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lieux communs (et autres fadaises)
30 septembre 2008

"toute toute première fois..."

Longtemps que je n'avais pas écrit dans cette catégorie... Non pas qu'il ne me soit rien arrivé depuis tout ce temps mais bon, il faut tout de même garder sa part de mystère, hein ?

J'ai un faible pour les timides...
Il est arrivé dans son gros bahut (je l'apprendrai plus tard, il excède la hauteur moyenne), s'est garé un peu loin, le long du sous-bois. Je suis allé faire un tour, en reconnaissance ; il était assis dans son bahut, m'a jeté à peine un regard rapide et a continué ce qu'il était en train de faire. Je me suis donc éloigné, pour ne pas déranger.
Au bout d'un petit moment, je vois la portière côté conducteur qui s'ouvre, il descend, me regarde brièvement (je suis derrière, assez loin) fait le tour comme s'il allait faire pipi, mais ne fait pas pipi du tout, il attend ? Il me regarde encore, sans bouger. Je rentre dans le sous-bois. Une voiture traverse le parking, le dépasse, disparaît. Il semble alors prendre son courage à deux mains et rentre dans les bosquets. Je suis un peu plus haut, et le vois s'approcher de moi, directement, sans chichis ni détours (dans ces moments-là, j'ai toujours quelques micro-secondes d'inquiétude : et s'il venait pour me casser la gueule ??? Mais non pas du tout...) J'aime bien son abord direct, cette franchise, on se salue, il me demande aussitôt ce que je propose, et, quandje lui retourne l'invite, répond que pour lui c'est la première fois, qu'il n'a pas l'habitude, qu'il avait envie d'essayer, qu'il n'est pas sûr d'y arriver...
C'est un grand mec, à la tête assez ronde, bonne bouille joviale, corps solide... Je lui dis qu'on peut toujours essayer, j'ai vraiment l'impression que c'est la première fois pour lui, avec un autre mec.  On s'éloigne un peu. Et donc je l'entreprends.
Et, pour ce qui est de "ne pas y arriver",  je lui prouve assez facilement le contraire.
Après, il me remercie, "j'étais pas sûr de pouvoir...", il n'a pas cette attitude furtivement honteuse de la plupart des camionneurs, qui remontent dans le bahut et redémarrent illico, non, non, visiblement il n'est pas pressé, il a envie de discuter... Ce que nous faisons donc, fort civilement dans ce sous-bois, à parler de choses et d'autres, avant de se saluer en évoquant une possible prochaine  rencontre, dont la perspective fend son visage d'un large sourire et fait briller ses yeux, comme une gamin gourmand à qui on montrerait la vitrine d'une pâtisserie, ce qui me le rend définitivement très sympathique...

29 septembre 2008

micro50

"il était une fois un petit tyrannosaure qui n'avait pas d'amis parce qu'il les avait tous mangés."

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la truffe blanche sent l'ail.

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Comme c'est triste, un échafaudage à la morte-saison...

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les coccinelles sont déjà adultes au moment où elles sortent du cocon.

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un mercredi embouteillé

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un plat d'épinards et de côtes de bette, ça ne donne pas un caca très glamour

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"Dis tu ne pourrais pas accélérer un peu ? Je sens que la vieillesse va nous rattraper..."

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les culs somptueux des mecs de la DDE

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"On a l'impression que les bonnes choses arrivent toujours trop tard..."

