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lieux communs (et autres fadaises)
7 décembre 2016

le camion

L'OLIVIER
d'Iciar Bollain

Un film español en vostfr, ça n'est pas si courant dans le bôô cinéma (à part Almodovarchounet), et donc j'y suis allé à la séance (unique) de 13h45. Me demandant pourquoi ils l'avaient mis dans une si grande salle (400 places) alors qu'à la fin des pubs on était 3 : deux mamies qui s'échangeaient à voix très hautes leurs recettes de réveillon -tiens, des escargots à la cancoillotte!-) et moi.
On a attendu (mais pourquoi donc ???) et soudain j'ai compris : comme dans les westerns (les portes du saloon qui claquent) ou les films d'horreur (une rumeur qui enfle avant qu'une meute de zombies menaçants ne déboule) ont fait arghhh! irruption dans la salle des centaines d'ados, avec portables, sacs à dos, interpellations à voix haute d'un bout de la salle à l'autre, sacs de bonbons, courses et enjambements divers, ricanasseries, qui me firent craindre le pire...
Mais non, je dois reconnaître qu'ils se tinrent relativement bien (cinq bonnes minutes quand même pour que se taisent les conversations, le scènes de générique ne faisant  pour eux visiblement pas partie du film, pourquoi on se tairait, hein ?) pendant la projection (exception faite du petit con qui a fait consciencieusement scritchscritcher son sac de bonbons jusqu'à la fin... mauvaise pioche, deux rangs devant moi) sauf pendant les dernières minutes (1h39, pensez) où les téléphones recommençaient à s'allumer nerveusement pour donner l'heure tandis que recommençaient à bruire conversations comme sur son canapé entrecoupées de rires idem.
Le film vient d'un scénario écrit par le scénariste habituel de Ken Loach, et a été tourné par la réalisatrice dont on avait programmé et aimé le beau Même la pluie. C'est dire qu'il y a beaucoup plus de lumière et de chaleur que chez Ken L. (mais tout autant de pauvres dans la mouise). Et viva España!
L'olivier du titre est un arbre centenaire qui a été vendu (avec d'autres) pour 30000€ et éponger quelques dettes, arbre auquel étaient sentimentalement très attachés un grand-père et sa petite fille. La fillette a grandi, le grand-père a vieilli, et est devenu aphasique (ou quelque chose qui lui ressemble). La jeune fille (une rebelle) décide de retrouver le fameux olivier et de le ramener au grand-père pour le guérir.
Le voyage (jusqu'à Dusseldorf) se fera en camion, en compagnie de son beau-frère et d'une jeune ibère ami de la famille transi d'amour pour la jeunette. Road-movie, réseaux sociaux-movie (sk*pe et faceb**k au secours pour rameuter du monde) et finalement gentils écolos manifestant bruyamment devant le siège de l'horrible et méchante et retorse et menteuse multinationale faisant semblant d'être gentille et se rachetant une virginité développement-durabiliste en abritant le fameux arbre tel un bonsaï géant au beau milieu de l'immeuble abritant son siège social (et en l'ayant choisi pour logo)...
C'est en español (sauf la partie dusseldorfienne) donc c'est -forcément, merci les gênes- bien. C'est plutôt bien construit, bien joué, dialogué (avec une bonne dose d'argot español contemporain, ça a dû plaire aux jeunes gens), mais hélas ça se carambouille un peu sur la fin, qui pousse un peu dans le pathos larmichesque à la va-comme-je-te-pleure. Comme chez Keno Loacho, les petits Davidos (campesinos) n'ont pas réussi à vaincre le gros Goliatho de la finance, mais ils n'ont pas, à la fin, quand même tout perdu... Et on pourrait donc envisager une suite, "L'Olivier 2", puisqu'on en aurait les moyens...
(Ce qui est drôle c'est que c'est cette fin, que je trouve lourde et complaisante qui, selon certains critiques, "redonne sa dignité" au film, et le "sauverait" en quelque sorte, alors que pour moi, au contraire, cela eut sans doute mieux fonctionné sans... Mais bon moi je dis ça, hein...)
Et je me suis sauvé dès le début du générique car je n'avais aucune envie d'être pris dans un embouteillage de djeunz. Manque de bol, il y en avait déjà tout autant dans le hall....
Arghhh! Ils arrivent!!

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