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lieux communs (et autres fadaises)
27 janvier 2014

comment ça tourne

LA PORTE DU PARADIS
de Michael Cimino

Séance unique hier soir dans le bôô cinéma de la version restaurée du director's cut (3h30!) de ce film qui fut à sortie un désastre critique et financier (les raisons à chercher étant sans doute plus idéologiques que cinématographiques, le film traitant d'un épisode particulièrment peu glorieux de l'histoire américaine : le massacre -commandité- d'un groupe de 125 colons étrangers, poil à gratter dans la bonne conscience locale et sa glorieuse mémoire à courte vision).
Un grand et beau film, au casting -au moins- **** 4 étoiles (Kristofferson / Hurt / Walken / Bridges côté mâles, et une étoilette : notre nationale et divine Huppert, encore toute jeunette et fraîche et girondement plaisante!), qui tourne (! c'est le cas de le dire) notamment autour de la figure (du motif central) du cercle, qu'on retrouvera plusieurs fois à l'écran (la soirée de fin des étudiants, parfaitement magnifique, avec ses couples valsant, doublement tournant sur Le Danube bleu, formant un cercle sur la pelouse, puis le bal folk en en patins à roulettes, et la structure même de l'assaut final -le centre et la circonférence-) mais aussi sur la forme (l'émotif, après le motif, ou bien le contraire), en thématique (le cercle en tant que cycle, narratif, amoureux, historique...)
C'est alternativement épique et intime, interne et externe, roucoulant et tonitruant, mais le souffle épique de l'épopée passe incontestablement au-dessus de nos têtes (et devant nos yeux). ca fait du bruit, ça galope, ça tire dans tous les coins (enfin, pour en revenir à la géométrie, et surout dans la dernière partie, plutôt de la circonférence vers le centre. Et Cimino sait extrêmement bien agencer ça, les alternances et les ruptures de ton, jusqu'à la quasiment toute dernière, qui m'a vraiment fait sursauter (et qui m'a fait me demander si, finalement, je l'avais vu ou non, ce film, sinon comment aurais-je pu oublier ça ?). On a, pour le même prix, une histoire infâme et igniminieuse (avec des billions de coups de fusil) doublée (comme une étoffe joliette à l'intérieur d'un manteau crasseux) d'un triangle amoureux (" entre les deux, mon coeur balance...") ce qui fait qu'on ne voit absolument pas le temps passer, et, même moi, je n'ai pas fermé l'oeil une seconde, c'est dire.
Hervé parle de chef-d-oeuvre absolu ou quelque chose comme ça (c'est sans doute la plastique huppertienne qui l'influence, hin hin), je serai un tout petit peu plus modéré (aïee! non! ne me gifle pas!) en le qualifiant comme je l'ai fait plus haut de grand et beau film... Et quel plaisir de les revoir, tous, si jeunes et si beaux! (avec une mention et une émotion toutes spéciales pour Mickey Rourke...).

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