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lieux communs (et autres fadaises)
5 juin 2009

tu danses comme un grec

JERICHOW
de Christian Pedzold

Film noir, schéma classique, histoire connue : le mari la femme et l'amant, la belle la brute et le bellâtre, le riche l'endettée et le sans-le-sou, le bon con la salope et le joli coeur, (etc. etc. et etc.) à décliner à l'envi, selon le mood du moment. Dans un film au profil de lame : aiguisé et tranchant. Plutôt film-poignard que film-sabre, d'ailleurs. Sec et noir, dense, ramassé, allant à l'essentiel, et ne rajoutant à la trame initiale (le squelette de l'histoire) que le minimum de chair mais tous les muscles (indispensables),  sans un poil de "graisse" narrative.
J'avoue avoir été plus... sensible au personnage d'Ali, le mari (un salopard aussi pourtant, mais tout en jovialité et en rondeurs moyen-orientales), opposé physiquement à Thomas le "héros", qui, s'il est jeune et beau et barraqué et tout, n'a l'air de sourire que lorsqu'il se coince le nez dans un tiroir, c'est à dire assez peu souvent. Un beau bloc, mais un bloc tout de même...
Le film s'attache à l'évolution de leur relation (comment procède l'"amitié virile"), parallèlement à celle de Laura (la belle épouse délaissée, froide dehors et brûlante dedans) et Thomas (qui est, on le voit bien, la cheville ouvrière du film). On n'est pas du tout dans une "psychologie" commode et facile, non, juste des faits. Des trajets, des allers et retours, de dialogues parcimonieux en  étreintes brèves mais intenses, des scènes plutôt répétititives, "banales", avec parfois une échappée, comme cette scène de pique-nique dominical sur une plage venteuse, avec un mec saoul en chemise blanche qui danse face à la mer -et qui je crois l'image que je garderai du film-) Au spectateur de se mettre dans la tête des personnages pour tenter de deviner et de comprendre leurs raisons : est-ce l'amour, la lassitude, le désir, la cupidité qui les poussent à agir ainsi  ?
J'avoue que je ne connaissais pas du tout le réalisateur, mais là, franchement, ça donne envie d'en voir davantage (et notamment Yella, l'autre film, sorti en même temps, avec Nina Hoss, la même actrice principale)
Ach! Zes allemands, ils nous veront touchours rire! (avec l'accent de Papa Schultz)

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