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lieux communs (et autres fadaises)
17 mai 2022

children

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THE INNOCENTS
d'Eskil Vogt

Deux films "de genre" la même semaine dans notre programmation dans le bôô cinéma. Après la poule venue d'Egypte, voici les enfants venus de Norvège. Des enfants 'pas tout à fait" comme les autres enfants, puisqu'ils semblent menus de pouvoirs (comme les super-héros), mais qu'ils découvrent tout juste, et qu'ils doivent donc apprendre à maîtriser. Un film... efficace, puisque le spectateur reste tendu tout le temps.
Tout commence par le déménagement d'une petite famille (papa, maman, deux filles) dans un nouvel appartement. Ida, la plus jeune soeur, nous est présentée comme une peste sous son allure angélique, notamment envers sa soeur Anna, autiste, qui est son souffre-douleur.

Ida, en bas de l'immeuble, va faire la connaissance de Benjamin, un garçon doté non seulement (comme tous les enfants) de pulsions sadiques  mais aussi de pouvoirs psychiques (il peut dévier une pierre lors de sa chute), et de Aisha, une fillette qui semble "connectée" mentalement à la grande soeur autiste, et pouvoir communiquer avec elle -et ressentir ce qu'elle ressent-.

Les enfants jouent ensemble, expérimentent leurs pouvoirs naissants (testent leurs limites), des rivalités vont voir le jour, des oppositions qui vont déboucher, comme dans tous les films de super-héros (même ceux, comme ici, sans effets spéciaux ou presque) par des combats de l'esprit (j'ai repensé au mur de briques dans le film Le Village des Damnés, dont ce film pourrait être un genre de cousin nordique très éloigné), maintenant le spectateur dans un certain état de tension (attendant ce qui va lui tomber sur la tête), et ce jusqu'au bout du film.

Efficace.

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16 mai 2022

CMFUBJ (devisons)

"Il y a des gens qui observent les règles de l'honneur, comme on observe les étoiles, de très loin." (Victor Hugo)

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"C’est ça le problème avec la gnôle, songeai-je en me servant un verre. S’il se passe un truc moche, on boit pour essayer d’oublier ; s’il se passe un truc chouette, on boit pour le fêter, et s’il ne se passe rien, on boit pour qu’il se passe quelque chose."  (Charles Bukowski)

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"Quand une guerre éclate, les gens disent : "Ça ne durera pas, c'est trop bête." Et sans doute une guerre est certainement trop bête, mais cela ne l'empêche pas de durer. La bêtise insiste toujours, on s'en apercevrait si l'on ne pensait pas toujours à soi." (Albert Camus)

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"Il y a une admirable énergie dans l'obstination de la douceur." (Platon)

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"Vivre, c'est s'obstiner à achever un souvenir." (René Char)

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“La véritable altérité faite de délicats contacts, de merveilleux ajustements avec le monde, ne pouvait s'accomplir avec un seul terme, à la main tendue devait répondre une autre main tendue venue du dehors, de l'autre.” (Julio Cortázar, Marelle)

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"La nostalgie est la preuve que le passé a valu la peine." (Clarice Lispector)

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(toutes les citations viennent de tw*tter)

 

