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lieux communs (et autres fadaises)
24 septembre 2019

ne coupons pas les poils pubiens en quatre

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A RAINY DAY IN NEW-YORK
de Woody Allen

Enfin le revoilà, le vieux Woody, dont ce film a failli ne jamais sortir, emporté par la même tempête médiatique qui a coûté sa carrière (et, justement, la sortie de son premier film) à l'ami Louis CK. On l'a dans le bôô cinéma, en sortie nationale, avec une séance VO par jour, ce qui est bien mieux que rien (question : comment peut-on voir un film de Woody Allen en VF ? rien que de poser la question, mon coeur saigne...) L'avant-dernier, c'était Wonder Wheel, en janvier 2018, dont je n'ai hélas plus beaucoup de souvenirs... Mais bon, le nouveau Woody Allen, depuis des lustres, c'est comme un rituel, un rendez-vous inratable.
Nous voici à New-York, de nos jours ou presque, où le jeune Gatsby (Timothée Chalamet) accompagne pour un week-end sa girlfriend et copine de fac Ashleigh (Elle Fanning) venue là interviewer un réalisateur maître de l'art & essai, Roland Pollard (le très sexy  Liev Schreiber, pour moi un genre de parangon de virilité).
Ce qui ne devait être qu'une petite heure dans l'emploi du temps très chargé que Gatsby avait élaboré pour faire découvrir "son" New-York à sa copine (lui y a vécu depuis son enfance et elle y vient pour la première fois) va, bien entendu, durer plus longtemps, et  provoquer des changements successifs dans le time schedule initial (d'autant plus que Gatsby, de son côté, sera bien occupé aussi...). Et voilà qu'il pleut. Et ça ne fait que commencer...
Une comédie romantique idéale, une mécanique sentimentale parfaitement réglée, dans un New-York pluvieux qui pourrait presqu'être de comédie musicale, avec, comme d'hab' chez Woodychounet, des dialogues qui claquent et font mouche à tous les coups ou presque (avec ce qu'on peut considérer comme des clins d'oeil appuyés du genre de "Ne laissez jamais une jeune fille seule avec un réalisateur célèbre..."), dans un milieu à des années-lumière de ce qui fait notre quotidien (hôtels de luxe, appartements sur la 5ème avenue, réceptions hyper-chicos friquées et alcoolisées chez les gros bourges, soirées mondaines avec tout le gratin du cinéma -tout aussi friquées et alcoolisées que les réceptions dont on parlait précédemment-), bref un univers a priori puant* (pour nous autres les crevards du monde normal) superficiel hypocrite et so boring mais dont le réalisateur (et d'autres avant lui, bonjour Lubitsch, hello Capra, coucou Cukor...) fait une fois de plus ses choux gras avec un plaisir évident.
Qui dit comédie sentimentale dit hésitations quiproquos et chassés-croisés, et le film n'en manquera pas. Ah, les égarements du coeur... La dernière partie est -à ce titre- étourdissante, où chacun des deux "tourtereaux" fait, séparément, face à des déclarations plus ou moins surprenantes (plus encore pour lui que pour elle) mais où Woody n'a pas encore dit son dernier mot (de réalisateur), car l'épilogue est encore à venir (et que je ne l'avais, d'ailleurs, par forcément vu, venir...)
Je ne sais pas si c'est parce qu'il s'agit du retour (en grâce ?) du réalisateur (le film n'est pas sorti aux Etats-Unis, et Woody a été lâché (lynché) publiquement par ses actrices/teurs) mais je l'ai trouvé très très plaisant. Exquis. Avec un mélange subtil de pétillance glamour et de lucidité désabusée.
Doo doo doo doo... I'm singin' in the rain...

4483487


* "une flopée de wasp ploutocrates" comme les définit W.A (merci encore Marie d'avoir été attentive...)

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