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lieux communs (et autres fadaises)
29 septembre 2023

tortue

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BERNADETTE
de Léa Domenach

Dimanche, avant-première à la salle 8 (salle nommée dans mon coeur "des bourrineries" parce que c'est là qu'est projeté d'habitude cette catégorie d'oeuvres). Du monde, à popcorn et qui parle comme dans son salon (il a fallu que queqlu'un -non ce n'était pas moi- fasse "chhhhtt!" quand le film a commencé pour que lesdits bavards se taisent.
Un film avec Catherine Deneuve dans le rôle de Bernadette Chirac, a priori, je n'aurais pas donné cher de sa peau. Et pourtant la bande-annonce sait appâter le chaland (Podalydès, Vuillermoz dans le rôle de Chirac, bluffant) suffisamment pour qu'on ait envie d'en savoir plus (et quand lit qu'en plus au générique figurent Sara Giraudeau, Maud Wyler, Laurent Stocker, Artus) et qu'on est plutôt de bonne humeur, allez, on se laisse tenter...
Le début est un peu désarçonnant, et force un peu le trait de la comédie : chorale dont les paroles sont retranscrites en gothique, choix de la chanson du générique, (je vous laisse la surprise), on se demande si c'est du lard ou du cochon... On va donc suivre la vie du couple Chirac de 1995 (première élection présidentielle de Chichi jusqu'en, grosso modo, 2007, (l'élection du honni N.S dont je n'écrirai même pas le nom...) soit une bonne dizaine d'années de la vie politique française...
Le problème a priori de cette chronique, c'est qu'elle évoque des gens qui, au mieux, me sont indifférents, et, au pire, antipathiques. voire détestables (on peut pousser le curseur jusqu'à odieux) et qu'on s'imagine au départ qu'il va falloir des efforts (à la réalisatrice d'abord, mais au spectateur aussi) pour réussir à les trouver "agréables"... Sur ce point, Léa Domenach ne rate pas trop son coup...
Le jeu suivant, dans ce genre de reconstitution est "qui est qui, et qui ressemble le plus à qui. Bon, d'entrée, la Reine Catherine est hors-jeu, puisque, comme souvent, elle vampirise le personnage : on ne voit pas bernadette C., on voit Catherine D. entrain d'incarner Bernie.) en suite de générique, Michel Vuillermoz campe un Jacques Chirac non seulement juste, mais hyper-attachant, et ce sans trop forcer le trait... Les deux filles aussi :l'omniprésente Claude (Sara Giraudeau) et la plus effacée Laurence (Maud Wyler) sont plutôt réussies dans la ressemblance. Comme Denis Podalydès dans le rôle de Bernard Niquet (dont je n'avais jamais entendu parler...). Dans le club des ministres, le casting a été efficace : on reconnaît au premier coup d'oeil de Villepin, Bertrand, (même si on ne re-connaît pas les acteurs qui les incarnent), idem pour Karl Lagerfeld. Artus campe un David Douillet plus que vraisemblable, mais la palme de l'incarnation revient à Laurent Stocker dans le rôle du honni, du traître, du félon (plus onctueux que lui tu meurs), dont on se dit, la première fois, qu'il n'est pas très ressemblant, mais dont l'interprétation, au fil du film, devient de plus en plus "incarnée" (savoureuse)...
Une comédie, donc, qui raconte un peu de l'intérieur des choses qu'on sait, (qu'on a sues), avec des choses plus ou moins drôles (la chorale au début nous prévient que "tout ce qui est dit n'est pas vrai...") la plus plaisante étant pour moi de présenter Bernadette comme une pythie politique qui annonce a chaque coup les catastrophes à venir, qu'on n'écoute jamais, et qui a toujours raison.

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27 septembre 2023

le cadeau de tante fernande

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JEANNE DIELMAN, 23 QUAI DU COMMERCE, 1080 BRUXELLES
de Chantal Anne Akerman
(ainsi écrit au générique)

