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lieux communs (et autres fadaises)
31 octobre 2021

goret

BARBAQUE
de Fabrice Eboué

Quand c'est un peu joli, c'est joliet, quand c'est un peu gentil, c'est gentillet, et quand c'est un peu gore, c'est goret (gorêt, plutôt), ce qui tombe bien ici puisqu'il s'agit d'un boucher qui dégomme des végans ("c'est des herbivores...") au fusil de chasse mais pas que, et les débite pour les servir dans sa boucherie (et les vendre, à des tarifs exorbitants sous l'appelation "porc d'Iran", à une clientèle sur le champ séduite et de plus en plus nombreuse, qui découvre sans le savoir les plaisirs de l'anthropophagie (c'est mieux que cannibalisme). Quelque part entre Hara-Kiri (toute ma jeunesse) et "Ma petite entreprise", le ton est donné...
Lui c'est Fabrice Eboué (qui réalise aussi), son épouse -et complice- c'est Marina Foïs. C'est la bande-annonce, découverte récemment dans le bôô cinéma, qui m'a donné aussitôt très envie de le voir. Et donc j'ai. Le problème, c'est que ladite bande-annonce survend le film, en racontant à peu près tout, et c'est dommage. Un pitch joliment tordu pour un traitement pas complètement à la hauteur (ni assez bête, ni assez méchant, en fait), un développement un peu paresseux (les autre pistes : problèmes de couple chez les bouchers, rivalité avec un couple de "bouchers industriels", semblent n'être là que pour étoffer un peu le propos et sont un peu mollement exploitées) pour un résultat en demi-teinte (et un dénouement un peu vite expédié -qui figure lui aussi dans la bande-annonce, ce qui est une erreur à mon sens-).
Un effet pervers est qu'à la sortie on a sacrément envie de manger de la bidoche (aaaah une bonne côte de boeuf) tout en étant quand même un peu écoeuré...
Devrait être projeté en triple programme avec GRAVE de Julia Ducourneau et l'étrange LES ANIMAUX ANONYMES de Jean-Baptiste Rouveure (découvert à Gérardmer), ce qui permettrait d'avoir trois points de vue (et trois éclairages) différents sur le même sujet : l'amour de la barbaque.

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30 octobre 2021

"le gel, le froid... ça vient..."

PASSE MONTAGNE
de Jean-François Stévenin

Le film, présenté à nos adhérents en soirée s'ouverture de saison, n'a pas fait l'unanimité (c'est un euphémisme) et c'est bien dommage, et j'en ai été d'autant plus surpris  que, pour ma part, c'est en quelque sorte un de mes films de chevet, un film-doudou, un compagnon de route, un film de référence(s) découvert à sa sortie et toujours aimé depuis...
Alors qu'on avait, en plus, la chance d'avoir un -passionnant- critique de Positif pour nous accompagner et mieux faire découvrir le film à celles/ceux qui ne le connaissaient pas (ce qui était visiblement le cas pour beaucoup de monde), et mon coeur s'est serré en voyant, dès que les lumières se sont rallumées, une hémorragie de spectateurs quittant précipitamment la salle (de peur qu'on ne les intercepte à la porte avec une kalachnikov pour les obliger à se rasseoir ?).
"Un film de feignasse" a lapidairement (et stupidement) résumé un -jeune- spectateur à l'issue de la discussion qui a suivi, ce qui m'a scandalisé mais bon je n'avais même pas le coeur à débattre.
Je suis, une fois de plus, resté dans la magie du film (pas revu sur grand écran depuis une éternité), j'ai trouvé que l'ami Stévenin y était toujours aussi craquant et le film aussi intriguant (même si je reconnais que les -trop longues- scènes de beuverie(s) n'y sont pas ce que je préfère...)
Je l'ai donc re-regardé le lendemain en vitesse sur mon ordi et j'en ai fait quelques copies d'écran, pour le plaisir...


