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lieux communs (et autres fadaises)
14 mai 2014

magnum

TONNERRE
de Guillaume Brac

En tant que fan de base de Vincent Macaigne, je me devais absolument de voir le premier "vrai" long-métrage de Guillaume Brac (le précédent étant un faux puisqu'on y avait accouplé un moyen -Un monde dans femmes- et un petit  -Le naufragé- métrage(s), tous deux autour du même personnage, joué par le même Vincent M.)
Revoilà donc Vincentchounet, cheveux au vent et barbe bleue, en rocker mélancolique qui vient se ressourcer pour un certain temps chez son père (joué par l'excellentissime Bernard Menez) à, justement, Tonnerre, et y rencontre une très jolie (et jeune) journaliste (la toute mimi Solène Rigot) avec qui schlink! (c'est le bruit du coup de foudre, du love at first sight) vous imaginez aisément la suite...
Sauf que non, pas vraiment tout à fait. Le précédent (film) se passait en été au bord de l'eau, et Vincent y draguouillait gentiment, pataudement, une mère et sa fille. Tandis que si celui-ci se passe en hiver et dans la neige, Vincentchounet y est tout aussi draguouillant et,donc, fatalement (si, si!) malheureux en amour, mais cette fois peut-être de façon plus... démonstrative.
Le film est comme coupé en deux par une balafre inattendue, schlack! (c'est le bruit que ça fait quand ça coupe), et devient  justement peut-être un tout petit poil moins touchant (ou plutôt caressant -dans le sens du poil (que Vincentchounet a plutôt long)- dans cette seconde partie, mais c'est fait exprès, parce qu'il dérape dans une autre direction (genre demi-tour au frein à main) et qu'on n'a pas eu encore beaucoup l'occasion de voir Mister Macaigne dans ce registre-là.
Guillaume Brac l'avait déclaré dans une interview, que Tonnerre se ferait contre Un monde sans femmes, en ce qui concerne notre personnage principal masculin chéri à poils longs, comme pour casser une image de douceur, de gentillesse, voire de maladresse (mais que, somme toute, on finit par retrouver, non ?)
Une jolie chronique hivernale, moitié enneigée, moitié cafardeuse, où finalement il n'est question que de ce qui nous intéresse principalement, nous les midinettes et les midinets (ça m'a fait encore plus plaisir que Vincent Macaigne utilise ce mot pour se définir, dans la réponse qu'il a donnée aux Cahiaîs pour leur n° 700), je veux dire l'amour bien sûr (et pas la baise, non non, surtout pas que). Avec ce personnage de musicien qui n'est finalement pas si éloigné de celui, magnifique, que joue Gustave Kervern dans le tout aussi magnifique Dans la cour, de Pierre Salvadori (à ce propos, Pépin, tu m'énerves, voilà, c'est dit...) chacun des deux réglant à sa manière personnelle son propre probléme.
Il y a dans Tonnerre une petite chose un peu génante, mais c'est tellement systématique que cela ne peut être qu'intentionnel, un parti-pris : hormis les trois personnages principaux (le père, l'amant, la maîtresse) qui sont toujours extrêmement justes, on ne peut pas en dire autant de la majorité des personnages qui les entourent (dont on peut penser sans doute que pas mal d'entre eux jouent leur propre rôle, et ce probablement pour la première et la dernière fois) qui, s'ils n'ont  que peu de choses à dire, le font à chaque fois avec une touchante maladresse (c'est le critique de écranlarge.com qui (me) l'a fait remarquer.)
Mais là n'est pas le plus important (les gens). Il s'agit bien davantage des lieux (l'esprit des lieux), de la réalité (du réel, du solide, du concret) et de la façon dont le corps de chacun s'y inscrit. Et là, la réussite de Guillaume Brac est incontestable. Un excellent fait d'hiver, un récit attentif avec du froid et de la neige (des fois vraie et des fois fausse : je suis obsédé par ce détail dans les films et j'y suis très attentif), et traversé par les chaleurs diverses de l'amour, de la colère, de la vengeance, et peut-être aussi du pardon...
Un film blanc et rouge. Un sacré beau film.

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Commentaires
Z
Là, Pépin je crois que tu es mal barré !!! Robertchounet (le correcteur d'orthographe m'indique Robert Chouette...) j'ai vu les DEUX et toc !
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P
Si j'ai volontairement raté Dans la cour j'ai malheureusement raté celui-là pour des raisons indépendantes de ma volonté... et je regrette...
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