation et de larmes aux yeux...)

Ibhola Lethu (Johnny Clegg & Savuka) / Cold song (Klaus Nomi) / From the air (Laurie Anderson) / Matrice (Gérard Manset) / Bleu comme toi (Etienne Daho) / True faith (New Order) / Les fontaines du casino (Yves Simon) / The radio (Kat Onoma) / Marie-Jeanne (Jean-louis Murat) / L'hôtel des insomnies (Alain Chamfort) / Jeudi pop pop (Mickey 3D) / Feel (Robbie Williams) / Di doo dah (Jane Birkin & Charlotte Gainsbourg) / Pose ton gun 2 (Joey Starr) / L'horloge (Mylène Farmer) / O Superman (Laurie Anderson) / Precious (Depeche Mode) / Tant de belles choses (Françoise Hardy) / Enola gay (OMD) / Quand j'étais chanteur (Michel Delpech) / Oui (Zazie) / Mes nuits sans Kim Wilde (Laurent Voulzy) / Same old scene (Roxy Music) / Blashemous rumours (Depeche Mode) / Mourir à plusieurs (Arno) / Adelaïde (version longue) (Arnold Turboust & Zabou) / Ask the mountains (Vangelis & Stina Nordenstam) / Les regrets (Alain Souchon) / La part des anges (Jacno) / Puisque tu pars (live) (Jean-Jacques Goldman) / Vénus (Alain Bashung) / First light (Harold Budd) / Comme de bien entendu (Arletty, Michel Simon and co...) / I know you are but what am I (Mogwai) / Les gens absents (Francis Cabrel) / La fée de la forêt (Tanger) / Moments in love (Art of Noise) / Ca (Bourvil et Jacqueline Maillan) / Love will tear us apart (Honeyroot) / La drague (Guy Bedos et Sophie Daumier) / Trois nuits par semaine (Indochine) / The real slim shaddy (Eminem) / La maison où j'ai grandi (Françoise Hardy) / False flags (Massive Attack) / Marly Gomont (Kamini) / Juste un baiser (Saule et les Pleureurs) / Same time tomorrow (Laurie Anderson) / Suzanne (The Flying Lizards) / Siffler en travaillant (Blanche-Neige) / Au Louxor (Philippe Katerine) / Où sont tout mes amants (Berthe Sylva) / Something in the way she moves (James Taylor) / Struggle for pleasure (Wim Mertens) / Le sport (Jacno) / J'traîne des pieds (Olivia Ruiz) / Chocolate salted balls (South Park) / La ligne droite (Barbara/ Moustaki) / Come out (Steve Reich) / Speed of sound (Coldplay) ...

Oui oui je sais,je sais... resté un peu coincé en quatre-vingt, hein ? mais pas que quand même, hé!

28 janvier 2009

so happy birthday

Un petit truc (mathématique) rigolo :

dimanche soir, j'arrive chez mes amis du dimanche soir, Christine et Jean-Fran. Etait déjàinstallé un autre couple, Isabelle et François. Nous commençons à boire l'apéro. Arrive un autre couple, Elisabeth et Jacques, avec une bouteille de champagne. C'est pour l'anniversaire de Jacques, qui vient d'avoir 64 ans. Le premier couple sourit alors, car c'est également l'anniversaire de François. Il a 45 ans. Jacques rigole alors, puisqu'il est né en... 45, et François en rajoute une couche puisque, si Jacques a 64 ans en étant né en 45, lui a bien 45 ans, puisqu'il est né en... 64!
On se dit que ça pourrait faire un joli problème de maths dont il faudrait trouver la formulation de l'énoncé, puisqu'on en a déjà le résultat, mais, comme on est déjà la deuxième bouteille de champ', on préfère continuer à rigoler...

26 janvier 2009

la machine à lire

(Le rêve ne progresse qu'en réinventant sans cesse sa propre réalité, il n'existe qu'au présent.)

Des bribes de cette nuit...

