Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
lieux communs (et autres fadaises)
21 mai 2008

mexico mexiiiiiiiiiico

LA ZONA
de Rodrigo Pla

... Ce n'est pas précisément ce qu'on a envie de chanter à la sortie du film, et pourtant on en aurait bien besoin, tant tout cela est noir et sans espoir...
Suite à l'irruption dans leur "zona residencial" de trois jeunes, profitant de la chute providentielle d'un panneau publicitaire sur les clôtures électrifiées, pour venir tenter leur chance et piquer deux trois trucs dans une maison lors d'un hold-up qui tourne mal et à l'issur duquel deux des trois djeunos se feront dégommer par la milice locale, les habitants, donc, de ce quartier résidentiel ultra-sécurisé décident de régler l'affaire à l'interne et de faire justice eux-mêmes, en donnant la chasse au dernier des trois.
Réfugié dans la cave de la maison d'un des protagonistes, il ne devra sa survie -momentanée- qu'au fils de celui-ci, un jeune bourge qui vient de fêter ses seize ans et va soudain découvrir que la violence en vrai ça fait mal, et ça peut même tuer, que le mensonge ne fait pas le bonheur, et qu'il y a une vraie vie dehors, au-delà des murs de sa forteresse.
Le film superpose et enchevêtre les fils narratifs : les résidents, leurs enfants, la milice, les "vrais flics" venus de l'extérieur (dont un lieutenant particulièrement obstiné dont on espère un instant qu'il va faire eclater toute la vérité rien que la vérité) les cadavres (soit enterrés dans la chapelle, soit évacués dans des sacs-poubelle), Miguel, le gamin pris en chasse, sa mère, à la porte de la Zona, sa copine, invitée au commissariat local en tant qu'unique témoin, Daniel, l'ado qui se pose des questions... Le thriller du début va basculer soudain, au moment où, en dépit de toutes les preuves accumulées et de tous les flagrants délits, le problème va se régler comme par magie (et un gros paquet de fric). A partir de l'instant où le seul espoir qu'on avait (en tant que spectateur) disparaît, on sait que c'est fini, et le film va suivre jusqu'au bout cette logique du noir c'est noir : mort(s), tabassages divers, mensonge. Comme dans la vraie vie, finalement, c'est le fric qui gagne. Chacun et chacune en prendra ainsi pour son grade joyeusement (! je plaisante)à et inéluctablement. Beurk!
On aurait presque pu se croire dans un film d'anticipation, avec cette communauté repliée sur elle-même et derrière ses kilomètres de barbelés, avec ses règles propres, ses écrans de contrôle, sa milice. privée. Et c'est pourtant ici et maintenant, vingt-et-unième siècle et Mexico. Et ça fout vraiment les jetons (c'est un film qui devrait plaire à ceux que les mots "sécuritaire", "répression", "corruption", "vengeance", font bander... ce n'est pas mon cas, et je ne peux m'empêcher de trouver tout ça un peu ambigu... )

18910345_w434_h_q80

Commentaires
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 384 593