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lieux communs (et autres fadaises)
30 avril 2008

micro44

Un parking de supermarché où, quelle que soit l'allée qu'on emprunte, on se retrouve toujours à contre-sens.

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Les vacances ont donc fini comme elles avaient commencé : il pleut.

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"Nous avons tous du paradis en nous si nous savons où regarder"

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L'appréhension (me) mène à la contrariété.

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"Je suis petit, trapu, et ... opulent. Je ne danse pas."

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A partir du moment où les bourgeons sont formés, les feuilles poussent très vite.

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Souvent, je ne sais pas quoi répondre.

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"J'ai eu la varicelle du nez."

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"Vous voulez une carotte ?"

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""Si c'est bon, ne dis rien, si ça ne te plaît pas, tais-toi."

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29 avril 2008

colliers de fleurs

A BORD DU DARJEELING LIMITED
de Wes Anderson

"Et le désir s'accroît..."
Ca faisait plus d'un mois que j'avais envie de le voir, mais que je différais, que je me retenais, puisqu'on avait prévu d'aller le voir tous ensemble (nous les voyageurs d'Inde) quand il passerait dans le bôô cinéma. J'ai failli craquer, plusieurs, fois, mais j'ai tenu bon... et finalement c'est dimanche soir (et en comité un peu restreint, mais bon tant pis hein) que ça c'est passé. Je me méfie toujours un peu des sons de cloche tous dans le même sens et de l'unanimité critique (quoique, dans le cas présent, j'avais vu deux de ses trois  films précédents et j'avais plutôt déjà beaucoup aimé) mais j'étais donc confiant a priori, et puis l'Inde... j'étais même prêt à être indulgent.
Et bien, en sortant de la salle, j'avais un mot en tête : euphorisant (oui oui, comme les cigarettes qui font rire...) Carrément. C'est indéniable, le film de Wes Anderson fait partie de cette catégorie de films, somme toute assez rares, qui font du bien. Je ne sais pas comment le dire mieux. et je ne saurais pas dire à quoi ça tient : à l'histoire ? (pour faire court : trois frangins, qui se sont perdus de vue depuis un certain temps -l'enterrement de leur père- cherchent leur mère en Inde et en train) aux acteurs ? (Brody, Schwartzmann, Wilson, -l'ahuri, le l'amoureux et l'organisateur- , tous parfaits, avec en  prime une Anjelica Huston belle comme tout, en tout cas comme je en l'ai pas vue depuis bien longtemps), au contexte ? (l'Inde, ses trains, ses temples, ses tenues chamarrées, ses marchés, ses hommes à turban, ses cérémonies funéraires, ses temples, ses médicaments contre la toux en vente libre, ses verres de thé, ses serpents venimeux...) au thème ? (l'esprit de famille pourrait-on dire, mieux le sentiment familial ou plutôt le sentiment en général, pour faire plus court : filial, fraternel, amoureux...) à la façon de filmer  ? (c'est peu de dire que cet homme-là semble perfectionniste et méticuleux) ou au...contenu ? (On a -pour le même prix :
- un court-métrage parisien assez torride, avec une Nathalie Portmann à peignoir orange et cure-dents, et un Jason Schwartzmann droopyesque,
- une nouvelle écrite par le susdit Droopy qui s'avèrera être le flash-back central (nodal) du film,
- un road-movie quasi bollywoodien,
- plus quelques éxpériences sensorielles et mystiques, une scène de retrouvailles belle à pleurer,un conflit familial résolu (ou en tout cas précisé), un enterrement c'est beau comme là-bas dis, quelques ralentis sublimes, un clin d'oeil (Bill Murray, à croquer), des trucs avec des plumes de paon, plusieurs courses, et des moyens de transport divers et variés... - il faut quand même que je songe à fermer cette parenthèses longue à présent de quelques kilomètres...)
Sûrement à tout ça en même temps. Mais c'est magique, il doit y avoir un truc dans ce film, un ingrédient caché, rien qu'à voir la tête des gens qui en sortaient. Ils souriaient ! Mieux, on avait l'impression qu'ils avaient une petite lumière allumée en-dedans et qui brillait à travers leurs yeux !
Tiens tiens ! (après être passé par allociné point freu) : Le M*nde, Les C*hiers et P*sitif (les bibles de mon ami Hervé) n'ont pas trop aimé et font la gueule : peut-être parce que ce film est trop (cochez les cases requises) désinvolte, léger, virtuose, ironique, réjouissant, élégant, aérien, loufoque, mélancolique, gracile, chatoyant, décalé, fantaisiste, raffiné, euphémique, virtuose... (entre autres qualificatifs picorés ça et là...)