*

PASSE MONTAGNE :

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un film débraillé

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un film où on marche dans la brume au petit matin

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un film où on "regarde ensemble dans la même direction"

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un film avec un oiseau en bois

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un film de détails

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un film où on mange et on boit (bien)

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un film où on n'hésite pas à s'embourbe (à s'enneiger plutôt)

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un film où on n'hésite pas à sauter par la fenêtre

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un film où on se poursuit comme des mômes

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un film où on marche dans la neige

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un film où on ne ménage pas ses efforts

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un film avec une combe magique

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un film où on boit (un peu) l'eau du bain

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un film avec une tronçonneuse...

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un film où on prend la tangente...

*

29 octobre 2021

feelings

(réconfortant)

le blog de Thomas Vinau ETC-ISTE
plein de pensées fugitives
de petits bonbons (pour la gorge)
d'épices douces
de poèmes qu'on a plaisir à lire comme ça le matin
qui font du bien

(détail)

Philou serait-il le seul à avoir remarqué la coquille dans la notule sur PASSE MONTAGNE dans la programmation ?
en copine restaurée au lieu de en copie restaurée
je plaide coupable,
en tout cas ça m'a bien fait rire

(coco)

grâce à Manue et à ses poules, l'immense plaisir de manger le matin un oeuf coque par-fait! (mais la légère déception, les matins suivants, de ne pas pouvoir reproduire l'exploit à l'identique : une fois l'oeuf n'est pas assez cuit, et la suivante il l'est presque trop:)

(tristesse)

de constater que, eh bien, je n'aime plus tout à fait assez le théâtre pour (re)faire ce qu'on a fait l'autre soir : 150 km aller/retour pour assister à un monologue plus ou moins passionnant dans une salle pas chauffée où on s'est quand même bien pelé (en plus ils n'avaient même pas pensé au vin chaud!)

(perplexité)

de constater, aussi, (sans rapport avec ce qui précède)  qu'à mon âge (pourtant quasi canonique) je suis toujours capable de me comporter -affectivement- comme un adolescent (l'immaturité tenant sans doute lieu chez moi de ligne de conduite)

(enchanté)

de revoir, ainsi, sur grand écran, Jean-François Stévenin dans son PASSE MONTAGNE de ma jeunesse (et de l'y trouver toujours aussi beau)

(calembour)

Murakami sa culotte à l'envers
(sur une carte envoyée par Loulou)
ça me ravit

(comme un fait exprès)

j'ai dû passer plusieurs fois, la même journée (et même le jour suivant), devant la maison de C & P., et j'ai aperçu à chaque fois le museau de cet utilitaire blanc garé dans leur cour qui dépassait un peu sur le trottoir, comme s'il me faisait coucou

