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lieux communs (et autres fadaises)
30 novembre 2021

première vache

FIRST COW
de Kelly Reichardt

j'y suis retourné, en début d'après-midi, avec Catherinechounette que j'étais trop content de retrouver (on venait juste de manger ensemble au fjt, ce qu'on n'avait pu faire depuis un certain temps, et j'avais même, du coup, fait un écart glycémique conséquent :  un tiramisu -parfaitement irrésistible-, et, la douceur dudit tiramisu, comme un câlin doudou sucré, avait appelé, en quelque sorte, à ce que je la prolonge -logiquement- avec son équivalent cinématographique, ce film FIRST COW que Catherine avait décidé d'aller voir, et je l'y ai donc accompagné, à la fois pour prolonger le plaisir -et pour vérifier que c'était vraiment mon film de l'année...-).

(un blanc...)

Oui, oui, oui ça l'est!

(ouf!)

même si, comme à chaque fois que je l'ai vu, je trouve qu'il demande juste un (tout petit) peu de temps pour s'y acclimater (comme ce bateau, dès la toute première séquence, qui traverse l'écran, de jardin à cour, en temps réel, tranquillou, en prenant, justement, tout son temps de bateau, comme pour nous dire "slow down, ralentissez, respirez, prenez votre temps, habituez-vous, c'est à ce rythme-là qu'on va progresser...".

une autre indication visuelle importante est donnée, juste après la scène dite "de la tombe", quand on découvre notre héros (Cookie Figowitz, je vais me faire broder ça sur un techouirt), via un très gros plan de sa main qui cueille -délicatement, on a le bruit,chrrr chrrr- des champignons (des chanterelles), avant qu'on ne le découvre en entier (le script original le décrit ainsi "He's bearded, tentative and dirty." (Il est barbu, hésitant et sale).) Et j'aime déjà beaucoup ce mélange de délicatesse et de vague inquiétude, que la suite du film ne fera qu'approfondir et confirmer...

je crois que c'est justement ce que je j'aime tant dans le film, non seulement ce personnage de Cookie Figowitz (que je trouve inimaginablement réussi, comme l'avait été en son temps Marge Gunderson dans Fargo), mais surtout la douceur qui le caractérise dans son rapport au monde. Au monde qui l'entoure (la forêt  -qui restera omniprésente jusqu'au bout- pour ce qui est du végétal, la vache pour ce qui est de l'animal (il faut voir avec quelle tendresse il lui parle en la trayant),  et, pour ce qui relève de l'humain, une cohorte de brutes crasseuses et gueulardes -et brutales-).

cookie

Cookie qui, au milieu de la forêt, va soudain trouver un pote (ça aussi, ça me plait...). Le dénommé King Lu, un partenaire lui aussi singulier, qui rêve de faire fortune au milieu de la gadoue de ce "nouveau monde", et d'ouvir avec son associé un hôtel à San Francisco, (pas un hôtel de luxe, non, un hôtel pour simples voyageurs). Et comment vont-ils faire ? Avec des beignets, qu'ils vont vendre au marché. Des beignets arrosés d'un peu de miel et d'un soupçon de cannelle râpée ("parce que c'est encore meilleur comme ça..."). Douceurs que vont s'arracher tous les cow-boys et trappeurs du coin... Qui vont venir chaque matin faire la queue pour faire l'emplette de leur petit bonheur sucré (dans la limite des stocks disponibles...).

Capture d’écran (3410)

Faire de la pâtisserie un ressort dramatique pour un "western" nous conforte encore dans le bonheur douillet de cet "adoucissement"  du monde entrepris par Cookie. Après les beignets, il sera question d'un clafoutis (dont on suivra longuement la préparation, alors que, bizarrement, on n'assistera pas à sa consommation...) commandé par (et livré à la demeure de) Factor Chief, (pour le tea-time). Factor Chief est le (petit) notable du coin, propriétaire de l'unique vache (aux beaux yeux mélancoliques), dont le lait est trait en douce (!) chaque nuit par Cookie...