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27 avril 2008

briser la glace

DES CHIENS DANS LA NEIGE
de Ann-Kristin Reyels

Lars est un adolescent qui connaît le mot "palindrome", donc, pas le premier djeun écervelé venu. il est venu habiter avec son père dans une région froide et plutôt inhospitalière, puisque tout un chacun du cru évite soigneusement de répondre à leurs "bonjour" et autres invitations diverses (renseignement pris, pour les germanophiles où les géographes, ça s'appelle l'Uckermack)Au début du film, Lars est censé prendre le train pour Berlin pour aller passer Noël chez sa mère. Il le ratera (le train) mais rencontrera Marie, une jeune sourde-muette, qui va faire tendrement battre son coeur, et il semblerait bien que ce soit réciproque...
Quand il revient chez son père, il y trouve la soeur de sa mère (sa tante, donc), en train de roucouler avec le susdit, d'où léger malaise. La situation se complique encore de part et d'autre : le père de Marie ne voit pas d'un très bon oeil l'idylle naissante entre les deux ados, et la mère de Lars débarque à la maison avec Robert, son nouveau copain, pour comme qui dirait fêter Noël en famille...
Lars se démène au milieu de tout ça, gérant en même temps les dysharmonies (soyons pudiques) familiales et la découverte du sentiment amoureux, tout seul comme un grand, en tâtonnant, en dérapant parfois, et ça fait plaisir à voir.
La force extrême du film, c'est son décor : la campagne, l'hiver, le froid, la nuit bleue glacée, les lacs gelés, les champs enneigés à perte de vue, créent un genre de gangue hivernale, une chappe inexorable. Comme si le froid, dans un même temps mettait à distance, mais aussi mettait à vif. La réussité plastique est indéniable. (j'aime bien les films avec de la neige dedans...) Mais une violence sourde semble aussi être comme partout embusquée, pire que la menace du froid et du gel : celle des paroles et des gestes qui blessent, mais aussi celle des poings, voire des armes (qui ne tuent ici que les animaux...)
Le film alterne le chaud et le froid, le dedans et le dehors, l'affection et l'agression, et c'est ce va-et-vient, (comme se matérialise la condensation de la respiration, le souffle dans l'air glacé) qui crée  la cristallisation de toutes ces hsitoires plus ou moins familiales, jusqu'à une fin qui vous... cueille à froid. (il n'y a pas d'autre mot...) Celle-là, non, je ne l'avais pas du tout vue venir !
En tout cas  un bien beau portrait d'adolescent(s), par une réalisatrice nouvelle venue... Comme concluait mon ami Hervé, "Ils sont fort, ces allemands, en ce moment!"