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28 septembre 2008

saut à skis

LA NOUVELLE VIE DE MONSIEUR HORTEN
de Bent Hamer

Il y a des films, comme ça, qui vous laissent tout rêveur à la sortie... Encore une bonne surprise venue de Scandinavie, d'autant plus que je m'attendais à voir une pochade échevelée, un truc bien givré grave, et, qu'en fin de compte, le mot qui me vient à l'esprit serait mélancolie. Oui, une bienheureuse et douce mélancolie.
Parce que ça parle d'un monsieur, Odd Horten, qui part en retraite. Et que c'est un sujet qui commence à me concerner, voui voui! Et le métier de ce monsieur Horten est de conduire des trains, dans la neige, entre Oslo et Bergen notamment (et s'il est un trajet en train qui reste cher à mon coeur c'est bien justement ce trajet-là!). Retraite + train + neige = le bonheur! D'autant plus que j'étais tout seul dans la salle du bôôô cinéma (et que je pouvais donc y prendre mes aises.)
Horten c'est un vieux bonhomme, tout ridé comme une vieille pomme, avec des yeux bleu glacier, un genre de grand échalas assez mutique à la Tati, mais avec une casquette de conducteur de train à la place du chapeau. En quatre-vingt-dix minutes, nous assisterons à la transition entre Horten-qui-travaille et Horten-en-retraite, dans une suite de vignettes plus ou moins drôlatiques, touchantes, improbables, tant par les lieux visités (un échafaudage, une chambre d'enfant, un tarmac, un bar, un sauna et la piscine qui va avec...) que par les personnages rencontrés (une mère alzheimer, une hôtelière rosissante, un pochard érudit...), ou même les objets (des chaussures rouges, un fragment de météorite, des skis...) avec, toujours, bien entendu, la neige, la glace, les pluies verglaçantes (et, comme dans les bouquins de Jo Nesbo, il pleut à Bergen...) et la nuit (c'est un film très nocturne). Et c'est vrai qu'on n'est pas très loin d'un Roy Anderson, par cette construction même, avec ces apparitions incongrues où ces petites histoires dont on ne saisit qu'une partie, mais il y a ici quelque chose de plus personnel, de plus... intime (et la dédicace finale le souligne bien) et donc de plus touchant.
Ce vieux bonhomme qui vit seul avec son canari, et réalise soudain qu'il y a des choses à côté desquelles il est (peut-être) passé, pour qui tout ne se passe pas forcément le mieux du monde à chaque fois (entre gaffes et mini-catastrophes), mais n'en manifeste pourtant aucune animosité, on le suit pas à pas, on s'y attache, on est parfois surpris, parfois agacé, amusé, parfois attendri, parfois tout ensemble, et le traitement des nombreuses scènes nocturnes accentue encore cet aspect un peu onirique (irréaliste à force de réalisme ? Ou bien le contraire ?) Quelque part entre Tati et Lewis Carroll... 
Décidément, le cinéma nordique n'a pas fini de nous faire découvrir ses merveilles...

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25 septembre 2008

petit linge

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22 septembre 2008

pass' pass' le oinj

BACK SOON
de Solveig Anspach

Eh bien, c'est du propre ! Personne ne réagit ? Mais que fait notre pourtant Omniscient et Edvigesque gouvernement ? Personne n'est donc  monté au créneau pour faire courageusement interdire ce brûlot gauchiste dégénéré et hautement subversif qui risque de pervertir notre belle jeunesse (celle qui se lève tôt) en faisant l'apologie éhontée des adjuvants psychotropes ?

Sans rire (ou plutôt si, justement) ça fait vraiment du bien de voir un film comme ça, léger et sinueux comme une fumée amicale (de pétard bien entendu), et qui nous vient -une fois de plus- d'Islande. Décidément, le nord a le ciné en poupe! En verve, aussi. Une comédie donc, sans équivoque, une vraie comédie qui fait rire (comme les cigarettes du même nom), avec une poétesse-dealeuse qui veut arrêter le commerce, des gros barbus tatoués qui mangent des gaufres, une boxeuse reine du bras-de-fer, un berger suicidaire, une irlandaise mystique, un français thésard, et surtout une oie, qui a malencontreusement avalé le portable de notre héroïne...

C'est vraiment délicieux, ça fait un genre de courant d'air dans la tête, car Back Soon est, à l'image de son pays d'origine, un film accidenté : ça monte, ça descend, c'est plat un moment puis ça regrimpe et ça prend de l'altitude, et ça zigzague et ça cabriole et ça redescend à toute allure, et  ça repart, hop! et hop! Enthousiasmant! Et vive le petit commerce de proximité, on ne le dira jamais assez...

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21 septembre 2008

dernier baiser

J'ai appris hier dans Libé la mort de James Crumley, et ça m'a fait quelque chose...
J'avais découvert, un peu par hasard, La danse de l'ours, et ça m'avait tellement plu que j'ai dévoré tout le reste, consciencieusement (excepté Les serpents de la frontière que j'ai laissé tomber quand le héros se fait enfoncer dans l"urêtre une tige de métal chauffée à blanc...) Il avait deux héros récurrents (qui se ressemblaient quand même vachement) Sughrue et Milodragovitch, des tough guys,  qui boivent sec et n'hésitent pas à recourir aux substances illicites et nasales, et qu'il a d'ailleurs fait se rencontrer d'ailleurs dans un de ses bouquins...
Crumley, c'était Missoula, le Montana, les histoires déjantées, une écriture à la fois somptueuse et exigeante, bref le parfait prototype de cette littérature américaine dite "virile" que j'aime tout particulièrement.
En plus, il faisait -au sens strict- partie des écrivains "inclassables" (au moins au début) puisque ses bouquins traduits en france le furent dans le désordre et dans diverses collections et formats, ça faisait un peu désordre sur l'étagère, hein...
Hi Jimmy!