Je suis émotif. très émotif, trop émotif (plus jeune, j'ai même été diagnostiqué hyper-é). Déjà le fait de projeter ce film-là dans le bôô cinéma me touchait, sans que je sache vraiment pourquoi, en plus on était 9 dans la salle (du même nom) à cette séance de 16h, et ça m'a fait plutôt plaisir, et voilà que nous ont été projetées les bandes-annonces des FEUILLES MORTES de Kaurismaki, et de CRIA CUERVOS de Saura (qui pourtant hélas le pauvre ne bénéficiera que de deux maigrelettes séances), qui m'ont mis carrément en hyperventilation émotionnelle (la montée des larmes, la respiration coupée, etc.).
Je n'avais pas vu ce film à sa sortie (1976) -du temps de ma folle et insouciante jeunesse-, (en plus en 1976 arghhh j'avais d'autres chats à fouetter fermons la parenthèse) je ne l'ai vu qu'une trentaine d'années plus tard, un peu par hasard, à l'occasion d'un festival parisien (j'ai d'ailleurs oublié lequel). J'avais découvert Chantal Akerman quelques années  après (le début des années 80 ?) , à Besac, au Centre Pierre Bayle (les projos post-soixante-huitardes où on était assis par terre), avec l'austère (en 16 et en noir et blanc) JE TU IL ELLE. (et Niels Arestrup en camionneur dans la dernière séquence).
Mais là! Delphine Seyrig est seule en tête de générique, dans son petit appartement aux lumières (et aux sons) très travaillés, qu'elle arpente inlassablement cloc cloc cloc le bruit des talons infatigablement. Les gestes du quotidien, leur succession qui font vingt-quatre heures de la vie d'une femme (fin du premier jour), puis re, et enfin fin. Soixante-douze heures, pas plus. L'exigence des plans fixes et de leurs axes rectilignes de prises de vue. Caméra posée, toujours immobile, plus haut que chez Ozu, (pas ici de tatami). Un dessus de lit, une serviette, une toile cirée, une soupière, une table de cuisine, avec une ou deux chaises, un canapé-lit qui se transforme en lit lorsqu'on le déplie (l'effort et l'effet produits), s'ouvre le soir et se referme au matin, un couloir, un autre, vus dans l'axe, ou perpendiculairement. La géométrie de ce petit appartement se déplie en milliers de pas cloc cloc cloc sans cesse parcourus lumière interrupteur noir, d'une pièce à l'autre ici et là, d'ici à là. Et ça recommence. Comme si ça ne s'arrêtait jamais.
Jeanne Seyrig impériale, en chemise de nuit, en blouse, puis en manteau et foulard sur la tête, car elle sort, ici et là aussi, via le sas de l'ascenseur où elle est toujours filmée dans le miroir. Les sorties de la dame semblent tout aussi ritualisées que ses déambulations appartementales.
Revenons à l'appartement, revenons-y sans fin. Les activités domestiques (ménagères) de la dame, envisagées "simplement" et montrées idem. Concrètement. Préparer, ranger, nettoyer. Faire en sorte. Se prostituer aussi, tout aussi  "simplement", (le secret derrière la porte), réglé comme du papier à musique. De la prostitution domestique considérée comme n'importe quelle autre activité ménagère (la cuisine la vaisselle le ménage). Impeccablement. Impitoyablement.
Le bel ordonnancement rigoureux du premier jour posé comme modèle (tout va bien, pour le mieux dans le meilleur des mondes) .Jeanne Dielman, en son intérieur, Jeanne D. et les autres : le bébé que parfois on confie à sa garde, la mère du bébé (qu'on ne verra jamais, le client, (à chaque jour suffit sa peine) le fils qu'on voit partir le matin et rentrer le soir, montré comme un vieil adulte, sans âge, au comportement aussi codifié, millimétré, quantifié, que celui de sa mère. Chantal Akerman ne nous montre pas tout, mais ce qu'elle montre elle nous le montre précisément. En détail(s).
La rigueur des enchaînements du premier jour, comme autant de batailles successivement gagnées, va soudain peu à peu se défaire, en douceur. Se fissurer. Il suffit de pommes de terre trop cuites pour que Jeanne / Delphine se mette soudain à tournicoter, de pièce en pièce, sa marmite à la main, comme un volatile déboussolé, dérangeant soudain le beau cahier des charges impeccable et sans rature. Et ce n'est que le début. De détail en détail va se propager comme une sournoise contamination, jusqu'à ce plan exténué, jusqu'au bout de sa fascination, avec cette femme immobile dans un fauteuil, en train de contempler l'étendue du désastre.

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26 septembre 2023

je ne sais pas si toi non plus

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LES FEUILLES MORTES
d'Aki Kaurismaki