15 mai 2022

bec et ongles

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PLUMES
de Omar El Zohairy

Un peu décontenancé je l'avoue par ce film égyptien. Le Monde annonçait "Une fable grinçante d'une drôlerie furieuse". Pour la drôlerie je suis resté sur le quai. Ah bon ? Peut-être ne rions-nous pas des mêmes choses, ni, sans doute, de la même façon. Je suis plus un peu plus d'accord avec le Journal du Dimanche  "Omar El Zohairy transcende la critique sociale pour signer une fable déroutante irriguée par un humour très particulier, à la frontière du réalisme crasseux et de l’absurde poétique". Surtout pour ce qui est de la fable déroutante. Me restera surtout de ce film l'image d'une femme silencieuse et très triste, l'omniprésence des liasses de billets crasseux (comme a dit Benoït à la sortie "On dirait que c'est le sport national..."), l'omniprésence aussi de la télévision (et qui sans interruption diffuse de la merde), et l'omniprésence des mecs, aussi, dans la figuration d'un patriarcat lui aussi institué en sport national... Dans un univers assez réalistement sordide (sordidement réaliste, ça le fait aussi), celui des petites gens en Egypte : boulots de merde, logements de merde, et donc vies de merde qui vont avec... N'en déplaise au critique du Monde, j'ai trouvé ça beaucoup plus démoralisant que furieusement drôle. (sans doute encore une fois à ma cause de mon satané premier degré.)
Avec la sensation -fascinante- que le film en même temps m'agaçait, m'ennuyait, voire m'énervait, et que dans le même temps il me, justement, fascinait. Par sa force cinématographique. Sa puissance. Je crois que c'est un premier film, ce qui semblerait prouver que, dans ce cas, le cinéaste est sacrément doué. Que le film ne raconte peut-être pas tout à fait ce qu'il semble juste montrer.
Que cette histoire très improbable d'une femme dont le mari est transformé en poule par un magicien minable (qui n'est pas capable de le retransformer en homme, et disparaît en laissant la poule sur place, et l'épouse démunie se débrouiller avec ça) est capable, contrairement au triste magicien, de nous faire basculer de la chronique réaliste au conte fantastique, aller et retour, sans qu'on soit davantage étonné dans une situation que dans l'autre. De la croyance au doute, et vice-versa. Avec un sens du cadrage, de la couleur, de la composition des plans proprement sidérant.
Et qu'il est envisageable de préférer une poule qui chie partout à un mari chiant tout court.
Et les gamins sont superbes (et m'ont rappelé d'anciens élèves), et saisis à la perfection à chaque fois par le réalisateur... (D'eux pourrait venir le salut ?)
Un film paradoxal, donc, salutaire et inconfortable comme un peu de poil à gratter dans notre bonne conscience de spectateur occidental cinéphile au cul bien posé dans son fauteuil de la salle 1 du bôô cinéma...

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14 mai 2022

déter

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ALLONS ENFANTS
de Thierry Demaizière & Alban Teurlai

Je ne pouvais pas ne pas y retourner. J'ai accompagné Catherine (on était tous les deux dans la salle 10 du bôô cinéma), et on s'est dit en sortant qu'il fallait absolument que Marie voit ça aussi... ABSOLUMENT. (Ceci est un message personnel).
J'ai, encore une fois,  eu les larmes aux yeux dès l'ouverture et jusque à la fin (sur toutes les scènes de danse, quasiment), je ne sais pas pourquoi ce film me bouleverse à ce point.
Et je confirme que ce film fait déjà (incontestablement) partie de mon Top 10 2022.

je remets la bande-annonce

et je suis tombé sur le clip de ALLONS ENFANTS (Sasha feat Avia), où on retrouve les jeunes danseurs du film (relarmes aux yeux direct)

 

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13 mai 2022

cigarette roulée

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GREAT FREEDOM
de Sebastian Meise