A ce fameux tea-time assistent aussi un capitaine (en l'honneur de qui ce clafoutis a été préparé) ainsi qu'un chef Indien, Totillicum, qui devrait être cher au coeur des cinéphiles attentifs : il est joué par Gary Farmer, qu'on vit jadis incarner le sublime Nobody dans le non moins sublime Dead man, de l'ami Jarmusch.)

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la dernière partie du film sera la plus mouvementée : une branche qui casse, King Lu qui tombe et se fait mal, l'alerte nocturne donnée dans la maison du petit chef par son domestique indien, et la fuite nocturne de nos deux héros, poursuivis par une petite troupe furibarde cornaquée par un Chief Factor tout aussi furibard et désireux de se venger dans les grandes largeurs...

Chacun des deux fuyards recevra de l'aide (un indien pour King-Lu, dans une scène de marchandage -en indien non sous-titré-, et un couple de vieillards fantômatiques - dont un papy amateur de taï-chi- pour Cookie), avant que la boucle ne soit bouclée. Avec -paradoxalement- , encore une fois, la plus grande douceur...

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"We’ll go soon. I’ve got you."
Noir.
Générique.
(et la violence restera -doucement- hors-champ).

(Et je viens d'apprendre que le prochain film de Kelly Reichardt Showing up, se fera, entre autres,  avec Michelle Williams (Wendy & Lucy, La dernière Piste, Certaines femmes) et John Magaro (qui interprète ici Cookie) , et c'est vraiment  une excellente nouvelle...)

* Et ce matin, sur tw*tter, le top ten des Cahiaîs :

FFIXuhsWUAMwCb-

qui me met du baume au coeur... (waouh on a 5 films en commun)

29 novembre 2021

corbeau

TRE PIANI
de Nanni Moretti

Eh oui on vieillit (on "apprivoise la mort", n'est-ce pas, Ririchounet ?). Mais pas que nous, heureusement, les autres aussi vieillissent. Coups de vieux. Après Clintchounet la semaine dernière (91a) voici carissimo Nanni (mais non, j'exagère, allocinoche me dit qu'il est très jeune, il n'a que trois ans de plus que moi...) qui a l'air vieux et fatigué. et se donne dans son dernier film un personnage de juge vieux et fatigué. c'est vrai qu'on l'a connu plus jeune, fougueux et révolté (le "plus" se rapportant aux trois qualificatifs.)
Tre piani, ce sont les trois étages d'un immeuble (comme l'indique le titre original), mais il sera question aussi de trois étages temporels successifs, où on verra grandir et/ou vieillir les personnages de ce fameux immeuble.
Le film démarre très fort (c'est le cas de le dire) avec, de nuit, une voiture qui percute un appartement après avoir aux passage fauché une piétonne, sous les yeux d'une femme partant accoucher. En quelques minutes on a vu pratiquement tous les personnages. puis on va s'intéresser séparément à chacune des histoires des personnages de chacun des appartements de ces tre piani. Celui dont l'appartement a été percuté (ou vit un couple avec sa fille), celui de la femme enceinte, et celui du jeune homme qui a causé l'accident, qui y vit avec son père et sa mère (avec un quatrième appart': celui où vit un couple âgé de voisins sympathiques, auxquels le couple confie detemps en temps sa fillette.
Le décor de ce drame en trois actes est posé, les personnages à leurs places, et les trois coups peuvent donc retentir.
Nanni Moretti signe ici une film grave, aussi démoralisé que démoralisant (à peu près tout ce qui peut arriver de désagréable, déplaisant, douloureux au sein d'un couple finira par se produire) et donc on est en droit d'en repartir avec le moral parfaitement dans les calzini... Même si Nannichounet nous glisse in fine (in extremis, même!) quelques notinettes d'espoir ensoleillé autour du personnage de Dora (le femme du juge) incarnée par Margherita Buy, qui nous avit déjà fort touchés dans le très beau Mia Madre du même Nanni Moretti.
Ce qui est curieux (merci allocinoche et le blog en attendant nadeau, ) c'est que le roman* dont le film est tiré est israëlien, (il se passe à Tel Aviv) mais, bon, ça ne change finalement pas grand chose, le malheur n'a pas de nationalité.(ni de pays).
Et le blog, citant un personnage du roman (la femme du juge, qui est elle-même juge) apporte une troisième explication de ces tre piani, à laquelle je n'avais absolument pas pensé :

