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lieux communs (et autres fadaises)
6 juin 2007

ski de fond

LOIN D'ELLE
de Sarah Polley

Faire un film à propos d'Alzheimer n'est pas un exercice facile. Certains s'y sont cassé les dents, et de redoutable façon. Sarah Polley s'en sort relativement pas mal. C'est sûr, elle a quand même Julie Christie (je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans...) avec elle, ça aide!
Un couple "normal" (blanc, hétéro, pas dans la misère, ayant certainement bien voté aux dernières élections...), construit depuis 40 ans et, soudain,  "elle" commence à "partir" : pertes de mémoire, etc... "Je suis en train de disparaître" nous dit-elle, expliquant que quand on perd la notion d'une chose, on perd la chose aussi. C'est elle-même qui demande à se faire "interner", et lui qui renâcle à l'idée, mais finit par céder... Il va assister au début de son déclin, irrémédiablement, se causant au passage quelques blessures (d'amour-propre ?) et tentatives de remise en question.
On sent bien ce que la réalisatrice a voulu faire, on est touché par cette dynamique l'amour plus fort que la maladie, avec les réserves inhérentes à ce genre de projet : tout ça reste très propre, très poli,(on n'est que dans les premières phases de la maladie), parfois même trop décoratif ou démonstratif (les traces de ski, l'illustration mot à mot de certains dialogues : la maison qui s'éteint, l'islande...), voire même parfois gênant (la scène finale, en ce qui me concerne, un peu trop happy end youp la boum même malade et amnésique je t'aimerai toujours...)
Sarah Polley a réussi à faire en quelque sorte rebondir son sujet (le monsieur dont la femme a la maladie d'Alzheimer devient copain avec la dame dont le mari, qui a aussi la même maladie, est devenu l'objet de l'affection de sa femme à lui...) mettant en quelque sorte le récit en porte-à-faux, d'autant que la construction, en flashes-back enchâssés les uns dans les autres met -au moins au début- l'attention du spectateur à rude épreuve.
Je m'en fous, dès le début je pleurais comme une madeleine, mais je ne suis pas sûr que c'était 100% à cause du film, j'étais toujours dans mon processus de chiffonnage évoqué dans le post précédent... Et, paradoxalement, au fur et à mesure du film, j'ai repris peu à peu figure humaine, et que je ne pleure plus, et que je ne renifle plus, et que je ne me mouche plus, et que je me prends dans les dents quelques répliques bien senties (de la part du personnage interprété par Olympia Dukakis, ou de delui de l'infirmière...)
Comment c'était, déjà ? Ah oui, par exemple "Devenez ce que vous auriez dû être"...Hmmm c'est tout moi, ça!

18745530 (je trouve l'affiche assez laide, je dois dire....)

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