Dans un appartement (plusieurs personnes), quelqu'un (un homme) avec un document assez volumineux et rébarbatif à lire (format A4 à l'italienne, pas pratique du tout à manipuler). Il dit qu'il va le lire et le place sur une machine qui ressemble à un pupitre pour partition, placée tout en bas d'une étagère, et part faire la sieste. Je ne comprends pas bien l'utilité de la "machine", qui tourne automatiquement les pages l'une après l'autre. Va-t-elle lire le document à sa place ? Je l'arrête et je ne sais plus comment la remettre en marche. Je tâtonne, ah si un gros bouton plat, là tout en bas à droite. J'appuie, ça redémarre. Est-ce que l'interruption que j'ai causée dans sa "lecture" va rester en mémoire ?

C'est une école (ou une colonie de vacances ?) nous sommes tous réunis dans une pièce avec un mec (un "responsable") qui nous explique les travaux auxquels ils vont procéder (la scène s'est effacée) Je suis allongé sur une table rouge, et le mec en question vient s'asseoir devant moi en continuant son speech (il est question de matériel informatique ?) Je pense qu'il fait semblant d'être sympa, qu'il justifie ses choix en faisant comme si on l'avait, (le choix) mais qu'en réalité on ne l'a pas.

Ca y est je m'installe (à la colo ?) Je suis dans une chambre individuelle, un lit, une table de nuit et une grosse armoire. Je ne sais pas pourquoi, j'ai les affaires de la précédente occupante (en même temps une prof d'histoire à la retraite que je connais dans la réalité, et aussi une bonne soeur), notamment un lourd crucifix sur pied en (bronze ? mais ça ressemblerait plutôt à de l'argent vieilli), que je pose sur la table de nuit (avec un certain souci de provocation ado.) Il y a aussi une boîte en bois, genre boîte à cigares, qui, quand on l'ouvre (elle s'ouvre à deux battants, comme une armoire miniature) contient tout un fouillis d'images pieuses et de chromos entassés. J'ouvre l'armoire (la grande) en faisant glisser la porte pour y ranger la boîte, et j'y découvre, à l'intérieur, sur l'étagère du dessus (il s'agit plutôt d'une penderie) un invraisemblable fouillis, que je vais devoir ranger...

Intervient alors mon ancienne voisine de G., qui habite une maisonnette, juste à côté de ma chambre (qui est "ouverte"). Je la vois  sortir de sa maison et disparaître par une ouverture dans le mur (qui prolonge ma chambre "à l'extérieur"), ouverture que je n'avais jamais vue, mais qui doit donner sur un parc.

Je suis assis dans la cuisine de ma voisine, avec un jeune homme (son neveu ?) que je connais depuis très longtemps (depuis qu'il était enfant ?) mais qui est maintenant adulte. Nous sommes assis sur deux chaises côte à côte, devant la table de la cuisine, et je comprends qu'il a envie d'essayer (de faire l'amour avec moi). Nous nous tripotons, à cause des deux chaises ce n'est pas très pratique, on est obligé de se contorsionner, il se laisse caresser mais a l'air un peu mal à l'aise, il rit bêtement, commente, hésite. Je suis d'autant plus mal à l'aise que je sens que la voisine est toujours debout derrière nous, à observer l'action...

(la voisine a disparu comme dans Mulholland Drive).
Nous sommes à présent sur le lit (il y a dessus un couvre-lit vieillot), on continue notre affaire. C'est comme si en même temps je faisais et je me regardais faire. J'ai le sentiment qu'il ne me touche pas beaucoup. A un moment, je me félicite intérieurement pour avoir réussi un changement de position (nous étions allongés, je l'ai pris, une main de chaque côté du dos (qu'il a bizarrement coloré, un peu brun, sablonneux) ,relevé et nous sommes à présent à genoux, face à face, torse contre torse. Je me penche vers son sexe, et c'est à ce moment-là qu'il éjacule, copieusement (il a un sperme épais et un peu jaunâtre) en disant avec un certain étonnement "J'me suis joui..."

25 janvier 2009

société en crise

Je ne sais pas si ça peut servir...
Reçu un message de ce jeune homme qui pense que je peux l'aider (avec mes douze lecteurs et demi ?)
Lisez sa triste mésaventure .