J'ai finalement fait le déplacement jusqu'à Besac pour -enfin- voir ce film que j'attendais depuis un certain temps. Encore une fois, merci au Kursaal de l'avoir programmé! Un film allemand, qui traite du fameux et honni paragraphe 175, et de la façon particulièrement dégueulasse dont furent traités les homosexuels, particulièrement à partir de 1945...
Le film va s'échelonner sur une vingtaine d'années, presqu'uniquement  en prison (à part son épilogue), et le héros en est joué par Franz Rogowski, acteur que j'aime beaucoup (et que je trouve incroyablement séduisant...)
On y apprend notamment que les homosexuels qui avaient réussi à survivre aux camps de concentration (où ils étaient affectés d'un triangle rose), quand ils ont été libérés (des camps), ont illico été réincarcérés (au titre du fameux et infamant paragraphe 175) pour finir de purger leur peine... Et hop!
On va donc suivre Hans au fil des années. (Le film est peut-être handicapé par un construction un peu complexe de flashes-back enchâssés) Toujours de retour en prison (comme dans la chanson de Cloclo "Ca s'en va et ça revient...") à cause de son besoin d'amour (comme tout un chacun mais pas de bol lui il est gay, alors paragraphe 175 et bingo retour à la case prison, d'autant plus que -la scène d'ouverture l'atteste- la polizei est assez perverse pour installer des caméras derrière des glaces sans tain dans les toilettes publiques!)
Film de prison, donc, mais film d'amour aussi. Car Hans, avec sa belle petite gueule (je ne suis pas objectif, c'est Franz Rogowski) a repéré un autre "paragraphe 175" (un jeune instituteur!) avec lequel il va tenter de roucouler avec les moyens du bord (relativement réduits, mais l'ingéniosité humaine est sans limite quand il s'agit d'obtenir des calins...).
Avec une autre histoire, finalement d'amour elle-aussi, avec Viktor, un camé homophobe et assez violent (au début), incarcéré pour longtemps, que Hans va retrouver assez régulièrement au fil de ses ré-incarcérations successives, histoire qui va courir tout au long du film.
Jusqu'à une scène finale plutôt inattendue (surprenante) qui voit Hans, après un parcours dans des caves et souterrains dignes de l'Enfer de Dante (sur, ironiquement, "l'amour toujours l'amour" de Mouloudji) se rouler tranquillement une clope assis sur le trottoir en attendant...
Vous ne passez pas par la case départ, vous ne recevez pas 20000 francs...

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12 mai 2022

et si tu n'existais pas

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LES PASSAGERS DE LA NUIT
de Michael Hers

Memory Lane en 2010, Ce sentiment de l'été en 2016, Amanda en 2018, j'ai suivi ce cinéaste (et son oeuvre délicate) depuis son premier long-métrage, et j'étais très content de le retrouver en Film A de cette cemaine, en sortie nationale, avec tout plein de séances, dans le bôô cinéma. Catherine et Emma étaient allées à celle de 13h30 (j'ai croisé Catherine à la sortie qui avait les yeux mouillés, et m'a confirmé qu'Emma était dans le même état), tandis que j'arrivais à la suivante...
Etrangement il n'y avait que des vieux (enfin des très vieux, puisqu'ils l'étaient plus que moi) pour cette séance-là... dont trois vieilles qui jacassaient tout au bout de mon rang et auxquelles j'ai été forcé de dire Chut! au début du film...
Précisons tout de suite qu'un film qui démarre le 10 mai 1981 et au debut duquel on entend Rattle Snakes de Lloyd Cole me met illico dans les meilleures dispositions... D'autant plus qu'il s'agit d'une histoire de famille, que la maman de cette famille (un fils, une fille, un papy) est jouée par Charlotte Gainsbourg, donc meilleurs auspices bis. Le film est construit en trois strates temporelles (81, 84, 87), où l'on suit l'évolution des personnages (la petite famille plus une visiteuse, Tallulah, qui va aller et venir au fil des années...)
Comme dans les autres films de Mikhael Hers, il est -d'abord- question d'amour : amour que l'on donne, qu'on reçoit, qu'on attend, qu'on refuse, qu'on espère, le doux le tendre le merveilleux amour (je cite Brel même si on ne l'entendra pas du tout dans le film, pourvu, comme d'habitude, d'une très riche bande originale ; étonnamment ça sera une chanson de Joe Dassin (Et si tu n'existais pas) qui générera pour moi le pic émotionnel du film, oui là j'ai un peu pleuré (c'est toujours bouleversant pour moi une famille qui s'étreint), mais juste là, oui. Pour une fois j'aurai beaucoup moins eu la larmichette que mes copines, sans doute parce que c'est plus un film "de mères" (et je n'ai pas vraiment, désolé, la fibre maternelle...).
Un film doudou, réconfortant (beaucoup plus convaincant qu'Amanda, par exemple) qui a en plus la bonne idée de mentionner Les nuits de la Pleine lune, qui est quand même pour moi "le" film français des années 80 par excellence (et de faire du personnage de Tallulah une sorte de reflet lointain de la divine Pascale Ogier (la voix, surtout)... Ah, cette très chère Louise!).

