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lieux communs (et autres fadaises)
18 septembre 2008

père et mère

VERSAILLES
de Pierre Schoeller

Nina et Enzo. Une jeune mère et son très jeune fils, hors-système, qui zonent, doremnt dehors, ici ou là, mangent quand ils peuvent, bref, la démerde. Le film nous plonge de plein fouet dans la vie de ces deux-là, dormir dehors, manger quand on peut, le samu social, les questions... Ils vont rencontrer Damien, qui vit dans une cabane au milieu des bois versaillais. Nina confie (sans le leur demander) Enzo à Damien et part chercher du travail. (A ce moment-là, j'ai déjà pleuré plusiers fois, et ce n'est pourtant que le début du film...)

A travers la relation qui va se nouer entre ce gamin, quasi mutique, aux yeux immenses, et cet homme presque sauvage, qui vit à l'écart dans son abri rafistolé, sur leur apprivoisement réciproque, le film traite  encore une fois, de ce qui me touche de plus en plus, à savoir les liens familiaux, parentaux, filiaux,. Qu'est-ce qu'être parent ? Comment le devient-on ? Et qu'est-ce que ça implique, surtout ? Père inconnu, père adoptif, père maladroit. Comment ça se construit, à quoi ça tient...

Damien, c'est Guillaume Depardieu, et, au milieu de cette nuit froide et hivernale, il est incandescent. Littéralement.Il embrase, il irradie, il étincelle, avec une force incroyable. Il m'a complètement bluffé. La dérive initiale se canalise peu à peu, se canalise, la violence et les refus se raisonnent, s'adoucissent, la fierté, on arrive même à la remettre au fond de sa poche avec son mouchoir par-dessus. Le fait de se sentir tout à coup responsable de quelqu'un d'autre fait que les choses changent... J'ai continué de pleurer, à intervalles réguliers, au fil de ce récit où l'inconfort glacial du début fait progressivement la place (mais à quel prix ?) à quelque chose de plus chaud, de plus humain, de plus... normal, ai-je envie de dire, tant tout le monde mérite d'avoir ça. (au moins ça). Avec, tout au long, une petite musiquette de piano mélancolique, composée par le réalisateur himself. Jusqu'à la fin de l'histoire. Dont je ne suis pas sûr, justement (je parle de la toute toute fin) qu'elle était vraiment indispensable. (Mais bon...) Versailles est un film fort, un film nécessaire, surtout en ces temps...

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LAKE TAHOE
de Fernando Eimbcke

C'est grâce à lui que j'ai vu Versailles (qu'au début j'appréhendais de voir, et je me suis trompé de séance). Je l'avais déjà vu cet été dans mon MK2 Beaubourg, (sur un écran à peu près de la taille d'une grosse télé, dans une salle ou les sièges font crouïnk crouïnk et où on a quasiment les genoux sous le menton mais quand on aime...) et là, je l'ai vu dans un format quasiment décuplé (c'était tellement large que j'avais presque du mal à joindre oculairement les deux bouts) mais hélas sans la partie supérieure de l'image (c'est comme ça, dans le bôôô cinéma, l'image certes est grande mais il en manque un tit bout en haut...)
On change complètement d'ambiance (au moins en apparence). Soleil, plein jour, plans fixes (très immobiles, très frontaux ; c'est, au moins au début, un film de photographe. Un patelin avec des façades de garages déglingués, des rues très droites, filmées en plans-séquences caméra posée, tout ça monté en mille-feuilles visuel, avec intercalaison régulière de plans noirs). A travers le parcours d'un ado qui cherche à faire réparer sa Tsuru, il sera, mine de rien, et au bout du compte, encore une fois question des liens familiaux (cette fois-ci plus filiaux que parentaux), mais plutôt de la façon dont ils sont rompus (et comment alors on réagit) que de celle dont on les crée.
Dans une structure qui s'apparente (très lointainement! où suis-je donc aller chercher ça!) à Orange Mécanique, mais de façon strictement inverse. L'ado mutique va rencontrer deux fois chacun des personnages, mais à la deuxième fois, il s'agira de rendre service (ou de faire plaisir) à chacun/e (le vieux au chien, le fan de kung-fu, la punkette, le frangin...) mais en y trouvant son compte aussi. Donnant-donnant. Là je n'ai pas pleuré, j'ai même plutôt rigolé des fois (certaines scènes sont irrésistibles) mais j'ai tout autant aimé que la première fois. ce qui n'est pas peu dire...

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Commentaires
P
Je l'ai vu la semaine dernière, à 11h15 le vendredi, une seule séance sur Paris !! et bien sur dans la petite salle du Mk2.<br /> Comme toi j'ai bien aimé ce film qui va un peu au delà du "donnant-donnant" ;-))
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