24 janvier 2009

l'inspecteur de derrick

THERE WILL BE BLOOD
de Paul Thomas Anderson

Je ne l'avais pas vu à sa sortie parce qu'il n'était passé ici qu'en VF, dans le bôô cinéma. J'ai donc profité du Festival Télérama pour combler cette lacune, en VO cette fois, et pour 3€! Et alors ? Alors, rien. Ca ne m'a pas plu, ça m'a agacé, quasiment énervé (je sais, je sais, en ce moment j'ai facilement tendance à.)
Histoire de pétrole, donc, success story d'un homme détestable (joué par un acteur que j'aimais beaucoup à ses débuts -Ah, My beautiful Laundrette...- mais qui, là, fait tout son possible pour justifier son Oscar) dont le destin croisera plusieurs fois celui d'un jeune prédicateur illuminé (pendant tout le film, je me suis demandé où je l'avais déjà vu, sans trouver la réponse. Et le nom au générique de fin, Paul Dano, ne m'apporta aucune révélation, mais, merci allociné point freu, j'ai eu la réponse : c'était l'ado mutique de Little Miss Sunshine!), cause de plusieurs scènes (en ping-pong) que je qualifierais de pénibles, mais que certains de mes voisins eurent l'air de trouver... drôles.
Daniel Day Lewis en fait beaucoup, le réalisateur (qui ne m'avait, déjà, pas totalement convaincu dans Magnolia, et encore moins dans Punch-Drunk Love) tout autant, et quant à la musique, c'est encore deux fois plus! Les cordes à tout-va, à toutes les sauces, ça stridule ça pizzicate ça grince et ça grandiloque, et que je te surligne les scènes à grand coup de fluo orchestral, trop, c'est TROP! (tiens voilà que je me mets moi aussi à hurler!) une musique originale, certes, mais  une musique trop m'as-tu-entendue...
Bon, ne nous méprenons pas, je ne dis pas que c'est une daubasse immonde, je dis que, bon, je n'ai pas envie de hurler au génie ultime, et quand je lis la pleine page d'étoiles critiques dans allociné point freu, je me sens bien seul ! Ce ne sont pratiquement que des quatre étoiles tout du long... Hé ho faudait pas ebzagérer tout de même! Tiens, pour une fois, je serais d'accord avec mon Sergeounet Kaganski des Inrocks (qui d'habitude m'énerve un peu), lorsqu'il parle de "faux chef-d'oeuvre"...

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23 janvier 2009

zélés...

