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lieux communs (et autres fadaises)
29 novembre 2021

corbeau

TRE PIANI
de Nanni Moretti

Eh oui on vieillit (on "apprivoise la mort", n'est-ce pas, Ririchounet ?). Mais pas que nous, heureusement, les autres aussi vieillissent. Coups de vieux. Après Clintchounet la semaine dernière (91a) voici carissimo Nanni (mais non, j'exagère, allocinoche me dit qu'il est très jeune, il n'a que trois ans de plus que moi...) qui a l'air vieux et fatigué. et se donne dans son dernier film un personnage de juge vieux et fatigué. c'est vrai qu'on l'a connu plus jeune, fougueux et révolté (le "plus" se rapportant aux trois qualificatifs.)
Tre piani, ce sont les trois étages d'un immeuble (comme l'indique le titre original), mais il sera question aussi de trois étages temporels successifs, où on verra grandir et/ou vieillir les personnages de ce fameux immeuble.
Le film démarre très fort (c'est le cas de le dire) avec, de nuit, une voiture qui percute un appartement après avoir aux passage fauché une piétonne, sous les yeux d'une femme partant accoucher. En quelques minutes on a vu pratiquement tous les personnages. puis on va s'intéresser séparément à chacune des histoires des personnages de chacun des appartements de ces tre piani. Celui dont l'appartement a été percuté (ou vit un couple avec sa fille), celui de la femme enceinte, et celui du jeune homme qui a causé l'accident, qui y vit avec son père et sa mère (avec un quatrième appart': celui où vit un couple âgé de voisins sympathiques, auxquels le couple confie detemps en temps sa fillette.
Le décor de ce drame en trois actes est posé, les personnages à leurs places, et les trois coups peuvent donc retentir.
Nanni Moretti signe ici une film grave, aussi démoralisé que démoralisant (à peu près tout ce qui peut arriver de désagréable, déplaisant, douloureux au sein d'un couple finira par se produire) et donc on est en droit d'en repartir avec le moral parfaitement dans les calzini... Même si Nannichounet nous glisse in fine (in extremis, même!) quelques notinettes d'espoir ensoleillé autour du personnage de Dora (le femme du juge) incarnée par Margherita Buy, qui nous avit déjà fort touchés dans le très beau Mia Madre du même Nanni Moretti.
Ce qui est curieux (merci allocinoche et le blog en attendant nadeau, ) c'est que le roman* dont le film est tiré est israëlien, (il se passe à Tel Aviv) mais, bon, ça ne change finalement pas grand chose, le malheur n'a pas de nationalité.(ni de pays).
Et le blog, citant un personnage du roman (la femme du juge, qui est elle-même juge) apporte une troisième explication de ces tre piani, à laquelle je n'avais absolument pas pensé :

"Les fréquentes allusions à Freud, le dispositif de parole qui revient dans les trois textes, incitent aussi à un certain type de lecture. Rêves et fantasmes alimentent enfin les récits des divers personnages. Mais partons de la clé que Déborah utilise : « L’Encyclopedia Universalis m’a aidée à me souvenir qu’au premier étage se situent nos pulsions et nos instincts, le Ça. À l’étage du milieu réside le Moi qui tente d’établir un rapport entre nos pulsions et la réalité. Et au troisième, trône sa majesté le Surmoi qui nous rappelle à l’ordre, la mine sévère, et exige que nous prenions en compte l’influence que nos actes exercent sur la société. »"

(et qu'il n'est, finalement, pas forcément indispensable de connaître.)

* Eshkol Nevo, Trois étages. Trad. de l’hébreu par Jean-Luc Allouche. Gallimard, 316 p., 22 €

2790348

Commentaires
B
Rien à voir !<br /> <br /> Juste une info en passant, okazou : la parution du journal de René Fallet.<br /> <br /> https://nosconsolations.blogspot.com/2021/11/eperdument.html#comment-form<br /> <br /> http://susauvieuxmonde.canalblog.com/archives/2021/11/25/39233370.html
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