Un bon gros bloc brut de bonheur cinématographique.  Difficile de dire autrement. Irrésistible.
Il nous avait cueillis à froid, l'ami Aki, et laissés un peu orphelins avec son sublime L'AUTRE CÔTE DE L'ESPOIR (2017) en annonçant que c'était le dernier, qu'il ne tournerait plus. Et voilà que six ans plus tard, il a un peu changé d'avis et revient à Cannes avec ces FEUILLES MORTES (qui repartiront avec le prix du Jury... c'est reparti, mon Aki ?).
Déjà j'avais adoré (et larmiché devant) la bande-annonce, en plus je venais de revoir POURQUOI PAS! et j'étais dans les dispositions émotionnelles adéquates, et voilà que le film démarre, et rien n'a changé ou presque au Kaurismakiland (ah si, il y a, désormais, chaque fois qu'on allume la radio, des nouvelles stressantes de la guerre en Ukraine...) Pour le reste : Ansa, ("elle"), une jolie blondinette un peu timide, caissière dans un supermarché, qui se fait virer de son emploi à cause d'un vigile salopard, et en face Holappa ("lui") un mec qui se fait régulièrement virer de son travail parce qu'il boit sur son lieu de travail. En fait, il boit partout, tout le temps ou presque. Evidemment ils se rencontrent, évidemment le destin cruel va bientôt les séparer, évidemment il va y avoir un accident, un hôpital, une tête pleine de bandages, et évidemment que ça va bien finir. En quatre-vingt-une minutes, tout est bouclé. Un mélodrame filmé à l'os, pas un milligramme de gras, ou d'excédent, juste ce qui est strictement indispensable.
Je me souviens qu'un critique, à  Cannes, avait fait remarquer la ressemblance -physique- entre le héros alcoolo finnois et un jeune acteur français que j'adore, Bastien Bouillon, et c'est vrai, je n'ai pas pu m'en dépêtrer de tout le film, il est tout comme, du coup je l'avais même surnommé Bastienbouillonsmaki, parce que ça me faisait sourire et que ça lui allait bien...
En plus de ces deux personnages, "nos héros", il y a quelques personnages secondaires (son pote bavard pour lui, sa copine pas dupe pour elle) et aussi  de-ci de-là (cahin-caha, bien sûr) pas mal de gens qui chantent, (des choses plutôt variées, d'ailleurs) comme d'habitude, et  aussi quelques clins d'oeil du réalisateur à son propre cinéma (on retrouve ainsi, de passage, les deux personnages principaux de L'AUTRE CÔTE DU RËVE : le gros finnois placide et le jeune syrien juste sorti du charbon - décidément quelle image sublime- et qui semble désormais tout à fait intégré (lapsus j'avais écrit intrigué, ce qui ne serait pas entièrement faux) dans son nouveau pays d'adoption. L'action est quasiment a minima, peu de paroles qui affleurent pour beaucoup de sentiments qui bouillonnent (!), en-dedans) et il n'y a plus qu'à se laisser porter.
Je suis resté béat pendant tout le film (en admiration), attentif à tout, les visages, les regards, les dialogues parcimonieux, les décors (ah toutes ces affiches de films! Et j'ai même repéré, dans un coin du panneau d'affichage, la photo de STRANGER THAN PARADISE que j'a dore (quand ils sont au bord du Lac Erié). Et c'est d'ailleurs un film de Jarmusch que nos tourtereaux iront voir, le premier soir (THE DEAD DON'T DIE, celui avec les zombies).
il est, bien sûr, question de total ravissement.
Et de Top 10, Tietysti! (ça veut dire bien sûr en finnois)

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25 septembre 2023

tête d'oeuf

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POURQUOI PAS!
de Coline Serreau

Celui-là j'y tenais tout particulièrement (à ce qu'il figure dans notre programmation de PLAY IT AGAIN!), et à ma grande surprise personne ou presque ne semblait le connaître (même Hervé pensait ne l'avoir jamais vu...). Un (beau) film de 1977 (j'avais 21 ans...) vu et revu, à Besançon, plusieurs fois à l'époque, tant il avait produit un genre de déflagration affective -et joyeuse- au sein du petit groupe d'amis que nous étions. Une histoire d'amour à trois, deux hommes et une femme. Sami Frey, Christine Murillo, et Mario Gonzales. Qui sont tous les trois superbes, tout simplement (j'avais acheté, et j'ai toujours d'ailleurs, le matériel publicitaire, affiche et photos d'exploitation, tellement je les aimais et les trouvais magnifiques). J'habitais à l'époque à Vesoul, au Pré des Angles, avec P., une amie dont je ne voulais pas comprendre qu'elle me désirait, et j'avais des vues sur G., qui était étudiant en médecine, découvrait son homosexualité, sa bisexualité plus tôt, puisqu'il n'était pas hostile à l'idée de dormir de temps en temps avec P. Nous étions jeunes et "pleins de sève" (et je me souviens précisément d'avoir fait l'amour pour la première fois avec G dans le salon du Pré des Angles .) Et ce film avait été pour moi en même temps comme un déclencheur et une source de bonheur. Plus de 40 ans après, et sans l'avoir revu depuis très longtemps -le film est devenu invisible quelques temps après sa sortie, les chaînes de télévision n'ayant pas eu envie de le programmer " à une heure de grande écoute", l'homosexualité étant encore à cette époque étiquetée comme un "douloureux problème" dont on débattait aux Dossiers de l'Ecran, et est donc pfuit! tombé dans les limbes- je me suis aperçu que j'en (re) connaissais encore par coeur la plupart des scènes... (plusieurs fois j'ai eu les larmes qui sont montées direct.)
La force du film c'est de présenter franco son trio amoureux. Au quotidien. Son fonctionnement "libertaire" : Fernand (Sami Frey, parfait) est l'homme au foyer (la cuisine, le ménage, la lessive, il fait le bois, reprise les vêtements), tandis que les deux autres travaillent à l'extérieur pour rapporter au foyer l'argent, notamment, du loyer : Alex (Christine Murillo, parfaite, dans la douceur comme dans l'exaspération) fait de la lecture à domicile chez des vieilles dames l'après-midi, et Louis (Mario Gonzales, celui auquel j'étais le plus affectivement attaché, parce que S., mon amant de l'époque l'avait cotoyé professionnellement, sur je ne sais plus quel projet, et semblait l'apprécier beaucoup) est pianiste la nuit dans une boîte (où il se rend en solex... toute une époque!). Le film alterne les scènes du quotidien, "domestiques" , et les scènes de tendresse, avec toutes les combinaisons affectueuses possibles : Louis et Fernand, Fernand et Alex, Louis et Alex, sans oublier les scènes de lit (le plus souvent de sommeil) où ils se retrouvent tous les trois. Ce qui pour l'époque -on est en 1977- est d'une formidable -et déconcertante- nouveauté. Et on avait vraiment adoré ça...
Le film est constamment tendre et drôle (et touchant), posant comme allant de soi une situation pour l'époque hors-normes (et c'est ce goût de l'utopie réalisable qui nous avait tant plu...) avec -en plus- l'adjonction d'un élément comique récurrent -et irrésistible- : un flic en gabardine, l'inspecteur Bricat, sous les traits de Michel Aumont, parfait ("Vous trouvez que j'ai une tête d'oeuf ?") qui, à intervalles régulier(s), va intervenir auprès du trio... Comme un élément "normal" (normé) confronté à un fonctionnement extraordinaire...
Bref j'ai pris -à nouveau- énormément de plaisir (de bonheur) à revoir ce film, et c'était comme si  le moi-même de cette époque me faisait un petit coucou, depuis là-bas, il y a quarante-six ans...