"Les fréquentes allusions à Freud, le dispositif de parole qui revient dans les trois textes, incitent aussi à un certain type de lecture. Rêves et fantasmes alimentent enfin les récits des divers personnages. Mais partons de la clé que Déborah utilise : « L’Encyclopedia Universalis m’a aidée à me souvenir qu’au premier étage se situent nos pulsions et nos instincts, le Ça. À l’étage du milieu réside le Moi qui tente d’établir un rapport entre nos pulsions et la réalité. Et au troisième, trône sa majesté le Surmoi qui nous rappelle à l’ordre, la mine sévère, et exige que nous prenions en compte l’influence que nos actes exercent sur la société. »"

(et qu'il n'est, finalement, pas forcément indispensable de connaître.)

* Eshkol Nevo, Trois étages. Trad. de l’hébreu par Jean-Luc Allouche. Gallimard, 316 p., 22 €

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28 novembre 2021

glougueule

Je ne me considère pas (vraiment) comme un buveur mais j'adore l'esprit de ce site (glougueule, ) et surtout leur coordination graphique (leurs affichettes m'enchantent, ci-dessous quelques exemples) :

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(il me semble que j'en connais certain(e)s à qui tout ça devrait plaire...)

27 novembre 2021

festival téléramuche : on est trop bons!

FESTIVAL Téléramuche 2022 :

15 films :

Aline de Valérie Lemercier – Gaumont (VF-STME et AD) (ça passe en ce moment dans le bôô cinéma)

Annette de Léos Carax – UGC (VOST) (on l'a programmé)

Compartiment n°6 de Juho Kuosmanen – Haut et Court (VOST) (on l'a programmé)

Drive My Car* de  Ryusuke Hamaguchi – Diaphana (VOST) (on l'a programmé)

First Cow de Kelly Reichardt – Condor (VOST) (on l'a programmé)

Illusions perdues* de Xavier Giannoli – Gaumont (VF-STME et AD) (on l'a programmé)

Indes Galantes de Philippe Béziat – Pyramide (VF-STME et AD) (on l'a programmé)

Julie (en 12 chapitres)* de Joachim Trier – Memento Distribution (VOST) (on l'a programmé)

La Fracture de Catherine Corsini – Le Pacte (VF-STME et AD) (on l'a programmé)

La Loi de Téhéran* de Saeed Roustayi – Wild Bunch (VOST) (on l'a programmé)

Le diable n’existe pas* de Mohammad Rasoulof – Pyramide Films (VOST)

Le Sommet des Dieux* de Patrick Imbert – Wild Bunch (VF-STME et AD) (on l'a programmé)

Les Olympiades de Jacques Audiard – Memento Distribution (VF-STME et AD) (on l'a programmé)

Madres Paralelas de Pedro Almodovar – Pathé Distribution (VOST)

Nomadland* de Chloé Zhao – The Walt Disney Company France (VOST) (on l'a programmé)

Prix du Public Jeune :

Dune  de Denis Villeneuve – Warner Bros Entertainment France (VOST) (c'est passé dans le bôô cinéma, et on a même eu droit à quelques séances en VO!)