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10 mai 2022

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RESIDUE
de Merawi Gerima

Un film fort, d'autant plus qu'inattendu. Et d'autant plus efficace que réalisé avec peu de moyens. Jay retourne dans sa ville natale de Washington D.C, dans le quartier où il a passé son enfance, ne reconnaît plus grand-chose, et n'est pas reconnu non plus. Il est à la recherche de Demetrius, son ami d'avance, sur lequel personne ne peut / ne veut le renseigner... Débutant comme un documentaire explosif sur les mouvements blacks, le film prend ensuite les chemins de tangente de la fiction, autour de Jay, son retour, sa quête, son film (il est revenu pour tourner un film), ses souvenirs, ses rêves, au fil d'une série de rencontres, dont la plus belle est celle de Dion, son pote emprisonné, où une simple recontre au parloir réussit une évasion dans les bois, extrordinaire (et j'ai pensé à une situation équivalente dans Rectify, la série magnifique que Catherine m'avait fait découvrir).
Un thème est abordé de manière cruciale : la gentrification, ou la façon dont les Blancs se sont progressivement approprié ce qui était au départ un ghetto Black, dont ils ont chassé leurs occupants...
Une poésie urbaine, sociale, poltique.
Un film touchant.
Complètement passé sous les radars à sa sortie.
Merci au Kursaal de Besac de l'avoir programmé...

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9 mai 2022

colza 38

vendredi 6 mai 2022 à 19h
au bord du champ, commune d’Andelarre près du bois de La Longère
(non loin de la départementale 474)
Long. 47.58
Lat. 6.09
Alt. 323 m

Il y avait deux voitures garées l'une derrière l'autre dans un chemin de champ, entre un champ de colza et une forêt (l'orée)

il y avait six participants (trois d'origine, et trois invités)

il y avait une (des) toile(s) posée(s) sur les troncs  le long de la sente (pour qu'on ne se salisse pas les fesses)

il y avait des moustiques (moucherons ?) en grappes au-dessus de nos têtes

il y avait beaucoup de circulation sur la nationale départementale  en contrebas

il y avait du champagne, une bouteille, puis autre encore (qu'on a été obligé de finir puisqu'on l'avait débouchée)

il y avait un monsieur qui est passé, qu'on a salué, qui a continué mais qu'on n'a plus revu ensuite ("il devait faire une boucle")

il y avait donc six personnes, qui ont lu, chacune leur tour, "à voix haute dans le champ" (enfin, plus précisément, devant le champ)

il y avait des textes (ou des extraits de texte) de Orhan Pamuk, de Georges Brassens, de Charles Juliet, de la maman de G., d'Alexeï Salnikov, et last but not least, de Hubert Mingarelli, qui bouclait particulièrement bien la boucle puisqu'il y était question d'un champ de colza dans lequel son propriétaire interdisait formellement aux randonneurs d'aller chier

il y avait Emma, Geneviève, Didier, Fran, Philou, et votre serviteur

il y avait des gressins au sésame avec du tatziki, des tomates-cerises, des radis, de la quiche (faite maison), des charcutailles variées, du comté d'anthologie, du très bon pain

il y avait l'oscurité qui progressait lentement, et nous a poussés à plier bagage

il y avait enfin, au chaud chez les Soria, de la glace pour le dessert (menthe / pépites de chocolat pour certains, vanille pour d'autres) avec boisson chaude d'accompagnement (café / tisane) pour ceux qui le souhaitaient

il y avait, ce 6 mai, une soirée d'autant plus délicieuse qu'elle était unique (je pense que personne d'autre dans le monde ne devait être en train de lire au bord d'un champ pour célébrer l'anniversaire du colza...)