28 octobre 2021

affirmatif

LA TROISIEME GUERRE
de Giovanni Aloi

Quoi de neuf sur la guerre ? pourrait-on dire comme Robert Bobert, après avoir vu récemment MON LÉGIONNAIRE, et avant les prochains IL N'Y AURA PLUS DE NUIT et NOTTURNO, dans le bôô cinéma s'empilent désormais les casques  et les treillis. J'ai eu envie de revoir "en vrai" sur grand écran, ce film que j'avais vu en petit sur mon ordi (et en avant-première) "il y a un certain temps", quand on était confiné (soupir...) dans le cadre du Festival du Polar de Reims.
Anthony Bajon (excellent comme d'hab', avec sa bonne tête de poupon jouflu) est au centre de cette histoire, en incarnant Léo, un jeune homme engagé volontaire, qui se retrouve à patrouiller dans les rues de Paris, dans le cadre du plan Vigipirate après les attentats de 2015, en compagnie du toujours bon Karim Leklou (très impressionnant ici avec son crâne rasé) sous les ordres du sergent Leila Bekthi (elle aussi très bien). Notre trio patrouille, avec ses armes de guerre, scrute, zyeute, observe, dans un décor parisien très quotidien et très banal, qui va pourtant du coup devenir de plus en plus anxiogène, de par l'acuité du regard de ces trois observateurs aux aguets, à l'affût (désespérément, penserait-on presque) d'un colis suspect, d'un (ou plusieurs) hypothétique(s) terroriste(s), ou d'un tout aussi hypothétique attentat.
(Soeur anne ma soeur Anne, ne vois-tu rien venir ?) le mot qui revient le plus souvent dans leurs observations est chelou. Tout est ainsi susceptible d'âtre chelou : un sac abandonné, un véhicule mal garé, un individu suspect, et donc de provoquer une demande d'intervention (qui, en général, a très peu de chances d'aboutir.). Le problème de ces militaires c'est qu'ils sont, paradoxalement, condamnés à l'inaction, à n'être que spectateurs.
Léo a intégré l'armée à la fois pour servir son pays et pour fuir sa famille (on comprend un peu pourquoi la première fois qu'on le voit revenir en perm), faisant en quelque sorte des mecs de la caserne et de ses potes de chambrée sa nouvelle famille, justement. Le film alterne les scènes de patrouille en extérieur (de plus en plus stressantes) et les scènes de "pause" (du dedans), du quotidien des bidasses (entre nettoyage des toilettes et parties de jeux vidéos), tandis que la caméra ne quitte pas Léo et semble scruter l'apparition des premières fissures, imperceptibles, mais qui ne vont aller qu'en s'agrandissant. Jusqu'au climax.
Anthnoy Bajon est, une fois de plus, fascinant, mais il est excellemment accompagné, je le répète, par Karim Leklou (impressionnant même quand il est peint en jaune) et Leila Bekhti (touchante de par son statut "particulier"de femme dans cet univers très viriliste et plutôt bas de plafond).
Il y aura beaucoup d'armes braquées dans la toute dernière (longue) scène du film, mais une seule balle sera tirée...
Impressionnant.

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si vous voulez rire un peu allez voir sur la page y*utube de la bande-annonce
(il semble que ces bérêts aient provoqué des flots d'indignation (et des cris d'orfraies) chez les vrais "spécialistes", qui s'épanchent sans fin (on dirait une armée de trolls) en une longue litanie de récriminations viriles et jérémiades idem ...). il semblerait qu'un bérêt (comme un bleu-bite) doive obligatoirement être formé.

27 octobre 2021

supplément ouiqinde (de milieu de semaine)

 

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Groupe "Roberto" sierra de Grenade, 1948

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26 octobre 2021

angoulême

ILLUSIONS PERDUES
de Xavier Giannoli

Vu à la première séance avec Emma, sans rien en savoir de plus que ce dont je m'en rappelais. (En 1966 avait été diffusé parl'ORTF, en 4 épisodes de 100 minutes chacun, un "feuilleton" -on disait comme ça à l'époque-, avec, dans le rôle de Lucien de Rubempré, le jeune premier Yves Rénier, dans le rôle de Coralie, Elizabeth Wiener, et dans celui de Mme de Bargeton -qui dans mon souvenir s'appelait Anaïs mais ici se prénomme Louise, Anne Vernon, et il y avait aussi François Chaumette (qui  à l'époque m'effrayait un peu) et Bernard Noël dans le rôle de Lousteau...) C'est d'ailleurs le seul contact que j'aie eu durant ma scolarité avec Honoré de Balzac...

