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lieux communs (et autres fadaises)
1 mai 2016

"Je me suis laissé(e) attendrir..."

THE ASSASSIN
de Hou Hsiao Hsien

Ca fait du bien de changer d'avis et de ne pas subir obtusément son vieuxconisme. C'est ainsi que, malgré Tigres et Dragons, malgré Le secret des poignards volants et autres 13 ème Chambre de Shaolineries (là j'invente), et malgré le soleil radieux qu'il faisait à 13h30, j'y suis allé, et nous étions quatre dans la salle à avoir eu la même idée.

(J'avais un peu hésité à cause de cette notion de "film de combat" mais aussi parce que je me souvenais très précisément que le dernier film que j'ai vu de Hou Hsaio-hsien, c'était Millenium mambo, pendant lequel j'avais été extrêmement mal à l'aise, mais pour des raisons strictement extra-cinématographiques, mais bon c'était il y a quinze ans, hein...)

Dès le départ j'ai été un peu déstabilisé par le format et par le noir et blanc. J'adore le n&b mais là je ne m'y attendais pas, celui-là je l'aurais parié en couleurs. Mais ce n'est que le pré-générique, et la couleur revient (mais le format reste). Et je suis extrêmement concentré, attentif, car les gens qui l'ont vu ont répété que si c'était très beau, c'était en même temps très complexe (confus), et je suis donc décidé à ne pas en perdre une miette et à (essayer de)  tout comprendre, sinon tout du moins le plus possible. Et à ne pas perdre une miette non plus de la beauté en question. Au début ça va à peu près The assassin du titre c'est Shu-Qi, et elle revient chez elle, ramenée par une nonne à qui elle avait été confiée il y a longtemps, mais chargée d'une mission, assassiner le gouverneur de la province (qui est aussi son cousin, mais a failli être son époux).

Et dès les premières images on est soufflé par la beauté des images, la composition (l'ordonnancement) de chacun des plans, le cadrage, les couleurs, oui on est soufflé. Et le pire (!) c'est que ça va continuer comme ça jusqu'au bout, jusqu'au tout dernier plan, oui. C'est exténuant de beauté. Mais je mentirais en disant que j'ai tout compris. J'essayais d'engranger le plus de détails et de précisions possibles, d'essayer de reconnaître les différents personnages en mémorisant leurs visages (impossible), leurs noms (idem) où les actions que je les avais vus accomplir (plus facile -un peu-). Mais s'accumulent les gouverneur, prévôt, garde impériale, concubine, assassin, Weibo, sang de poulet, enterré vivant, et assez vite je ne suis plus sûr tout à fait.

Car il n'y a pas que l'histoire de l'Assassine à suivre, il y a une multiplicité de fils narratifs annexes (avec les personnages qu'ils impliquent) multiples comme les voiles (mouvants) à travers sont filmées plusieurs scènes.

Qu'importe, je me gave de toute cette beauté, je m'en goinfre, je m'en repais. Lacs, reflets, brumes, forêts,montagnes, les extérieurs sont grandioses, mais le réalisateur a traité ses scènes d'intérieur avec le même soin, le même raffinement, le même sens de la perfection. Il y a longtemps qu'un film ne m'a pas produit cette impression, sur toute sa durée, de bonheur presque physique provoqué par ses qualités esthétiques (le mot plastiques me fait toujours dans ce cas l'effet d'être toc).

Il serait question de ravissement, mais surtout d'accepter les choses comme elles sont, comme elles viennent.

Somptueux. Somptuosissime! (à l'image de son héroïne)

020259

(arghhh, je suis du même avis que le Fig! Je m'en vais avaler mon sabre de ce pas)

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