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24 septembre 2023

cioran

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ROTTING IN THE SUN
de Sebastián Silva

Une exclusivité Mubi! Waouh! Un film qui restera (pour moi!) dans les annales des FAQV (il faut mettre au pluriel)  pour une scène de plage mémorable  dont voici quelques captures d'écran (comment voudriez-vous que je me retienne, hein?)

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Le héros du film est un réalisateur qu'on qualifiera de "dépressif" (il potasse De l'inconvénient d'être né, de Cioran), Sebastián Silva (joué par Sebastián Silva, le réalisateur du film) qui va faire la rencontre, sur la plage que j'ai évoquée au début de ce post, une "connaissance", Jordan Firstman, un youtubeur fameux  (joué par le fameux youtubeur -que je ne connaissais absolument pas, hein- Jordan Firstman), qui lui propose de travailler avec lui sur sa prochaine émission... Mais ce n'est là que le début des hostilités (ou des joyeusetés, c'est selon). Jusqu'à la fin de ce premier chapitre, à l'annonce de l'arrivée prochaine de Jordan chez Sebastian, qui se clôt sur une chute inattendue...
Coq-à-l'âne, puisqu'on va soudain suivre un autre personnage qui semblait jusque là secondaire. La situation se complique. Jusqu'à ce que débarque, comme promis, Jonathan Firstman, le fameux youtubeur, et qui va voler la vedette à tout le monde, y compris au réalisateur... (c'est vrai qu'il est plaisant à regarder, même habillé).
Il s'agit d'un genre d'autofiction juste déjantée ce qu'il faut (les gens (enfin, certaines gens) jouent leur propre rôle, le chien du film -je l'ai appris via allocinoche-, est vraiment celui du réalisateur, et son frère qu'on voit apparaître dans la dernière partie est vraiment son frère en vrai). Et c'est construit tout du long de façon tout aussi déjantée, sans vraiment nous laisser le temps de reprendre nos esprits (ni, pour les coeurs les plus fragiles, de respirer leurs sels). Au bazooka, quasi. Et ça dégomme tous azimuths. Et je trouve tout ce pessimisme, cette noirceur (car vraiment noir c'est noir) furieusement réjouissants!
Bien sur il y a pas mal de QV, bien sûr apparaissent régulièrement ici et là des mecs qui s'enfilent joyeusement et/ou des accessoires destinés à se faire du bien (surtout aux messieurs), mais ROTTING IN THE SUN n'est pas que ça. Ou, plutôt, est plus que ça. On a le plaisir d'y retrouver, sous le vernis de l'humour noir) et de la dérision camp,  le sous-texte, non pas gay, comme je l'écris ouvent (en général c'est plutout le SSTG, sous-sous-texte gay, tellement celui-ci est bien bien enfoui et qu'il faut gratter avec les ongles profond pour le trouver) mais politique et social. une problématique qu'on retrouve souvent dans les films brésiliens, mexicains... Les problèmes de classe (les riches et les pauvres, les pauvres qui bossent pour le salaire de misère que leurs patrons les paient), mais aussi ethniques (dans le film il y a ceux qui parlent espagnol et ceux qui parlent brésilien et ne réussissent à se comprendre que grâce au traducteur du téléphone). Jordan Firstman se fait traiter de "putain de gringo" par Mateo, le propriétaire de Sebastián Silva (le personnage).
J'aime aussi énormément le personnage de Señora Veronica (interprétée par l'excellente Catalina Saavedra, qui jouait déjà dans les premiers films se Sebastian Silva, et dont on avait fait la connaissance lors d'une Semaine Latino précédente, dans LES SOEURS QUISPE) qui est - au sens trict, la cheville ouvrière du film, celle qui connaît la vérité, qui fait tout ce qu'elle peut pour la cacher, et pour se protéger, jusqu'à la scène finale, en forme d'épilogue à l'arrache, avec confession tout aussi à l'arrache, et clac! noir. Et générique (le générique, qui reprend les délires fou-furieusement gays de Sebastian sur les murs de son appart et une merveille lui-aussi.)
Bon ce Jordan Firstman est une providence : non seulement il est mimi comme tout (avec des tenues tout aussi mimi comme tout, qui sont probablement les siennes dans la vraie vie) mais il est en plus producteur exécutif du film (et qu'il a donc mis la main au porte-monnaie pour faire avancer l'affaire.)
Top 10 (je ne peux pas faire moins)