Avant-premières :

Ils sont vivants de Jérémie Elkaïm – Memento Distribution – Sortie le 23 février 2022

Les Jeunes Amants de Carine Tardieu – Diaphana – Sortie le 2 février 2022

Nos âmes d’enfants de Mike Mills – Metropolitan – Sortie le 26 janvier 2022

Un autre monde de Stéphane Brizé – Diaphana – Sortie le 23 février 2022

Un monde* de Laura Wandel – Tandem – Sortie le 26 janvier 2022

Vous ne désirez que moi de Claire Simon – Sophie Dulac – Sortie le 9 février 2022

* Films soutenus par l’AFCAE

 

 

 

25 novembre 2021

gambettes

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les regrets (souchon)

*

je suis passé à Esprit Paysan en revenant de Besac, c'était la toute fin d'après-midi, mais ô bonheur  il restait un morceau d'araignée (que j'ai bien cru que la vieille qui se faisait servir avant moi allait me piquer sous le nez, mais non elle voulait une "entrecôte, pas trop épaisse, mais pas trop fine non plus...", et donc j'ai pu repartir avec mon morceau convoité...)

*

Capture d’écran (3382)
dans un clip de Julien Doré (je refléchis en ce moment à la notion de "ridicule")

*

le jeune poissonnier barbichu à l'oeil pétillant m'a confirmé en rigolant que les St Jacques en coquille à 8,90€ /kg et les St Jjacques décoquillées à 45,60€/kg, ça revenait exactement au même

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"Les Séminaristes"

*

Finalement j'ai fini par retrouver -un peu par hasard- à quoi correspondait ce que j'avais noté il y a fort longtemps sur un carnet "Rhys Chatham orchestre de guitares", l'album s'appelle A Crimson Grail, sous-titré Version for 200 guitars, et c'est assez hypnotisant...

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BoJo qui pète complètement les plombs dans son dernier discours, ça m'enchante...

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j'ai réussi à concocter cet itinéraire à pied (de quelques kilomètres) sans repasser par les mêmes rues : garage > poissonnier > Quévy  > Monop > Banque Pop > re poissonnier > marchands de primeurs > maison (je marchais dans le froid mais à l'arrivée j'avais très chaud)

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(Ste Catherine) : suis sorti de très bonne heure (7h) pour aller au pain, dans le froid coupant, avant de ne plus pouvoir circuler du tout ; le vendeur (aux yeux bleus) m'a annoncé que la vendeuse (qui s'appelle Catherine) était en burn out, et que le boulanger (le patron) ne valait guère mieux...

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1 an de prison avec sursis et 75000€ d'amende...

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le film de Jane Campion, sur N*tflix le 1er décembre, c'est, au départ, un roman de Thomas Savage, (Le Pouvoir du chien, chez Belfond, puis en 10/18 puis chez Gallmeister) qui m'avait été chaudement recommandé par ma soeur (et que j'avais beaucoup aimé)

*

24 novembre 2021

le y

J'AI AIMÉ VIVRE LA
de Régis Sauder

(Retrouvailles). Je ne connais pas Cergy-Pontoise, mais j'y étais pourtant déjà venu deux fois, par la tangente (et sa base nautique) via le beau duo de films de Guillaume Brac (Contes de juillet et L'Île au trésor), et j'en avais déjà, même si d'un peu loin, une plutôt très bonne opinion.
A travers le double prisme de l'objectif du réalisateur et de l'écriture de Annie Ernaux, nous voilà (hihi) dans la place. Le lieu et les gens. Les cergynois et cergynoises, leurs visages et leurs mots, avec au milieu (comme le double effet kiss cool) le visage et les mots de l'autrice  de Les Années (livre que j'ai découvert grâce à Philou dans l'avion de retour des Indes et que je chéris particulièrement).
Cergy sous son meilleur jour, dans un film solaire, estival, coloré, joyeux (on reste exactement dans la dynamique du tandem de films de Brac), et, tiens, pour souligner la filiation je vais même de me permettre de reprendre, une fois n'est pas coutume, un extrait de la critique hyper-enthousiastissime  que les Cahiaîs avaient consacré en son temps à L'Ile au trésor (5 étoiles, carrément!), juste en remplaçant le titre du film :
"Sous son air espiègle, L’Île au trésor J'ai aimé vivre là se révèle être un film ambitieux, d’une beauté remarquable : un éclat solaire qui rend joyeux, désirant, et d’autant plus sensible à une réalité sociale qu’elle prend forme à travers la singularité magique des vivants."
(Et ça marche!)
De l'été, de la pédagogie, des ateliers, des jeunes gens, d'autres moins jeunes, des témoignages, des je me souviens, des textes d'Annie Ernaux dits par elle ou lus par des citoyens lambda, et c'est touchant comme tout un(e) chacun(e) a l'air tout à fait ravi(e) d'habiter là...
Régis Sauder a réalisé un film à l' élégance incontestable. Et regarde avec une même tendresse la ville et ses habitants (dont Annie E.). Et le film réussit doublement à nous séduire : en nous donnant envie de déménager là-bas séance tenante, d'une part, et, de l'autre, de lire (ou relire)  Annie Ernaux.
Pari(s) réussi(s)!