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(en fouillant sur gougueule j'ai trouvé ça, en forme d'hommage, qui résume assez bien l'ambiance...)

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20 septembre 2008

de tout un peu

PARLEZ-MOI DE LA PLUIE
d'Agnès Jaoui

On y va sur le capital sympathie dont jouissent les Bacri/Jaoui ; on a vu les précédents, on les a appréciés, on y revient donc... Et on apprécie, encore une fois, le film est plaisant, agréable, sympathique, mais. Mais ? Oui, "mais". Comment dire... On ne palpite pas comme dans Le goût des autres, on n'est plus surpris, suit ça sans déplaisir, on ne s'ennuie pas mais on n'est pas captivé non plus. C'est un film du trop peu, du pas assez. On reste sur sa faim.
C'est drôle, je n'ai pas vraiment de critique à faire, j'aurais juste voulu pouvoir faire plus de compliments... Bacri fait son Bacri (comme Gabin en son temps pouvait faire son Gabin), comme d'hab' installé dans  une sorte de franchise (au sens commercial) bougonne et râleuse mais-au-fond-avec-un-coeur-comme-ça, et c'est bien  pour ça qu'on l'aime d'ailleurs. Agnès Jaoui est très bien aussi, dans le rôle pas si facile qu'elle s'est attribué, celui d'une féministe qui se lance dans la politique. Ils ont invité une troisième en tête d'affiche, Jamel Debbouze, sympathique aussi, mais dont on se demande s'il est davantage là pour le bankable ou ses qualités d'acteur. Ils ont invité aussi d'autres copains dont l'excellent (encore un acteur scandaleusement sous-employé) Frédéric Pierrot et la troublante Florence Loiret-Caille (idem), qu'on ne verra  hélas d'ailleurs pas assez à mon goût.
C'est la structure même du film choral qui impose cette multiplication des personnages (et, donc, des histoires) mais là, on a le sentiment qu'il y a trop de choses abordées, et trop légèrement peut-être. On ne fait que survoler, comme une abeille désinvolte, on effleure une fleur et on passe à la suivante. Oui on reste trop en surface, à la limite. L'ambition, la famille, le couple, les clivages sociaux, la politique, le cinéma, l'amour, le mensonge, la séparation, les paysans, l'engagement, la fumette (oui, oui Bacri fume des pétards, avec Jamel au début et avec Agnès après...) sur un scénario un peu lâche... "Mais enfin, il va bien falloir le finir ce film..." fait dire à un moment Jaoui à son personnage Agathe Villanova (car il y a -et c'est même le film conducteur- un film dans le film...) ce qui est un peu à double-tranchant.
Oui, on reste sur sa faim, malgré des dialogues très écrits (et qui font souvent mouche) et un enrobage musical plutôt efficace, même si parfois un peu surprenant. Entre la comédie pas toujours assez drôle et le drame pas toujours assez poignant, ça va ça vient. Comme la vie, finalement. Oui, comme la vie...

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19 septembre 2008

amis

Un morceau de texte reçu aujourd'hui dans le "Courrier du lecteur" n° 43 de mon ami Philou, et dont le moins qu'on puisse dire est qu'il a résonné en moi :

"Imperceptiblement, il s'établit avec ceux qu'on rencontrait souvent, avec qui on dînait, avec qui on bavardait familièrement, un surcroît insidieux de distance : ce qui ne demandait qu'un signe de la main, qu'un coup de téléphone, quelques minutes de marche, réclame maintenant prévision, combinaison, rendez-vous pris, préparatifs, encore arrive-t-il qu'en fin de compte l'affaire manque (...) On se sent devenu le centre veuf et déserté d'un menu cosmos en expansion, dont les étoiles et les planètes dans toutes les directions, à une vitesse croissante, s'éloignent de vous en s'isolant de plus en plus dans la distance. Ce n'est rien, ou tout du moins rien qui soit très neuf : on a vieilli."
Lettrines 2
Julien Gracq

18 septembre 2008

père et mère

VERSAILLES
de Pierre Schoeller

Nina et Enzo. Une jeune mère et son très jeune fils, hors-système, qui zonent, doremnt dehors, ici ou là, mangent quand ils peuvent, bref, la démerde. Le film nous plonge de plein fouet dans la vie de ces deux-là, dormir dehors, manger quand on peut, le samu social, les questions... Ils vont rencontrer Damien, qui vit dans une cabane au milieu des bois versaillais. Nina confie (sans le leur demander) Enzo à Damien et part chercher du travail. (A ce moment-là, j'ai déjà pleuré plusiers fois, et ce n'est pourtant que le début du film...)

