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lieux communs (et autres fadaises)
28 septembre 2008

saut à skis

LA NOUVELLE VIE DE MONSIEUR HORTEN
de Bent Hamer

Il y a des films, comme ça, qui vous laissent tout rêveur à la sortie... Encore une bonne surprise venue de Scandinavie, d'autant plus que je m'attendais à voir une pochade échevelée, un truc bien givré grave, et, qu'en fin de compte, le mot qui me vient à l'esprit serait mélancolie. Oui, une bienheureuse et douce mélancolie.
Parce que ça parle d'un monsieur, Odd Horten, qui part en retraite. Et que c'est un sujet qui commence à me concerner, voui voui! Et le métier de ce monsieur Horten est de conduire des trains, dans la neige, entre Oslo et Bergen notamment (et s'il est un trajet en train qui reste cher à mon coeur c'est bien justement ce trajet-là!). Retraite + train + neige = le bonheur! D'autant plus que j'étais tout seul dans la salle du bôôô cinéma (et que je pouvais donc y prendre mes aises.)
Horten c'est un vieux bonhomme, tout ridé comme une vieille pomme, avec des yeux bleu glacier, un genre de grand échalas assez mutique à la Tati, mais avec une casquette de conducteur de train à la place du chapeau. En quatre-vingt-dix minutes, nous assisterons à la transition entre Horten-qui-travaille et Horten-en-retraite, dans une suite de vignettes plus ou moins drôlatiques, touchantes, improbables, tant par les lieux visités (un échafaudage, une chambre d'enfant, un tarmac, un bar, un sauna et la piscine qui va avec...) que par les personnages rencontrés (une mère alzheimer, une hôtelière rosissante, un pochard érudit...), ou même les objets (des chaussures rouges, un fragment de météorite, des skis...) avec, toujours, bien entendu, la neige, la glace, les pluies verglaçantes (et, comme dans les bouquins de Jo Nesbo, il pleut à Bergen...) et la nuit (c'est un film très nocturne). Et c'est vrai qu'on n'est pas très loin d'un Roy Anderson, par cette construction même, avec ces apparitions incongrues où ces petites histoires dont on ne saisit qu'une partie, mais il y a ici quelque chose de plus personnel, de plus... intime (et la dédicace finale le souligne bien) et donc de plus touchant.
Ce vieux bonhomme qui vit seul avec son canari, et réalise soudain qu'il y a des choses à côté desquelles il est (peut-être) passé, pour qui tout ne se passe pas forcément le mieux du monde à chaque fois (entre gaffes et mini-catastrophes), mais n'en manifeste pourtant aucune animosité, on le suit pas à pas, on s'y attache, on est parfois surpris, parfois agacé, amusé, parfois attendri, parfois tout ensemble, et le traitement des nombreuses scènes nocturnes accentue encore cet aspect un peu onirique (irréaliste à force de réalisme ? Ou bien le contraire ?) Quelque part entre Tati et Lewis Carroll... 
Décidément, le cinéma nordique n'a pas fini de nous faire découvrir ses merveilles...

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