Yves Renier

Anne Vernon Yves Renier

Bernard Noel

Yves Renier Elisabeth Wiener

C'est donc Xavier Giannoli (que j'aime plutôt bien, même si je ne connais pas si bien que ça la carrière, hormis l'excellent Quand j'étais chanteur, avec, déjà Gros Gégé) -qui a repris le flambeau, 55 ans plus tard, pour une nouvelle adaptation au casting plutôt... inoxydable (autour des jeunes amants Benjamin Voisin et Salomé Dewaels gravitent rien moins que Cécile de France, Jeanne Balibar, Vincent Lacoste, Xavier Dolan, Jean-François Stévenin, Louis-Do de Lencquesaing, André Marcon, Gérard Depardieu... Waouh!
2h30 de Balzac en costumes et en mots notamment (une voix-off qu'on n'identifiera qu'à la toute fin, qui, bien qu'utilisant je suppose les mots que lui prêta Balzac, réussit régulièrement à résonner très contemporainement (oui, faire echo, n'y est-il pas question, par exemple, d'un banquier devenu président, ou, même d'un canard... enchaîné ?) et c'est assez drôle d'entendre comme les mots de Balzac peuvent sonner cruellement juste (une scène d'anthologie de critique littéraire entre Lousteau et Lucien).
Lucien, un modeste jeune provincial d'Anhoulême (né Chardon mais aspirant à de Rumbempré -le nom de sa mère)  "monte" à Paris pour y suivre une  nobliaute elle aussi de province, Madame de Bargeton, avec dans sa poche un recueil de poèmes dédiés à sa protectrice (Les marguerites) qu'il compte bien faire éditer et qui, pense-t-il lui apportera la gloire et la richesse.Ils y sont suivis par le baron du Châtelet, amoureux transi de la dame, et vont bientôt se frotter à la puissante marquise d'Espard, qui va prendre en main l'éducation parisienne de Mme de Bargeton (une soirée mémorable -cuisante pourcertain(e)s- à l'Opéra), en l'amenant notamment à cesser de fréquenter Lucien (pour son bien et sa "renommée")... Celui-ci fait dans un premier temps l'apprentissage à la dure de cette fameuse "vie parisienne" et va rencontrer un journaliste sans scrupules et sans états d'âme, Lousteau, qui va lui mettre le pied à l'étrier dans ce monde de la "presse à scandales" (finalement pas si éloigné de nos actuels magazines people et autres réseaux sociaux) dont il va rapidement -avidement-) gravir les échelons. Mais (pour filer la métaphore escaladatoire (ou hippique), "plus dure sera la chute"...).
Un film historique, en costumes donc, très précisément reconstitué, qui nous  fait follement virevolter, entre la petite histoire (splendeurs et misères de Lulu de Rubempré) et la"grande" (royalistes vs libéraux), entre mondanité(s) et intimité, entre richesse et déchéance (le fameux quart d'heure de gloire warholien y est dépeint avec acuité) où notre bel inconscient plein d'illusions (d'où le titre) fera les frais d'un jeu cruel dont on apprendre in fine par qui il a été organisé (au bowling social, il s'agit véritablement d'un strike, ou comment, en une seule soirée, faire voler en éclats une apparente réussite, sans pitié, et en se réjouissant de la chute -la déchéance- de son adversaire terrassé).
Les 2h30 du film passent sans effort (ni d'ailleurs que j'y aie la moindre velléité de m'y endormir, c'est dire), les actrices et acteurs s'y donnent sans compter (et à coeur joie), notamment notre duo de duchesses (Cécile de France comme sortant du Mademoiselle de Joncquières d'Emmanuel Mouret, tout en soupirs et en regards baissés, accompagnée à grands froufrous de "la" Balibar, absolument, divinement grandiose, dans ses atours et son maintien de paonne) mais tous, vraiment, y sont au diapason (Lacoste démontrant sans effort, une nouvelle fois, combien il est excellent, face au benjamin Voisin, découvert dans le Eté 85 de Françoi Ozon, que je n'aie -aïe- toujours pas vu).
On est au bal mondain. Du beau monde, du beau linge, des belles ritournelles, un ballet virevoltant (endiablé) étourdissant, Honoré en eût sans doute été flatté, de se voir ainsi adapté (adopté), en Cassandre de la presse en général et des critiques -littéraires et cinématographiques- en particulier. Quel beau ramassis de pourris, même si tout ce beau linge est impeccable (je ne vais pas mettre en pratique les théories lacostiennes sur la critique en ajoutant   "peut-être trop... ", non non), bref c'est du cinéma aussi classique que classieux. Qui m'a paru correspondre assez fidèlement au(x) souvenir(s) vague(s) que j'avais des Illusions perdues de mon enfance...

