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lieux communs (et autres fadaises)
31 octobre 2009

prévisionnement

YUKI ET NINA
de Nobuhiro Suwa et Hippolyte Girardot

LA DOMINATION MASCULINE
de Patric Jean

SAMSON AND DELILAH
de Warwick Thornton

KERITY
de Dominique Monféry

soi(en)t, successivement : un film franco-japonais (dans tous les sens du terme), un documentaire bien monté (!), une Caméra d'or Cannes 2009 aborigène et, en dessert, une charmante animation livresque.
Très bien tous les quatre (et je ne fus pas le seul à le penser)
Une très belle journée, donc, de prévisonnement...
Je reviendrai sur chacun des films en temps utile...

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30 octobre 2009

épreuve de pureté par le feu

SITA CHANTE LE BLUES
de Nina Paley

Encore une fois Hervé l'avait dit, et encore une fois il avait raison (pfff il devient agaçant celui-là à deviner comme ça à l'avance ce qui va me plaire). Et comme hélas il ne passe que trois fois dans le bôô cinéma, j'ai du réaliser des prodiges d'emploi du temps pour réussir à aller le voir.
Et j'en sors, avec un sourire large de deux fois une oreille à l'autre. On était quatre dans la salle, tant pis pour les autres. C'est vraiment un petit bijou. (Et pourquoi "petit", d'abord, hein ?). Ok, un bijou tout court. D'abord parce qu'il se démarque singulièrement de toutes les dernières animations 3D récemment vues : si les techniques d'animation de Sita sont multiples, elles se caractérisent par une technique "old fashioned" : papiers découpés, dessins, ombres chinoises alternent dans ce  petit théâtre à plat, simple, artisanal, kitsch, exquis (cochez les cases correspondantes), alliant la candeur de l'esprit Bollywood des aventures d'une princesse de légende au... réalisme des aléas sentimentaux -et autobiographiques- d'une demoiselle américaine contemporaine
A chacun des trois niveaux de narration (1) Nina  se fait larguer par son mec 2) des jeunes Indiens confrontent leurs souvenirs du Ramayana 3) l'histoire de Ramachounet et de Sitachounette) correspondent une ambiance, une musique et une technique différente (dessin au trait / ombres chinoises / papier découpé) allant du très simple au très kitsch, en passant par le très drôle... D'autant plus que la partie "Rama/Sita" est bâtie autour des chansons d'une certaine Annette Hanshaw (du blues, donc, des années 20, et re-donc d'où le titre), créant a priori un délicieux décalage entre ce qui est chanté et les aventures à l'écran de notre pure et virginale héroïne et de son -finalement- bellâtre bleu...
L'ensemble est vraiment plaisant, le sous-texte du film me plaisait (j'y ai même pour ça envoyé Marie) et, même si certains ont fait la fine bouche devant la "rusticité" parfois de l'animation., moi je me suis régalé. Et enfin un film qui exploite intelligemment les possibilités du dolby (le dernier en date pour moi était L'échelle de jacob), dans la scène de l'intermission (on avait vraiment l'impression que la salle était pleine de gens qui discutaient en se baladant), en temps réel...) Moi, ça m'a tellement plu que j'y suis retourné, à deux jours d'intervalle. Et ça risque bien d'être "mon" film d'animation de l'année!

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(pour la petite histoire, savez-vous que la France est le seul pays au monde dans lequel le film soit sorti en salle ? Les ayant-droit d'Annette Hanshaw ayant demandé une somme tellement énorme (l'équivalent du budget du film) pour la diffusion en salles, la réalisatrice a préféré diffuser le film directement sur Internet, vous pouvez d'ailleurs le trouver ...)