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l'affiche est redoutablement (précisément) juste...

allez je vous remets encore une lichette de captures d'écran...

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le générique de fin

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le vrai chien et le vrai frère

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Veronica

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Jordan

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Mateo

et, tiens, pour terminer, on retourne un peu sur la plage...

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Vamos a la playa... (oh oh oh oh)
Top10

ps : pour les gens intéressés (qui m'en feront la demande) je peux fournir un lien de visionnage MUBI... Muchas gracias, MUBI!

23 septembre 2023

manuscrit

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LE CIEL ROUGE
de Christian Petzold

Oups et re-oups, je réalise que j'ai oublié de le chroniquer!
je l'ai vu le vendredi 8, avec Dominique, et il s'intercale, normalement, entre les deux séances de FERMER LES YEUX.
Et là, j'ai beau chercher, je ne trouve rien...
Je me souviens juste que j'ai vraiment beaucoup aimé ce film, que Nina Hoos est magnifique dans sa belle robe rouge, que j'avais un faible pour ce gros jeune homme qui se pique d'écriture, et que j'avais beaucoup apprécié aussi ce chassé-croisé amoureux (songe d'une nuit d'été allemande...) . Et que j'avais trouvé la construction très astucieuse.
Je suis très confus. j'en reparlerai bientôt, quand il passera dans le bôô cinéma. (Bientôt)

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20 septembre 2023

blé en herbe

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L'ETE DERNIER
de Catherine Breillat

Waouh!
Un film qui remue. Un film fort, avec un personnage féminin fort (incarné par une actrice magistrale, Léa Drucker). On sait depuis toujours que Catherine Breillat n'est pas une réalisatrice de bluettes, mais plutôt d'eau-fortes, de gravures réalisées à l'acide et au burin, pour situer la force de ses histoires (et celle de ses héroïnes) et ce depuis son premier film (UNE VRAIE JEUNE FILLE!, en 1976)  même si avec plus ou moins de bonheur -j'avais, par exemple, presque détesté son très décapant ROMANCE (1999)-
Là, on pense savoir de quoi il s"agit : une avocate (ce détail aura son importance par la suite) est en couple avec un financier plutôt surbooké (Olivier rabourdin, toujours aussi bien...), ils ont adopté deux fillettes, et tout a l'air d'aller plutôt bien, lorsque le mari a l'idée soudaine de faire venir avec eux, pendant l'été, son "autre" fils adolescent, issu d'un premier mariage, un ado tres tadzio par l'apparence (on s'apprêterait presque à entendre du Malher...), mais très crevure (ado, quoi) dans son comportement... ("Il est méchant comme la gale" le définit son père. Au début c'est un peu la guerre de tranchées entre le fiston et la belle-mère ("il ne me calcule même pas..." dira-t-elle) mais un jour, allez savoir pourquoi, crac boum hue (coup de foudre) smack (baiser) et schlika schlika (activités reproductives). Passion, romance, sexe, etc. Tout va bien dans le meilleur des mondes des plus belles amours (comme le chantait Barbara) qui sont les amours incestueueueuses (quoique techniquement, pas tout à fait, le jeune homme n'est pour elle "que" le fils de son mari. Ca devient de plus en plus chaud (dans tous les sens du terme, jusqu'au jour où une de leurs étreintes fornicatoires est surprise par la soeur d'elle (on a toujours plaisir à revoir Clothilde Courau...) qui tourne les talons et s'enfuit illico. d'où rupture (décision prise par elle) d'où chagrin et incompréhension (de lui) qui finit par tout avouer à son père lors d'un week-end "entre hommes". Fin du premier acte. (On s'interroge sur la suite des événements, mais c'est mal connaître Catherine Breillat. Je ne dirai rien du deuxième acte, ni des suivants, sachez juste que la mâchoire m'en est tombée, ou presque. je n'avais pas du tout vu venir "ça" (et c'est là que la cinéaste démontre toute sa pugnacité).
le film se referme (comme le ferait une blessure)sur un épilogue toujours aussi magnifiquement ambigu (malsain ? pervers ? délétère ?) paraphé d'un ultime fondu au noir étiré jusqu'à son paroxysme, avec juste ce dernier détail lumineux sur lequel on s'attarde... Jusqu'à extinction des feux. A mi-chemin entre ironique et glaçant.