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23 novembre 2021

lithium

LES INTRANQUILLES
DE Joachim Lafosse

Le titre pourrait résumer toute l'oeuvre de Joachim Lafosse : un cinéma de l'intranquillité, et de l'instabilité, du malaise, depuis l'inaugural (pour moi) Nue Propriété (2006), où les deux frères Rénier jouaient les fils de Isabelle Huppert...
J'aime beaucoup Damien Bonnard, l'homme et sa trajectoire cinématographique (Alain Guiraudie, Pierre Salvadori, F-J Ossang, Dominik Moll, Ladj Ly, Anne Fontaine...), qui compose ici un personnage de peintre bipolaire plus vrai que nature, prénommé Damien (de la même façon que Leila, sa femme est interprétée par Leila Bekhti (impeccable), et son père, Patrick, par Patrick Descamps  (excellent comme toujours). Seul le fiston Amine, n'a pas gardé son prénom de la vraie vie (il est interprété par le joufflu Gabriel Merz Chammah, le petit fils d'Isabelle H.). Un couple avec enfant donc, mais on est chez Joachim Lafosse, et on va assez vite réaliser que malgré le soleil les vacances et l'insouciance, les choses ne sont pas aussi simples...
Joachim Lafosse, dans une (longue) interview à Téléramuche, précise "Je n'ai pas fait un film sur la bipolarité, j'ai fait un film sur l'amour..." (interview où il précise que beaucoup de ses films sont assez ouvertement autobiographiques, que son père est bipolaire, et qu'il a vécu cette situation, enfant, avec son frère jumeau -il devait d'ailleurs y avoir au départ deux enfants dans le film.).
Le papa est peintre, la maman restaure des meubles (j'ai pensé à Co & Pépin, on la boit beaucoup poncer hihi),et au début du film, il semble que le papa soit en période de "montée" (il refuse de prendre son lithium et donc monte en pression, inéluctablement, jusqu'à se retrouver en situation de crise aigüe, puis ambulance, puis hôpital.)
Le film est impressionnant, les deux personnages principaux y sont pour beaucoup, et la façon dont l'enfant entre les deux est ballotté d'un extrême à l'autre, chacun tirant de son côté et en demandant beaucoup à ce pauvre minot.  A la façon de Leila Bekhti le spectateur est témoin de chacun des actes de Damien, de leur incongruité progressive, et de l'inquiétude croissante qu'ils suscitent. C'est un combat perpétuel, pied à pied, constant, épuisant.
C'est beaucoup plus qu'une étude de cas, et j'avoue m'y être senti progressivement de plus en plus mal à l'aise (c'est fait pour), en faisant le parallèle avec le cas d'une amie pour laquelle le diagnostic de  bipolarité avait soudain été posé il y a une trentaine d'années,  et la façon dont on a pu "partager" cette expérience avec elle, notamment quand "elle était haute...". De n'avoir vécu cette situation qu'à une certaine distance permettait déjà d'appréhender la difficulté qu'implique de vivre (et faire vivre) ça au quotidien (à soi et à son entourage). Cet ajustement entre le "trop haut" ou "trop bas".
Joachim Lafosse demande beaucoup à ses acteurs (ce n'est pas pour rien un disciple de Pialat et de Haneke...), et Damien Bonnard est vraiment bluffant juste dans le rendu du personnage (dans chacune des phases, la maniaque et la dépressive) et Leila Bekhti impressionne aussi beaucoup dans ce genre de combat perpétuel qu'elle est amenée à livrer, contre sa volonté...
J'ai suivi tout le film avec attention, et, étrangement ce n'est qu'à la toute dernière image, après l'ultime réplique de Damien Bonnard que les larmes sont montées, sans que vraiment je m'y attende.
Et c'est très fort de la part du réalisateur et de ses scénaristes (ils sont cinq ou six au générique!) de terminer presque abruptement par une scène  ainsi, en demi-teinte (ni pathos ni youp la boum), juste, sur le fil, ça n'était pas facile de laisser le spectateur sortir de cette histoire...

