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lieux communs (et autres fadaises)
24 mai 2008

mal dedans

TEETH
de Mitchell Lichtenstein

Savoureux. J'étais doublement curieux de voir ce film, d'une part arpès en avoir bu la bande-annonce, et d'autre part parce que c'était un sujet récurrent de plaisanterie avec des amis, il ya longtemps, ce fameux mythe du vagina dentata. (le latin prononcé à l'américaine, c'est encore mieux...)
Le début du film semble hésiter entre Norman Rockwell et... John Waters (celui de Serial Mother) : vous voyez bien, le portrait, entre sucre et mièvre, d'une famille américaine middle class, (recomposée, quand même, avec demi-frère te demi-soeur) proprette, blanche, souriante, aseptisée, javellisée, dont la fille en question est un modèle de blondeur, de pureté (elle anime un club -ou plutôt une secte ?- genre "soyons purs jusqu'au mariage") et, disons-le, de nunucherie bien-pensante et prude (et hyper catho comme les américains veulent l'être).
Jusqu'au jour où.
La demoiselle découvre (bien malgré elle) qu'elle n'est pas tout à fait comme ses copines, qu'elle a un petit truc en plus. Une arme redoutable (elle est en même le temps le Chaperon Rouge et le Grand Méchant Loup, mais vu où les dents sont situées, il n'y a qu'une chose (ou deux) qu'elles peuvent spécifiquement croquer, uhuhuh) Et, passé un temps de panique (la première fois avec son copain, qui n'a pas su rester pur, re-uhuhuh) puis de vérification (avec un gynéco qui y laissera quelques doigts...), elle va -la fin du film est assez explicite là-dessus- s'en servir comme d'une arme, pour régler ses comptes (la scène avec le demi-frère est assez croquignolette) et se défendre (le vieux pervers qui la prend en stop...)
Le parcours de la demoiselle pourrait évoquer Carrie (de Brian de Palma) : une adolescente différente se  découvre, au moment de l'éveil de sa sexualité, un pouvoir et l'utilise pour se venger de ceux qui l'abusent, mais le traitement est différent car, ici,  le film ne se prend jamais tout à fait au sérieux  : on passe de la satire sociale (un peu) acide à la comédie (un peu) gore avec un certain bonheur.
Histoire de nous rappeler, à nous les hommes les vrais les durs les tatoués que bien souvent notre soi-disant "pouvoir" ne réside que dans ces quelques centimètres de bidoche en plus, et que c'est tout de même assez fragile, ces  petits trucs-là, toujours à la merci d'un coup de dents bien placé... (sans gland, vous avez dit sans gland ?)
Ouch!

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