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6 mai 2022

50 revu et corrigé

(j'ai retrouvé ce vieux post et je l'ai un peu dépoussiéré...)

1) la fin de Cria cuervos, depuis le moment où Irene raconte son rêve à Ana, puis sur les mots "Y cuando me iban a matar, me desperté...", travelling arrière sur les fillettes qui sortent dans la rue, et on enchaîne sur la petite rengaine tant aimée du film... "Hoy en mi ventana ..."
2) la scène finale de Certains l'aiment chaud, dans le bateau, quand Jack Lemmon finit par ôter sa perruque ("... But I'm a man!")
3) les fantômes, et les singes aux yeux rouges de Uncle Boonmee
4) le mec à poil qui courait dans Les mille et une nuits, de Pasolini (c'était le premier!) en criant "Zoumouroud!" (transcription phonétique de mémoire)
5) Celui qui, patiemment, peint -ou plutôt tente de peindre- un cognassier (Antonio Lopez), pendant tout Le songe de la lumière, de Victor Erice
6) la façon "aérienne" de se déplacer de Forest Whitaker dans Ghostdog de Jim Jarmusch
7) Paul Meurisse qui se relève de la baignoire, avec les yeux blancs, dans Les Diaboliques de H-G Clouzot
8) Bruno Ganz dans L'Ami américain de Wim Wenders (son bonnet, son écharpe, sa moustache, sa mèche, sa voix...)
9) la scène devant la maison, à la campagne, dans Buffet froid, de Bertrand Blier avec Blier, Carmet et Depardieu (et le remake qu'on en avait fait à Membrey sous la direction de Pépin "On avait dit que si le temps se levait on irait faire une cueillette...")
10) le très long plan, en temps réel, dans le cinéma vide, où l'ouvreuse boîteuse monte d'un côté, traverse toute la salle  au balcon, puis redescend de l'autre côté, de cour à jardin, dans Goodbye Dragon Inn  de Tsai Ming Liang
11) Suzy Banner (Jessica Harper) qui sort de l'aéroport, au début de Suspiria de Dario Argento (les portes automatiques, l'orage et la musique des Goblins  simultanément)
12) la soudaineté (la brutalité) de la dernière image de Une jeune fille qui va bien, de Sandrine Kiberlain
13) la scène finale d'Au travers les oliviers, de Kiarostami (un jeune homme suit une jeune femme, jusqu'à n'être plus qu'un point qui suit un autre point)
14) les jeunes gens en slip qui dorment côte à côte (en tout bien tout honneur), dans Plan B de Marco Berger
15) le personnage de Cookie Figowitz (et son interprète, John Magaro) dans First Cow de Kelly Reichardt
16) Jeanne Balibar et Rodolphe Burger en train de répéter en studio dans le noir et blanc sublime de Ne change rien de Pedro Costa
17) la scène du rêve, par Salvador Dali, dans La maison du Docteur Edwardes d'Alfred Hitchcock et son décryptage ("la Vallée de l'Ange...")
18) la scène finale de Tenue de soirée, avec Miou-Miou, Depardieu, et Michel Blanc au bar, en putes, puis le raccord maquillage et le clin d'oeil-caméra du même Michel Blanc
19) Kathleen Turner qui dit "Woof!" à Michael Douglas qui la complimente sur son fameux pâté, dans La guerre des Rose de Danny DeVito
20) Stéphane Rideau qui propose "Et si on se branlait ?", (avé l'assent), à Gaël Morel, dans Les roseaux sauvages
21) la scène finale de 2 automnes, 3 hivers, de Sébastien Betbeder, avec Vincent Macaigne, assis dans le métro, son bonsaï sur les genoux, et Maud Wyler assoupie la tête sur son épaule
22) la scène de bal dans la gare, et celle de la déclaration amoureuse, en sortant du restaurant chinois, dans Fisherking (avec, à chaque fois, Robin Williams)
23) le mec assis face à l'écran d'un télévision éteint, au beau milieu de la steppe, dans Urga de Nikita Mikhalkov
24) le générique (de début) de Lost Highway (sur I'm deranged de Bowie) de David Lynch...
25) ... et celui  de Seven de David Fincher
26) la scène du train (de la draisine, plutôt), et son rythme hypnotique, dans Stalker de Andrei Tarkowski
27) l'extraordinaire plan-séquence dit "de l'écrivain" dans La fièvre de Petrov, de Kiril Serebrennikov
28)... et celui, parfaitement insensé (une heure, quasiment!), de Un grand voyage vers la nuit, de Bi Gan (qu'on aurait dû voir en 3D mais non finalement dommage tant pis)
29 Richard Dreyfuss, dans Jaws, dans Rencontres du troisième type, dans Inserts, dans The big fix... (et dans les années 70/80!)
30) David Morse dans The crossing guard, dans La ligne verte... (dans les années 90)
31) le vieux couple au lit, dans Fast Food Fast Women d'Amos Kollek, où le journal lu par l'une a été humidifié pour ne pas déranger l'autre
32) Dead man, de Jim Jarmusch, dans son ensemble  (et en particulier l'indien Nobody)
33) le premier sexe (masculin, est-il besoin de le préciser ?) en érection,  dans Deep Throat (je venais d'avoir 18 ans, et, dans ce cinéma de Marseille, l'ouvreuse m'avait demandé ma carte d'identité)