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26 avril 2008

j'ai toujours rêvé d'être islandais

CHILDREN
de Ragnar Bragason

Nous a été envoyé d'Islande ce film en (très très) noir et blanc (un petit peu quand même). La sortie française à l'origine prévue a été reculée (ajournée sine die ??? pourtant, il mérite largement le détour...), mais le distributeur (gentil) a quand même accepté de nous le filer en avant-première. Donc, ce soir, à la séance de 18h, ce film passait dans une seule et unique salle en france (le bôôô cinéma) et nous étions -hélas trente mille fois hélas- quatre (oui 4 !) à vivre l'événement en direct.
Je ne connaissais pas Ragnar Bragason, mais c'est désormais quelqu'un que je vais suivre (d'autant plus que ce film -Children- est la première partie d'un diptyque, dont la seconde -Parents- devrait incessamment voir le jour, aidée peut-être par le fait que celui-là vient d'obtenir le premier prix au Festival de Copenhague...)
Le titre de la présente chronique est un clin d'oeil, finalement peut-être pas vraiment juste, au film éponyme de Samuel B. récemment vu (et aimé et chroniqué ici-même), mais c'est vraiment l'impression que ça m'a donné, au début : noir & blanc, humour à froid, musique chiadée, histoires qui se croisent, personnages un peu écornés, regard de cinéaste atypique... mais, en fin de compte, quand l'un utilise clairement la dérision et l'humour décalé comme ciment de son récit, dans le cas du second, on a un peu plus de mal à définir exactement sur quel pied il danse, tant il use de la violence   "banalisée" comme catalyseur et générateur  de ... morale (?).
Children, comme son nom l'indique, traite des rapports familiaux. Autour de Karitas (l'"héroïne", blonde) gravitent ses trois filles (blondes) (que cherchent à récupérer son ex-mari et sa nouvelle copine) et son fils Gudmundur (blond), dont son père, Gardar,(un blond razibus et teigneux) qui l'a jadis abandonné, cherche  tout à coup se rapprocher (pour se racheter une conduite ?). Gudmundur qui se fait molester à l'école par les autres gosses et a pour seul copain Marino, un quadragénaire un peu mal dans sa tête qui vit seul avec sa mère, et va péter un plomb en apprenant que la mère en question fréquente un autre homme en cachette. Bonjour la joie.
Voici grosso modo la situation "de départ", qui nous sera exposée par fragments (parfois contondants, parfois aiguisés, parfois émoussés, parfois presque tendres) juxtaposés (rajoutez quand même un chien, un poisson rouge, un ballon de foot, pas mal de nez cassés...) dans un  noir et blanc assez classieux même si minimaliste (le réalisateur, lors de la remise de son prix, a précisé qu'il n'avait pas eu de fric ni pour la couleur, ni pour les costumes, ni pour le maquillage ni pour le décor, ce qui rend la force du film encore plus imposante et digne de louanges) et dont les différentes parties vont évoluer chacune à son rythme, parfois toutes seules comme des grandes, parfois interférant, se croisant, se bousculant, jusqu'à un final...  ironique (même si j'ai regretté qu'un des personnages au moins y soit un peu laissé à l'écart... mais peut-être se dire alors que pour lui tout va aller bien ?) à l'image du plan d'ouverture, et la boucle narrative, donc, est bouclée...
Ragnar Bragason : ce mec-là a du talent, c'est indéniable, et de l'énergie (et de la rogne ?) à revendre... J'espère qu'on aura l'occasion d'y revenir bientôt ! (ce qui tendrait à prouver que l'Islande nous envoie quand même de sacrées bombes glacées : entre Children, 101 Reykjavik et Noi Albinoi, vous reprendrez bien un petit truc givré, hein ???)

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24 avril 2008

contamination

[REC]
de Jaume Balaguero et Paco Plaza

Mmmmhh... vraiment, ça dépote! Un bon p'tit film d'horreur espagnol, plutôt roublard dans sa forme mais assez redoutablement efficace dans ses effets. Quelle forme ? Mais une forme de reportage, voyons, à travers l'objectif de la caméra d'un... caméraman (qu'on ne verra d'ailleurs jamais, même au générique, normal, puisqu'il n'existe virtuellement pas, et que c'est le réalisateur ou le chef-op qui est -en vrai- derrière), embarqué avec une journaliste dans un reportage sur la vie nocturne d'une caserne de pompiers qui va virer à tout à fait autre chose... (La jeunette est en marcel, comme Bruce Willis dans Piège de Cristal, c'est dire... et c'est comme ça qu'elle terminera le film, d'ailleurs...)
La construction du film n'est pas pour rien dans le plaisir qu'on y prend (ce qui aurait pu n'être qu'une nième version de La noche de los muertos-vivantes, genre relativement codé n'est-ce pas, prend là comme qui dirait un petit coup de jeune et de sang neuf...). On démarre calmement, pépère, plan-plan, on prend son temps,  toc toc on grimpe d'un premier cran (entrée dans l'immeuble, découverte de la vieille dame enragée), puis encore d'un cran (la première victime), et encore d'un autre, et ainsi de suite, après ça n'arrête plus, dans un impitoyable crescendo en sang et cris et bave (mais, rassurez-vous on ne voit presque rien), jusqu'à une scène finale assez plastiquement aux petits oignons, entre Les frissons de l'angoisse (l'appartement muré), Le silence des agneaux (l'infra-rouge), Le projet Blair Witch (la fin...), et même, tiens, un petit chouïa de Rosemary's baby (les silhouettes qui traversent au fond du couloir).
On sait bien que par leur structure même les films de morts-vivants s'apparentent aux mathématiques, puisque chaque personnage sain dès qu'il est contaminé, vient grossir aussitôt les rangs des zombis goulus et énervés. C'est arithmétique : plus il ya de "sains" au début, et plus il y aura de pourris à la fin. Jusqu'à ce qu'il n'en reste qu'un(e)... Celui-là ne faillit pas à la tradition, on compte sur ses doigts, combien il en reste..., mais avec ce petit plus de "regardez rien que la vérité toute la vérité dans ma caméra au poing qui bouge qui tremble, qui tombe, qui s'arrête, qui peut même continuer à filmer toute seule (c'est pratique)" qui fait qu'on pourrait y croire ici un peu plus que d'habitude.
D'autant plus qu'il y fait bien souvent noir, dans cet immeuble (et de plus en plus au fur et à mesure qu'on grimpe dans les étages jusqu'à la chambre sous le toit où personne n'habite (et où il n' a, évidemment, pas de lumière, mais que fait l'edf ?), et où justement, chaque utilisation de la lumière est l'occasion de voir -bouh!- un truc qu'on n'aurait pas eu forcément envie de voir aussi et aussi près (attention, ça bondit souvent dans le cadre, de manière inopinée -enfin, pour les personnages, parce que nous, spectateurs, on sait que ça va sauter, on s'y attend, et les réalisateurs mettent alors en jeu tout leur savoir-faire pour réussir quand même à nous faire sursauter...- ).
Redoutablement efficace, donc. Et, vous savez quoi , le remake ricain ("Quarantine") est déjà tourné... Arrangez-vous pour voir l'original, et en v.o, s'il vous plait. Gracias...