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Et tiens, cadeau, je ne résiste pas au plaisir de vous recopier le bout de "critique" des Inr*ocks dans allocin*oche :
"Le film est desservi par la plupart de ses acteur·trices, qui n’habitent que maladroitement leurs rôles et donnent à l’ensemble un air de mascarade parodique, exécuté en pilote automatique selon les standards boisés et jaunis de l’adaptation littéraire confortablement produite."
Et toc!
Et je concluerai en citant, en réponse, un extrait des dialogues du film :
"C’est juste une façon d’esprit à prendre… Si le livre est émouvant, tu dis qu’il est larmoyant. S’il est léger, tu dis qu’il est frivole. S’il propose des idées, il manque de chair. S’il a un style classique, il est académique… Tu peux t’en prendre à la longueur, aussi. Tout est toujours trop long…"

(Les critiques n'ont pas apprécié qu'on critique la critique, hihihihi)

 

25 octobre 2021

toréador prend gaaaaaaarde

CAR/MEN
Mise en scène de Philippe Lafeuille
Compagnie Chicos Mambo

Deux jours après UN POYO ROJO, retour au Thé V' pour mon deuxième spectacle de la saison : une version entièrement masculine de Carmen de Bizet, à couper le souffle. Genré, dé-genré (et dérangé aussi) un spectacle effervescent, éblouissant, offert comme un bouquet triomphal lancé, claquant, huit danseurs beaux comme tout, torse-poil en jupettes rouges et un chanteur lyrique.
Y aurait-il en ce début de saison une thématique transversale souterraine sur la masculinité ? (et, tout de même un peu, la gayitude) En tout cas on reste dans le registre du plaisant spectacle d'avant-hier (des hommes, des corps d'hommes, des histoires d'hommes) mais cette fois avec  des moyens beaucoup plus démesurée (le "spectacle" à donf!), vidéo, musique notamment.
C'est superbe, c'est drôle, c'est virtuose, ça va très vite, ça ne s'arrête quasiment pas, c'est étourdissant, on se sait plus qu'admirer, les corps (ils sont tous différents mais ont chacun leurs spécificités -leurs intérêts, ne nous voilons pas la face...-), les couleurs, les chorégraphies, les ruptures de ton, les accélérations, on prend plaisir à reconnaître de temps en temps les airs archi-connus de Bizet (que je connais par coeur mais dont je ne me lasse pas, et j'ai pensé très fort au Carmen de SpikeJones que Gigis nous fit découvrir et qui tant enchanta notre belle jeunesse, avec un sens de l'humour et de la dérision qu'on retrouve tout au long du spectacle).
Je ne sais pas pourquoi, mais à la sortie, toutes celles/ceux qui me connaissent m'ont demandé, avec des étoiles dans les yeux "Alors, ça a dû te plaire, non ?"
Ben oui, ça, évidemment, comment voudriez vous que ça ne m'eût pas plu ?