27 octobre 2009

bout à bout

Dans la vie d'une troupe de théâtre (amateur), il y a plusieurs temps, plusieurs phases. Quand on découvre le texte sur lequel on va travailler. Puis quand on commence à bosser dessus (lectures, impros, etc.). Puis quand on apprend son rôle, qu'on se l'approprie. Et quand on le répète. Et il y a eu, ce week-end, le temps magique du premier "bout à bout" (d'habitude, on dit filage, mais là Pépin a dit bout à bout), celui où l'on articule entre les différents morceaux jusque là travaillés séparément, on l'on fait défiler la continuité temporelle, où l'on se rend compte de la vue d'ensemble.
Il y a comme un processus chimique dans cette opération ; on était parti de quelque chose de vague, d'indéfini, un genre de liquide amniotique  primordial, des limbes, et qu'en rajoutant quelques gouttes de ci, un catalyseur par là, une pincée de ça et quelques grammes d'autre chose, était soudain apparu au fond de l'éprouvette, avait soudain pris forme, l'embryon de ce qui allait devenir l'objet de tous nos soins, la création théâtrale à venir. Une concré(tisa)tion, un précipité.
Et là, c'était le soir du premier jet. Être successivement acteur, spectateur, et machiniste (et parfois simultanément) -penser à être au bon endroit au bon moment pour faire la bonne chose Euh c'est quelle scène maintenant ? - Le plaisir de jouer, le plaisir de voir les autres jouer, et surtout le plaisir de voir que, déjà, tout ça forme un tout cohérent, que ça part dans un sens qui nous plaît de plus en plus, que ça va être fort... Avoir envie déjà d'être au début mai, s'imaginer déjà la trouille qu'on va avoir à ce moment là, et le bonheur aussi, et puis non se dire que c'est bien qu'il reste encore six mois...

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26 octobre 2009

let's dance

FISHTANK
de Andrea Arnold

La demoiselle s'appelle Mia. D'emblée, elle nous est présentée comme pas commode. Bon, elle a des excuses : sa mère est une pouffe, une blondasse qui fume qui picole et se tape des mecs qu'elle ramène à la maison.  Cohabitant (vivre serait trop aimable) avec cette mère et sa jeune soeur, au langage fleuri de charretier., Mia passe dans cet appartement comme on traverserait un champ de mines.
Angleterre à terre, petites gens  qui flippent, mal dans leur peau, chômage, insultes comme du tout-venant et baise et défonce comme lien social, on connait un peu le tableau (les anglais savent très lucidement se représenter au cinéma, n'est-ce pas messieurs Loach, Frears, Meadows...) Là c'est une dame qui est aux manettes (on avait vu il y a quelques temps son splendide Red Road) mais l'univers reste - désespérément, c'est le cas de le dire- le même. Et gris et moche et fuck et gin, vive la vie made in England!
Mia n'a même pas 16 ans, et sa vie semble déjà toute tracée. Son seul espoir d'avenir, sa seule projection, son seul intérêt c'est danser, danser sur du r'n'b, danser seule et furieusement, en rêvant aux mirages d'une carrière de star. Jusqu'à ce que que débarque à la maison le nouveau petit copain de sa mère, qu'elle va découvrir en même temps que nous, spectateurs ébahis (j'avais sur le coup je l'avoue, un peu la mâchoire qui tombe et la bave aux lèvres, tant ce mec torse poil, descendant nonchalamment l'escalier avec son petit jean ouvert très taille basse sur un petit cul à la cambrure d'enfer et que devant on y voit presque les poils pubiens est filmé amoureusement par la réalisatrice) pour lequel elle va nous jouer le numéro "la haine est l'antichambre de l'amour" (comme on disait quand on était en 6ème) tant il est évident que celui-là non seulement est moins pire que les autres mais qu'il a l'air de vouloir rester, et  pourrait quasiment suppléer au père manquant qu'elle n'a visiblement jamais eu.
Voilà Mia donc plus aussi pas commode que par le passé, se surprenant même à esquisser de ci de là un sourire, et quasiment apprivoisée par le jeune homme en question. Ce qui provoque force ricanements chez  sa mère et sa frangine. On n'en est alors qu'à vingt minutes de film et donc je ne vais pas tout vous raconter, bien que toute la suite soit assez logique, mais sachez juste que ce n'est pas aussi noir ni violent que j'ai un instant pu le croire. Il y a quelques moments dans le film où l'on a vraiment la trouille au ventre, et quelques autres aussi, à l'opposé, où il pourrait être question de tendresse, de douceur, de chaleur humaine, et n'en sont que plus touchantes.
Andrea Arnold filme tout ça très bien, une caméra proche, un montage plutôt nerveux, avec ce que j'avais déjà beaucoup aimé dans Red Road : des plans de coupe superbes (et sans rapport direct avec le sujet d'ailleurs) des respirations, des parenthèses "naturalistes", des ouvertures donnant au récit (et au spectateur) quelques appels d'air au moment où il en a le plus besoin. Les acteurs sont au diapason. Avec une mention spéciale, il va sans dire, pour la jeune Katie Jarvis ainsi que pour Michael Fassbender (qui nous avait déjà scotchés dans Hunger.) qui ont tous les deux la particularité d'avoir une physionomie variable (tout dépend de la façon dont ils sont filmés, de l'angle de prise de vue : parfois ils sont juste quelconques, et parfois ils sont sublimes) .

