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lieux communs (et autres fadaises)
27 avril 2008

briser la glace

DES CHIENS DANS LA NEIGE
de Ann-Kristin Reyels

Lars est un adolescent qui connaît le mot "palindrome", donc, pas le premier djeun écervelé venu. il est venu habiter avec son père dans une région froide et plutôt inhospitalière, puisque tout un chacun du cru évite soigneusement de répondre à leurs "bonjour" et autres invitations diverses (renseignement pris, pour les germanophiles où les géographes, ça s'appelle l'Uckermack)Au début du film, Lars est censé prendre le train pour Berlin pour aller passer Noël chez sa mère. Il le ratera (le train) mais rencontrera Marie, une jeune sourde-muette, qui va faire tendrement battre son coeur, et il semblerait bien que ce soit réciproque...
Quand il revient chez son père, il y trouve la soeur de sa mère (sa tante, donc), en train de roucouler avec le susdit, d'où léger malaise. La situation se complique encore de part et d'autre : le père de Marie ne voit pas d'un très bon oeil l'idylle naissante entre les deux ados, et la mère de Lars débarque à la maison avec Robert, son nouveau copain, pour comme qui dirait fêter Noël en famille...
Lars se démène au milieu de tout ça, gérant en même temps les dysharmonies (soyons pudiques) familiales et la découverte du sentiment amoureux, tout seul comme un grand, en tâtonnant, en dérapant parfois, et ça fait plaisir à voir.
La force extrême du film, c'est son décor : la campagne, l'hiver, le froid, la nuit bleue glacée, les lacs gelés, les champs enneigés à perte de vue, créent un genre de gangue hivernale, une chappe inexorable. Comme si le froid, dans un même temps mettait à distance, mais aussi mettait à vif. La réussité plastique est indéniable. (j'aime bien les films avec de la neige dedans...) Mais une violence sourde semble aussi être comme partout embusquée, pire que la menace du froid et du gel : celle des paroles et des gestes qui blessent, mais aussi celle des poings, voire des armes (qui ne tuent ici que les animaux...)
Le film alterne le chaud et le froid, le dedans et le dehors, l'affection et l'agression, et c'est ce va-et-vient, (comme se matérialise la condensation de la respiration, le souffle dans l'air glacé) qui crée  la cristallisation de toutes ces hsitoires plus ou moins familiales, jusqu'à une fin qui vous... cueille à froid. (il n'y a pas d'autre mot...) Celle-là, non, je ne l'avais pas du tout vue venir !
En tout cas  un bien beau portrait d'adolescent(s), par une réalisatrice nouvelle venue... Comme concluait mon ami Hervé, "Ils sont fort, ces allemands, en ce moment!"

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