34) l'affiche du Mariage de Maria Braun, avec la divine Hannah Schygullah
35) le personnage de fliquesse enceinte  que joue Frances Mc Dormand dans Fargo (et la tendresse des relations avec son mari, aussi)
36) le jamais vu en entier Out one : spectre de Jacques Rivette
37) le jamais revu Qui trop embrasse , de Jacques Davila
38) "Je n'étais jamais allé voir la tombe de Pasolini..." et la séquence qui suit, dans Journal intime, de Nanni Moretti, en scooter sur du Keith Jarrett
39) Baloo qui chante "Il en faut peu pour être heureux" à Mowgli dans Le livre de la Jungle
40) les nombres de 1 à 100 cachés dans Drowning by Numbers, de Peter Greenaway
41) l'utilisation du son, qui rend véritablement terrifiante l'ambiance (dans la salle) de L'échelle de Jacob d'Adrian Lyne
42) la musique au piano (d'Arvo Pärt) qui accompagne l'errance des deux mecs du Gerry de Gus Van Sant
43) Le passage de la Mer Rouge, dans Les dix commandements
44) Une salle entière qui applaudit silencieusement, mains en l'air, dans Le pays des sourds
45) La scène finale de Barton Fink (assis sur la plage à regarder la pin-up de la photo)
46) et celle de De l'autre côté (de Fatih Akin) qui m'y a beaucoup fait penser (le fils attendant son père)
47) Dans The hours de Stephen Daldry, la scène du suicide (de Virginia W.), et celle de la confection du gâteau (qui m'avait déjà bouleversé en lisant le bouquin)
48) Les chorégraphies de Psaume rouge et de Vices privés vertus publiques de Milos Jancso
49) Tous les personnages de Milagro de Robert Redford (avec un faible pour les fantômes et Joe Mondragon)
50) la toute fin de Mortelle randonnée  de Claude Miller : "alors, il poussa la porte, et il entra dans la photo...."
51) le Finale de Cabaret, avec la musique plutôt joyeuse qui se clôt sur un roulement de tambour, suivi d'un coup de cymbales tandis qu'on discerne le reflet flou -mais reconnaissable-  d'une croix gammée...
52) le plan d'ouverture de Vitalina Varela de Pedro Costa (les murs, le ciel noir, la procession...)
53) Laurent Laffite et Vincent Macaigne qui se déshabillent sur le canapé et montrent leurs zigounettes dans (le pourtant pas très bon) L'origine du monde du même Laurent Laffitte
54) la scène de chambrée dans le deuxième segment de Le diable n'existe pas de Mohamed Rasoulof
55) Istanbul sous la neige dans Uzak de Nuri Bilge Ceylan
56) Vincent Price qui (sur)joue de l'orgue dans l'Abominable Docteur Phibes ("Nine have killed, nine will die...")
57) Le remake du Chaperon Rouge où Agathe Bonitzer  rencontre  le loup (Benjamin Biolay) dans Au bout du conte d'Agnès Jaoui
58) Le plan d'ouverture d'Ali et Ava de Clio Barnard (l'homme qui saute surle toit de la voiture)
59) Les plans en couleur qui surgissent dans Heimat d'Edgar Reitz
60) la scène du bal dans La meilleure façon de marcher de Claude Miller (avec Patrick Bouchitey en danseuse espagnole, Patrick Dewaere en torero et Christine Pascal en dompteur
61) la scène de Rosemary's baby où Mia Farrow, paniquée, se refugie dans son appartement dont elle verrouille la porte, se croyant en sécurité, et où on voit, tout au fond du couloir, quelqu'un traverser furtivement
62) les yeux du diable, dans ce même Rosemary's baby
63) la chanson Le tourbillon, chantée par Jeanne Moreau, dans Jules et Jim, de François Truffaut,
64) la scène finale de La revanche des crevettes pailletées, sur Heroes de Bowie
65) le générique de début de Halloween 3, avec la "construction" de l'image de la citrouille
66) la scène où un personnage féminin disparaît soudain, dans Mulholland Drive, de David Lynch, et le même escamotage dans Sils Maria d'Olivier Assayas
67) la scène où Marie-France Pisier a enfin trouvé (grâce à Depardieu)  une cigarette, et du plaisir de fumer, visible, qui s'ensuit, dans Barroco d'André Téchiné
68) ... et celle où la même Marie-France Pisier lance son grandiose "Foutaises!" à la sortie du cinéma, dans Souvenirs d'en France du même André Téchiné
69) la scène d'ouverture de Valley of love, avec la musique de Charles Ives (The Unanswered Question), où la caméra suit Isabelle Huppert, de dos, avec sa valise à roulettes, qui va vers sa chambre
70) la musique du Mépris
71) et celle de Barocco, reprise dans Passe-Montagne (et ça y fonctionne presque mieux...)
72) la façon de passer insensiblement, mine de rien, de l'agitation de la rue new-yorkaise au texte de la pièce de Tchekhov dans Vanya, 42ème rue de Louis Malle
73) Virginie Ledoyen dans La Fille seule, de Benoît Jacquot
74) la scène ou Jay va voir son pote Deon en prison, dans Residue de Merawi Gerima