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22 novembre 2021

en musique

des clips qui m'ont mis de bonne humeur dès le matin :

 

Sea of Love (The National) (8 141 814 vues) 

A la vie à la mort (Nicolas Michaux) (131 150 vues)

Ondulé (Mathieu Boogaerts)(49 672 vues) 

I love you so (Les Thugs) (57 619 vues)

La loi de Murphy (Angèle) (33 712 999 vues)

La Tour de Pise (jean-François Coen)(26 921 vues) 

Dimanche (The Limiñanas feat Bertrand Belin) (1 637 995 vues)

Mens (Alain Chamfort) (5565 vues)

Les regrets (Alain Souchon) (258 329 vues)

Le petit train (Les Rita Mitsouko) (1 375 101 vues)

Volutes (Alain Bashung) (443 279 vues)

Pose ton gun II (JoeyStarr) (4 297 566 vues)

Luka (Suzanne Vega (54 076 812 vues)

tout ça parce que au départ je voulais juste trouver les paroles de Croire en ma chance, de Nicolas Michaux, que voici d'ailleurs :

"Croire en ma chance
Croire en notre amour impossible
Quelle décadence
Que de voir toutes ces choses invisibles

J'tai pas causé à toi
J'ai pas causé de problèmes

Croire en demain
Croire que les secours vont venir
Donne moi la main
Tu sais ta fièvre finira bien par guérir
Nos grèves finiront bien par servir

A quelque chose enfin
A quelque chose ou à quelqu'un

J'suis descendu au paki
T'acheter un paquet de clopes
Mais j'suis jamais revenu
J'ai traversé la rue, j'ai taxé un taxi
Et j'suis jamais revenu

Croire en ma chance
Croire en leurs erreurs infaillibles
Quelle insolence
Vouloir vaincre toutes ces choses invincibles
Home sweet home
Dans une ville fantôme

J'suis descendu au paki
T'acheter un paquet de clopes
Mais j'suis jamais revenu
J'ai traversé la rue, j'ai taxé un taxi
Et j'suis jamais revenu

Croire en sa chance
Mourir un drapeau blanc dans la main
Quelle élégance
Que de croire en l'amour de son prochain"
21 novembre 2021

belles jambes diverses

libé adresse

(étonné) aujourd'hui Libé est arrivé dans la boîte pré-lu (plastique ôté, étiquette d'adresse collée directement sur le journal, pages déjà cornées...) on n'arrête plus le progrès!

*

(admiratif) je regarde ce mec rentrer, au 12 : j'ai 5 épaisseurs de vêtements  et lui n'a qu'un t-shirt (noir, certes, mais uniquement ça...)

*

(ému) de recevoir ce jour une "vraie" lettre de Philou, qui me parle d'écrivains(s) et de lecture (et de souvenirs) : Santiago Amigorena, Alberto Manguel, et Christian Gailly

*

(déçu) : le 26 au soir, soit à la date de notre AG, Maylis de Kerangal viendra lire à Pusey dans le cadre des Petites Fugues

*

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(songeur) ce n'est pas si souvent que j'arrive à la page 1000 d'un bouquin ; il ne m'en reste plus désormais qu'une petite quarantaine, et vais dire au revoir, à regret, au narrateur de Rabalaïre, d'Alain Guiraudie (en continuant de me demander comment Deloin a réussi à  lire ça en quatre jours!)