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24 octobre 2009

au piano

UN SOIR AU CLUB
de Jean Achache

Dans la catégorie "les belles soirées auxquelles vous n'avez hélas pas assisté et tant pis pour vous", la projection, en avant-première dans le bôô cinéma, du film tiré du roman éponyme de Christian Gailly. En présence du réalisateur et d'une des actrices du film (l'exquise Maryline Canto).
Un moment fort, pour un film qui ne l'est pas moins. Un genre d'ingénieur en on ne sait pas trop quoi (Thierry Hancisse, idoine d'épaisseur et de fragilité, bref, d'humanité) en déplacement à Brest va boire un verre dans un club de jazz avant de reprendre son train de retour pour Paris, où l'attendent sa femme (Maryline Canto, donc) et son fils.
Sauf que le train en question, il ne le prendra pas. Car ce monsieur n'est pas l'ingénieur en on ne sait pas trop quoi que l'on a vu auparavant. Enfin, pas que. L'intervention ,dans le même club d'une chanteuse (Elise Caron, troublante) et d'une bouteille de vodka  vont le remettre face à face avec son passé de pianiste de jazz, qu'il abandonna dix ans auparavant, pour cause d'alcoolisme et d'autres affinités.(c'est lui qui le dit). Tiré (sauvé) de là par sa femme, et abonné / adonné depuis à une vie pépère et sans vagues. Et voilà que soudain tout ça refait violemment irruption, et qu'à nouveau sa vie bascule, ou risque de, l'espace d'une nuit.
Lui à Brest, à nouveau au piano et à la vodka, accompagné (puis raccompagné) par la chanteuse en question (avec qui il nouera, bien sûr, des liens  plus qu'amicaux), et sa femme là-bas, à Paris, à l'autre bout du téléphone (car ce n'est qu'ainsi qu'ils dialogueront tout au long de cette longue nuit.) La passion et la raison, le hasard et la nécessité, le formatage et l'improvisation, le thème et les variations, le voici à nouveau en déséquilibre, ou plutôt à la recherche d'un ancien équilibre... Il renoue le fil de sa passion passée, et sa femme le sent bien, que les dix ans qui viennent de passer sont soudain comme abolis, qu'à nouveau il va lui échapper.
Alors elle tente à nouveau de se rapprocher, de le protéger (Maryline Canto évoquait, à propos de son personnage, "les femmes qui veulent consoler des hommes inconsolables"), elle part dans la nuit, à sa rencontre. (Elle y sera toujours seule, et c'est vrai, comme le soulignait l'actrice, "que ce n'est pas facile de jouer juste avec un téléphone comme partenaire..."). Ces deux-là ne se rencontreront plus, ou en tout cas pas vraiment de la façon qu'elle aurait pu envisager. Au matin, les choses vont changer...
Il ne semblait pas évident à première vue, que soit restituée l'originalité et la spécificité de l'écriture de Christian Gailly (et des écrivains de chez Minuit d'une façon un peu générale) et pourtant Jean Achache s'est livré à un travail d'appropriation assez sidérant. Un roman est un roman (oui, oui, ce blog ne s'appelle pas Lieux communs pour rien...) et la transposition à l'écran est toujours problématique et cause de simplifications, de modifications, de déceptions, de trahison même parfois. Il n'en est rien ici. Le film respecte le bouquin, dont il a su capter l'esprit, l'essence, (même s'il en modifie le happy end originel) et conserve, par  la simplicité et l'acuité de ses images, l'imperceptible distance ironique (et l'incontestable sens rythmique) du phrasé de Christian Gailly (comme a dit mon ami Nicolas "C'est un miracle...").
Et nous étions ce soir, tous doublement heureux, d'y avoir assisté d'abord, et d'avoir ensuite pu le partager avec le réalisateur,  l'actrice, mais aussi  la distributrice, chez qui on a senti palpiter la même  ferveur, la même passion, la même petite musique, oui, au diapason, à l'unisson...
Le film sort le 18 novembre dans les salles, mais une semaine plus tôt en Bretagne, pour cause de services rendus...