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19 septembre 2023

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LE LIVRE DES SOLUTIONS
de Michel Gondry

Bon ne tournons pas autour du pot : je suis triste. Je suis triste parce que j'ai été déçu (et être déçu par un film de Michel Gondry, j'en suis encore plus affecté...). On l'a eu in extremis en sortie nationale dans le bôô cinéma (comme un lapin hop! qui sort d'un chapeau) et on y est donc allé dès la première séance, avec Emma.
Ca commence avec un cinéaste, Marc (interprété par Pierre Niney), dont on est en droit de penser qu'il représente Michel Gondry himself, qui est soudain dépossédé de son nouveau film (on en a confié la réalisation à un rival, interprété par Vincent Elbaz) par les producteurs et autres  décideurs, et qui va donc partir illico se mettre au vert à la campagne, avec sa monteuse (Blanche Gardin, un peu en sous-effectif) et une équipe réduite (dont un machino tousseur qui m'a tout de suite plu, et dont allocinoche m'a confirmé qu'il (Mourad Boudaoud) a joué dans au moins deux films que j'ai beaucoup aimés : LA DARONNE, et surtout MALABAR un court-métrage que j'avais a-do-ré, quand on pouvait assister au festival de Clermont devant son ordi - qui se souvient du confinement, hein ?) chez sa très aimée Tante Denise (divinissime Françoise Lebrun, parfaite a minima d'un bout à l'autre).
Il aime beaucoup sa vieille tante (nous aussi, je le répète, on l'ADORE) mais par contre il n'est pas vraiment sympathique avec les autres, qui sont pourtant aux petits soins avec lui... et va l'être d'autant plus qu'il a décidé d'arrêter son traitement (on comprend qu'il est bipolaire) et va donc être en phase "haute" voire "super high" (ça m'a fait penser à certain(e)s ami(e)s) pendant tout le reste du film..., qui va hélas suivre le mouvement, et petit à petit se déliter, se désagréger, se morceler, se n'importequoitiser (voire se whathtefuckiser) au fil des humeurs maniaques de plus en plus envahissantes (contaminantes) du réalisateur. 
J'avoue que si j'ai été tout d'abord conquis par le début du film, je m'en suis progressivement désintéressé (en en étant, dans le même temps, de plus en plus déstabilisé -et donc malheureux...-) avec des scènes qui me mettaient de plus en plus mal à l'aise (la répétition d'orchestre, la scène avec Sting), peut-être que le choix de Pierre Niney était une fausse bonne idée, ou peut-être aussi que le personnage que Gondry lui a confié était injouable, va savoir... (ce qui n'enlève absolument rien aux indéniables qualités du jeune homme...)
J'ai même à un moment ou à un autre, envisagé de quitter la salle, oui oui. Ce qui sauve le film, c'est, je le redis une fois de plus, l'exquisitude de Françoise Lebrun, mais, aussi, toutes les petites Gondryseries (aussi merveilleuses  que fugaces) qu'on est content de retrouver, ces petits machins, ces bribes, ces brimborions, qui nous font les yeux écarquillés et le sourire en banane (attendris) comme des mômes...
Bilan mitigé, donc. Pas vraiment convaincu par l'ensemble, mais séduit par les détails... (mais, Michel G., je t'aime toujours va!)
Bref, un film... bipolaire ?

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(ah,Françoise...)

ps : Tiens pour une fois je serais plutôt d'accord avec les Inrocks et avec Libé...