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23 avril 2008

blind test

LA RONDE DE NUIT
de Peter Greenaway

Il faudrait avoir deux cerveaux (au moins) pour apprécier pleinement cet ultime opus de Peter G., un premier pour apprécier pleinement les images, les cadrages, la lumière, les compositions originales, savantes, baroques, bluffantes, et un second pour pouvoir ne se consacrer qu'aux dialogues, riches, denses, précieux, baroques, surchargés, chantournés, ciselés... Et peut-être un troisième, finalement, pour parvenir à synthétiser (à comprendre ?) bref à appréhender la complexité d'une intrigue foisonnante dont le sens semble se dérober constamment.
Bon, je ne le cacherai pas plus longtemps : j'adore ça. Mais j'ai l'esprit naïf, et je suis tout à fait capable de baver d'admiration en laissant ma mâchoire pendre, d'ouvrir tout grand les yeux et de déconnecter le neurone marqué "compréhension de l'histoire", juste pour prendre du plaisir.  Plaisir sensuel, plaisir esthétique, plaisir intellectuel, je ne sais plus. Plaisir tout court, en tout cas.
Greenaway, je l'aime depuis longtemps (depuis toujours) et j'ai continué de l'aimer, contre vents et marées,  même lorsque certains  lancèrent la mode de "N'aimons plus Greenaway". J'ai vu tous les longs-métrages qu'il était possible de voir (même ceux qui ne sont pas sortis en France! merci Internet! Merci le ouaibe! Merci les españoles et les italiani qui ont continué de s'intéresser à lui...) Un seul, l'avant-dernier (sorti en salle chez nous), Huit femmes et demi fut considéré par votre serviteur comme une funeste fumisterie (je n'en ai d'ailleurs plus aucun souvenir, si ce n'est que je suis sorti de la salle dans un état de fulmination intense....)
Bref j'étais content de voir le nouveau Greenaway, qui plus est dans le bôôô cinéma, sur un écran de hmm kilomètres carrés, bref, ce qui s'appelle s'en prendre plein les mirettes. D'autant plus que, fidèle à son habitude (peut-être d'ailleurs est-ce une des raisons qui m'a fait lui rester si longtemps fidèle -smiley aux joues roses de honte-) le réalisateur n'hésite pas à nous montrer son héros (ici, Rembrandt, joué par Martin Freeman, qui m'est extrêmement sympathique pour des raisons qui me sont toutes personnelles...) la zigounette à l'air, et ce dès la -quasiment- première minute de film, puis y reviendra encore, plus tard, côté pile, côté face...(Rembrandt était semble-t-il un joyeux queutard, surtout préoccupé, comme aurait dit Audiard, d'amours ancillaires).
Il est donc question de la Ronde de nuit, sur la peinture duquel (le tableau, vous suivez ?) Greenaway brode, encore fidèle à son habitude, une sombre histoire de meurtre, de complot, de machination ("dans un jardin anglais" ? vous avez dit "dans un jardin anglais" ??) où je dois avouer que je n'ai pas tout compris, d'autant plus, que, comme je l'ai déjà dit, les dialogues sont aussi riches que foisonnants, et il faut souvent faire son choix entre l'image et le sous-titre, au détriment donc, de l'un ou de l'autre. Mais en restant, en même temps, plutôt assez fidèle à ce qu'on sait de la vraie vie du vraie Rembrandt. Alors, il suffit de se laisser aller, de rentrer dans la ronde, et d'ouvrir grand les yeux (et les oreilles aussi... tiens tiens, en plus il a réussi à trouver un musicien qui sonne quasiment plus Nyman que Nyman himself...)
C'est vrai que Greenaway est un cinéaste à part, dont le cinéma serait le résultat de l'équation, en quelque sorte, "théâtre + peinture =..." Certains critiques sourcilleux semblent hoqueter de dégoût et laisser choir leur mouchoir de dentelle sur leurs escarpins vernis à cette seule évocation. Tant pis pour eux, les benêts, ils ne savent pas ce qu'ils perdent...

