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lieux communs (et autres fadaises)
9 avril 2017

mannequins

083
PLUS JAMAIS SEUL
de Alex Anwandter
(Semaine latino, suite...)
Celui-là a une histoire particulière, parce que nous ne l'avions, tout d'abord, même pas envisagé (sortie en mai!), que c'est le distributeur  qui nous l'a gentiment proposé (tandis qu'on galérait pour obtenir Mai morire, qu'on n'a finalement pas obtenu parce qu'il était en sortie nationale!), qu'il posait problème parce qu'on avait déjà un film chilien (Neruda), et déjà un film gay (Les amants de Caracas), mais que finalement on a pris parce qu ça nous arrangeait quand même, un des autres distributeurs prévus s'étant lâchement désisté au dernier moment (encore une histoire de sortie nationale...)  nous laissant donc un peu dans la panade... Nous avons donc décidé de présenter trois films chiliens (dont le doc Zona Franca) et de faire donc du pays l'invité d'honneur de cette sixième édition...
Il s'agit du premier film du réalisateur, qui est là-bas -au Chili- une popstar (connu comme chanteur du groupe indie pop Teleradio donoso) et qui a décidé de réaliser ce film d'après une histoire vraie (il connaissait la victime) celle de Daniel Zamudio, jeune gay victime, en 2012, d'une agression homophobe particulièrement violente, fait-divers qui a ému l'opinion et a conduit au vote, quatre mois plus tard,  d'une loi anti-discrimination qui porte son nom ("loi Zamudio"). Le jeune homme est mort.
Le réalisateur a donc repris l'histoire dans ses grandes lignes, en la modifiant  dans les détails (notamment sur le groupe des agresseurs dont il fait des connaissances de la victime, en le composant non seulemnt d'un "mâle dominant" hétéro pur jus et de  son lieutenant,  mais aussi un troisième larron, un gay, avec lequel le jeune homme a des rapports sexuels réguliers, un gay, donc, qui lui ne s'assume pas, et ne lui portera pas secours, bien au contraire, rendant l'affaire encore plus dégueulasse et plus tragique).
Il met en place un double portrait, celui de Pablo, le jeune homme, mais aussi celui de son père, (joué par l'imposant et taiseux Sergio Hernandez) homme d'une autre génération, travaillant dans une fabrique de mannequins, mais vivant avec son fils une relation forte, faite d'amour et de respect réciproques (et de non-dits).
Après l'agression de Pablo, le film se recentre donc sur le parcours du père, qui voudrait que les coupables soient punis,  mais se débat en même temps avec une multitude de problèmes annexes (avec son associé, avec la banquière, avec une voisine, avec l'assurance...) L'action se fractionne d'autant.
J'aurais aimé adorer ce film, et avec un tel sujet (et de telles intentions) je ne pourrais le ranger que dans la catégorie des inattaquables. J'avoue que ce post fait vraiment pour moi l'objet d'un cas de conscience (la preuve, ça fait une semaine que je me triture les méninges) et que j'ai tourné et retourné sept fois ma plume dans ma main, sans parvenir à prendre une décision.
Donc m'arrêter là, en précisant que le film sortira le 3 mai, qu'il est distribué par Epicentre (qui a eu la gentillesse de nous le confier, donc, en très avant-première, qu'il en soit encore remercié), et je préfère vous renvoyer sur cette  critique élogieuse, ici.
J'en reparlerai peut-être plus tard.

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