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21 octobre 2009

tout le long le long le long de l'eau...

AU VOLEUR
de Sarah Léonor

Un drôle de premier film (me semble-t-il) quasiment double (ou jumeau) (une version douce de Tropical malady ?) Où dans un premier temps, Guillaume le voleur, (fils de Jacques le voleur repenti), rencontre et séduit (mais il n'a pas grand-chose à faire pour ça, la vérité serait peut-être même qu'il se laisse juste séduire) par Florence la prof d'allemand TZR (non non ce n'est pas une maladie génétique). Des fragments  (des échardes, des esquilles) inscrits dans une réalité assez réaliste. Menus trafics, allées et venues, larcins,  chapardages, qui vole un oeuf...,  billets qui changent de main, et les flics qui rôdent, et un drôle de pépiement d'oiseau en signe d'alerte ou de ralliement.
Et puis, pour une raison assez réaliste (bagnole volée, flics, etc.) voilà ceux-là qui se carapatent, en voiture d'abord (une vraie course-poursuite comme dans les polars) puis, la voiture embourbée, à pied d'abord, en courant, gibier furtif,  dans les futaies, les taillis et autres sous-bois, puis les voilà en barque, le long d'une rivière en pleine cambrousse, toujours fuyant(s), dérivant, comme si soudain le récit avait perdu pied, en tout cas le pied qu'il avait plongé dans le réel très réaliste, et, bifurquant, se prenait soudain à flâner. à se laisser porter, ou du moins à partir ailleurs. Bien qu'on sache très bien, dès le début, que cette histoire-là n'est pas forcément vouée à bien se terminer...
On s'embarque avec eux de bon gré, d'autant plus que ce conte est doublement épaulé, par une nature superbement filmée autant que par une bande-son, aussi étrange qu'originale (trop, peut-être ? semblait s'interroger mon ami Jacky lors du générique de fin...). Où l'on verrait même, à un moment, passer comme une réminiscence  du Dead man de Jim Jarmusch.
Guillaume D. fait son Guillaume (enfin, reste au diapason des personnages joués dans ses ultimes films, Versailles et autres Inséparables...) et le fait excellemment, comme d'habitude, mais j'avoue que, ce film-là, j'avais envie de le voir surtout pour la merveilleuse Florence Loiret-Caille (qui m'avais déjà quasiment tirer des larmes dans le très beau J'attends quelqu'un, de Jérôme Bonnel), et elle l'est toujours autant, merveilleuse...

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18 octobre 2009

il fait froid dans le monde

Premier spectacle de ma "saison culturelle 2009/2010" : un concert de Brigitte Fontaine!