A travers la relation qui va se nouer entre ce gamin, quasi mutique, aux yeux immenses, et cet homme presque sauvage, qui vit à l'écart dans son abri rafistolé, sur leur apprivoisement réciproque, le film traite  encore une fois, de ce qui me touche de plus en plus, à savoir les liens familiaux, parentaux, filiaux,. Qu'est-ce qu'être parent ? Comment le devient-on ? Et qu'est-ce que ça implique, surtout ? Père inconnu, père adoptif, père maladroit. Comment ça se construit, à quoi ça tient...

Damien, c'est Guillaume Depardieu, et, au milieu de cette nuit froide et hivernale, il est incandescent. Littéralement.Il embrase, il irradie, il étincelle, avec une force incroyable. Il m'a complètement bluffé. La dérive initiale se canalise peu à peu, se canalise, la violence et les refus se raisonnent, s'adoucissent, la fierté, on arrive même à la remettre au fond de sa poche avec son mouchoir par-dessus. Le fait de se sentir tout à coup responsable de quelqu'un d'autre fait que les choses changent... J'ai continué de pleurer, à intervalles réguliers, au fil de ce récit où l'inconfort glacial du début fait progressivement la place (mais à quel prix ?) à quelque chose de plus chaud, de plus humain, de plus... normal, ai-je envie de dire, tant tout le monde mérite d'avoir ça. (au moins ça). Avec, tout au long, une petite musiquette de piano mélancolique, composée par le réalisateur himself. Jusqu'à la fin de l'histoire. Dont je ne suis pas sûr, justement (je parle de la toute toute fin) qu'elle était vraiment indispensable. (Mais bon...) Versailles est un film fort, un film nécessaire, surtout en ces temps...

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LAKE TAHOE
de Fernando Eimbcke

C'est grâce à lui que j'ai vu Versailles (qu'au début j'appréhendais de voir, et je me suis trompé de séance). Je l'avais déjà vu cet été dans mon MK2 Beaubourg, (sur un écran à peu près de la taille d'une grosse télé, dans une salle ou les sièges font crouïnk crouïnk et où on a quasiment les genoux sous le menton mais quand on aime...) et là, je l'ai vu dans un format quasiment décuplé (c'était tellement large que j'avais presque du mal à joindre oculairement les deux bouts) mais hélas sans la partie supérieure de l'image (c'est comme ça, dans le bôôô cinéma, l'image certes est grande mais il en manque un tit bout en haut...)
On change complètement d'ambiance (au moins en apparence). Soleil, plein jour, plans fixes (très immobiles, très frontaux ; c'est, au moins au début, un film de photographe. Un patelin avec des façades de garages déglingués, des rues très droites, filmées en plans-séquences caméra posée, tout ça monté en mille-feuilles visuel, avec intercalaison régulière de plans noirs). A travers le parcours d'un ado qui cherche à faire réparer sa Tsuru, il sera, mine de rien, et au bout du compte, encore une fois question des liens familiaux (cette fois-ci plus filiaux que parentaux), mais plutôt de la façon dont ils sont rompus (et comment alors on réagit) que de celle dont on les crée.
Dans une structure qui s'apparente (très lointainement! où suis-je donc aller chercher ça!) à Orange Mécanique, mais de façon strictement inverse. L'ado mutique va rencontrer deux fois chacun des personnages, mais à la deuxième fois, il s'agira de rendre service (ou de faire plaisir) à chacun/e (le vieux au chien, le fan de kung-fu, la punkette, le frangin...) mais en y trouvant son compte aussi. Donnant-donnant. Là je n'ai pas pleuré, j'ai même plutôt rigolé des fois (certaines scènes sont irrésistibles) mais j'ai tout autant aimé que la première fois. ce qui n'est pas peu dire...

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16 septembre 2008

signes et prodiges ?

Mercredi dernier, en sortant du ciné, je vois ça :

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et, pas très loin, ça :

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Voui, voui, no comment...

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