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21 avril 2008

à bicyclette

LES TOILETTES DU PAPE
de Enrique Fernandez et Cesar Charlone

Les films sud-américains, c'est plus fort que moi : j'aime ça ! Et ce n'est pas celui là qui va me faire changer d'avis... Celui-là qui nous vient d'Uruguay, qui fut réalisé à deux têtes et à quatre mains, et qui nous narre les effets de la venue annoncée du pape à Melo, un village trou du cul du monde situé à la frontière Uruguay / Brésil dont les habitants subsistent (survivent) grâce à des petits trafics  en vélo pour les commerçants locaux, rapport à la proximité de la frontière, contrebandiers du quotidien à la merci du "douanier volant",  genre de petit commerçant local lui-aussi, et fieffé salopard qui les rackette selon son bon vouloir.
On s'attache ainsi à la roue de Beto, un rugueux mais jovial fièrement moustachu (plutôt craquant, d'ailleurs), dans ses allées et venues de part et d'autre de la frontière (les mecs, ils doivent se choper des super mollets d'enfer de la mort, vu les kilomètres qu'ils se tapent!) et dans sa vie de tous les jours, avec sa femme et sa fille (dont il aimerait bien faire aussi une future contrebandière, mais qui préfèrerait aller étudier le journalisme à Montevidéo, ce pour quoi la maman économise patiemment, peso après peso.)
L'annonce de la venue papesque (et des milliers de pèlerins associés) met les habitants de Melo en ébullition : voilà enfin une occasion rêvée de sortir un peu de la mouise, en vendant, qui des chorizos, qui des quiches, qui des hamburgers, qui des boissons... tous s'endettent grave et se mettent au boulot sérieux en prévision du grand jour.
Mais Beto a eu une meilleure idée encore : il va construire des toilettes, pour ces dizaines, ces centaines de milliers de gens, qui vont venir faire la queue pour s'y soulager. et sa fortune sera faite. Les parpaings, le ciment, la porte, la cuvette.... chaque élément successif est cause de dépenses supplémentaires (et donc d'allers/retours pour  son petit commerce) et les choses ne vont pas aller en s'arrangeant (problème de genou, problème de cuite, problèmes avec la douane, problème de vélo...) Beto finira d'ailleurs à pied, la cuvette sur les épaules (et c'est à ma connaissance la première fois au cinéma qu'une cuvette de chiottes devient un élément de suspense aussi haletant, genre Beto va-t-il arriver à temps pour que les gens fassent caca ? vous le saurez au prochain épisode...)
Mais, faut pas rêver. Les pauvres sont faits pour rester pauvres. c'est fondamental. Le passage -express- du pape à Melo n'amènera finalement qu'assez peu de monde, qui n'achètera d'ailleurs rien à personne, et n'ira même pas faire caca dans les super toilettes de Beto. La papamobile repartira, et les montagnes de chorizos resteront...
Tant pis, on s'en fout, on aura passé un super moment en compagnie de Beto et des autres habitants du village (excepté les trois acteurs principaux, tous les autres sont des non-professionnels, recrutés sur place, ça en rajoute presque un peu trop dans le style défilé de trognes pittoresques, mais bon, faut assumer, on n'est pas à Beverley Hills, hein...). Une comédie joyeusement grinçante où, sous les dehors de la fable, se glissent des éléments de contestation contre l'exploitation, le pouvoir, la religion...
Comme disent les réalisateurs en ouverture :"Seul le hasard a empêché que les faits, par essence réels, se passent comme ils sont relatés ici."