J'étais déjà content, dès le  début de la soirée, parce que j'avais l'impression  qu'il n'y avait jamais eu autant de gens que j'aime réunis en même temps dans le hall de ce théâtre... Et quand ça a commencé, j'ai eu une  grosse pensée pour mon amie Malou, que j'avais vraiment envie d'associer à cet instant...
J'ai eu un peu peur, je l'avoue, au début du concert : la balance de la première chanson n'était pas bonne (on ne comprenait quasiment pas un mot de ce qu'elle chantait), dommage parce que c'était Dura lex, la première chanson du nouvel album (où il est dit notamment "la sobriété c'est le trac"...)
Car, lorsqu'elle est arrivée, en robe noire et collants noirs, une menotte en strass au poignet gauche, les  cheveux longs, elle avait une démarche... incertaine, une élocution parfois un peu pâteuse, mais elle a assuré jusqu'au bout, comme une reine... Avec une troupe de (jeunes) musicos qui assuraient, eux aussi, plus que grave, avec, parmi eux,  un monsieur d'un certain âge, en chemise noire, aux percus analogiques (ou  électroniques , comment on dit ? les dimensions de ces  engins ont en tout cas été singulièrement réduites!) à propos duquel j'ai demandé à Régis, "mais, ça serait pas Areski, par hasard ?" et si, si c'était bien Areski (émotion...).
Oui, ce fut un beau concert, même si la voix n'était pas toujours exactement comme il faut... J'ai eu plusieurs fois les larmes aux yeux, notamment quand elle a chanté Prohibition (" je suis vieille et je vais crever..."), ou quand Areski a chanté en solo. Car elle n'a pas fait que nous livrer son album tout frais sorti, non non, on a eu droit a plein de chansons moins récentes, voire beaucoup plus anciennes, des classiques et d'autres moins : Ah que la vie est belle, Brigitte, Genre humain, Patriarcat, Le nougat (rebaptisé Le loukhoum), ainsi qu'une version de Comme à la radio quasiment barbelée électrique... C'est vrai que j'étais sur un petit nuage, et sans adjuvant psychotrope d'aucune sorte je le jure!
Brigitte Fontaine a soixante-dix ans, mais ça fait du bien de la voir encore ainsi délirer, entre révolte  furieusement électrique et délires languidement orientaux... Comme une gamine aux comptines effrontées. Je suis in, inadaptée chantait-elle déjà, il y a désormais plus de 30 ans...

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(hmmmm... elle doit être un peu photoshopée là, quand même, non ?)

17 octobre 2009

micro69

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J'ai appris récemment que, dans une dissertation de philosophie, on ne doit pas dire "je".

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Le livre dont j'avais envie ne sortira hélas que demain

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le libraire me l'a  montré sur l'étagère derrière lui,
et a, fort civiquement, refusé de me le vendre aujourd'hui.

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un rêve qui laisse une persistante sensation de malaise

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Les feuilles tombent déjà, qu'on n'a même pas eu le temps vraiment de voir pousser

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trouver, en ouvrant la porte du micro-ondes
pour y faire réchauffer le bol de Ricoré du matin,
le bol du matin précédent, qu'on a oublié de boire

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57% des Turcs n'aimeraient pas avoir un athée comme voisin de palier

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"Je ne voudrais pas jouer les Cassandre, mais..."

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Vaut-il mieux être malheureux avec quelqu'un ou être malheureux tout seul ?

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Chaque fois que je dis que l'objectif de mon appareil est un 25,
j'ai toujours une hésitation pour ajouter l'unité...

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Quand je suis chez des gens, j'adore quand je peux lire Télérama en douce dans les toilettes...