5 mai 2022

escaliers

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CONTES DU HASARD ET AUTRES FANTAISIES
de Ryusuke Hamaguchi

Je l'avais vu au Victor Hugo dans de pas très bonnes conditions, et en plus je m'étais copieusement endormi lors du dernier segment. C'est donc en partie pour lui que je suis retourné dans le bôô cinéma. Avec Emma à la séance de 18h. Si j'ai trouvé les deux premières histoires plaisantes et toujours aussi... bavardes, j'ai été enchanté par la troisième, tout simplement. Si la première histoire tendait plutôt vers Rohmer (ou peut-être Mouret, pour cette triangulation amoureuse), la deuxième avait un petit côté délicieusement (cérébralement) pervers (un "guet-apens sexuel" en tant que vengeance, un petit je-ne-sais-quoi des Liaisons dangereuses), la dernière histoire évoquerait plutôt Pirandello (ou le peu que j'en connais) : deux anciennes camarades de classe se croisent par hasard (dans un double escalier qui monte et qui descend...), se retrouvent, se reconnaissent, vont même prendre le thé chez l'une des deux, pour finir par s'apercevoir qu'il y a eu erreur sur la personne, mais vont en profiter pour essayer de dire ce qu'elles n'ont pas réussi à dire, avant, à la personne absente, que chacune va alors s'employer à joueur pour l'autre, et c'est juste magnifique (et je n'y ai pas dormi du tout!!!)