"Une sorte de panique existentielle du bricoleur de génie pourrait faire l’intérêt autoréflexif de ce récit parfois touchant (notamment dans les moments de cruauté tyrannique du personnage) si ne s’y substituait pas une certaine complaisance." (Les Inrocks)

"Point d’autodérision ou d’autocritique sans férocité, or Gondry en manifeste bien peu envers cet alter ego, semblant finalement chanter ses propres louanges." (Libé)

mais laissons pour conclure la parole à la défense (au réalisateur) :

"L’autodérision a été un matériau qui m’a permis de construire cette histoire et de faire rire, car certaines situations sont aussi ridicules que drôles. Réaliser des films partiellement autobiographiques permet de cerner toutes les motivations des personnages. La fiction, elle, permet de créer un monde dans lequel on aurait aimé vivre, avec des gens que l’on aime. C’est pour cela que je n’utilise jamais mes films pour régler mes comptes. J’essaie au contraire d’être tendre avec mes personnages " (Michel Gondry, réalisateur).

18 septembre 2023

il pleueueueut (sur le jardin sur le rivage)

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LES OMBRES PERSANES
de Mani Haghighi

(Qui se souvient de la chanson d'Anne Vanderlove qui donne son titre à ce post, hein ?)
Bon la semaine dernière, en Turquie il neigeait, mais cette semaine en iran il pleut. Mais pas une petite pluie de rigolade, non, il pleut pleut pleut tout le temps tout le temps (et moi qui affectionne les plans de gouttes sur les vitres, j'ai été servi, puisqu'en plus on y est très souvent en voiture, avec les effets de gouttes et de condensation que j'adore tout autant). une pluie à la SE7EN, à la BLADE RUNNER...
Pour une histoire que j'ai trouvée un peu emberlificotée (longtemps que je n'avais pas utilisé ce mot, qui sied ici parfaitement), celle d'une femme, monitrice d'auto-école, qui suit un homme qu'elle voit monter dans un bus, puid le suit jusqu'à l'appartement d'une femme, qui lui ressemble (à elle!). On comprend alors -ensuite- qu'elle a suivi l'homme parce qu'il ressemblait à son mari, le soupçonnant de la tromper en voyant en cachette une autre femme, alors que, pas du tout, il était en livraison pour son beau-père à l'autre bout de la vile.
Et nous voilà avec une paire de couples (pas fréquent d'utiliser cette formule) identiques, maris et femmes, kif-kif. Sauf que si le mari du couple A (que nous appellerons le "vrai couple") est un gentil, celui du couple B est un sale bonhomme, avec sa femme, avec son fils, avec tout le monde, et c'est d'ailleurs de lui que vont surgir tous les problèmes...
J'ai trouvé ça intéressant a priori (rare que le cinéma iranien s'aventure dans ces contrées, à la lisière du fantastique (au début on est en droit de penser à L'INVASION DES PROFANATEURS DE SEPULTURE (quel titre merveilleusemnt idiot, quand même!), alors que non, pas vraiment...) , puis ensuite un peu confus ("bon alors, là c'est le mari de quel couple avec la femme de quel couple ?") avec la sensation de faire du sur-place narratif...) pour retomber plus ou moins sur ses pattes à la fin, avec un dénouement aussi immoral (ou amoral, j'ai toujours du mal avec ces deux qualificatifs) que démoralisant (bon c'est vrai, c'est rare qu'un film iranien se termine par un happy-end, hein...
Bref un film un peu confusant, mais qu'on a envie de défendre

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quand je vous dis qu'il pleut, hein...

Et je découvre, en cherchant le nom du réal sur allocinoche, que j'ai déjà vu deux film de lui : MARCHE NOIR (2022) un polar amer que j'avais vu quand le Festival du polar de Reims était visible depuis chez soi (qui se souvient du confinement ?), et, surtout, l'hénaurme PIG (2018) que nous avions programmé dans le boo cinéma (post ici) que j'avais qualifié de FHI (film hautement improbable). bon ce Mani Haghighi est incontestablement un réalisateur à suivre...

14 septembre 2023

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FERMER LES YEUX
de Victor Erice