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24 octobre 2021

CMFUBJ

(dermato)

Ah, la santé...
Ce soir un peu le moral dans les chaussettes (de contention, bien évidemment) en sortant de l'hôpital où j'avais rendez-vous avec le dermato (rdv pris début juillet) dont, même s'il est plutôt mimi (il était mieux en janvier 2020, avec la barbe), je n'attendais pas grand-chose.
J'avais bien raison.
Je souffre, m'a-t-il dit, après consultation de mon dossier puis examen de visu, de dermites de stase, et la seule solution (il n'y a pas de remède) est la contention. Point barre. Et hop.
Pour les plaques d'eczéma qui grattent, et les autres petits problèmes récurrents (je ne vais quand même pas tout vous raconter), il me prescrit la même brouettée de pommade corticoïde (10 tubes!).
Et deux paires de chaussettes de contention (me disant le plus grand bien de celles en bambou). Je vais me renseigner auprès de ma mutuelle pour savoir à combien de paires j'ai droit...
Et hop! merci monsieur au revoir monsieur...

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ayant vu cette pub dans la salle d'attente, l'idée m'est venue de reprendre contact avec mon gastro-entérologue (un homme délicieux) que je n'ai pas vu depuis un certain temps, j'y vais donc, et la secrétaire m'ayant retrouvé dans l'ordinateur (dernière visite 2014) me trouve donc un rendez-vous pour... le 21 juin 2022 (bon c'est bien, ça sera l'été, me dis-je in petto pour me consoler...)

(vaccin)

j'ai reçu de ma mutuelle un papier m'autorisant à aller chercher un vaccin contre la grippe en pharmacie, c'est la première fois, je m'y suis donc rendu, la pharmacienne me l'a donné en m'expliquant qu'il valait mieux attendre mi-novembre pour se faire vacciner, je l'ai donc, toujours suivant ses recommandations, stocké dans mon frigo dans l'attente de.

(problème de classe)

problème sur l'ordonnance du dermato : il m'a parlé de contention de classe II (me recommandant le bambou) et voilà qu'il m'a prescrit de la classe III. Etourderie ? J'appelle le service dermato (à 16h50) et je tombe sur un répondeur m'informant que le service est ouvert jusqu'à 17h mais que ce répondeur ne prend pas de messages...

(chaussettes, suite)

on a droit à 8 paires par an

23 octobre 2021

vestiaire

UN POYO ROJO
avec Luciano Rosso et Alfonso Barón

Avant l'ouverture de saison au cinéma la semaine prochaine, c'était l'ouverture de saison au Théâââtre.
Le premier spectacle que j'ai réservé c'était ça : deux mecs, un vestiaire, un banc, une radio, rien de plus, pour mettre en scène une rencontre, une rivalité un affrontement, un vrai combat de coqs (poyo veut dire coq en argentin) bref un duo/duel, (qui va finir de la plus exquise des façons), du teatro fisico (je croyais que c'était  le sous-titre, mais c'est le nom de leur compagnie).
Un spectacle bluffant, touchant, enthousiasmant.
Deux hommes, d'abord immobiles et silencieux, en avant-scène. Silencieux, ils le resteront pendant tout la durée du spectacle (aucun mot ne sera prononcé, ce sont les corps qui s'expriment) mais immobiles pas pour très longtemps, juste le temps de ce premier plan fixe "introductif", dès qu'ils vont commencer à se mouvoir (s'émouvoir ?), ils ne vont plus arrêter, de bouger danser de courir de sauter de porter, d'être portés, de se chercher de s'éviter de se titiller de s'invectiver, de lutter, de jouer avec la radio (on apprendra à la fin du spectacle qu'aucune soirée n'est identique à une autre puisqu'à chaque fois, la radio est utilisée en direct -et en temps réel-) jusqu'au dernier plan fixe, conclusif celui-là (et fort réjouissant ma foi)...
Un genre de survol des différents états de la masculinité ( "C'est quoi un homme ?" ou plutôt "Comment se comporter en homme ?" ou, encore mieux, "Comment se comporter en homme, face à un autre homme ?" ) qu'elle soit toxique ou pas. Physique, incontestablement (il y sera -vraiment- question de prouesses, qu'on a parfois du mal à croire réalisées sans trucages tellement certains mouvements semblent invraisemblables, mais bon tout ça est juste incroyable mais vrai!).
Des différentes façons de se rencontrer, d'échanger, d'être en compétition, de se battre (alors qu'on a peut-être -sans doute- plutôt envie de se faire des mamours, hein...)
Cela fait 10 ans que ce spectacle, né en Argentine, tourne triomphalement à travers le monde...
Et c'est -vraiment- enthousiasmant.
(J'ai même ramené une affiche!)

