c'est triste de na pas être amoureux
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L'AMANT D'UN JOUR
de Philippe Garrel
Excellentissime nouvelle : L'amant d'un jour confirme ce que j'avais ressenti à L'ombre des femmes : après trois films qui ne m'avaient pas convaincu (La jalousie, La frontière de l'aube, Les amants réguliers) celui-ci m'a enchanté. Garrel, c'est bien connu, bichonne ses personnages de femmes (et, donc, les actrices qui les interprètent : ici, Esther Garrel (fille de) et déjà vue à plusieurs reprises -notamment en fille de noémie lvovsky dans Camille redouble...- et Louise Chevillotte, inconnue au bataillon puisque c'est son premier rôle, sont également, attentivement, voire même incandescemment, scrutées, caressées, filmées. Il y a a souvent aussi dans ses films deux personnages féminins qui s'affrontent, qui s'opposent (le femme et la maîtresse, la nouvelle maîtresse et l'ancienne maîtresse), ici la partition est un peu différente puisqu'il s'agit de la fille et de la nouvelle maîtresse du même homme (où l'on a beaucoup de plaisir à retrouver l'excellent Eric Caravaca...). Autre point commun : elles ont le même âge (27 ans dans le film). la première débarque dans l'appartement paternel un soir de rupture amoureuse, la seconde habite dans ce même appartement depuis quelques mois.
Va se mettre en place une cohabitation amicale, sensible, avec beaucoup d'échanges à deux ou à trois, à propos de l'amour, de la fidélité, de la jalousie, du mensonge, du désir, sans qu'à aucun moment les dialogues -ou les situations- ne paraissent pesants ou sentencieux. Avec une élégante (et attachante) voix-off qui commente le récit de ces flux et reflux amoureux (leurs rebondissements et leurs saccades, leurs répétitions - il sera ainsi question de faire l'amour verticalement de la même façon, mais sans forcément les mêmes lieux ni les mêmes personnages- de leurs variations donc).
Oui, je me suis régalé, je n'en ai pas perdu une miette, la preuve, je n'ai pas fermé l'oeil une micro-seconde!