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(je trouve, hélas, que l'affiche est extrêmement laide)

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(et je préfère l'originale...)

20 avril 2008

séance unique

Regardez un peu ce que je suis allé voir, finalement, hier soir...

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... ça décoiffe, non ?

20 avril 2008

guy darbois, des questions au standard ?

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(mercredi soir) Il y a trente ans, la téléréalité-poubelle était pure science-fiction. Les choses hélas ont bien changé, mais le film a plutôt bien vieilli. Furieusement seventies, mais Faye Dunaway , même en "prête à tout pour réussir" a vraiment un sacré charme (même si on ne croit pas une seconde à son idylle avec William Holden...)

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(jeudi soir) Un genre de grosse baffe. Les américains en Irak. Je ne supporte pas les scènes de viol au cinéma, et j'appréhendais donc. J'étais à deux doigts de sortir, c'est pourtant traité avec une certaine pudeur. Sur l'image en général, (sous toutes ses formes actuelles), et sur son (leur) interprétation. Secouant, et voulu comme tel.

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(vendredi soir) Autres temps... Encore l'Amérique et ses images manipulées, mais cette fois du noir et blanc hyperléché de notre ami Georges C., pour nous raconter la fin des années Mc Carthy (ses images à lui -le sénateur- sont vraies.) Fumée des clopes, gomina, costars impecc'. Propre sur lui, un peu trop sage peut-être...

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(samedi soir) Encore du noir et blanc, encore l'Amérique, mais du sud cette fois, pour un truc complètement incroyable, muet quasiment, entre Lang, Méliès, Maddin, Lherbier, un objet atypique, éminemment poétique (bien plus que politique ou polémique) qui m'a absolument ra-vi! J'ai d'ailleurs ramené l'affiche en souvenir!

Une semaine, donc, avec un film par soir, et un débat par soir aussi.
Et chaque fois, le même scénario : le générique se termine, les lumières se rallument, et la même question de l'animateur au micro "Est-ce que vous avez des réactions, quelque chose à dire ?" Et là, idem, me voici la tête soudain parfaitement vide, aussi immaculée qu'une banquise balayée de frais. A perte de vue, rien, nada, le vide, oui, parfait.
Et chaque fois je repense au bouquin de Thomas Disch "L'homme sans idées" (en anglais, encore mieux "The man who had no ideas"). j'avais pensé à l'époque (et je le pense toujours, et de plus en plus) que ce titre me convenait parfaitement. J'aurais même bien vu ça en guise d'épitaphe, tiens...
Non, décidément, je ne suis pas un homme de parole facile, de réaction immédiate, de discours structuré. Donc j'écoute les interventions successives de Monsieur D. (qui lui sait parfaitement, justement structurer son discours : quand il commence , il y a un "petit un" puis un "petit deux" et il ne perd jamais le fil.
Si par hasard (par miracle) me vient une phrase, le temps que je la répète, que je la polisse, que je la rabote, que je la vernisse, eh bien il est hélas trop tard bien trop tard lorsque je serais éventuellement prêt à envisager de demander la parole, et le débat a rebondi sur autre chose et autre chose encore, et je n'ai plus qu'à la remballer, ma jolie intervention putative, dans ma poche avec le mouchoir par-dessus.

( 2ème festival du film et des médias de Lure)

18 avril 2008

fin de vacances (et autres joyeusetés)

je me décompose
je me délabre
je me désagrège
je me désassemble
je me désintègre
je me dilue
je me disjoins
je me dissémine
je me fissure
je me fractionne
je me fragmente
je me morcelle
je me pulvérise

je me raccourcis
je me racornis
je me ratatine
je me rétrécis
je me scinde
je m'abrège
je m'amenuise
je m'amoindris
je m'éboule
je m'écroule
je m'émiette
je m'éparpille
je m'escamote
je m'évanouis
je m'évapore
je rapetisse
je diminue
je fonds
je disparais

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