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(captures d'écran de diverses captations vues sur y*utube)

22 octobre 2021

d'aujourd'hui

"Je pense aux Français, pas à tous, à ceux qui pensent qu’ils le sont plus que d’autres et qui regardent Zemmour vomir son dégueulis raciste en plissant des paupières honteuses. Je les vois horrifiés au plus profond d’eux-mêmes et, dans le même temps, se délecter qu’un homme puisse larguer autant d’horreurs avec aisance, plaisir et dextérité.

Oui, ils se délectent d’horreurs qui ne leur font pas si horreur car basta les bons sentiments ! On n’en peut plus ! Toute la réussite est là.

Je pense à tous ces Français qui font sa gloire, qui se cachent la figure en pliant le coude mais en laissant traîner une oreille ébahie devant la force de son propos. Je pense aux chaînes trop contentes de gonfler leurs audiences en prétextant le droit de donner la parole à quiconque même venu proférer des horreurs qu’elles désavouent bien sûr. Je pense aux sondeurs, je pense aux sondés qui font monter les compteurs à bon compte, aux radios, aux journaux sûrs de vendre… et ça vend ! Car ce camelot-là vend ! Voilà sa force, il vend des livres, des mots, ce qu’on croit être des idées. Il pourrait vendre ma mère, la sienne, des fleurs ou des bidons d’essence frelatée indifféremment. Il vend ce qui fait peur, ce qui sidère, oui il vend la sidération à bas prix, il vend ce qui se vend le mieux, ce qui vous met à bout, bien vu !

C’est la haine tranquille. Il se vend lui-même et se brade pour être accessible au plus grand nombre. Oui, pour quelques centimes de redevance, on peut s’offrir à tous les kiosques, toutes les librairies, les chaînes de télé un bout de Zemmour, un bout de bassesse qui fait du bien. Marre de l’honneur, de la morale, de la bien-pensance !

Bon sang ! S’en payer une tranche garantie pur porc pour quasi rien de centimes. Il est fort Zemmour, il sait ce qu’on n’ose pas penser, il vend ce qu’on a honte d’avouer, le ras-le-bol, le ras le bal, ras la couette, ras la frange, la désespérance, l’en peut plus, l’à bout, l’aigreur. En échange de sa diatribe ahurissante, le peuple le récompense et lui promet désormais le magistère suprême. Pas bégueule Zemmour renvoie l’ascenseur, et c’est vous qui êtes gagnants car il est ce soldat qui monte seul au front des indignités. La honte sera pour lui, l’opprobre, le déshonneur aussi dont il se torche le derrière majestueusement et enfin le sacrifice car il bande de mourir en héros même de la plus ignoble cause. Suffit qu’il y ait foule, qu’il soit adoubé, adulé, porté sur un bouclier à la Vercingétorix. C’est la star de l’ignominie, et personne ne lui envie cette aura extravagante. Il est seul et sans concurrence sur le marché.

Il n’est pas là pour plaire mais pour purger, et personne ne veut à sa place fourrer sa main dans la basse-fosse, le trou à chiottes. Lui dit : «J’y vais !» Plonge son bras et hisse des étrons sous vos applaudissements. En vérité Zemmour fait le sale boulot : c’est l’immigré des revanchards, des peine-à-jouir, des trouillards et des hétéros étroits, c’est le bougnoule des blancs asphyxiés de trop de complexité, des aristos délogés des privilèges anciens. Tout ça vous fait une moitié de France, et c’est beaucoup."

(Magyd Cherfi / Libé/ 22/10/21)

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