Ca y est! on l'a eu! On a fini par l'avoir! Le dernier film de Victor Erice, présenté à Cannes 2023 (dans une section parallèle plutôt qu'en compète, ce qui avait d'ailleurs un peu irrité le réalisateur), un réalisateur espagnol que j'aime tout particulièrement : trois longs métrages en vingt ans : L'ESPRIT DE LA RUCHE (1973), LE SUD (1983), et l'extraordinaire (et très chéri) LE SONGE DE LA LUMIERE (1992), suivi de l'exposion Erice / Kiarostami "Correspondances" à Beaubourg (2007), et, ensuite,  presque plus de nouvelles...
J'étais donc un peu ému en début de séance. Déjà, le fait d'entendre parler español, ça me fait du bien, c'est comme ça. Comme si je me sentais soudain irrigué. Réhydraté, oui. En terrain de connaissance(s) et d'émotion(s). Je me suis d'ailleurs entraîné un moment à regarder le film sans les sous-titres, et (hmmm kmmm) je m'en sortais plutôt pas mal...
Le film dure presque trois heures (et, contrairement à ce que m'a dit une copine spectatrice en sortant, "je n'ai pas du tout ressenti de longueurs", mais c'est vrai que, comme je le lui ai précisé, "sur le coup, je n'étais pas objectif...") et c'est très bien comme ça. d'autant plus que c'est filmé très simplement, neutrement presque, sans virevoltages ni chichis ni effets. Juste de beaux plans-séquences avec, régulièrement, pour les clore, des fondus au noir, plus ou moins rapides.
Le film commence par un film (un film dans le film, mais on ne le sait pas encore) un "film d'aventures", comme le décrira plus tard son réalisateur, où, dans un château à Triste-le-Roi (en 1947), a lieu un entretien entre le propriétaire, un riche juif sépharade en tenue d'apparat, et son invité du jour, un homme qu'il charge d'une mission précise, celle d'aller retrouver sa fille judith à Shanghaï. Tout ça en présence de l'impassible serviteur chinois du maître de maison, derrière ses lunettes noires, dans son costume de serviteur chinois, on boira le thé, on fera la conversation, jusqu'au départ du "détective" qui quitte la propriété en emportant la photo de la jeune fille que le maître de maison lui a confiée...
Ce film est le début d'un film qui n'a jamais été complètement terminé, puisque l'acteur principal (le détective) a soudainement disparu, justement peu après le tournage de cette fameuse scène. Disparu, pfuit! Envolé, évaporé, manquant, missing. Sans que jamais personne n'ait plus entendu parler de lui... Et on va suivre le réalisateur de ce film mort-né, de nos jours, dans une émission de télé-réalité centrée sur le fameux acteur disparu. Qui va, comme le détective du film était chargé de retrouver la jeune fille, se mettre en chasse. Sur les traces de.
On suit donc ce vieux réalisateur barbu (tiens, Victor erice, le "vrai" réalisateur, est aussi un vieux réalisateur barbu...) à la recherche de son acteur disparu (avec cet effet-miroir du film dans le film, où le détective doit chercher la jeune fille disparue).
C'est un film aux résonnances -forcément- nostalgiques, mélancoliques, où des gens d'un certain âge (hmmm hmmm) sont soudain amenés, par la force des choses, à fouiller dans le(ur) passé. "Objets inanimés...". Un film sur le passé, sur le temps passé, le temps perdu (et sa recherche...), un film aussi sur le cinéma, un film sur la filiation (les rapports père / enfant). Un enfin film sur l'amitié (les vieux amis). Un film avec des morceaux de films dedans (un début au début et une fin, à la fin), et, aussi, un film "musical" avec des chansons, où, à plusieurs reprises, des gens vont se rapprocher en chantant la même chanson (chacune des séquences de chant est superbe, avec une préférence pour celle à la guitare avec le jeune homme, dont le réalisateur dit qu'elle a été improvisée au tournage!).
Un film plein de mystère aussi (qu'est donc devenu Julio Arenas ?) et / ou d'exotisme, où l'on manipule souvent des objets témoins d'un lointain (et parfois exotique) passé, sans savoir exactement ce que ces objets signifient...
Un film où la présence d'Ana Torrent (qui jouait déjà, à 8 ans, dans le premier film du réalisateur, L'ESPRIT DE LA RUCHE) serait tout sauf fortuite (à ce propos, les "hasards de la programmation" font que nous aurons le plaisir de la retrouver la semaine prochaine, dans le bôô cinéma, dans le cadre du Festival Play it again!, dans l'inépuisable (pour moi) CRIA CUERVOS (1976) de Carlos Saura, que je ne saurais trop vous recommander d'aller forcément voir...).
Un film dont la scène finale (déjà, quand ça se passe dans un cinéma, je suis, a priori, ravi) justifie à elle seule le visionnement du film entier. Un film se finit, avec la fin du film dans le film, et la triple occurrence de ce qui est évoqué dans le titre du film, fermer les yeux (Cerrar los ojos est quand même autrement plus beau, non ?)

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(en anglais aussi!)

J'y suis retourné pour la toute dernière séance (lundi à 20h), juste après avoir vu un film iranien aussi pluvieux que tarabiscoté (je les ai enchaînés, j'ai eu juste trois minutes entre les deux, pour passer de la salle 10 à la salle 2), ce qui n'était pas forcément une très bonne idée, après avoir passé précédemment une très mauvaise nuit) et j'ai eu le plaisir de constater
1) qu'il y avait plus de monde qu'aux séances précédentes (= "une vraie séance", au moins douze!)
2) que même en ayant beaucoup dormi auparavant, la scène finale était toujours aussi efficace (et susceptible de me tirer des larmes)
3) qu'un de mes amis au moins (Philou) m'avait fait l'immense plaisir de suivre ma recommandation...

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