Aigreurs...
Juste avant la grève générale du 29, nous avons appris à nos dépens, une fois de plus, combien ça fait mal d'être pris à sec, par notre bonne municipalité umpéienne, (notre maire est un fidèle ami de Talonnette Premier) qui a même rajouté une poignée de sable pour faire bon poids ("C'est pour votre bien" , nous a-t-elle répété avec son bon sourire de pasteur bienveillant veillant sur ses brebis égarées, "on ne pense qu'à ça d'ailleurs, votre bien...")
Après donc la mise en place à la hussarde d'un service minimum d'accueil zélé dans toutes les écoles de la ville, le maire-adjoint aux affaires scolaires (on dit comme ça maintenant) a annoncé sans débat au conseil municipal la nouvelle carte scolaire de la ville, rayant de la carte cinq écoles maternelles à deux classes du centre-ville (trois d'entre elles étant rattachées à des groupes élémentaires plus ou moins voisins, les deux dernières étant fusionnées.)
La mesure est ce qu'elle est, mais c'est la façon de procéder qui est vraiment dégueulasse et a fait réagir : les directeurs/trices des écoles concernées ont appris la mesure soit par un article paru dans la presse locale le mercredi 21 janvier, soit, juste la veille, par des journalistes venus dans leur école pour prendre des photos  avant qu'elle ne disparaisse. Et lorsqu les maîtresses en question ont téléphoné à l'Inspection académique, pour s'étonner et demander des précisions, il leur a été répondu qu'on n'était au courant de rien, non non, on ne voyait pas de quoi elles parlaient... alors que le projet a été préparé en concertation soigneuse entre la municipalité UMP et l'éducation nationale, zélée.
Les directeurs ont été conviés à une réunion le lundi soir suivant, réunion où une seule des directrices concernées a, semble-t-il, réagi et haussé la voix. La réaction ne s'est pas faite attendre : elle recevait dès le lendemain la visite officieuse de l'inpectrice de circonscription lui expliquant, grosse modo que, de toute façon c'était la municpalité qui décidait et qu'elle ne devait donc rien trouver à y redire.
Les directrices des écoles de la Zep n'étaient pas conviées à cette réunion, leur sort étant officiellement "en suspens" pour l'instant (en fait il semblerait que la bienveillante muncipalité aie dans ses cartons - "c'est pour votre bien, on vous le répète..." - un projet de réhabilitation du quartier (on rase quelques barres et quelques tours, on remet un coup de peinture sur le centre social local, et on refait un groupe scolaire tout neuf et joli, en réunissant les deux écoles maternelles (3 classes + 4 classes ne devraient plus faire que 6 classes, on économise un poste de direction) et en les associant au groupe primaire (9 classes pour l'instant) qui serait reconstruit un peu plus loin (officiellement "on" ne sait pas encore où...). Et hop, le tour est joué ! Des enseignants se sont inquiétés mais il leur a été répondu que leur tour viendrait, bien sûr, et qu'ils seraient concertés, et qu'on les aimait, et qu'on pensait à eux... Amour, amour, amour... (Il devrait y avoir un A dans le sigle de l'UMP, qui signifierait Amour, tellement ces gens-là nous aiment profondément (et avec une poignée de sable.)
Et c'est au moment où certain(e)s osent élever un peu la voix, toussoter, qu'on leur rappelle que par définition, un fonctionnaire c'est fait pour fonctionner, appliquer la loi sans états d'âme et sans commentaires, (et même, au contraire, s'il est zélé et en fait un peu plus dans le sens du poil et de la brosse à reluire, ça ne pourra pas lui faire de mal, bien au contraire...) Ferme ta gueule, et si t'es pas content, tu te casses (pauvre con). Le devoir d'obéissance, le devoir de réserve.
Mais, comme  il est écrit à propos de ce policier en retraite dans le dernier Télérama (à la rubrique 'ils résistent"), "Un flic (dans le cas présent, mais ça s'applique aussi à tous les autres fonctionnaires) peut refuser un ordre qu'il ne juge pas légitime, confomre à notre code de déontologie. On appelle ça le libre-arbitre."
Résistons.
Mercredi matin, en rangeant des dvd, je suis tombé sur le film de Losey, Monsieur Klein, et j'ai regardé (encore une fois) la fin, qui reconstitue la rafle du Vel d'hiv', et je n'ai pas pu m'empêcher de penser au nombre de fonctionnaires zélés, justement qu'elle avait dû nécessiter. pour que tout se déroule, comme ça, sans anicroche ... C'est pour votre bien, on vous dit.

20 janvier 2009

zlotys

CONTE D'ETE POLONAIS
d'Andrzjev Jakimowski

Deuxième film polonais de la semaine, donc, mais, cette fois, la Pologne comme on a peu l'occasion de la voir : souriante et ensoleillée. Un gamin (adorable) et sa soeur aînée, dans un petit patelin, les journées d'été au rythme des jeux et des trains qui passent (le gamin joue beaucoup le quai de la gare), une mère seule, un père parti, mais tiens tiens ne serait-ce pas justement ce mec en costard qui vient tous les soirs prendre le train ? Quel coup de pouce faudrait-il donner au destin pour avoir  la chance de le savoir ?
Une chronique estivale et charmante donc, (le gamin et sa soeur y sont pour beaucoup), un peu nonchalante, construite sur la répétition (les pigeons pour le garçon, l'entretien d'embauche pour la fille), les rapports familiaux (frère/soeur, fils/père),et la notion de chance (la succession des hasards nécessaires (qu'on aide un peu parfois) pour parvenir à l'évènement attendu), avec en prime une assez irrésistible leçon sur lesrapports homme-femme vus par le biais de l'achat d'une voiture d'occasion (vous êtes plutôt Dodge ou coupé ?) Sympathique et réchauffant.

