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lieux communs (et autres fadaises)
17 juillet 2014

traitement des abstractions

ZERO THEOREM
de Terry Giliam

"Braziiiiiiil tchh tchh tchh, tililalilalilalilala..." (air connu auquel on ne peut pas ne pas penser). Terry Giliam is back, avec un film qui , oui, évoque furieusement un autre de ses films... Il y a des modes cinéphiliques, des courants mouvants d'adoration, puis, refluant, de détestation, des chapelles et des querelles y afférant. Comme il est désormais bien venu d'abhorrer, au hasard, Peter Greenaway, il semblerait qu'il en irait de même, dorénavant,  pour notre ami Terry G. (Bon c'est vrai, tout ça est très humain, par exemple, en ce qui me concerne, n'ai je pas fait passer, par exemple,  Wim W. du plus élevé des podiums olympiques au plus tristounet des culs-de-bass-fosse  ? oui oui c'est vrai j'avoue...)
Pour ce film-là, il semble que tout le monde ou presque lui soit tombé dessus à bras raccourci, plaf!, comme un seul homme. Et boum, volée de bois vert, on prend un air pincé, on décoche un coup de pied à l'homme à terre et on part sans se retourner, en chantonnant que c'était mieux avant. Mais bon, il y a des réalisateurs, comme ça, qui mériteront longtemps mon indulgence, et Terry en fait partie (ne serait-ce que pour avoir réalisé le sublime FisherKing, même s'il n'était pas, lui non plus, "exempt de défauts"...).
Alors, ce Théorème, vraiment zéro ?
C'est vrai, le démarrage en est un peu pénible, c'est vrai Christopher Waltz n'était peut-être pas forcément le choix qui s'imposait, c'est vrai que tout le début paraît encombré (le décor, la déco, l'intrigue, les dialogues...) et encombrant, c'est vrai, c'est vrai, mais pourtant il y a là-dedans une cohérence interne, une homogénéité de la vision de cet univers giliamesque, univers futuriste (!) totalitaire concentrationnaire étouffant, mi-orwellien, mi-kafkaïen, et un si splendide entêtement à nous tendre dans le miroir l'image du mur dans lequel on fonce la tête baissée, qu'on ne peut qu'y être sensible.
Une belle obstination, oui. Belle comme Mélanie Thierry. Déguisée comme Tilda Swinton. Costumée comme Matt Damon. Même si on ne comprend pas toujours exactement tout ce dont il est question (d'autant plus que jai piquouillé du nez juste un peu au début), qu'on ne comprend pas forcément l'enjeu, (et qu'on s'en fout un peu d'ailleurs, aussi) c'est quand même un film en définitive assez plaisant (ma voisine n'arrêtait pas de glousser), un bric-à-brac, une machinerie, un pop-up "estival", dirons-nous, qui, même s'il ne marquera pas une date primordiale dans l'histoire du cinéma, mérite toutefois qu'on le regarde avec une bienvieillante* attention.

020182

 

* : bienvieillant (à la relecture), c'est quand on est comme moi : d'un certain âge, mais aussi d'assez bonne humeur ...

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