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14 octobre 2009

cousu main

MERES ET FILLES
de Julie Lopes-Curval

(Message pour Manu : oui oui,  c'est vraiment un film de filles : j'étais tout seul dans la salle avec dix-neuf femmes!)
De la même réalisatrice, j'avais beaucoup aimé, il y a quelques années son "Bord de mer" (bien que je n'en aie à l'heure présente absolument aucun souvenir, à part Hélène Fillières, ah si... et une usine de retraitement des galets...) Bord de mer ici aussi il y a, et trois femmes qui s'y promènent, ayant, comme le titre l'indique,  des liens de parenté : Marina Hands (carrément sublime) est la fille de Catherine Deneuve (parfaite en mère Baltique, glaciale à point, tout juste sortie dirait-on du Conte de Noël de DesplechinDesplechin ) , dont Marie-José Croze (revisitée fifties à point elle aussi, jupe cloche et rouge baiser) est la mère, qui l'abandonna lorsqu'elle était petite, et dont Marina Hands va avoir des nouvelles, grâce à un carnet de recettes/journal intime  tombé derrière un meuble quelques cinquante ans plus tôt...
On le voit, tout ça est très agréablement romanesque. Les rapports conflictuels entre Marina et Catherine, les reproches les rancoeurs les regrets, les tentatives de (ré)conciliation qui tournent à l'aigre, le secret familial (et personnel) enfoui depuis des lustres qu'on va exhumer, les variations sur le thème de la   culpabilité, le flash-back années 50 en pointillés -qui fait furieusement écho au personnage équivalent joué par Julianne Moore dans The Hours (ah la scène du gâteau d'anniversaire...) mais en -je trouve- plus artificiel et ripoliné-  qui vient interférer de plus en plus avec le présent, et, un peu derrière les (jolis) personnages d'hommes, en sourdine, "en deçà" (le mari, le frère, l'amant, le copain d'un soir, celui du grand-père étant un peu à part). A sa façon, bien que dans un genre très différent (!) Mères et filles est, comme The Descent, un "film de femmes".
J'ai passé, je le répète, un très agréable moment, c'est vraiment du bonheur de regarder Marina Hands , dans  une interprétation toute en finesse d'une palette d'émotions extrêmement variée, de l'infime frémissement jusqu'au carrément gros fou-rire, face à ce bloc d'iceberg que nous propose la grande Catherine. (qui finira, rassurez-vous, par se fissurer un peu tout de même, et à faire sourdre une émotion plus "positive" que la colère ou le mépris...)
Mais bon, tout ça ne m'a pas véritablement bouleversé... C'est joliment fait, avec un peu trop d'application parfois peut-être (et trop d'intentions, de bonnes intentions, certes, mais  qui alourdissent le "message"). Si je dis que c'est un film de femmes pour les femmes (et par les femmes) je risque de passer pour un affreux  macho, mais bon, huhuhu,  allez tant pis j'assume, je suis un gros relou...

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13 octobre 2009

piolet

THE DESCENT (PART 2)
de Jon Harris

Plaisir coupable des soirées de mi-octobre... avec mon ami Pépin on va se voir, comme ça, ensemble, un film d'horreur par an ; l'an dernier c'était The Descent, il était donc logique que cette année ce soit The descent 2 (ce qu'on appelle une piqûre de rappel huhuhu). Vendredi soir c'était donc l'avant-première dans le bôô cinéma (à vrai dire, ils repassaient le premier à 20h, mais bon comme on l'avait déjà vu, on a préféré entrer  directement dans le vif du sujet à 22h30).