*

(réjoui) devant cette "machine à écrire les textes des plaquettes d'exposition" trouvée sur tw*tter

FEdjGHtXMAUcEdN

*

(ravi) que ce soit un de mes films chéris (c'est vrai, difficilement reconnaissable) qui figure sur l'affiche de cette édition 2021 du Festival Entrevues de Belfort (auquel j'aurai finalement tout fait  -et réussi- pour ne pas participer (cette phrase est très boîteuse j'en ai conscience mais je ne vois pas comment la corriger)et refermons la seconde parenthèse)

 

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*

(nostalgique) évoquant avec Pépin mon goût (aussi soudain qu'immodéré) pour les bonnets à pompon, j'en viens à évoquer le héros de BD auquel pour moi ils se rattachent : Gaston Lagaffe

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(je pensais à une autre planche, que je n'ai pas réussi à retrouver, où gaston porte un bonnet à pompon vert et a bricolé un système ingénieux pour ne pas l'ôter à chaque fois qu'il doit saluer les gens, notamment Mr Boulier, devant lequel il ôte juste le pompon...)
Pépin, lui, m'évoque Modeste et Pompon, que j'ai aussi lu quand j'étais plus jeune, mais même en fouillant sur le ouaibe, je n'ai rien trouvé à propos de bonnet, justement, à pompon.

*

(souriant)

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(no comment.e)

20 novembre 2021

envoi français

THE FRENCH DISPATCH
de Wes Anderson

Quelle tristesse! Pour cette première séance de THE FRENCH DISPATCH, à 18h, on était trois dans la salle 9... Remarquez, vu le nombre de voitures sur le parking, ils ne devaient pas être beaucoup non plus dans les autres, SAUF dans la 8 (par nous dite "la salle des bourrins") où on passait... LES B*DINS!. Oui, quelle tristesse...
Je n'ai rien voulu lire de précis sur le film (j'aime bien me faire mon idée par moi-même) mais j'avais vu un titre dans Téléramuche qui disait "Faut-il encore aimer Wes Anderson ?" (ou quelque chose du genre), ce qui m'avait déjà un peu agaçouillé et je me souvenais qu'à cannes l'accueil avait été... mitigé (mais comme dit Zabetta -qui a de l'entregent- "A Cannes, c'est particulier...")....
Et donc j'y suis allé confiant.
Et j'ai eu bien raison.  Et donc, tout en gardant intactes pour le sieur Anderson mon estime et mon admiration, je suis sorti de la salle en même temps joyeux et émerveillé (comme très souvent en sortant d'un film de W.A, non, pas osuvent, A CHAQUE FOIS), mais aussi avec quelques regrets :
1) on n'en a pas assez!: Ne nous sont racontées que trois histoires, (plus un préambule et un postambule), on en aurait juste aimé davantage...
2) y en a trop ! (je veux parler des sous-tires) comme d'hab' chez W.A, ça parle beaucoup (la fameuse voix-off) ce qui fait que lorsqu'on le voit en VO il faut parfois choisir entre la lecture des sous-titres et le contenu de l'image (qui est en général assez dense)
3) ça va trop vite ! : les sous-titres, l'action, le passage à l'écran de certains acteurs français (qu'on ne voirt parfois que pour quelques secondes), et, surtout, le défilement des noms au générique de fin, qui est spécialement illisible tellement il défile avec célérité...
4) (là c'est de ma faute) : comment se termine la deuxième histoire ? j'ai (épuisement) brièvement piqué du nez, fermé mes petits yeux l'espace oh d'un soupir,  et quand je les ai rouverts, j'ai compris que la troisième histoire avait démarré car je ne reconnaissais personne... arghhh!
5) dans quelle histoire Vincent Mcaigne (qui a été -re-arghhh- coupé au montage pouvait-il bien apparaître ?
Mis à part ces brimborions, bien obligé de constater que le plaisir est intact...
Donc donc donc je vais donc devoir retourner le voir, pour toutes les raisons susdites (et avec un très grand plaisir...)

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une campagne graphique très très très classieuse...

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