(c'est physique, vraiment ça m'insupporte)
...mais j'aime toujours autant le cinéma de Kleber Mendonça Filho
AQUARIUS
de Kleber Mendonça Filho
Deux heures vingt-cinq, quand même (il m'avait bien semblé, à un moment , que ça durait "plus longtemps" qu'un film "normal"...) Après le choc de son premier film, Les bruits de Recife, j'attendais beaucoup de celui-ci. Trop, sans doute. Ce qui fait qu'il m'a fallu un certain temps pour faire coïncider la taille de mes attentes et la réalité visble de ce deuxième film. je l'avoue, au début, je me suis senti un peu déçu. Ca me semblait bien filmé mais un peu trop lisse, sage, raplapla, ça n'évoquait que de loin le souvenir flamboyant que j'avais des Bruits de Recife. Un beau portrait de femme (incarnée par Sonia Braga, dont je garde surtout le souvenir en femme-araignée, dans Le baiser... du même nom -oh que j'ai pu adorer ce roman...-) certes, mais en plus j'étais (un peu) fatigué et j'ai (un peu) piqué du nez. voilà c'est de ma faute, pas de la sienne.
Mais il est malin, KMF... Le film est divisé en 3 chapitres/parties, centrées chacune donc autour du même -superbe- personnage, Clara. Et donc je le répète, je n'étais pas hyper-enthousiaste au début. Et voilà qu'il a soudain la bonne idée, histoire de me faire un peu réagir, je pense, de me mettre sous le nez (si je puis dire), dans la deuxième partie, deux superbes QV (une pendant, de loin, et l'autre avant, de beaucoup plus près) et me voilà du coup hop! beaucoup mieux réveillé et fringuant, (même s'il n'y en aura pourtant, jusqu'à la fin, plus la queue d'une (si je puis m'exprimer ainsi).
Film brésilien oblige (à part la musqiue du même nom) KBM nous parle des rapports de classes et de pouvoir (les riches / les pauvres, les patrons / les employés, mais aussi les financiers et les quidams) mais sans monter sur ses grands chevaux revendicatifs et dénonciateurs ni vociférer / vitupérer à pleins poumons ; non, il le fait à sa manière, avec finesse, avec talent, avec talent. Il nous parle aussi de famille, de musique, d'anniversaires, de respect...
Et plus le film avançait et plus je retrouvais avec grand plaisir cette façon de filmer qui m'avait tant plu dans son premier film. Le montage soudain hâché, les plans brefs, insistants, les raccords parfois surprenants, les libertés prises avec la grammaire cinématographiques, les images fortes, bref, la liberté tout court, et le plaisir de montrer. L'insolence aussi pourrait-on dire, tout à fait à l'image de cette divine Clara (mais sans vraiment les chics types qu'on aurait pu croire...) dont il nous dresse le portrait.
Je m'engage donc publiquement à retourner le voir (2h25, tout de même) lorsqu'il passera dans le bôô cinéma (très bientôt, et pour 5€ je le rappelle, je le martèle) pour pouvoir en redire tout le bien qu'il mérite et probablement sa place dans le "top je ne sais pas encore combien" de l'année 2016)
et, tiens, un petit clin d'oeil nostalgique... :