Première surprise (de ma part) : pour voir ce genre de film, un soir de mi octobre il y a devant le cinéma -il  fait quand même frisquet- des mecs en marcel -on n'est pas des gonzesses- en train de fumer avec les biceps à l'air et les dessous de bras ventilés (mais ne nous laissons pas distraire par ces   testostéronales apparitions).
Deuxième surprise, en rentrant dans la salle : oh lala il doit y avoir là bien quasiment trois cent personnes, entre quinze et vingt, on est les deux seuls vieux! (pour mémoire, lors de l'avant-première du 1, on était dans un petite salle et on devait être 30 à tout casser...) Non, toutes les têtes ne se tournent pas vers nous avec une parfaite synchronisation et les yeux rouges qui s'allument à l'instant où nous entrons, mais bon, mon dieu pourvu qu'ils ne nous attaquent pas!
Troisième surprise : il y a des bandes-annonces! un plein quart d'heure quasiment. Des bourrinades, certes (nous dirons juste qu'elles sont ciblées) mais des bandes-annonces tout de même! d'habitude pour "nos" films art et essai (habituels), nous avons droit juste à la pub et des fois même rien du tout (surtout quand le film ne dure qu'1h11...)
Quatrième surprise : le son est abominablement fort! (et comme les bandes-annonces bourrinent, ça y va  velu questions explosions et flinguages et musique qui tonitrue) On est obligé de se boucher les oreilles avec nos petits doigts pour supporter le niveau... Les djeunz ne doivent pas avoir les mêmes tympans que nous, ça a l'air de les laisser parfaitement insensibles Pépin, inquiet, se renseigne auprès de la voisine qui le rassure, non non pour le film le son n'est pas aussi fort... (Ouf...)
Et finalement les lumières s'éteignent, dans les bruissements de popcorn qu'on mâchouille de soda qu'on sirote à la paille et de conversations quasiment à voix haute que certains continuent, comme s'ils étaient dans leur salon.

(bon désolé pour les quelques pékins égarés jusqu'ici qui souhaitaient que je leur parlasse du film, cette introduction est je l'avoue assez longue, je me suis un peu laissé emporter...et je remets donc le titre là :)

THE DESCENT (PART 2)
de Jon Harris

On reprend donc les choses exactement où The descent les avaient laissées. On prend les mêmes ... (non, pas tout à fait, le réalisateur est parti, et c'est le monteur qui continue la descente... funny, isnt'it?) Une demoiselle couverte de sang surgit à l'improviste à la fenêtre du pick-up d'un redneck arrêté au milieu de la route en plein bois pour laisser un chevreuil (oui, comme dans Un prophète). C'est la seule rescapée de The descent (pour mémoire, ou pour ceux qui ne l'auraient pas vu, toutes ses copines ont été zigouillées dans la grotte par des espèces de créatures aveugles mais très affamées). Tandis que les secouristes s'affairent pour essayer de les retrouver, voilà-t-y pas qu'un bêta de shérif (la suite ne fera que le confirmer) décide de la faire redescendre dans ladite grotte pour lui faire retrouver la mémoire (elle est en état de choc), en compagnie de son adjointe (au shérif) et d'une équipe de trois secouristes, qui décident de rentrer à nouveau dans cette maudite grotte mais, cette fois, par le côté où la jeunette est ressortie...
Et nous revoilà embarqués dans les ténèbres des profondeurs en compagnie de ces six victimes potentielles...Et  c'est reparti comme en 40, le noir, les machins qui passent en frôlant dans l'obscurité, les bruits plus ou moins inquiétants (la bande-son est très efficacement travaillée), les passages trop étroits, les pierres qui roulent, les rochers qui s'éboulent, et surtout, surtout, les machins qui surgissent -toujours du côté où on ne les attend pas- en faisant bouh! toutes dents et bave dehors (ils sont affamés, les pôvres), et qui vont commencer à -c'est un peu pour ça qu'on est là tout de même- décimer jet boulotter oyeusement et successivement tout cette bande de sauveteurs (qui vont très vite déchanter.) (Mais qui a-t-on prévu pour sauveter les sauveteurs, hein?)
Rien de bien nouveau par rapport au premier, donc, mais, comment dire, c'est toujours aussi efficace! Les filles assurent (c'est vraiment elles qui sont mises à l'honneur, les gars (j'avais écrit les gras ) je l'ai déjà dit sont assez benêts, et font plutôt office de faux-bourdons), oui, elles y vont à fond nos petites reines, et la boue, le sang, la sueur, tout ça les rend encore plus délicieusement guerrières et mutines... Un peu plus gore peut-être, on a droit à quelques effets spéciaux en gros plan dont on aurait pu se passer, mais, indéniablement le contrat est rempli, jusqu'au dénouement, brutal comme un coup de pelle en pleine figure, qui laisse supposer que tout ça est peut-être to be continued...

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