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lieux communs (et autres fadaises)
17 janvier 2008

gourmandises

Un mercredi après-midi cinématographiquement gourmand.
Au programme, une friandise (Smiley Face) et un rafraîchissement (Garage)

SMILEY FACE
de Gregg Araki

Je n'avais pas prévu de le voir, (je ne savais même pas qu'il passait) mais il fallait bien passer le temps jusqu'à 16h! Une comédie loufoque plutôt agréable (j'ai gloussé maintes fois, tandis que mes trois voisines de devant restaient quant à elles plus discrètes) "politiquement incorrecte" (la folle journée d'une héroïne qui fume de la beuh dès le réveil quasi et s'enfile ensuite une quinzaine de space-cakes... ceux qui ont déjà goûté aux psychotropes comprendront...), sans doute vite oubliée mais bon ne boudons pas notre plaisir. Dealer tatoué, portable poêlé au beurre, super-lit d'amour, coloc' baiseur de crânes, nerd à lunettes, mamie permanentée, c'est un peu toute l'amérique qui passe là, plus ou moins en vrac, suivant le bon vouloir  des synapses de la demoiselle (ce qu'elle croit voir, ce qu'elle croit dire, ce qu'elle oublie...). Sans oublier le Premier manifeste du Parti Communiste... et une bande-son épatante. Bref, celui qui nous avait mis la l'arme à l'oeil avec Mysterious skin revient avec des cigarettes qui font rire pour nous chatouiller sous les bras. Quand, avant Garage, j'ai vu la bande-annonce de Smiley Face, j'ai re-gloussé, d'ailleurs. Beuh movie, quoi. (quelqu'un a bien dû la faire avant moi, je suppose...)

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GARAGE
de Lenny Abrahamson

Un film irlandais. Rien que pour ça, j'avais envie d'y aller. Plus la bande-annonce que j'avais vue dans mon MK2 Beaubourg d'amour à moi... Vu juste après le film d'Araki, le contraste est saisissant.
Un homme, Josie, bouille ronde et sourire quasi-perpétuel, vit dans un village irlandais. Josie est, comment dire, un homme simple, oui, simple d'esprit, quoi. Inoffensif, adorable, bavard, un peu à côté. Certains diraient "Oui, il est gentil..."
Josie a une vie paisible, bien remplie,  bien réglée  : le boulot (un ami d'enfance lui a fourni un boulot quasi de surveillance dans une station-service quasi-inoccupée), les courses chez la demoiselle blonde du coin, une visite amicale à un gros cheval dans une pâture en rentrant, le repas solitaire, une ou deux pintes au pub (les irlandais disent poub) à subir les vannes des habitués, et hop, au lit, ainsi passent les jours. Homme simple, vie simple. et le lendemain, on recommence...
Les choses vont changer légèrement lorsque le propriétaire décide d'ouvrir le garage en nocturne du jeudi au samedi et adjoint donc à Josie un "apprenti", David, un adolescent taciturne. Josie et David vont (bien sûr) sympathiser, et la vie continuera, paisible, jusqu'à ce qu'un tout petit grain de sable vienne juste un peu gripper cette mécanique bien huilée... Le film s'achèvera, paisiblement presque, sans faire de vagues, mais pas forcément de la façon dont le spectateur l'avait prévu.
Le réalisateur prend son temps, et c'est tant mieux. Pendant un grand moment, on se dit que c'est juste un film sur le rien (ou presque), la façon dont le temps passe, simplement, dans la campagne irlandaise, avec un petit côté Beckett pas désagréable (les images récurrentes de l'homme et de l'ado assis chacun sur sa chaise, immobiles, à siroter leurs canettes face au crépuscule, sont délicieuses). D'ailleurs, Josie le répond à un moment à David : "C'est de ça que ma tête est pleine : de rien." Toujours en souriant.
Le film nous parle de solitude et de différence, de respect et d'incompréhension, de besoin d'amour et d'envie de rigoler, avec une simplicité à l'image de son héros : désarmante. (Au passage, un sacré bravo à Pat Shortt, qui incarne ce Josie infiniment touchant). Et si le ton de l'histoire change et varie, c'est juste à la façon de ces ciels irlandais que j'ai tellement aimés : le bleu le gris le lumineux le sombre l'éclaircie l'arc-en-ciel... on ne peut jamais prévoir.

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Commentaires
P
Yes, j'avais eu un gros doute en écrivant "Lorraine", Vesoul, Belfort reste dans ma mémoire comme des lieux associés à une année kakie...
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C
lorraine ? nan nan je suis juste un peu plus bas : franche-comté ! (c'est déjà bien assez comme ça!)<br /> :o)
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P
T'es un veinard , déjà Smiley Face dans ta Lorraine profonde ;-)<br /> J'ai vu des affiches annonçant le film sur Paris, ici il faudra attendre .... en espérant qu'il soit programmé.
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