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18 janvier 2009

tout petits plaisirs

Vu, samedi matin à cinq minutes d'intervalle, mon tonton turc préféré assis tout seul à l'arrêt du bus, puis mon papa turc préféré faisant la queue à la poste, et répondant à mon salut par ce démi-sourire goguenard qu'il affectionne

Réparé, à la Poste, cette erreur stupide de commande, et renvoyé le tome 3 à la place du tome 2, expédié par erreur

Provoqué un certain tintamarre (comme si j'avais gagné le jackpot dans un casino) après avoir introduit un billet de 20 euros dans la machine à faire de la monnaie

Passé un samedi après-midi à déblayer, avec le reste de la troupe, un texte d'Edward Bond, la pièce que nous jouerons fin septembre, et m'être dit que je pourrais peut-être y arriver

Enfin pensé à chercher le carnet où était noté le code de déblocage de l'autoradio, l'avoir trouvé

Acheté dans une jardinerie, un dimanche matin, des chocolats italiens en solde dans une jolie boîte, pendant que dominique achetait des tulipes

M'être rendu à une invitation en traînant un peu des pieds, et finalement, en rentrant, m'être dit que vraiment j'avais bien fait d'y aller

Découvert la recette du volcan

Revu des amis de trente ans, qu'on ne voit peut-être plus assez souvent, se dire qu'on les aime, et que, oui, vraiment, on devrait les voir plus souvent

Entendu à la radio, en remontant dans la voiture, la fin de C'est comme ça, des Rita Mitsouko, et m'être dit que, décidément c'est une de mes chansons préférées, question énergie

16 janvier 2009

fenêtre

QUATRE NUITS AVEC ANNA
de Jerzy Skolimowski

Un film aussi singulier que magnifique. Une virtuosité de l'écriture filmique, de la réécriture constante du réel. Plutôt que le surréalisme, que les scènes d'ouverture peuvent évoquer, Skolimowski (ça faisait longtemps que je n'avais pas eu de ses nouvelles... Je me souviens d'un splendide Travail au noir, il y a environ  -soupir...- vingt-cinq ans) pratique l'infraréalisme, grattant le cadre jusqu'à l'os, peaufinant chaque scène jusqu'à l'ascèse, épurant l'anecdote et rendant chaque image paradoxalement d'autant plus limpide qu'elle est souvent fort obscure.
Quatre nuits avec Anna est, comme son titre l'indique, un film nocturne. Un titre qu'il faut d'ailleurs prendre au pied de la lettre, tout comme lorsque le héros, sur la tombe de sa grand-mère, dit "Comme tu me l'avais conseillé, je vois une femme." Stricto sensu.
Leon (Arthur Steranko, extraordinaire d'humanité mutique) est amoureux d'Anna, qui a été victime d'un viol auquel il a assisté, impuissant, en revenant de la pêche. Comme il habite en face de chez elle, il l'observe, compulsivement, avant de s'introduire dans sa chambre par la fenêtre, quatre nuits de suite, juste pour la regarder dormir. Pourquoi ? Par amour, marmonnera-t-il, à la fin, au tribunal. Le récit n'est pas conduit linéairement mais progresse plutôt par bribes, par éclats, comme une vitre cassée qu'on tenterait de reconstituer. On zigzague de bribes en bribes, entre l'inquiétant, le grotesque, le pathétique, l'attendrissant.
Un univers étonnant, comme si des personnages de Kaurismaki évoluaient dans l'univers du Stalker de Tarkovski. Et la Pologne est toujours aussi riante et joyeuse. Tout est vieux, moche, froid et humide, on imagine que ça sent la clope et le chien mouillé. Tout est vieillot, un peu cassé, démantibulé. Comme l'histoire d'amour de Léon, comme sa vie tout entière, d'ailleurs. Il n'y a plus d'espoir, non non non. Mais qu'est-ce que c'est beau...

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