un samedi à la campagne
Hmmm, il ya des journées comme ça, on ne sait pas vraiment pourquoi, qu'on aimerait replier avec soin et tendresse, et les ranger soigneusement dans son porte-feuille, entre la photo de *, le ticket de cinéma de **, ou le petit mot de ***, pour pouvoir les redéplier et les regarder à loisir, les jours de pas trop de soleil, les sjours de les pieds dans la merde. Oui, des journées qui n'avaient a priori (chaque fois que j'écris désormais a priori, je pense à mon ami Philippe...) rien de spécial, rien de particulier, rien de sensationnel, mais dont on découvre, rétrospectivement, qu'elles furent simplement délicieuses.
Ainsi, ce samedi : au départ sur l'agenda, il n'y avait rien, mais un message sur le répondeur avait prévenu la veille qu'il y aurait ce repas de midi, chez une amie, proposé par une autre amie, et que si on voulait on pouvait venir.
Bien sûr on avait voulu, on était venu, et c'était tellement bien qu'on était même resté jusqu'au soir! Une journée ensoleillée (la première depuis ououououh!) déjà ça ça faisait du bien, une journée à manger dehors donc encore mieux, à boire de la très bonne Clairette pour l'apéro, et des grillades, et des framboises du jardin et du crumble maison, et le café qu'on boit lentement, on a le temps. Une journée de hamac et de sieste dans le jardin, une journée de crème de cassis et de picon-bière, une journée de se promener (un peu) et de rentrer le bois (juste un peu aussi, à peine de quoi se procurer une petite suée), une journée de ciel bleu et de nuages blancs...
Une journée à avoir envie de tout photographier.
Une journée calme, qui se déroule lisse et paisible, une journée sans aspérités ni rebords coupants, une journée simple, facile, à parler et à rire, simplement être là, entre souvenirs de jeunesse récits de vacances et projets divers.
On était reparti dans la nuit estivale, (il y avait des étoiles), sans même avoir peur de tomber en panne d'essence (pourtant la jauge disait zéro, mais on s'était fait le pari qu'on arriverait à bon port, et d'ailleurs on y arriva.)
Une journée qui, à y repenser, n'avait rien de plus qu'une autre, mais c'est de celle-là pourtant dont on se souviendra...