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lieux communs (et autres fadaises)
4 mars 2011

téléphérique

LA PETITE CHAMBRE
de Stéphanie Chuat et Véronique Reymond.

Florence Loiret-Caille, Michel Bouquet, Eric Caravaca : trois raisons suffisantes pour voir le film.
Qui pourrait a priori se résumer, au départ, comme un Tatie Danièle au masculin (une infirmière doit s'occuper d'un vieux diabétique grincheux qui n'en veut pas), mais avec  heureusement des personnages dotés d'une épaisseur, d'une humanité, d'un vécu, d'une blessure, que chacun va essayer d'aider l'autre à régler. A sa manière.
La jeune infirmière a perdu un enfant à la naissance, le papy ne peut se résoudre à aller en maison de retraite, le mari ne sait pas quoi faire pour aider sa femme...
Des choses seront tentées, des erreurs seront commises, des solutions proposées, des réparations seront faites. La vie continuera...
Florence Loiret-Caille confirme encore une fois tout le bien que je pense d'elle, face à un Michel Bouquet splendide, et un Eric Caravaca égal à lui-même, toujours aussi bien.
Le vrai de vrai film de filles (et doublement, ici), palpitations, frémissements, histoires de famille(s), sentiments.
Peut-être que ça indisposera les SAGC* ( -non non JR je ne pense absolument pas à toi- ceux qui ne supportent pas, disons Angèle et Tony ou autres Poison violent). M'y suis senti, en tout cas, beaucoup mieux sans conteste qu'au Winter's bone qui a suivi.
Malgré certaines maladresses, à la fin surtout (les correspondances un peu trop appuyées : "je viens de le perdre",  "je l'ai senti bouger...") une chronique touchante et fine.

 19622057

* : Spectateurs A Grosses Couilles

3 mars 2011

meth

WINTER'S BONE
de Debra Granik

Un film qui me parvenait précédé d'une louangeuse réputation, avant même sa sortie française. Je suis donc allé sans rien en lire à l'avant-première de mardi soir.
Un film comme un chien méchant, attaché court, qui grogne et montre les dents. Un film pas aimable. Tourné "réalistement" dasn le quart-monde américain, en plein Missouri, avec les ploucs locaux qui n'ont pas une vie facile mais ne vous la rendent pas non plus.
Où une demoiselle (Ree, qui pourrait être une version plus agée de la demoiselle des frères Coen) qui éleve seule ses deux jeunes frère et soeur, et sa mère qui a viré légume, doit soudain remuer ciel et terre pour retrouver son père (ou ce qu'il en reste) sous peine de perdre la maison et le terrain qu'elle occupe, et met le nez dans des combines familiales et claniques de plus en plus fangeuses et violentes.
Un film où le seul sourire apparaît à la toute toute fin du générique de fin. Un film où la réalisatrice se réclame des Dardenne, Dumont, et autres Olmi, mais déclare avoir utilisé des vraies maisons de pauvres et même des vrais habits de pauvres (en plus des vrais mots de pauvres!) pour faire plus "vrai".
Un film qui met mal à l'aise, tient à distance. Gens difficiles, vies de merde, couleurs froides hivernales, désespoir glaçant. Misère, violence, coups de cueules, re-violence, re-misère, etc.
"Y a quand même du déesepoir, oui, y a quand même du désespoir..."
Déplaisant. (En tout cas, le genre de film qui ne convient pas, à moi le midinet plus à l'aise avec les "films de filles" -mais pourtant ceci en est un- habituels.) Pourtant beaucoup crient au génie : "extraordinaire" "magistral", "coup de maître", etc.
Mouais.

19650807

 

1 mars 2011

imam rose

C’est OK d’être musulman et gay !» Muhsin Hendricks, métis sud-africain du Cap, fils d’imam et homosexuel déclaré, répète ce message peu orthodoxe chez lui et à l’étranger. Sa fondation, The Inner Circle, veut aider les musulmans gays à faire leur coming out. Invité à Amsterdam par COC, influente association néerlandaise de défense des droits des homosexuels, Muhsin Hendricks enchaîne ces jours-ci les interviews pour expliquer comment il a «réconcilié» ses deux identités, l’une religieuse, l’autre sexuelle. Il a étudié l’islam au Pakistan, tirant ses propres conclusions : «Il n’est écrit nulle part dans le Coran que l’homosexualité est interdite.» Après six ans de mariage et trois enfants, il a divorcé et a révélé sa préférence sexuelle. A l’époque imam, il a été remercié et traité de «sataniste», mais il continue de se considérer comme un membre du clergé. Muhsin Hendricks, en ménage avec un hindou, est très critiqué dans sa communauté, mais pas menacé. L’Afrique du Sud est l’un des rares pays d’Afrique à reconnaître les droits des homosexuels."
(Libé du 25 février 2011)

1 mars 2011

avec du recul

TRUE GRIT
de Joel & Ethan Coen

Alors ? Grande forme ? Fatigue ? Petite forme ? Important ? Mineur ? Majeur (en l'air) ? Les avis divergeaient tellement qu'il n'y avait qu'une solution, y aller pour se faire son opinion (et en VO bien évidemment)