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INEXORABLE
de Fabrice du Weltz

On dit "gros comme une maison", (pour qualifier un truc fracilement prévisible, grossièrement évident) c'est le cas ici et celle d'Inexorable est énorme... Ca démarre un peu comme un Shining bis, avec écrivain en panne d'inspiration, femme et enfant, qui arrivent, donc, dans cette demeure gigantesque (d'ailleurs la voiture du héros, Benoît Poelvoorde, est filmée à l'identique, du dessus, comme celle de Jack Nicholson dans le film de Kubrick...) Mais c'est une fausse piste.
La famille s'est installée dans la (grosse) maison du beau-père tout juste décédé, chacun(e) prend ses marques dans cette demeure disproportionnée (avec une insistance manifeste du réalisateur à nous montrer qu'il y a un problème avec les escaliers (comme dans La maison du Diable, de Robert Wise ?), et d'autre part que les plombs ont tendance à y sauter souvent, et qu'il faut donc régulièrement (clic clic comme dans tout film d'horreur qui se respecte) aller à tâtons dans le noir pour remettre le compteur en marche,  avec le risque de croiser un serial killer ou autre personne mal intentionnée...)
Les parents ont acheté pour leur fille un beau chien blanc, adorable, qui va être le début de tous les problèmes qui vont leur dégringoler dessus  en cascade. C'est une mystérieuse jeune fille brune (qu'on a vu auparavant arriver et s'installer dans un hôtel du voisinage (tenu clic clic ce qui n'est pas bon signe chez Du Weltz, par Jackie Berroyer, mais c'est une fausse piste.)) qui va le leur ramener un jour où ils croyaient qu'il s'était sauvé (alors qu'on a l'impression qu'il était simplement assis là et qu'il l'attendait, la mystérieuse jeune fille, comme s'il la connassait déjà. Mais c'est une fausse piste.), mystérieuse jeune fille qu'on soupçonne illico (allez donc savoir pourquoi) de nourrir de noirs desseins (surtout après une séance d'auto-remodelage facial à la Titane, mais c'est -encore- une fausse piste) et qui va -tout aussi illico- les mettre à exécution pour foutre le bordel dans la grande maison et dans la jolie famille. Et ça va partir en sucette, grave. La jeune fille sympathise avec la gamine, évince l'employée de maison, se fait engager à sa place, fouine partout, chauffe le père, énerve la mère (il n'y a guère qu'avec le chien qu'elle se comporte de façon normale), vole des lettres, ment tout ce qu'elle peut, provoque, se mord, délire... Tout ça, de plus en plus gros comme une maison. Insupportable plutôt qu'inexorable.
Le pauvre Marcel (Benoît Poelvoorde) n'en peut mais, et ce de plus en plus, et tout ça le devient -de plus en plus- embarrassant pour le pauvre spectateur pris en otage dans le film, alors que les choses deviennent (de plus en plus) confuses, et violentes, et paroxystiques, et n'importe quoi... à tel point que j'ai fini par quitter la salle en levant les yeux au ciel (trop c'est trop), avant la toute fin du film (je subodorais un truc avec les escaliers, vu l'insistance du réalisateur, mais Les Fiches du Cinéma, dans leur résumé exhaustif ne l'évoquent même pas...) en me disant que tout ça c'était quand même du temps et de l'argent gâché(s), et avec le rouge de la honte qui me montait aux joues quand je me suis soudain rappelé que c'était  moi qui l'avait proposé  pour notre programmation.
Ouch! Pas taper!

0826142

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