Eh bien (j'en sors) j'ai trouvé ça très bien, et j'aurais du mal, comme ça, à chaud à lui trouver immédiatement une place dans ma filmo Coenienne. Je les aime quasiment tous (certains, bien sur, un peu plus que d'autres...) et celui-là c'est indéniable, je l'aime aussi.
En tant qu'exercice de style, certes, car je n'ai jamais eu pour le western en tant que tel une grande attirance, tant le genre est codifié à l'extrême et la plupart du temps sans grande surprise. le gentil / le méchant, les cow-boys / les indiens, le duel / le saloon, on a tous vu et revu ça les dimanches après-midi (ou soir) en noir et blanc sur la première chaîne, et ce n'est que bien bien plus tard que j'ai commencé -perversement- à en apprécier le sous-texte gay, qui offre certes beaucoup plus de réjouissances à la vision de la chose.
Des tentatives isolées, comme le Silverado de Lawrence Kasdan (où Kevin Kine, entre autres, m'avait fantasmatiquement ému), ou le splendide Dead Man de Jim Jarmusch, m'étaient apparues comme de plus qu'agréables dépoussiérages (ou, plus justement, rempoussiérages) du motif (rétablissant la crasse, la sueur et autres viriles joyeusetés qu'Hollywood  avait consciencieusement gommées, nous livrant en général des cow-boys propres sur eux et sentant bon le savon. Aseptisés. ) On était loin des JohnWayneries (ou même des Leoneries, les westerns dit "spaghetti" ne m'ayant jamais intéressé).
Les western exaltaient les valeurs viriles, mais racontaient, au fond, (ou "chuchotaient en douce") d'indicibles amours entre hommes. Et ce fut peut-être pour ça que Brokeback mountain me combla (enfin un vrai western, comme je l'entendais!) Mais je me souviens d'avoir, un peu plus tard, aussi énormément aimé  L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford, qui n'était pas spécialement gay (mais dont un des acteurs me faisait baver, dont j'ai oublié le nom, fugaces amours de jeunesse...)

Enfin, bref (?) (cette introduction fut plutôt longue!) le dernier film des Coen est un western, remake d'un film du même nom en 1963, avec John Wayne justement, qui a l'avantage de n'avoir laissé aucun souvenir. Pourquoi décider de reproduire ce qui fut oubliable ? Parce qu'on en a envie, pardi, parce qu'on s'appelle Joel et Ethan Coen, et parce que ça va faire glousser tout le monde, en roulant les yeux au ciel.

Il y a une voix-off, celle d'une fille (d'hab', le western est plutôt viril, les gonzesses c'est fait pour y chanter dans les saloons, séduire vipérinement le héros, être roulées dans la poussière ou jetées cavalièrement en travers du cheval  pour être sadisées par tout le camp indien) qui raconte que son père a été lâchement assassiné par un homme qui a pris la fuite, et qu'elle va rechercher pour lui rendre justice (à son père). en compagnie d'un marshall borgne et alcoolique, et bavard (Jeff Bridges, dont toute la critique encense tellement la performance que les pages des journaux en fument) et d'un texas ranger moustachu et éperonné (Matt Damon, plus que parfait dans un rôle de benêt taiseux, qui mériterait au moins autant d'éloges que le précédent). Aventures, péripéties, embuscades, pendu, indien taciturne, balles perdues, chevauchées fantastiques, whisky, feu de camp, serpents à sonnettes, rien ne manque -à part, peut-être, les buissons qui roulent, mais peut-être n'est-ce pas la bonne région pour ça ? je me perds un peu dans les états américains- jusqu'à la rencontre (fortuite ? tiens, justement où ils avaient perdu la trace, ça tombe bien quand même, hein ?) du méchant (Josh Brolin, beaucoup plus sale et barbu que dans le dernier Woody Allen, mais avec la chemise beaucoup moins ouverte aussi, il faut faire des choix...). Et la -moyennement heureuse- happy-end, vingt-cinq ans plus tard.
Si le travail sur l'image est parfait ou quasiment (on a tiqué, avec hervé, sur la même chène de chevauchée qui semblait appliquée et un peu maladroite), celui sur le son ne l'est pas moins. Il faut voir le film en VOI, pour apprécier les voix incroyables de Bridges et Damon. Et, à la musique, on retrouve l'abitué(l) Carter Burwell.
On en a pour ses sous, comme dirait un auvergnat de mes amis. Le cahier des charges westerniensest respecté scrupuleusement, la reconstitution est parfaite, on est captivé (j'avais écrit capturé) d'un bout à l'autre, on détourne même les yeux devant certaines cruautés sanglantes (doigts coupés, tête qui fait sprountch! contre un rocher) on rit, on sourit (les dialogues sont, comme d'hab', aussi aiguisés que percutants) bref, on est comme un gamin qui regarde Zorro, en noir et blanc, un jeudi après-midi, sur sa télé.
L'improbable équipée de cette gamine de quatorze ans (assez chiante et têtue pour mériter des gifles) avec ces deux loulous mérite sans conteste le détour. On en reparlera dans quelques mois pour voir ce qu'il en reste, mais en tout cas ce fut un beau moment.

19592815

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